“Les consommateurs pensent que les résultats de recherche ne sont pas manipulés, mais il le sont”
Redactie Express Business 8 novembre 2016 Audrey Duperron
« Les consommateurs pensent que les résultats de recherche ne sont pas manipulés, mais il le sont ». Ainsi s’exprime la Belge Monique Goyens, directrice générale du Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC), dans une interview avec le magazine hebdomadaire Knack.
Goyens ne jouit pas d’une grande célébrité dans notre pays, mais récemment, elle a été classée à la 9e place dans le palmarès des 35 femmes les plus et les plus influentes dans les institutions et les organisations politiques européennes à Bruxelles par le magazine Politico.
Google détient plus de 90 % du marché de la recherche
Selon Goyens, Google détient plus de 90 % du marché de la recherche sur internet, et elle affirme qu’il privilégie ses propres services, ou ceux des fournisseurs qui payent beaucoup d’argent, en les mettant en avant dans ses résultats de recherche.
De cette manière, la firme pénalise non seulement les consommateurs, mais aussi les start-ups, parce qu’elles ne disposent pas des ressources pour s’acheter une place en première page », explique Goyens.
Goyens n’est pas la première à remettre en question l’utilisation de la firme de Mountain View. Certains chercheurs l’ont également fait : Tim Wu, auteur du livre « “The Master Switch: The Rise and Fall of Information Empires » et Michael Luca ont rédigé un document l’année dernière dans lequel ils écrivent que le géant de l’internet réduit le bien-être social en plaçant ses marques au-dessus de celle de ses concurrents sur le Web dans les résultats de recherche.
Lorsqu’il s’agissait de chercher des services locaux et de l’information, les chercheurs ont constaté que les consommateurs préféraient grandement les résultats concurrentiels, tels qu’ils remontent spontanément dans le moteur de recherche, plutôt que les résultats sélectionnés par Google.
Les recherches locales constituent apparemment 1/3 du trafic du moteur de recherche, ce qui signifie que la manière dont la firme les manipule est cruciale. Les internautes étaient 45 % plus susceptibles de cliquer sur des résultats de recherches organiques qu’ils ne l’étaient sur les résultats sur la liste de services est entreprises locales dressée par Google lui-même.
Mais des entreprises telles que Facebook, Google et Apple sont devenues des géants technologiques difficiles à combattre. Selon le magazine The Economist, les 100 plus grandes entreprises américaines emploient désormais pas moins de 30 000 lobbyistes actifs à Bruxelles pour influencer la politique européenne.
Des fêtes et des conférences Lorsqu’on lui a demandé s’il était difficile de lutter contre ces entreprises, Goyens répondu la chose suivante :
« C’est très difficile, car elles ont une grande influence sur les politiciens. Elles organisent des fêtes et des conférences dans les plus beaux endroits de la planète, et elles invitent les députés à la Silicon Valley. C’est bien sûr très intéressant et divertissant, et c’est ainsi qu’elles arrivent à convaincre de nombreux hommes politiques ».
Nous sommes le repas La conclusion finale de Goyens confirme la stratégie générale utilisée qu’utilisent les entreprises de technologie :
« La plupart des consommateurs pensent que Google est gratuit mais naturellement, ce n’est pas le cas. Il n’y a pas de « free lunch » (‘repas gratuit’) : nous sommes le « lunch » (‘repas’) ».
Le meilleur exemple en est peut-être Google Home, un haut-parleur intelligent avec commandes vocales, qui a été lancé le mois dernier, et qui a vocation à tenir une place centrale à la maison, à répondre aux questions mais aussi à communiquer avec les autres appareils connectés.
L’application est basée sur Google Assistant, l’assistant numérique développé par la firme.
Au fil du temps, Google Home devrait devenir le poste central de commandes de la maison, qui contrôlera tous les autres appareils domestiques, et qui pourra aussi entre autres collecter des informations sur les achats qui pourront être transmis automatiquement au fournisseur.
Un espion dans la maison Natasha Lomas, du site d’actualités technologiques TechCrunch y voit même un espion dans la maison :
“Que ce soit Google Home, ou Google Allo, Google promet à ses clients une expérience magique fondée sur l’intelligence artificielle, et d’une commodité sans équivalent. Mais il est payant de poser des questions plus difficiles.
“Le géant de la technologie essaye de contrôler le pitch marketing, de la même manière qu’il contrôle l’expérience du produit.
Ainsi, même si le CEO de Google ne parle que des choses étonnantes à venir dans un monde où tout le monde peut faire confiance à Google, et lui confier toutes ses données – en omettant totalement de concéder l’aspect Big Brother de cette surveillance – les produits de Google faisant appel à l’intelligence artificielle sont tout aussi hypocrites que ceux qui sont conçus pour amener les utilisateurs à partager plus et à penser moins.
Pareillement que Facebook s'offusque de la liberté de s'exprimer sur son site en commentant les mensonges répandus dans la presse, les moteurs de recherche sur Internet s'inquiètent des 99 % des informations qui transitent sur le Darknet.
