« Énergies renouvelables » : stupide, idiot, crétin, bref escrolo

10 Décembre 2022

Quatre jours sur sept, Mme Emmanuelle Ducros nous propose un voyage (ou une chronique) en Absurdie sur Europe 1.

Il y a une Absurdie particulière... l'Assemblée Nationale.

Dans le contexte de l'examen du projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables (n°443), le groupe des Écologistes à l'Assemblée Nationale se félicite d'avoir fait adopter – poussons un peu le bouchon – un amendement permettant de financer des projets d’éoliennes là où il n’y a pas de vent et des panneaux solaires là où il n’y a pas de soleil :

« APRÈS L'ARTICLE 3, insérer l'article suivant:

L’article L. 311 10 1 du code de l’énergie est complété par un alinéa ainsi rédigé :

"Pour les projets lauréats situés dans les zones prioritaires mentionnées à l’article L. 141 5-3, ces conditions d’exécution peuvent prévoir une modulation annuelle du tarif de rachat de l’électricité produite, afin de compenser les pertes de productible dues à des conditions météorologiques moins favorables que la moyenne sur la zone de projet."

Exposé sommaire

Cet amendement vise à préciser que le tarif peut être modulé annuellement en fonction du productible du projet lauréat, dès lors que le projet se développe sur les zones d’accélération identifiées en vertu de l’article 3 du présent projet de loi.

En effet il existe un déséquilibre territorial très fort en matières d'installations renouvelables en France : le solaire photovoltaïque au sol est concentré dans le sud tandis que l'éolien terrestre est concentré dans le nord du fait de conditions naturelles propices. Cette situation déséquilibre l'aménagement du territoire car les projets se font exclusivement dans les zones de meilleure rentabilité et freine l'atteinte de nos objectifs PPE. D'un côté dans les zones saturées : spéculation foncière, saturation des réseaux électriques dans certaines zones risquant d'entrainer des besoins importants d'investissements ; de l'autre : capacité d'accueil des réseaux non-exploitée, impossibilité de valoriser des terrains délaissés et incapacité à atteindre les objectifs des PCET de territoires urbains au Nord.

Il est nécessaire de rééquilibrer les projets de production d'énergie renouvelable pour que chaque territoire puisse contribuer à la transition énergétique et éviter l'effet de saturation dans certains territoires qui freine l'acceptabilité des projets.

Une telle modulation permettra d’encourager les porteurs de projet à se diriger vers les zones identifiées par les collectivités et permettant de faciliter l’atteinte des objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie en répartissant l’effort sur le territoire. »

Il est donc prévu d'utiliser « judicieusement » l'argent des contribuables qui sert à financer des projets d'installations et l'argent des consommateur qui est dépensé en factures d'électricité.

Il s'est trouvé une majorité à l'Assemblée pour adopter ça...

Bref, l'objectif n'est pas de déployer un système de production d'électricité efficace, mais d'installer, quoi qu'il en coûte, des éoliennes et panneaux photovoltaïques. À moins que quelque chose m'ait échappé.

Mais quand on voit la liste des entités à qui cet amendement fait plaisir, l'hypothèse ci-dessus semble bien improbable.

L'amendement ci-dessous a été rejeté. Il s'agissait de supprimer « bas carbone » de l'expression « hydrogène renouvelable ou bas carbone », c'est-à-dire écarter ici l'hydrogène produit à partir d'électricité d'origine nucléaire.

Mais ce qui est intéressant, c'est la réaction dans le tweet...

Quand il n'y a pas de vent, ni de soleil... La puissance éolienne totale raccordée était de 20.038 MW au 30 juin 2022. La puissance du parc solaire photovoltaïque atteindrait 15.200 MW à la fin du deuxième trimestre 2022. (Source du graphique)

 https://seppi.over-blog.com/2022/12/energies-renouvelables-stupide-idiot-cretin-bref-escrolo.html