L’UE autorise sept pays dont la France à financer un «Airbus des batteries» à hauteur de 3,2 mds EUR
19:09 09.12.2019
Après qu’Airbus a manifesté son intention de construire un avion non polluant, la Commission européenne a donné son feu vert à sept pays dont la France pour financer la construction d’un «Airbus des batteries». Le montant de cette aide publique s’élève à 3,2 milliards d’euros.
La Commission européenne a autorisé lundi sept Etats membres, dont l'Allemagne et la France, à apporter une aide publique de 3,2 milliards d'euros pour développer dans l'UE le secteur des batteries électriques, via un consortium de 17 entreprises, a fait savoir l’AFP.
L'investissement des Etats concernés - Allemagne, France, Italie, Pologne, Belgique, Suède et Finlande- «devrait permettre de mobiliser 5 milliards d'euros supplémentaires en investissements privés», précise dans un communiqué Bruxelles qui considère ces subventions compatibles avec sa réglementation en matière d'aides d'Etat.
«L'aide autorisée permettra de garantir que ce projet important ira de l'avant sans fausser indûment la concurrence», a souligné la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, citée dans le communiqué.
17 participants
Ce «projet important d'intérêt européen commun» (PIIEC) comptera 17 participants directs de toute la filière, comme le constructeur automobile BMW ou les chimistes BASF et le belge Solvay, mais aussi des petites et moyennes entreprises (PME), dont certaines sont présentes dans plusieurs États membres.
Ces entreprises collaboreront «étroitement les unes avec les autres et avec plus de 70 partenaires externes, comme des PME et des organismes publics de recherche de toute l'Europe», selon le communiqué.
Elles ont pour objectif de développer les batteries Li-ion «qui ont une plus longue durée de vie», «se rechargent plus vite» et «sont plus sûres et plus respectueuses de l'environnement que les batteries actuellement sur le marché».
La France investira 960 millions d'euros
L'Allemagne est autorisée par la Commission à investir jusqu'à 1,25 milliard d'euros. Viennent ensuite la France (960 millions), l'Italie (570 millions), la Pologne (240 millions), la Belgique (80 millions), la Suède (50 millions) et la Finlande (30 millions).
«Une part importante des bénéfices supplémentaires réalisés par les participants sera partagée avec les contribuables grâce à un mécanisme de récupération», indique la Commission.
Cela signifie que si les projets «dégagent des revenus nets supplémentaires dépassant les projections, les entreprises restitueront aux États membres respectifs une partie de l'argent perçu auprès des contribuables».
«Toute la chaîne de valeur de la filière des batteries pourra se déployer sur le sol européen, permettant ainsi de maintenir une production industrielle solide en Europe», s'est félicité le ministère français de l'Économie dans un communiqué.
«L'émergence de la filière européenne de batteries contribuera à la réalisation de l'objectif fixé par l'Union européenne de devenir le premier continent neutre en carbone d'ici à 2050», a-t-il ajouté.
La lutte contre le réchauffement climatique fait partie des priorités de la Commission, qui doit présenter mercredi ses premières mesures en la matière.
(...) «Une part importante des bénéfices supplémentaires réalisés par les participants sera partagée avec les contribuables grâce à un mécanisme de récupération», indique la Commission. (...)
RépondreSupprimerComme pour les éoliennes-à-la-con et panneaux-solaires-de-merde, les bénéfices seront reversés aux CON-tribuables (sous réserves - indiennes ?- de la limite autorisées par les réservoirs de l'intestin vers le troudecul !).
Un magazine allemand présage l'effondrement des bases du commerce mondial d'ici quelques jours
RépondreSupprimer10:34 09.12.2019
Les États-Unis font tout pour que l’organe d’appel de l’Organisation mondiale du commerce cesse d’exister, ce qui sera suivi par la fin des «règles du commerce mondial» et le retour au «droit du plus fort,» prévient le magazine allemand Spiegel.
Le Spiegel présage la prochaine paralysie de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) suite à la menace d’incapacité de son Appellate Body, l’organe formé pour régler les différends soulevés par les membres.
Menaces pesant sur l’organe d’appel de l’OMC
L’Appellate Body est un organe d’appel permanent de l’Organisation mondiale du commerce composé de sept arbitres, bien que trois au moins soient nécessaires pour son fonctionnement. À l’heure actuelle, il compte trois membres, mais le mandat de l’un d’eux expire le 10 décembre. Début octobre, Cecilia Malmström, commissaire européenne au commerce, a évoqué l’éventualité de la fin de l’activité de l’Organe d’appel à la mi-décembre.
