- ENTREE de SECOURS -



mardi 31 décembre 2019

Quand les multinationales se font les chantres de l’écologie


le 31 décembre 2019


En 2019 comme jamais auparavant, les grandes entreprises internationales ont garanti qu’elles allaient changer, afin de mieux préserver l’environnement. Mais la vérité des chiffres alimente le doute. À côté des gouvernements, elles sont sur le banc des accusés. A la COP25 à Madrid, comme à chaque grande conférence climatique, les grévistes du climat et les ONG s’en prennent aux multinationales. À celles qui polluent. À celles qui ne changent pas. Et à celles qui, en plus, s’immiscent dans les discussions sur la transition écologique.

Pourtant, à chaque occasion, et cette année avec une intensité encore jamais observée, les plus grandes entreprises de la planète ont pris des engagements, volontaires, collectifs et, nous disent-elles, décisifs.

EasyJet qui compense l’entier du gaz carbonique émis par ses centaines d’avions. Les géants de l’énergie Eni et Repsol qui visent la neutralité carbone. Total qui investit 400 millions de dollars dans la recherche de technologies propres. Glencore qui prend (un peu) ses distances avec le charbon. Nestlé ou Coca-Cola qui s’engagent pour la réduction de la pollution plastique… La liste serait sans fin. Ce ne sont là que quelques exemples, parmi les centaines d’annonces formulées ces derniers mois.

DES PATRONS MILITANTS

Mais désormais, les multinationales ne se contentent pas de promettre d’adapter leur modèle. Leurs patrons se transforment aussi, en quelques occasions, en militants écologistes. En témoigne cette lettre ouverte, publiée à l’ouverture de la COP25 début décembre. Signée par une centaine de dirigeants (Google, Nestlé, ABB, Aon, Tata, Citigroup, Apple et bien d’autres), elle presse les Etats-Unis de respecter les engagements pris lors de l’Accord de Paris. «Rester dans cet accord va renforcer notre compétitivité […] et mener à la création de nouveaux emplois, écrivent-ils. En devenant un objectif à long terme, cet accord est aussi un encouragement aux investissements. Il soutient les innovations qui visent à réduire les émissions».

Des paroles. Et les actes ? Démêler le vrai du greenwashing, là est désormais toute la difficulté. «La question n’est pas de savoir si la transition a commencé, mais à quel rythme elle a lieu», intervient Dominic Waughray. Responsable des initiatives environnementales au sein du World Economic Forum (WEF), il répond dans la foulée: «Pas assez vite».

« On s’attaque toujours aux mêmes noms. Pourtant, certaines entreprises ont vingt ans d’avance sur les gouvernements » selon Suren Erkman, Professeur à l’UNIL, Université de Lausanne.

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Il faut dire que les chiffres à disposition alimentent le doute sur la réelle volonté de changement des multinationales. D’abord, depuis 2015 et un Accord de Paris censé être historique pour parvenir à limiter la hausse de la température à +1,5 degré, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 4% autour du globe. Deuxième exemple: la production de plastique. En 2017, elle a progressé de 4% elle aussi, mais en seulement un an.

Autre bilan mitigé, apparu, cette fois, dans une étude conjointe du WEF et du Boston Consulting Group : sur les millions d’entreprises en activité, elles ne sont que 7000 à communiquer sur leurs émissions de gaz carbonique. Et un quart seulement de ces 7000 exceptions s’est fixé des objectifs de réduction. Et seul un huitième s’y attelle effectivement année après année.

DES CLASSEMENTS POUR DÉNONCER

Mais cette liste de désillusions ne se limite pas aux statistiques. Il y a par exemple ce mémo interne de l’association patronale Business Europe, daté de septembre 2018. Dans ce courrier d’une page, qui n’était pas destiné à être rendu public, on rappelle aux lobbyistes de Bruxelles les bases stratégiques de la communication sur l’écologie: «Réagir positivement à toute déclaration politique tant qu’elle n’est pas suivie d’une loi.» Ou encore: utiliser «les arguments habituels» qui consistent à affirmer que l’UE seule ne peut pas réduire les émissions globales et que de nouvelles contraintes sont inutiles si le reste du monde ne s’y met pas.

