Par Michel Gay
28 SEPTEMBRE 2018.
Le « foisonnement » espéré de la production d’électricité éolienne profitant de différents régimes de vent en Europe pourrait-il compenser l’intermittence locale ?
Les réseaux électriques européens sont interconnectés pour satisfaire des besoins de consommation (jusqu’à un certain point selon la grosseur des « tuyaux ») sur de grandes distances. Ce maillage permet d’aller chercher les productions d’énergies là où elles sont disponibles, à un moment donné.
Pour les trente prochaines années, des scénarios énergétiques fleurissent en Europe. La plupart intègre un déploiement massif des énergies intermittentes (éolien et solaire en particulier). La Communauté Européenne a aussi élaboré sa feuille de route « Energy roadmap 2050 ».
Ces scénarios envisagent plusieurs moyens d’action pour tenter de compenser la faiblesse de l’équilibre nécessaire entre la production intermittente et la consommation instantanées d’électricité :
- limitations temporaires de consommation (effacements des consommations ou tarifs dissuasifs) ;
- utilisation d’énergies stockables, soit fossiles (comme le gaz), soit renouvelables (comme l’hydrogène par électrolyse, le méthane de synthèse, ou les barrages hydroélectriques) ;
- développement d’une solidarité européenne fondée sur un « foisonnement » des productions intermittentes des différentes zones climatiques (le vent des Mers du Nord et Baltique et le soleil du bassin méditerranéen).
Tous ces raisonnements séduisants sont bâtis sur des modèles sommaires et ne s’appuient pas sur des études techniques réalistes fondées sur l’expérience. Il s’agit pourtant de sujets touchant à l’organisation de la société qui nécessitent une optimisation globale.
L’étude d’Hubert Flocard et Jean-Pierre Pervès analyse la réalité d’une production éolienne en France et en Europe de l’ouest (7 pays) pendant 7 mois (de septembre 2010 à mars 2011).
Cette étude montre clairement que le foisonnement est faible, voire inexistant. Sa synthèse en 8 pages est ici.
En dépit de ses trois régimes de vents, le foisonnement en France et en Europe reste limité. Les puissances minimales et maximales correspondent respectivement à 4 % et 60 % de la puissance totale installée. Des pénuries surviennent lors d’épisodes de grands froids ou de canicules lorsque les besoins en énergie sont importants ;
Les variations rapides de la production non pilotée ainsi qu’une puissance garantie faible (inférieure à 5 % de la puissance installée) imposeront un usage massif de centrales à gaz (ou nucléaires ?) en soutien pour satisfaire la demande.
Le foisonnement éolien en Europe est un mythe propagé par les affairistes du vent et entretenu par les thuriféraires des énergies renouvelables « coûte que coûte ».
Pas de vent en Europe, pas d’électricité. C’est aussi simple que ça !
Le travail ardu d’un grand planificateur omniscient
RépondreSupprimerLe régime de prix administrés sous lequel nous vivons fausse l’activité économique. Les prix du pétrole sont-ils vraiment formés librement ?
Par Simone Wapler
28 SEPTEMBRE 2018.
En ces premiers matins frais de l’automne, j’avais décidé qu’il était intéressant de se pencher sur les prix du pétrole.
C’est une donnée importante de notre vie quotidienne et de notre inflation, tout au moins pour ceux qui vivent au nord de la Loire. Lorsque le prix du pétrole baisse, nous le voyons peu baisser à la pompe, mais lorsqu’il monte, nous le constatons assez vite. La récente hausse est donc mauvais signe pour notre futur pouvoir d’achat dont se préoccupe tellement notre gouvernement.
Voici une évolution des prix des carburants depuis 2008 :
- voir graphique sur site -
Source https://france-inflation.com/prix-carburants.php
Et voici par comparaison l’évolution des prix du pétrole sur les marchés financiers internationaux :
- voir graphique sur site -
Les prix du pétrole ont énormément fluctué ces 10 dernières années, triplant entre 2009 et 2011 pour ensuite baisser de plus de 60% entre 2015 et 2016.
À 80 $ le baril, nous voilà revenus au niveau de 2010 ; pourtant, les prix à la pompe sont 20% plus élevés pour l’essence et 50% pour le gazole.