Mercredi 11 décembre, l’OMC sera frappée d’incapacité, selon le média qui signale que le Président américain fait tout pour paralyser l’activité de l’organisation.
L’Organe d’appel sans nouveaux arbitres pendant deux ans
Le magazine étaye sa prévision sur le fait que Washington a refusé de pourvoir au cours de ces deux dernières années les postes vacants dans le cadre du mécanisme de règlement des différends de l'OMC.
«Cela met un terme à l’activité de l’Appellate Body et, aussitôt après, à la principale instance de contrôle du commerce mondial», indique le magazine en ajoutant que la fin de l’activité de cet Organe entraînera l’effondrement de l’ensemble du système de l’OMC et des règles du commerce mondial.
Retour au droit du plus fort
Selon le Spiegel, Donald Trump cherche un tel résultat car il «compte obtenir des conditions plus favorables pour les États-Unis dans un monde sans l’OMC». La paralysie de l’Appellate Body signifiera le retour du «droit du plus fort, ce à quoi l’Union européenne se prépare déjà.
https://fr.sputniknews.com/international/201912091042565850-un-magazine-allemand-presage-leffondrement-des-bases-du-commerce-mondial-dici-quelques-jours/
Grèves: «Une immense colère sociale monte des tréfonds du pays, bien au-delà de la question des retraites»
RépondreSupprimer16:46 09.12.2019
Par Jacques Sapir
Dans son édito pour Russeurope Express, Jacques Sapir décrypte les enjeux du projet de réforme des retraites et la mobilisation qui s’y oppose. Au-delà de ce projet contesté, estime l’économiste, c’est toute la politique économique et sociale de l’exécutif qui semble fédérer contre elle, dans la foulée d’un an de mouvement des Gilets jaunes.
Un édito de Jacques Sapir à retrouver en podcast dans l’émission Russeurope Express du 7 décembre.
Une importante grève interprofessionnelle a lieu depuis le 5 décembre. Mais il y a dans cette mobilisation bien plus qu’un simple refus d’une nouvelle réforme des retraites, aussi contestable, voire inique, soit-elle.
Les grèves multiples, dans le secteur des transports, mais aussi de la fonction publique, des services, et dans les entreprises, concentrent en elles toute la colère qu’Emmanuel Macron et son gouvernement ont réussi, à tort ou à raison, à accumuler contre eux.
La véritable égalité passe souvent par une inégalité apparente
La raison initiale est donc le refus de la réforme des retraites. Cette dernière prétend aller vers plus d’égalité en supprimant ce que l’on appelle les «régimes spéciaux», et vers plus de pérennité, car à en croire le gouvernement, le déficit actuel du régime des retraites serait tout bonnement insupportable.
Mais ce déficit a en réalité été creusé par ce même gouvernement, qui a réduit les cotisations pour offrir, dit-il, du pouvoir d’achat aux Français. En réalité, et à parler un peu vulgairement, il a «fait les poches» du système des retraites et prétend maintenant en tirer argument pour imposer sa propre réforme. La manœuvre est un peu grosse. On savait Édouard Philippe ficelle… désormais, on voit la corde !
L’autre argument est celui de l’égalité. En supprimant les régimes spéciaux, on rendrait le système des retraites plus lisible et plus juste. Mais a-t-on simplement réfléchi au pourquoi de la constitution de ces fameux régimes spéciaux ? Nous ne travaillons pas tous dans les mêmes conditions. Certains travaux sont particulièrement pénibles, que ce soit physiquement ou nerveusement. Par ailleurs, certains régimes de retraite qui semblent en apparence avantageux sont parfois la contrepartie de rémunérations salariales plus faibles. Bref, s’il y a une multitude de cas qui, c’est vrai, rendent difficile une lecture globale du système des retraites, c’est aussi parce qu’il y a dans la vie réelle - mais oui, cette réalité qui semble bien étrangère aux technocrates qui réfléchissent dans leur bulle -, une multiplicité des situations. La véritable égalité et bien souvent obtenue par une inégalité apparente.
Vers l’«acte 2» de la contestation sociale ?
Alors, que ce soit au travers du fameux «âge pivot» ou de toute autre invention, les Français ont bien compris que le but de la réforme était de les faire travailler plus longtemps et, dans de nombreux cas, pour des pensions moindres. Or, si l’espérance globale de vie s’est beaucoup accrue ces dernières années, il n’en va pas de même pour l’espérance de vie dite «en bonne santé». C’est pourtant bien cette dernière qui doit ici être prise en considération. C’est elle qui démontre que les travailleurs arrivent aujourd’hui épuisés à l’âge de la retraite.