En face, les contre-attaques se multiplient. L’année 2019 aura aussi été celle des classements de pollueurs. En octobre par exemple, l’organisation Break Free From Plastic a dressé la liste des plus grands producteurs de déchets plastiques. Avec une méthodologie aussi originale que symbolique puisque son classement est le résultat d’une grande journée de collecte organisée dans 50 pays. Le podium ? Coca-Cola, avec 11?732 déchets recensés, arrive loin devant Nestlé (4846) et Pepsico (3362).

«On s’attaque toujours aux mêmes noms, observe Suren Erkman, professeur d’écologie industrielle à l’Université de Lausanne. Pourtant, certaines entreprises ont vingt ans d’avance sur les gouvernements. De grandes marques occidentales en font par ailleurs beaucoup plus que certains groupes asiatiques très polluants, qui sont parfois des entreprises publiques et qui subissent beaucoup moins de pression pour réduire leur impact sur l’environnement.»

Ainsi, le Climate Accountability Institute place Saudi Aramco, Gazprom, Petrochina ou Coal India aux côtés des bien connus Exxon, Chevron et Royal Dutch Shell, dans son classement des vingt plus grands pollueurs. Ils ont émis, à eux seuls, 35% du total des émissions de gaz carbonique au cours de ces cinquante dernières années.

LA CAUTION MARK CARNEY


Doit-on pour autant se décourager ? «Le changement est en cours, croyez-moi!» Si Dominic Waughray est confiant, c’est parce qu’il observe que les rouages de l’économie – le système politico-financier – sont en train de changer. Et il ne parle pas des fonds de placement estampillés verts qui se constituent par opportunisme. Mais des grandes institutions officielles. Il prend l’exemple de la nomination récente de Mark Carney au poste d’envoyé spécial des Nations unies pour le climat. L’ancien banquier central canadien «est quelqu’un de très respecté et de très écouté, c’est un signal important», se félicite Dominic Waughray. L’ONU donc, mais aussi le FMI, les banques centrales, les grands investisseurs, les caisses de pension… Toutes ces entités vont tôt ou tard imprimer le rythme du changement.

Même les agences de notation s’y mettent. Moody’s a par exemple lancé cet automne le CTA, pour Carbon Transition Assessments. C’est un système de notes allant de 1 à 10 et qui permet d’évaluer le risque couru par une entreprise dans la transition en cours. Début novembre, Tesla s’est publiquement félicitée d’avoir obtenu un 1, la meilleure notation qui soit. C’est en quelque sorte une reconnaissance pour avoir contribué à faire de la voiture électrique un véhicule désirable. Désormais, un peu grâce à Tesla, tout constructeur digne de ce nom doit proposer de l’électrique dans sa gamme de produits.

« Il faut des leaders de ce mouvement. Si 20% de chaque secteur avance vers une économie zéro carbone, le reste va devoir suivre » selon Dominic Waughray, WEF

«Il faut des leaders de ce mouvement, reprend Dominic Waughray. C’est ce genre d’entreprises qui doivent être soutenues dans leur démarche. Si 20% de chaque secteur avance vers une économie zéro carbone, le reste va devoir suivre». Dans un autre domaine, il évoque Danone ou Ikea, deux entreprises très visibles et exposées, parce que directement confrontées au grand public.

La société civile et les groupes de pression, justement, sont-ils trop pressés ? «Certaines activités sont hautement stratégiques et ne peuvent pas être abandonnées abruptement« , répond Suren Erkman. Total ne peut pas délaisser le fossile du jour au lendemain. « Ce serait se faire harakiri. En revanche, ils peuvent rapidement améliorer leurs procédés actuels, par exemple par la capture, le stockage ou la réutilisation du gaz carbonique». Il ajoute: «Les chaînes d’approvisionnement mondialisées sont extrêmement complexes. Il faut du temps pour les adapter».

