Le glyphosate cancérigène ? C’est de la fausse science !

 le 5 décembre 2023

 

Il me paraît urgent et nécessaire de laisser sur ce blog un commentaire au sujet des affirmations d’Hervé Juvin, député européen dans le cadre d’une invitation par Charles Gave à l’Institut des Libertés dont voici le lien :

 https://www.youtube.com/watch?v=fSUwoWTROC4&ab_channel=InstitutdesLibert%C3%A9s . 

Hervé Juvin est un politicien que j’apprécie pour la clarté de ses propos mais quand je constate qu’il déplore la prolongation pour dix ans de l’autorisation en Europe du glyphosate et qu’il rapporte que Bayer a été condamné à une forte amende en raison du caractère cancérigène de cette matière active je m’insurge et je dois écrire un article sur ce blog que je transmettrai à l’Institut des Libertés dès sa mise en ligne sur ce blog.

Les lecteurs de mon blog savent que j’ai travaillé chez Rhône-Poulenc Agro pour identifier de nouvelles cibles herbicides. Durant les nombreuses années passées dans le centre de recherche de RP-Agro il m’est arrivé de travailler ponctuellement sur le glyphosate et le glufosinate, or ces deux matières actives ne peuvent pas interagir avec l’ADN nucléaire en raison de leur charge négative, la molécule d’ADN étant elle-même chargée négativement.

Par conséquent l’affirmation de l’IARC, un établissement onusien strictement administratif, qui a émis l’hypothèse d’une propriété cancérigène possible du glyphosate, sans jamais vérifier ce caractère avec l’aide d’universitaires indépendants et non orientés comme Seralini de triste réputation qui prétendait que ce glyphosate était cancérigène en truquant ses résultats expérimentaux par l’usage de rats notoirement sujets au développement spontané de tumeurs, motivé qu’il était par son idéologie écologique viscéralement anti-Monsanto. 

Cette fraude scientifique a resurgi au sein de l’IARC (International Agency for Research on Cancer, émanation de l’OMS), le caractère cancérigène possible du glyphosate est devenu probable puis avéré en négligeant toutes les études réalisées par Monsanto tenu par le régulateur d’effectuer toutes les recherches nécessaires sur cette matière active pour montrer qu’elle ne présentait aucun danger pour la santé animale et humaine. Seuls quelques petits poissons d’eau douce se sont révélés être sensibles à ce produit universellement utilisé dans le monde depuis de nombreuses années, près de 40 ans, par des millions d’agriculteurs dans le monde. La formulation utilisant des produits standards, essentiellement des tensioactifs, a également fait l’objet d’études exigées par le régulateur.

J’ignore le cas particulier d’une personne atteinte d’un cancer que des avocats peu scrupuleux ont défendu pour obtenir le maximum de réparation de la part de Bayer, les avocats anglo-saxons étant rémunérés au pourcentage des sommes « gagnées » contre l’adversaire.

Pourquoi le glufosinate n’est-il pas lui aussi cancérigène ? Mystère. Cette affaire du glyphosate dépasse la vraie science et est fortement teintée d’idéologie écologiste dont le Parlement européen est profondément « infecté », de même que la Gauche française et, information qui est passée sous silence, la droite politique française est elle-même pourrie par cette idéologie écologiste mortifère et rétrograde. Il est heureux que ce Parlement européen ait reconduit l’utilisation de ce désherbant pour 10 années supplémentaires alors que les exploitants agricoles sont attaqués par une multitude d’organisations écologistes qui ne connaissent strictement rien à l’agrochimie et encore moins aux plantes génétiquement modifiées comme d’ailleurs Hervé Juvin. Pour information voici les structures du glyphosate et du glufosinate :

Les désherbants contribuent à la diminution de l’utilisation de carburant carboné car ils évitent des hersages répétés des surfaces agricoles destinées à recevoir des céréales ou toute autre culture. La présence d’adventices diminue les rendements et peut également être dangereuse car des graines toxiques risquent de contaminer les céréales. L’époque que j’ai connu dans mon enfance de déraciner les herbes folles dans des champs de plusieurs hectares avec un petit outil, de faire un tas des racines et de les brûler au bout du champ est révolu !

Quant à la diatribe de Juvin au sujet des multiples mutations induites pour trouver un cultivar aux propriétés agronomiques intéressantes d’une plante d’intérêt économique cette approche n’est pas nouvelle et je vais citer un exemple. Il y a près de 30 ans j’ai assisté à un congrès scientifique organisé par l’IAEA (International Atomic Energy Agency) à Kuala-Lumpur. Il était décrit l’approche mutagène des rayons gamma sur toute une série de cultures vivrières, depuis le tarot et les bananiers jusqu’au vulgaire choux ou la salade frisée. Les plants étaient disposés en arcs de cercle autour d’une structure métallique soutenant l’émetteur de rayons gamma. La dose de ces rayons ionisants dépendait de l’éloignement de la source. Les résultats étaient parfois mitigés, souvent inattendus, mais sans idée préconçue. La stratégie était de laisser le hasard faire son œuvre. D’ailleurs cette approche n’était pas anti-scientifique dans la mesure où beaucoup de grandes découvertes ont été le fait du hasard en particulier celle du glyphosate qui fut une découverte fortuite : le jardinier en charge des serres d’essais oublia de nettoyer les semis et cultures sur lesquels était expérimentée cette matière active encore expérimentale. Surprise ! Un mois plus tard toutes les plantes étaient mortes non pas par manque d’eau car il s’agit d’un système automatique. Voilà l’histoire de la découverte du glyphosate et l’identification de la cible primaire fut réalisée quelques mois plus tard …

https://jacqueshenry.wordpress.com/2023/12/05/le-glyphosate-cancerigene-cest-de-la-fausse-science/