La réforme que l’on nous promet sera donc injuste, en particulier pour les femmes, qui risquent d’en être les grandes perdantes, et destructrice pour tous ceux qui travaillent dans des conditions de forte pénibilité. Les Français le comprennent, et soutiennent majoritairement cette mobilisation.
RépondreSupprimerMais il y a plus dans cette grève. Elle est aussi la manifestation d’une immense colère sociale qui monte des tréfonds du pays. Le nombre de catégories de travailleurs où cette colère déborde, des paysans aux travailleurs des hôpitaux, des enseignants aux salariés de la RATP et de la SNCF (auxquels, il convient de le rappeler, l’inspection du travail vient de donner raison quant à la présence d’un contrôleur à bord de certains TER), promet d’en faire une mobilisation très particulière.
Les directions syndicales le sentent, et font tout pour garder le contrôle sur ce mouvement. Mais à l’impossible nul n’est tenu. On peut penser que cette grève aura des conséquences, voire pourrait se transformer en un mouvement social s’installant dans la durée. Un an après le début de la crise des Gilets jaunes, et alors que cette dernière est loin d’être terminée, s’ouvre sans doute avec le 5 décembre l’«acte 2» de la contestation sociale.
https://fr.sputniknews.com/france/201912091042569283-greve-retraite-une-immense-colere-sociale-monte-des-trefonds-du-pays/
Ôôoh alors là, dans les 'ne me je faites pas dire' permettez-moi de sortir les violons !
SupprimerENVIRONNEMENT - VIENNE RENONCE À INTERDIRE LE GLYPHOSATE EN 2020
RépondreSupprimerL'Autriche, qui aurait dû devenir, dès 2020, le premier pays européen à bannir l'herbicide controversé, renonce à interdire le glyphosate pour des raisons administratives.
09.12.2019
Le gouvernement autrichien a annoncé lundi qu'il ne mettrait pas oeuvre l'interdiction du glyphosate votée cet été par le Parlement pour une entrée en vigueur en janvier 2020 car la proposition de loi n'a pas été soumise aux instances européennes comme elle aurait dû l'être.
Le texte de la loi aurait dû être soumis à la Commission européenne pour notification «afin que celle-ci et les Etats membres puissent formuler des observations», explique le gouvernement dans une lettre adressée au président du Parlement. L'interdiction du glyphosate dès 2020 aurait fait de l'Autriche le premier pays européen à bannir l'herbicide controversé.
Votée en juillet par le Parlement, cette interdiction avait pris de court le gouvernement qui n'était pas à l'origine de cette initiative.
L'interdiction du glyphosate avait été approuvée grâce à une alliance des députés de l'opposition -sociaux-démocrates, Verts, extrême droite- et contre la volonté des conservateurs de l'ÖVP, qui constituent le principal groupe parlementaire à la chambre.
La licence d'utilisation du glyphosate dans l'Union européenne court jusqu'au 15 décembre 2022 et son sort fait débat dans de nombreux pays, notamment en raison de la nécessité de trouver des alternatives à ce produit très utilisé par les agriculteurs. La France a prévu «de sortir de l'essentiel des usages au 1er janvier 2021, et de tous les usages au 1er janvier 2023», selon le gouvernement, mais ce calendrier a été jugé difficile à tenir par un récent rapport parlementaire.
«Irréaliste»
En Autriche, aucune réflexion n'avait été engagée sur la mise en oeuvre de la mesure depuis son vote au Parlement. Le monde agricole jugeait irréaliste l'entrée en vigueur en janvier 2020 et avait qualifié la décision du Parlement de «populiste».
Après avoir pris avis auprès des services juridiques du gouvernement, le chancelière autrichienne Brigitte Bierlein a expliqué dans son courrier au Parlement qu'une promulgation de la loi exposerait l'Autriche à «des risques juridiques», compte-tenu de l'absence de notification préalable à la Commission européenne.
«Je tient à souligner qu'il ne s'agit que d'une décision juridique formelle et non d'une appréciation du contenu de la loi», a-t-elle ajouté.
Depuis la chute de la coalition entre les chrétiens-démocrates et les nationalistes, en mai, dans la foulée d'un scandale ayant touché le parti d'extrême droite FPÖ, l'Autriche est dirigée par un gouvernement d'experts, en attendant la formation d'une nouvelle coalition.