Mais « celles qui ne commencent que maintenant sont clairement responsables d’avoir trop attendu « , ajoute Pierrette Rey, porte-parole de WWF Suisse. « Plus on attend, plus les mesures à prendre seront douloureuses». Pour autant, son organisation n’est pas toujours, comme on pourrait le supposer, dans la confrontation. «Cela dépend des entreprises, mais nous estimons qu’il est souvent plus efficace d’engager le dialogue et de nouer des partenariats». En Suisse, l’ONG a mis en place des programmes avec une dizaine d’entreprises, dont Coop, Migros, Emmi, Swisscom ou encore le groupe de restauration SV Group. «Nous conservons, précise Pierrette Rey, le droit absolu de critiquer publiquement le non-respect des engagements qui auraient été pris».

Des menaces sonnantes et trébuchantes

Mais la dénonciation ne suffit plus. L’environnement n’est plus un thème alternatif ou un moyen de préserver sa réputation. C’est devenu un enjeu économique et financier. Il y a même un chiffre pour cela : le coût des risques climatiques est estimé à 1000 milliards de dollars. Dépréciations d’actifs, assurances climatiques, tarification des émissions de gaz carbonique, mais aussi, plus directement, élévation des températures, dégâts sur des installations, sécheresses, inondations… La liste des menaces sonnantes et trébuchantes est désormais suffisamment longue pour convaincre les grandes entreprises de l’urgence de changer.

Le groupe suisse ABB, spécialiste de l’automatisation industrielle, est en bonne position pour observer la transition qui s’opère. «Presque 60% de notre chiffre d’affaires est lié à des équipements qui visent directement à réduire les effets sur l’environnement, par exemple pour améliorer l’efficacité énergétique de nos clients», commence par chiffrer Michael Cooke, responsable de la durabilité au sein du groupe. Pour ABB, l’écologie, ou plus précisément les économies d’énergie, c’est un argument de vente. «Nous convainquons nos clients que changer de modèle, réaliser des analyses de performance et mettre en place des processus de fabrication plus efficients, c’est économiquement intéressant. Et ça l’est encore davantage si l’on va plus vite que la réglementation», poursuit Michael Cooke.

«Nous pourrions en faire davantage, il faudrait aller plus vite, conclut-il. Tout le monde n’est pas prêt à entendre que la transition est vraiment lancée. Mais personne ne peut plus s’en cacher !»

Article paru dans le quotidien en ligne Le Temps (Genève).

Commentaire. On voit, dans ce plaidoyer pour une action concertée et volontariste pour préserver le climat, la patte de Davos. Le graphique en est une illustration puisqu’il a été publié par le World Economic Forum. La Suisse, avec son système bancaire encore très opaque contrairement à ce que les démocraties européennes croient, veut apparaître comme le bon élève qui donnera l’exemple aux autres pays de l’UE. La ville de Genève accueille diverses organisations onusiennes dont l’IPCC, la Suisse est donc à la première place pour être un acteur important de ce projet mondialiste consistant à rançonner le manant sous prétexte qu’il faut sauver le climat et au passage toutes les entreprises multinationales réaliseront de confortables bénéfices. Cet article est un très bel exemple de propagande que j’ai tenu à inclure dans mon blog, sans en avoir demandé l’autorisation à la direction du Temps, étant entendu que mon blog est gratuit et qu’en aucun cas je n’enfreins les règles admises par le milieu journalistique.

8 commentaires:

  1. Hors sciences des lobbyistes milliardaires s'attaquent à 'refaire le monde' et, pourquoi pas, entreprendre de faire tourner la Terre moins vite pour ajouter des heures chaque jour ! Hahaha !

    L'imbécilité qui dépasse les bornes est de ne pas tenir compte des productions magmatiques qui gèrent le monde dans ses émissions de chaleurs (océaniques et maritimes) ainsi que des gaz qui se dissipent soit dans l'eau de ces grands bassins soit dans l'atmosphère depuis des milliards d'années !

    TOUS les gaz qui dans l'atmosphère sont émis par le magma ferrique se recyclent à perpétuité sans qu'aucun n'ait pu modifier la vie sur Terre. Mais, voilà que de faux scientifiques se permettent de culpabiliser l'être humain (et les animaux) qui osent respirer !