Commentaire de franceinflation.com :
« Au 1er janvier 2018, forte augmentation des carburants.
Le gouvernement a décidé d’accélérer la convergence du prix du gazole et celui du super sans plomb comme souhaité par les écologistes.
Mais surprise, le super a également été augmenté, réduisant ainsi l’effet de rattrapage.
Le gouvernement n’a pu résister à augmenter à bon compte ses rentrées d’argent, la TICPE étant une part importante des ponctions fiscales.
Les taxes de tous les carburants augmentent donc, alors qu’elles représentent déjà une part très importante du prix des carburants. »
Même lorsque les prix des marchés internationaux nous sont favorables, comptez sur les grands planificateurs pour nous prendre du pouvoir d’achat.
Les prix les plus importants pour notre vie quotidienne sont contrôlés et réglementés :
L’énergie avec non seulement les carburants mais l’électricité,
Les taux d’intérêt,
Les loyers,
Le travail avec le salaire minimum.
C’est ce que certains qualifient de « néolibéralisme » ou d’ « ultralibéralisme ». De grands planificateurs omniscients souhaitent même contrôler encore beaucoup plus de prix.
Mais quel est le juste prix du pétrole, des taux d’intérêt, d’un logement ou d’un salaire ?
Prenons le salaire minimum. J’estime qu’il y a une très grave injustice sociale à ce qu’il soit identique à Dunkerque et à Marseille. Vous devez dépenser beaucoup plus d’argent pour vous chauffer à Dunkerque qu’à Marseille et pourtant, le salaire minimum y est identique. En hiver, quand il gèle, la salade et les légumes fragiles sont bien plus chers à Dunkerque qu’à Marseille. Le Marseillais jouit d’un avantage indécent qu’il conviendrait de raboter pour une meilleure redistribution. On devrait pouvoir envisager un smic variable en fonction de la température moyenne d’une région et ajusté de la fertilité des sols pour tenir compte des variations de rendements agricoles.
RépondreSupprimerPlus sérieusement, je lisais ce matin quelques analyses sur l’évolution future des prix du pétrole.
Je vous fais une liste en vrac de toutes les variables :
Les sautes d’humeur des grands de ce monde à la tête des États-Unis et de l’Iran,
Les prévisions d’activité économique,
La demande en provenance des pays développés et des pays émergents,
La situation au Venezuela et au Brésil,
Les tensions au sein de l’OPEP,
Les investissements des grandes compagnies pétrolières,
La production américaine de gaz et pétrole de schiste,
Les vagues de froid hivernales.
Comme vous le constatez, de nombreux éléments de cette liste non exhaustive sont subjectifs. Vous ne pouvez pas savoir si Trump a mal digéré le Štruklji mitonné par Melania avant de balancer un Tweet parlant de l’Iran. D’autres paramètres, supposés objectifs, sont en réalité sujets à caution. Les grands retournements de conjoncture n’ont jamais été par le passé correctement prévus. L’existence des zombies pétroliers américains, tributaires des taux bas, peut être menacée en cas de hausse des taux.
Or les taux vont monter si l’inflation augmente. L’inflation augmente si les prix du pétrole montent. Si les taux montent, la croissance freine… Mais même si la croissance freine, une vague de froid peut susciter une demande inattendue de pétrole. Ou un ouragan…
Pensez-vous honnêtement qu’un bataillon de grands planificateurs assistés d’ordinateurs puisse nous modéliser tout ça ?
Pas moi.
En revanche, des prix formés librement résultent des réflexions et de l’expérience de milliards d’individus. Cela me paraît plus fiable que le jus de crâne de quelques planificateurs surdiplômés. Il est certain que les prix ne reflètent pas toujours une vérité immuable mais ils se corrigent en permanence.
En revanche les systèmes dirigistes et centralisés échouent toujours et partout. Parce qu’ils sont incapables de s’auto-corriger du fait de l’arrogance de leurs promoteurs.
Notre système monétaire, qui survit grâce à des taux administrés, n’échappera pas à la règle. Si les taux remontent, il faudra répudier les dettes en organisant un jubilé.
https://www.contrepoints.org/2018/09/28/326208-le-travail-ardu-dun-grand-planificateur-omniscient
Même si le pétrole était à $1/le baril, le prix à la pompe augmenterait encore !
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