Vainqueur de législatives anticipées fin septembre, le chef des conservateurs Sebastian Kurz négocie la formation d'un gouvernement avec les Verts, favorables à l'interdiction du glyphosate. (afp/nxp)
https://www.lematin.ch/monde/vienne-renonce-interdire-glyphosate-2020/story/16319537
Coopération : la France contribuera au développement de l'agriculture et de l'alimentation par une stratégie pétainiste, perdante
RépondreSupprimer9 Décembre 2019
par Seppi
Reconnaissons aux auteurs de la publication le choix judicieux de la photo de couverture : réaliste et nullement aguicheuse.
Une nouvelle stratégie de coopération pompeuse
Le mardi 22 octobre 2019, le Quai d'Orsay – le Ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères – a présenté la nouvelle « Stratégie internationale de la France pour la sécurité alimentaire, la nutrition et l’agriculture durable » pour la période 2019-2024 (texte ici, page web ici, résumé ici).
Publier ce texte en octobre de la première année d'application... quelle preuve d'efficience...
Et rien que de voir le mot « agriculture » affublé du qualificatif « durable »... le paraître est plus important que l'être et le faire.
C'est un texte verbeux, pompeux et, au final, pompe-l'air. Exemple :
« La sécurité alimentaire, la nutrition et l’agriculture durable se trouvent aussi au cœur de nombreux sujets stratégiques, comme la formation et les emplois décents pour les jeunes, les inégalités femmes-hommes, la gestion de l’eau, la santé et la prévention des conflits. »
Ce qu'il faut sans doute entendre par là, c'est que l'égalité hommes-femmes contribue à la sécurité alimentaire (en donnant aux femmes des moyens de développer leur activité), et que celle-ci contribue à la prévention des conflits.
La photo d'illustration de la page Web. Est-ce ça la conception du développement ?
Cinq axes d'action
La France entend déployer son action selon cinq axes. Voici, cité du résumé) :
Renforcer la gouvernance mondiale de la sécurité alimentaire et de la nutrition. La France souhaite jouer un rôle moteur pour améliorer l’efficacité et la coordination des acteurs internationaux dans ces domaines ; au centre de cette gouvernance figurent les institutions onusiennes basées à Rome ;
Développer des systèmes agricoles et alimentaires durables pour faire face au changement climatique et à l’érosion de la biodiversité. Cela passe notamment par la promotion de pratiques agricoles durables comme l’agroécologie.
Renforcer l’action française sur la nutrition pour agir de façon intégrée sur les différents facteurs menant à la sous-nutrition des jeunes enfants et des femmes enceintes et allaitantes, comme l’accès à des aliments de qualité, à l’eau potable, à de bonnes conditions d’hygiène.
Appuyer la structuration de filières agroalimentaires durables pour favoriser la création d’emplois décents dans les territoires ruraux, notamment pour les jeunes. En effet, dans les pays en développement, ces filières agro-alimentaires représentent un gisement d’emplois à soutenir. L’inclusion des agricultures familiales dans ces filières est un enjeu clé.
Renforcer les actions d’assistance alimentaire aux populations vulnérables et améliorer leur résilience. Dans un contexte de crises alimentaires récurrentes, il s’agit de permettre à ces populations de retrouver leur autonomie alimentaire.
RépondreSupprimerLes thèmes à la mode pour horizon
Les actions dans le domaine de l'agriculture auraient-elles comme ambition première de développer la production – en quantité et qualité –, ce qui est à la base de la sécurité alimentaire et d'une nutrition adéquate ? Non ! L'obsession, c'est le « changement climatique » – visiblement un phénomène mal compris car il ne se résume pas à une expression au singulier – et à « l'érosion de la biodiversité ».
Ils ont redécouvert des éléments fondamentaux de l'agronomie !
Il est aussi question de promouvoir « l'agroécologie », un autre gadget de la bien-pensance. Elle est définie – oui, définie... – comme suit (nous y avons intégré la note de bas de page sous une forme modifiée) :
« Selon la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt [Loi n° 2014-1170 du 13 octobre 2014 d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt], les systèmes de production agroécologiques, dont le mode de production biologique, combinent performances économiques, sociales (notamment à travers un haut niveau de protection sociale), environnementales et sanitaires. Ces systèmes privilégient l’autonomie des exploitations agricoles et l’amélioration de leur compétitivité, en maintenant ou en augmentant la rentabilité économique, en améliorant la valeur ajoutée des productions et en réduisant la consommation d’énergie, d’eau, d’engrais, de produits phytopharmaceutiques et de médicaments vétérinaires, en particulier les antibiotiques. Ils sont fondés sur les interactions biologiques et l’utilisation des services écosystémiques et des potentiels offerts par les ressources naturelles, en particulier les ressources en eau, la biodiversité, la photosynthèse, les sols et l’air, en maintenant leur capacité de renouvellement du point de vue qualitatif et quantitatif. Ils contribuent à l’atténuation et à l’adaptation aux effets du changement climatique. »
Une stupéfiante « définition » de l'agroécologie
Se référer à une loi française pour définir l'agroécologie pour les besoins de la coopération internationale dans des pays et régions non comparables... il fallait oser !