    Plus de 5000 porte-conteneurs et... nous ne sommes pas morts ! Çà alors !

    (...) les porte-conteneurs, leur permettant d’économiser sur ce fuel qu’ils consomment en quantité astronomique, à savoir plus de 350 tonnes par jour pour les engins qui transportent plus de 10.000 conteneurs ! (...)

    (...) en effet, de nos jours, près de 10 milliards de tonnes de biens et de marchandises – pour un peu plus de 7 milliards de Terriens (soit plus d’une tonne par individu) – sont déchargées dans les ports chaque année par une flotte commerciale mondiale elle-même estimée à près de 90.000 navires en 2015. Parmi ces derniers, les porte-conteneurs (évalués à un peu plus de 5000 en 2015) occupent une place de choix. Et polluent beaucoup. (...)

    (...) Or, les porte-conteneurs ne se contentent pas d’émettre près de 800 millions de tonnes de gaz carbonique par an (...)

    (...) On estime surtout que les 15 plus gros porte-conteneurs au monde, pour ne rien dire des autres, ont relâché en 2009 autant de produits chimiques (notamment du sulfure) que les sept cent soixante millions de véhicules alors en circulation sur la planète.

    Un gros porte-conteneur émettrait ainsi autant de produits et autres gaz susceptibles de causer cancer ou asthme que 50 millions de voitures ; ces mêmes polluants seraient responsables de plusieurs dizaines de milliers de morts chaque année. (...)

    (...) Il reste que les 100.000 vols quotidiens qui embarquent plus de 3.5 milliards de passagers chaque année ne sont pas les seuls engins vecteurs de la mondialisation, tant s’en faut. (...)

    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1549428-90-000-navires-et-10-milliards-de-tonnes-par-an-la-mondialisation-passe-aussi-par-la-mer.html

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  2. Mot de passe (image d'illustration)Les pires mots de passe de 2019 pour éviter de se faire pirater en 2020


    11:42 31.12.2019


    Pour la neuvième année consécutive, le site SplashData a publié la liste des 100 pires mots de passe de l’année. Dans ce classement se retrouvent des séries de chiffres, des suites logiques et des mots banals. L'incontournable 123456 occupe la première place.

    Chaque année, le site américain spécialisé en sécurité internet SplashData présente la liste des pires mots de passe utilisés par les internautes. L’année 2019 n’est pas une exception. Dans ce palmarès, on retrouve ainsi les codes les plus piratés et les moins recommandés. Pour la neuvième année consécutive, SplashData a analysé plus de 5 millions de mots de passe.

    En tête du classement, se trouve pour la 7e fois la célèbre série de chiffres 123456 alors que plusieurs variantes (1234567, 12345 ou 111111) figurent dans le top 10. Viennent ensuite «qwerty» et l’évident «password», qui occupait les premiers rangs du classement il y a encore quelques années.

    Parmi les surprises de l’année, SplashData évoque dans une vidéo la présence de banana (97e place) et cookie (95e place), de jordan (85e) et lakers (81e) ou encore de starwars (79e) et mercedes (63e), tous présents dans le top 100. Les prénoms (michael, sophie…), les références aux sports (football, baseball…), aux films et séries TV (starwars, solo, dragon…) ou les années de naissance sont généralement à éviter.
    Selon la CNIL, un mot de passe fiable doit comprendre au moins 12 caractères comprenant des minuscules, des majuscules, des chiffres et des caractères spéciaux. Pour éviter les piratages, chacun des comptes en ligne qui présente un caractère sensible (banque, messagerie, réseau social, etc.) doit être verrouillé avec un mot de passe propre et unique.

    https://fr.sputniknews.com/insolite/201912311042684909-les-pires-mots-de-passe-de-2019-pour-eviter-de-se-faire-pirater-en-2020/

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  3. Cette astuce pour passer de la classe économique à la classe affaires en avion


    08:42 31.12.2019



    Le chef de la société Airport Parking & Hotels et un membre d’équipage de la compagnie aérienne British Airways ont révélé que des passagers pouvaient être surclassés s’ils volaient seuls et étaient aimables avec le personnel d’enregistrement.

    Comment payer son billet d’avion moins cher? Dix conseils

    Nick Caunter, le chef de la société britannique Airport Parking & Hotels qui fournit divers services aux voyageurs, a révélé au média Express un moyen facile de passer gratuitement de la classe économique à la classe affaires dans un article publié dimanche 29 décembre.

    Selon M.Caunter, il est plus facile d’obtenir un siège confortable en voyageant seul.

    «Le personnel d’enregistrement est parfois heureux de surclasser des voyageurs seuls, s’il y a quelques sièges libres», a-t-il expliqué.

    De plus, il a conseillé d'arriver à l'aéroport à l'avance et d'être aussi poli que possible avec le personnel.

    «Pour être le premier dans la file pour les sièges en classe affaires, arrivez tôt pour votre vol pendant que les comptoirs d'enregistrement sont calmes et demandez poliment s'il y a de la disponibilité pour un surclassement», a-t-il souligné.

    Simon Marton, membre d’équipage de British Airways, a également confirmé ses propos au site d’information. Il a ainsi précisé qu'il était extrêmement important de ne pas se comporter comme un enfant capricieux.

    «N'agissez pas comme un enfant gâté, un nourrisson exigeant ou en étant impoli et odieux!», a-t-il indiqué.
    Un cadeau pour Nouvel an

    La compagnie aérienne Virgin Atlantic a quant à elle commencé à proposer à ses passagers âgés de passer gratuitement de la classe économique à la première, comme l’indique le média Travel and Leisure.

    Une telle décision a été prise après qu’un jeune homme a cédé sa place en classe affaires à une dame de 88 ans sur un vol reliant Londres à New York.

    Cette action de Virgin Atlantic sera valable jusqu’au 1er janvier inclus.

    https://fr.sputniknews.com/societe/201912311042683196-cette-astuce-pour-passer-de-la-classe-economique-a-la-classe-affaires-en-avion--/

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  4. Les aborigènes n'avaient pas besoin d'un bombardier d'eau Dieu pour les sauver des tempêtes de feu nourries par le gouvernement


    December 31st, 2019


    Il n'y a pas de lac, pas de barrage assez grand pour éteindre les tempêtes de feu que nous avons créées

    Comme une sorte de culte du fret, les habitants modernes prient le ciel pour avoir suffisamment de bombardiers à eau pour protéger les choses qu'ils aiment. Ils s'inquiètent que la saison de brûlage en toute sécurité soit trop courte, alors qu'ils laissent la litière brûler au moment le plus dangereux possible. La quête de forêts parfaites, d'air parfait et d'une planification centralisée parfaite est la recette parfaite pour une catastrophe. L'utopie brûle à nouveau.

    Il s'agit d'un excellent article de Viv Forbes décrivant à quel point la «gestion» du feu était radicalement différente dans les temps anciens. La gestion est presque comme un incendie criminel non-stop. Apparemment, la règle principale était d'allumer souvent et toujours, et de ne jamais s'éteindre. - Jo

    ____________________

    Lutter contre les incendies avec le feu
    par Viv Forbes

    Joseph Lycett, Firestick farming.
    Agriculture Firestick Joseph Lycett. Vers 1817. Bibliothèque nationale australienne.

    La puissance de la torche
    "Il peut y avoir peu ou pas de races qui pendant si longtemps ont pu pratiquer les délices de l'incendiaire."
    Geoffrey Blainey «Triomphe des nomades - Une histoire de l'Australie antique». Macmillan 1975.

    L'allume-feu était l'outil le plus puissant que les premiers humains ont apporté en Australie.