Inclure l'agriculture biologique – par principe, dogmatisme... il fallait oser !
Proposer une « définition » qui insiste sur la réduction des intrants, alors que dans les pays visés par la stratégie, un des problèmes majeurs est précisément l'insuffisance du recours et de l'accès aux intrants... il fallait oser !
La biodiversité d'abord... et tant pis pour le développement
Que c'est verbeux ! Beaucoup de description, pas d'action…
Que l'on soit clair : l'un n'empêche pas l'autre. Il suffit de verser dans le pragmatisme.
Le paragraphe suivant de la stratégie se réfère à la « biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture ». L'impression qui s'en dégage est qu'il ne faut surtout pas adopter les outils et technologies modernes :
« [...] Les paysans du Sud dépendent directement de la biodiversité agricole pour leur survie quotidienne. Ainsi, il est essentiel de conserver la biodiversité animale et des espèces cultivées, dont les variétés et races adaptées aux conditions locales, qui sont des réservoirs de diversité génétique. Les pratiques agroécologiques permettent de répondre à ces enjeux vitaux. »
Vous n'êtes pas convaincu ? Le couperet tombe dans la partie « L'action de la France à l'international » :
RépondreSupprimer« Enfin, la France est attentive à ne pas financer l’achat, la promotion ou la multiplication de semences génétiquement modifiées et à ne pas soutenir de projets ayant pour finalité ou conséquence la déforestation ou l’accaparement des terres. »
Au-delà des bénéfices déjà largement documentés du recours aux variétés modernes et plus particulièrement à celles qui sont génétiquement modifiées (et bientôt éditées) – la stratégie fait fi de l'impérieuse nécessité, pour les agricultures des pays en développement, de recourir à ces variétés pour répondre à certains défis d'ordre biotique (parasites et maladies) et abiotique (sécheresses et inondations, sols salins, etc.). Elles sont aussi incontournables pour répondre à certains problèmes nutritionnels (par exemple par des variétés biofortifiées).
Pourquoi changer une loi qui a fait la preuve de son échec ?
Cela vient après la déclaration suivante :
« La LOP-DSI [Loi d’orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale] précise que l’agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition sont des priorités de l’action de la France sur la scène internationale, tant dans le cadre de coopérations bilatérales, qu’au niveau multilatéral. En particulier, la loi réaffirme que la France promeut une agriculture familiale, productrice de richesses et d’emplois, et qui préserve les ressources naturelles et la biodiversité.
Certes, ce ne sont là que des paraphrases du texte de loi, mais quel en est le résultat ?
Que la France s'exclue ainsi de domaines importants de la coopération internationale, après tout, tant pis pour elle. Tant pis aussi pour certains de ses acteurs économiques comme l'industrie des variétés et des semences. Tant pis si elle se fait surclasser par des pays pour lesquels la coopération répond aussi, et peut-être avant tout, à des objectifs géostratégiques.
La France est du reste déjà largement out en Afrique subsaharienne comme l'a rapporté l'Agence Française de Développement (AFD) dans « Évaluation du cadre d’intervention sectoriel (CIS) sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne 2013-2016 de l’AFD » en février 2017 :
« Ceci étant, le changement de paradigme vers un modèle agroécologique, même s’il suscite beaucoup d’intérêt, ne présente pas (encore) une alternative aux politiques agricoles actuelles. La demande par les gouvernements locaux reste dominée par des politiques agricoles reposant sur la diffusion de paquets technologiques (engrais, semences) par filière pour améliorer la productivité : "… la vision dominante du développement agricole reste inspirée par le modèle de la révolution verte que ce soit au niveau des pouvoirs publics nationaux et régionaux, des programmes de recherche et des dispositifs de conseil et de formation" (Inter-réseaux Développement rural, 2014). »
Cette vision reste dominante, même si l' « agroécologie » – les éléments qui « marchent » – n'est pas exclue de la notion de révolution verte qui, elle, est manifestement exclue de la vision française pour la stratégie de développement.