    Les feux allumés par les aborigènes

    Plusieurs hommes et femmes ont créé le paysage de l'Australie. Ils ont utilisé le feu pour créer et fertiliser de l'herbe fraîche pour les animaux de pâturage qu'ils chassaient, pour piéger et rôtir les reptiles et les rongeurs vivant dans l'herbe, pour combattre les ennemis, pour envoyer des signaux de fumée, pour abattre des arbres morts pour les feux de camp, pour éloigner les gelées et insectes piqueurs, et pour les cérémonies religieuses et culturelles. Leurs incendies ont créé et entretenu des prairies et des forêts ouvertes et éteint toute la flore et la faune incapables de faire face aux brûlages fréquents.

    Les premiers explorateurs et colons blancs ont enregistré la fumée et les troncs d'arbres noircis. Ils admiraient les vastes prairies, sans arbres ou avec des arbres bien espacés, et aucun sous-bois emmêlé d'herbe morte, de ronces, de branches et de mauvaises herbes.

    Faire du feu sans amadou ni allumettes est laborieux. Ainsi, la plupart des autochtones ont essayé de maintenir leurs incendies en tout temps. En déplacement (une situation courante), certains membres de la tribu ont été accusés de porter un bâton de feu et de le garder allumé. Par temps très froid, plusieurs membres peuvent avoir chacun porté un bâton de feu pour se réchauffer. Lorsque le bâton était en danger de sortir, le transporteur allumait généralement une touffe d'herbe ou de feuilles sèches et utilisait cette flamme pour rajeunir le bâton de feu (ou en allumer une nouvelle). Alors qu'ils avançaient, ils ont laissé une ligne de petits feux se propager derrière eux. Ils ont été observés essayant de contrôler le mouvement des incendies mais n'ont jamais essayé de les éteindre.

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  5. Les premiers explorateurs qui se sont aventurés à l'intérieur des terres ont été surpris de trouver de vastes prairies et des bois ouverts. Leurs rapports ont attiré des colons vers ces forêts ouvertes herbeuses et ces plaines sans arbres avec des foules de bovins et de moutons.

    Malgré les contes modernes sur les compétences des autochtones en matière de gestion des incendies, quiconque lit les journaux des premiers explorateurs tels qu'Abel Tasman (1642) et le capitaine Cook (1770) a rapidement appris que les autochtones allumaient des feux à tout moment, pour de nombreuses raisons, et n'a JAMAIS essayé de mettre les sortir. S'ils étaient menacés par des incendies allumés par des ennemis, la réponse la plus fréquente consistait à allumer leurs propres incendies de protection (maintenant appelés brûlis inversés). L'éclairage du feu était délibéré et parfois régi par des règles, mais il n'y avait pas de plan central. Il n'y avait pas de pompiers, pas de pétroliers à 4 roues motrices, pas de bombardiers à eau, pas de bulldozers et aucune tentative d'éteindre les incendies. Mais la «gestion» autochtone des incendies a fonctionné avec brio. En raison de la fréquence élevée des petits incendies, l'intensité du feu était faible et les incendies pouvaient être allumés en toute sécurité même pendant les étés chauds et secs. Tout feu allumé se heurterait bientôt au pays brûlé un ou deux ans plus tôt, puis manquerait de carburant et s'éteindrait automatiquement.

    La futilité des bombardements d'eau sur un million d'hectares

    Les premiers squatteurs ont rapidement appris les dangers et les avantages des incendies et, comme les autochtones, ils ont appris à gérer le feu pour protéger leurs biens, leurs prairies et leurs animaux de pâturage. Les colons avaient plus à perdre que les nomades. Les brouteurs doivent protéger leurs troupeaux et leurs troupeaux, leurs fermes, leurs tas de foin, leurs cours, leurs clôtures et leurs voisins, ainsi que maintenir leurs prairies en tuant les mauvaises herbes ligneuses et en encourageant de nouvelles herbes. Leur gestion des incendies était donc plus raffinée. Ils ont rapidement appris à choisir la bonne saison, le jour, l'heure, le lieu, le vent et la météo avant d'allumer un feu. Et s’il est menacé par l’incendie d’un voisin qui s’échappe ou par un coup de foudre, le brûlage à contre-courant des routes et des pistes est le meilleur moyen de se protéger.

    Aujourd'hui, nous avons remplacé la gestion décentralisée des incendies par les autochtones et les colons par des tempêtes de feu nourries par le gouvernement.