Mais pourquoi changer une stratégie perdante ? Son principe a été gravé dans le marbre de la loi (merci qui?), et il n'est bien sûr pas politiquement correct de modifier une loi dont la stupidité est avérée. Le rapport d'évaluation publié par l'AFD note encore :
« Le portefeuille de l’AFD pour ce type d’initiatives traduit bien que cette approche se limite encore souvent à la recherche et aux ONG. [...] »
RépondreSupprimerOn ne va tout de même pas se fâcher avec les ONG (et « ONG »)...
Les pressions entravent le développement
Où est la gouvernance au niveau mondial quand la France s'oppose aux OGM et à d'autres technologies modernes et que d'autres pays les promeuvent activement ?
Toutefois, la France – ainsi que l'Union Européenne (nombreux articles sur ce blog à ce sujet) – exerce encore, directement et implicitement, une pression sur les gouvernements et décideurs politiques et économiques des pays (en principe) bénéficiaires.
Il faut certes porter assistance à l'« agriculture familiale » mais, dans l'esprit de la stratégie, c'est dans une optique d'opposition à des formes d'agriculture ouvertes aux nouvelles technologies qui, paradoxalement, sont aussi majoritairement familiales.
Il est pourtant évident qu'une politique imprégnée de Terre qui ne ment pas ne sera pas suffisante pour assurer la sécurité alimentaire et la nutrition – pourtant des objectifs de la stratégie ! – d'une population en croissance rapide et de plus en plus urbanisée.
La stratégie de la France, c'est le maintien dans le sous-développement.
C'est intolérable !
Il est du reste remarquable de constater – en particulier à la lecture de ce blog – que les instances de coopération états-uniennes, comme l'Alliance Cornell pour la Science, coopèrent davantage avec les pays anglophones qu'avec ceux de la zone d'influence française traditionnelle. Et, lorsque ces pays auront enfin pris le train de progrès, après s'être libéré des carcans européens, les pays francophones regarderont le train passer ou lui courront après.
C'est intolérable !
Merci qui ?
Au fait, à qui doit-on cette merveilleuse stratégie ? Il en est un qui s'en est vanté auprès de ses potes : M. Pascal Canfin – ci-devant EÉLV et ministre délégué au développement de M. Jean-Marc Ayrault entre 2012 et 2014, présentement eurodéputé LaREM après être passé par la case directeur général du WWF France (pas de conflits d'intérêts, noooon !).
Et, cette « nouvelle » stratégie, nous la devons aussi à l'inertie bureaucratique et, sans nul doute, à l'entrisme au sein des administrations compétentes, à l'idéologie et à l'aveuglement.
La France est out, avons nous écrit ? Pour les auteurs de la stratégie,
« L’action de l’AFD, opérateur pivot du dispositif français de coopération, permet à la France d’être en pointe dans différents domaines, qui contribuent entre autres à l’essor des agricultures familiales : développement territorial, irrigation, soutien aux filières agricoles. En 2017, l’AFD a consacré 8 % de ses engagements au développement agricole et à la sécurité alimentaire, soit 832 millions d’euros. »
Et, pendant ce temps, l'USAID investit 70 millions de dollars dans de nouvelles initiatives mondiales en biotechnologie agricole…
http://blog-instructif-sur-site-de-merde-qui-a-moins-de-500-vues-par-jour-grâce-aux-spams-publicités
Bien sûr vous me direz toutes et tous que "l'on ne chie que ce qu'on mange !" oui mais, il y en a qui en retiennent!
SupprimerL'agriculture est naturelle, elle donne naissance à des millions ou milliards de plants et d'animaux pour nourrir des millions ou des milliards de personnes. Donc, elle ne se transmet que par les gênes paysans que nous avons tous mais dont certaines personnes sont engrossées par le gêne de la ville et de ses merdes de chiens avec toutes les grossièretés du voisinage et commettent le crime de la juger meurtrière ! Hahaha ! Non-non-non ! Ce ne sont pas des paysans qui font du bio (fruits, légumes et productions animales non-traitées contre les maladies !) mais les nouveaux grosconsdelapolitique qui les conseillent et encouragent à cela ! Hahaha !
Au contraire le paysan soigne ses cultures et ses élevages grâce aux produits de traitement contre les maladies (produits chimique vendus et achetés tous les jours en pharmacies par des millions de personnes !) et ne transmet pas les mildiou, vaches folles ou diarrhées porcines dont raffolent les bobos !
Les crues du Var sont-elles de plus en plus graves ?