    Les premiers gouvernements ont créé des risques d'incendie appelés parcs nationaux, où des bâtons de feu, des allumettes, des brouteurs et des forestiers ont été fermés à clé et les routes d'accès ont été abandonnées ou cadenassées. Et les citadins amoureux des verts ont construit des maisons juste à côté d'eux et ont planté des arbres dans leurs cours. Les forêts ouvertes et les prairies ont été envahies par la repousse des eucalyptus, les mauvaises herbes ligneuses, les sous-bois emmêlés, l'herbe sèche, les grumes, les feuilles mortes, les brindilles, l'écorce et la litière - tous des combustibles parfaits pour un holocauste d'incendie de forêt.

    Ces boîtes d'amadou de combustible forestier sont devenues des aimants pour les pyromanes et parfois même les voisins mécontents, ou ont été éclairées par des braises soufflées par le vent ou des éclairs secs. Avec des vents violents, des températures élevées et de lourdes charges de carburant, certains incendies traverseront la cime des arbres des forêts d'eucalyptus riches en pétrole.

    Pour télécharger cet article avec toutes les images, cliquez sur: https://saltbushclub.com/wp-content/uploads/2019/12/fighting-fires.pdf

    http://joannenova.com.au/2019/12/aboriginals-didnt-need-a-water-bomber-god-to-save-them-from-government-nurtured-firestorms/

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  6. Après avoir lu un livre sur la nutrition, un influenceur végan change radicalement de camp


    16:47 31.12.2019


    Il a été influenceur végan pendant 10 ans avant de lire un livre qui a changé sa vision sur la nourriture, raconte le New York Post. Depuis, un Américain exerce l’activité de chasseur-cueilleur et partage sur Instagram des photos de ses proies ainsi que des recettes et des conseils pour la chasse.

    Un végan américain, influenceur en matière de crudivorisme, a changé radicalement son régime alimentaire, relate le New York Post.

    Âgé de 42 ans, Daniel Vitalis, habitant dans le Maine, avait arrêté de manger de la viande lorsqu’il était adolescent. Puis, il a été adepte du véganisme pendant 10 ans et est devenu un célèbre militant de cette cause.

    Un livre qui a tout changé

    Il a abandonné le véganisme en 2014, après avoir lu un livre qui l’a convaincu que les produits d’origine animale étaient importants pour la santé. Daniel a ainsi changé sa pratique alimentaire pendant un voyage faisant la promotion du véganisme et s’est intéressé au mode de vie des chasseurs-cueilleurs.

    Sur son compte Instagram, il raconte comment chasser des animaux et pêcher des poissons, ainsi que comment préparer des plats à partir de gibier.

    L’une de ses dernières publications montre comment il a pêché des homards et des flétans pour son mariage avec Avani, une enseignante franco-canadienne.

    La maison du chasseur est remplie de trophées de chasse et d’armes, alors que ses congélateurs abondent de viande, précise le quotidien. Il espère devenir une figure importante pour promouvoir la chasse et la cueillette à travers le monde.

    https://fr.sputniknews.com/societe/201912311042687592-apres-avoir-lu-un-livre-un-influenceur-vegan-change-radicalement-de-camp/

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  7. JAPON LES «USINES À LÉGUMES» REMPLACENT LA CAMPAGNE


    31.12.2019, 12h19


    Le Japon n'a plus sufisamment de campagne pour nourrir le pays. Il cultive donc de plus en plus de légumes sous des lumières artificielles.

    Des salades cultivées par des automates sous des lumières artificielles: aux abords de villes japonaises sortent de terre des «usines à légumes» automatiques pour combler les manques d'une campagne dépleuplée et à la merci de catastrophes naturelles à répétition.

    C'est un banal bâtiment au milieu d'une zone industrielle et pôle de recherche, entre Kyoto et Osaka, dans l'ouest du Japon. Rien de l'extérieur ne laisse imaginer que grandissent dans ces locaux de la société Spread quelque 11 millions de pieds de laitues par an (30'000 expédiés par jour) avec seulement 25 employés.