RépondreSupprimer9 décembre 2019
Association des climato-réalistes
Par Rémy Prud’homme
Le Var a été récemment frappé par des pluies diluviennes qui ont fait déborder les rivières, faisant, hélas, des victimes. Sans rien vérifier, radios, télés, et journaux ont immédiatement pointé le responsable : le réchauffement climatique. La hausse des températures entraîne inéluctablement une augmentation rapide et considérable des évènements extrêmes, nous a-t-on répété. Pluies et crues ont dans le Var atteint des niveaux jamais vus hier, qui les ont rendues mortelles. Et cela sera bien pire demain.
Les crues, ça se mesure. Un forestier varois m’envoie la chronique des relevés des cinquante dernières années de la station de mesure Decapris, dans la vallée de Sauvebonne, sur le Real Martin, principal affluent du Gapeau, qui rassemble les eaux de l’un des deux principaux bassins versants du Var. Au cours d’une année, le niveau des eaux varie considérablement, de quelques centimètres l’été à (parfois) plus de 4 mètres l’hiver. Le 23 novembre 2019, il a atteint 4,04 mètres. Ce niveau est-il inédit ? S’inscrit-il dans une tendance forte et claire, comme on nous le répète. Pour le savoir, on a considéré la valeur maximale annuelle enregistrée pour chacune des années depuis 1971. Un demi-siècle constitue en effet une période assez longue pour faire apparaître la fameuse « aggravation rapide des phénomènes extrêmes causés par le changement climatique » dont on nous rebat les oreilles. Le graphique ci-après présente les résultats obtenus. Que montre-t-il ?
La crue de 2019 a bien été très élevée. Mais nullement exceptionnelle. Elle a déjà été dépassée (en 1978, en 2014). Au cours du dernier demi-siècle l’ensemble des données disponibles ne fait apparaître absolument aucune aggravation des crues, et des pluies qui les causent. Si tendance il y a, elle est à la baisse, pas à la hausse. La moyenne des maxima annuels de la décennie 2010 (3,02 mètres) est nettement inférieure à la moyenne de la décennie 1970 (3,69 mètres). La pente de la droite qui résume le mieux le nuage de points est légèrement descendante. On ne peut que s’en réjouir.
- voir graphique sur site -
Hauteur maximale de l’eau (cm) à la station de mesure Decapris (vallée de Sauvebonne )
Une fois de plus, le discours officiel dominant, relayé par les médias, a été en l’occurrence faux, trompeur, et mensonger. Dans le cas des crues du Var, ou bien le réchauffement n’engendre pas d’aggravation des évènements climatiques extrêmes, ou bien le réchauffement des cinquante dernières années a été trop faible pour que cette aggravation se manifeste (ou bien les deux à la fois). Ceux qui se sont appuyés sur ce cas pour hurler à « l’urgence climatique » ont ridiculisé leurs cris. Le pire n’est pas toujours sûr.
https://www.climato-realistes.fr/les-crues-du-var-n-augment-pas/
SupprimerLe fait que les fleuves & rivières ne soient plus dragués et les canaux curés depuis plus de 40 ans constitue le crime le plus grave envers la population avec celui de faire payer l'air qu'elle ose encore respirer et l'eau gratuite qu'elle ose encore acheter !
Faux Autochtones, mais vrais «opportunistes», ils se multiplient au Canada
RépondreSupprimer18:46 09.12.2019
Par Jérôme Blanchet-Gravel
Au Canada, selon plusieurs leaders autochtones, de plus en plus de personnes se font frauduleusement passer pour des membres de leurs communautés, ce qui les inquiète et les choque. En entrevue, Raphaël Picard, ex-chef de la communauté de Pessamit, au Québec, dénonce les «Indian Lovers» déconnectés de la réalité du terrain.
Les faux Autochtones sont-ils en train de se multiplier au pays de l’érable ?
Le 5 novembre dernier, les Canadiens ont appris que la toute première élue autochtone de la Ville de Montréal était loin de l’être réellement... En août 2018, le maire de cette ville, Valérie Plante, avait confié à Marie-Josée Parent le prestigieux dossier de la réconciliation avec les Premières Nations. Mme Parent a toutefois été forcée de se retirer du dossier après que deux historiens aient révélé qu’aucun ancêtre amérindien ne figurait dans son arbre généalogique. Dans leurs recherches, ces derniers ont remonté jusqu’au XVIIe siècle pour en venir à cette conclusion catégorique.
«J’ai été élevée dans cette culture, avec ces valeurs et cette vision du monde. [...] Nos identités à moi et ma sœur vont au-delà d’un arbre généalogique», s’est défendue la principale intéressée dans une entrevue accordée à Radio Canada.
Raphaël Picard est l’un de ces leaders amérindiens pour qui le récent phénomène des faux Autochtones représente une menace pour la survie même des Premières Nations. M. Picard a été chef (2002-2012) de la communauté innue de Pessamit, sur la Côte-Nord du Québec, et est docteur en administration des affaires de la Paris School of Business. Paru en septembre dernier, son dernier ouvrage, Nutshimit, est un roman ethnographique consacré à l’imaginaire de son peuple.
«Certaines personnes voudraient implanter une nouvelle manière de définir qui est Autochtone. Pourtant, la Loi fédérale sur les Indiens le définit déjà. Il y a des critères et l’origine ethnique en fait partie [...] Certaines personnes qui travaillent avec les Amérindiens développent un sentiment d’appartenance envers eux. Des gens finissent par s’autodésigner Autochtones, comme Marie-Josée Parent. C’est un problème. Concrètement, nous ne sommes pas des sociétés ouvertes», souligne d’entrée de jeu M. Picard à notre micro.
Le 28 novembre dernier, M. Picard a publié une lettre sur le site de Radio Canada critiquant ces «Indian Lovers qui décident et agissent au nom des Premières Nations». Dans cette lettre, l’ex-chef distingue les Amérindiens vivant sur leurs territoires d’une certaine diaspora autochtone urbaine, qu’il juge déconnectée de la réalité du terrain. Questionné à ce sujet par Sputnik, M. Picard a tenu à redire son indignation:
«Ce qui se passe à Montréal est injuste et anormal. Il y a des gens qui n’ont jamais vécu dans des communautés autochtones et qui prennent des décisions en notre nom, souvent par opportunisme. Ces orientations ont des répercussions importantes sur nos communautés, mais sont prises sans que nous soyons consultés», s’indigne-t-il.
Raphaël Picard considère que les enjeux affectant les Autochtones en région sont trop grands pour qu’ils soient confiés à des organismes sans véritable lien avec le terrain. De fait, une majorité de communautés autochtones souffre de nombreux problèmes sociaux que les pouvoirs publics ont beaucoup de mal à enrayer. Pauvreté, manques de ressources en tout genre, alcoolisme, toxicomanie et inceste sont quelques-uns des plus graves problèmes recensés.
«C’est une question de représentativité. Nous ne pouvons pas accepter que des gens méconnaissant notre réalité gèrent des organismes en notre nom. [...] À Montréal, il y a deux types de personnes. Premièrement, il y a les vrais Autochtones –les Indiens statués–, que nous respectons. Mais deuxièmement, il y a ces “Indian Lovers”, des gens qui disent aimer les Indiens... Ces gens essaient de se mêler à la diaspora autochtone de Montréal pour faire avancer leurs propres intérêts», dénonce le leader innu.
RépondreSupprimerIntellectuel engagé, Raphaël Picard estime même que le grand projet de réconciliation des Autochtones avec les Canadiens d’origine européenne est un leurre. Depuis son arrivée au pouvoir en 2015, le Premier ministre Justin Trudeau a d’ailleurs beaucoup insisté sur l’importance de revaloriser l’apport des Premières Nations.
«L’une des causes de cette déconnexion entre les élites urbaines et la réalité autochtone sur les réserves est le projet de réconciliation. La réconciliation est utilisée à toutes les sauces par des personnes qui veulent obtenir des subventions ou des avantages. Nous ne voyons jamais la couleur de cet argent sur nos territoires. En Nouvelle-Zélande et aux États-Unis, la réconciliation a été un énorme piège. Le Canada n’échappe pas à cette imposture», poursuit-il.
Faute d’un rapide changement d’approche, M. Picard estime enfin que le phénomène des faux Autochtones est appelé à s’amplifier dans les prochaines années. Il s’inquiète aussi beaucoup pour l’avenir de son peuple:
«La mondialisation a un effet pervers sur nos communautés. D’ailleurs, le multiculturalisme ne fait pas l’unanimité parmi nous, car il sert à noyer les minorités comme la nôtre [...] Que fera-t-on de nos langues ? Si on ne fait pas quelque chose, d’ici quelques années plus personne ne les parlera», a tristement conclu l’ancien chef de Pessamit.
https://fr.sputniknews.com/canada/201912091042569948-faux-autochtones-mais-vrais-opportunistes-ils-se-multiplient-au-canada/