    Sans pesticides mais avec des nutriments

    Tout se joue derrière une vitre, dans une salle aseptisée, pleine de très grandes, longues et larges étagères. Des automates y transbahutent des salades d'un espace à l'autre, à longueur de journée. Au fur et à mesure qu'elles grossissent, elles rejoignent des emplacements dont les conditions de luminosité, de température, d'hygrométrie, sont adaptées au stade de leur croissance. Ce, sans pesticide ni terre, mais avec de l'eau enrichie de nutriments.

    Avec le Danemark, le Japon est depuis des décennies un pionnier du laborieux développement des «usines à légumes en lumières artificielles». Des géants comme Panasonic, Toshiba, TDK ou Fujitsu s'y sont risqués, avec plus ou moins de bonheur, en convertissant des lignes de production de semi-conducteurs en «fermes verticales» et en concevant des éclairages, capteurs et autres technologies dédiées.

    «Pas de perte»

    Reste que Spread, dont la maison-mère est à l'origine une firme de logistique de primeurs, est une des rares à avoir su rentabiliser l'affaire. «Au début, les salades avaient du mal à se vendre, mais cela a été relativement aisé de se créer une bonne image de marque pour attirer le client, car nous pouvons produire une même qualité au même prix tout au long de l'année», explique Shinji Inada, le patron de l'entreprise.

    Le secret ? «Nous avons peu de perte» et les produits, que l'on trouve facilement dans des supermarchés de Kyoto mais aussi de Tokyo, se conservent longtemps. Il a fallu des années pour mettre au point ce système automatique.

    Dans une autre usine de Spread plus ancienne à Kyoto, d'où sortent 21'000 pieds par jour, ce sont quelque 50 salariés qui déplacent les plants, «une tâche dure», reconnaît une employée. M. Inada dit s'être interrogé sur la pertinence écologique de tels systèmes avant de lancer l'activité, mais d'autres raisons l'ont aussi motivé.

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  8. Fraises, tomates

    «Avec la pénurie de main-d'oeuvre, la faible rentabilité du secteur agricole et la baisse de la production, je sentais la nécessité d'un nouveau système de production», dit-il. La moyenne d'âge des agriculteurs japonais est de 67 ans.

    «C'est vrai que nous utilisons plus d'énergie comparé à une culture au soleil, mais nous avons en revanche une productivité plus importante à superficie égale», justifie-t-il. Les saisons ne comptent pas: en ferme verticale, on produit huit fois par an la même espèce de salade. Quant à la quantité d'eau, à 98% réutilisée en circuit fermé, elle est minime par rapport au volume utilisé en culture traditionnelle.

    «Avec toutes ces astuces, j'estime que nous contribuons à une agriculture durable pour notre société», tranche le patron. Spread commence à reproduire le même schéma ailleurs au Japon, pour rapprocher davantage le lieu de production du lieu de consommation: une usine est en construction à Narita, près de Tokyo, dans la préfecture de Chiba, sinistrée cette année par deux puissants typhons. D'autres sont en projet.

    L'étranger est aussi dans la ligne de mire. «On peut facilement exporter notre système de production dans un pays très chaud ou, inversement, au climat froid, pour y cultiver des salades».

    Avec la construction d'une usine à laitues de la même dimension (32.000 pieds par jour), dans la préfecture de Fukushima, Mitsubishi Gas Chemical espère rejoindre bientôt Spread dans ce secteur dit de la «smart-agri» où sont aussi employés des dispositifs de surveillances distants et des drones.

    Pour le moment, le Japon compte environ 200 usines à laitues closes en lumière artificielle, mais la majeure partie de petite taille. Selon la société d'étude spécialisée Innoplex, il y en aura 400 en 2025.

    Les salades sont ce qu'il y a de plus facile à produire dans ces conditions artificielles. Mais, fraises, tomates et autres produits pourront aussi être cultivés de la sorte, avec des systèmes contrôlés par ordinateur. (afp/nxp)

    https://www.lematin.ch/monde/asie-oceanie/usines-legumes-remplacent-campagne/story/31079394

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