Les Russes se sont dotés d’un char sans équivalent en Occident
Audrey Duperron 8 novembre 2016
L’armée russe vient de se doter d’un nouveau char révolutionnaire, l’Armata, ou T-14, qui incarne une nouvelle génération de tanks dotés d’une capacité de tir et d’un blindage capables de vaincre tout concurrent américain ou britannique, a indiqué un ancien officier supérieur de l’armée britannique.
Selon ce gradé, ce char n’a pas d’équivalent dans l’arsenal actuel de l’OTAN. L’Armata projette ses missiles bien plus loin que le char britannique Challenger, ou le char américain Abrams : à une distance d’environ 5 km, contre une distance d’environ 4 km pour ses deux concurrents.
« Il est souhaitable de porter atteinte au blindage d’un char ennemi à une portée bien plus grande que celle à laquelle il peut vous frapper. Les Russes ont maintenant cet avantage », résume l’ancien officier.
En outre, le char est équipé d’une tourelle inhabitée automatique, ce qui implique qu’il peut opposer une puissance de feu supérieure à celle de ses ennemis, sans risque d’exposer son pilote. Le T- 14 est aussi plus léger, plus rapide, et moins haut que ses concurrents occidentaux.
Et la tourelle révolutionnaire n’est pas la seule caractéristique décisive selon ses concepteurs : le tank est aussi doté d’un système de détection de menace à 360° et d’un blindage réactif capable de faire exploser tout missile ou balle qui tenterait de le percuter.
Une nouvelle course aux armements technologiques
Selon un document provenant des services de renseignements militaires britanniques, « l’Armata incarne l’évolution la plus révolutionnaire en matière de conception de char de ces 50 dernières années ».
Présente pour une première fois lors d’une parade militaire publique, il est l’un des fers de lance du programme de réarmement militaire orchestré sur 10 ans par le président russe, Vladimir Poutine. Un budget de 20.000 milliards de roubles, soit près de 300 milliards d’euros, aurait été alloué à ce programme, qui marque, selon les observateurs, le début d’une nouvelle course aux armements technologiques.
Le Kremlin a indiqué qu’il construira 120 chars Armata par an à partir de 2018, et qu’il envisage d’ajouter 6 autres modèles de véhicules blindés à son arsenal. Pour mémoire, l’arsenal russe comprend déjà 2500 chars.
La “catastrophe silencieuse américaine” : 7 millions d’hommes ne travaillent pas
Audrey Duperron 9 novembre 2016
Plus de 7 millions d’hommes âgés d’entre 25 à 54 ans – les meilleures années d’une vie professionnelle – sont inactifs et ont disparu du marché du travail américain. Cela ne signifie pas seulement qu’ils sont au chômage ; ils ont également renoncé à chercher un emploi.
Peu après la Seconde Guerre Mondiale, quasiment tous les hommes étaient actifs (effectivement employés ou à la recherche d’un emploi) lorsqu’ils atteignaient ces tranches d’âge. Mais depuis le milieu des années 60 du siècle dernier, la proportion d’hommes actifs aux États-Unis n’a fait que décroître. De 97 %, ils sont passés à 88 % aujourd’hui, selon les chiffres du Bureau for Labour Statistics.
Aujourd’hui, on compte moins d’hommes au travail qu’il n’y en avait en 1940, lorsque la Grande dépression arrivait à sa fin, et que 14 % des Américains étaient au chômage. Il y a aussi 3 fois plus d’inactifs que d’hommes qui recherchent effectivement un emploi.
Selon Nicholas Eberstadt, un économiste de l’American Enterprise Institute (un institut conservateur) qui est aussi l’auteur de « Men Without Work, America’s Invisible Crisis », l’affaire des hommes disparus est une « catastrophe silencieuse ». « Cette crise d’emploi inexplicablement négligée de la part des dirigeants politiques nationaux est l’épicentre des plus grands problèmes économiques, sociaux, et même moraux aux États-Unis aujourd’hui », dit-il.
Il rappelle que cet effondrement de l’activité implique une croissance économique plus lente, une progression des inégalités économiques, une plus grande dépendance à l’égard du gouvernement, des déficits budgétaires, de la dette publique, des familles plus fragiles, une mobilité sociale restreinte, et une société civile bien moins solide.
« Il y a sans aucun doute un lien avec la perte générale de confiance dans notre système et dans nos institutions dont on a tant parlé, il n’est pas exclu que cela encourage la tentation d’options politiques extrémistes ».
Les jeux vidéo Éric Hurst, un économiste de l’université de Chicago, a constaté que les jeunes hommes sans diplôme universitaire avaient remplacé 75 % du temps qu’ils consacraient autrefois à la recherche d’un emploi par du temps passé derrière un ordinateur, souvent pour jouer à des jeux vidéo.
Et alors que la dépression et les problèmes de santé affectent souvent les hommes inactifs, il semblerait que les jeunes gens sans emploi qui ne fréquentent pas l’université rapportent un taux de satisfaction supérieur à ceux des années 2000.
Une nouvelle recherche, menée par des économistes de Princeton, de l’université de Rochester et de l’université de Chicago, semble conclure que beaucoup de ces jeunes hommes, qui n’ont pas de diplôme, rejettent le travail, et qu’ils ont une meilleure alternative : vivre à la maison et jouer aux jeux vidéo.
Pour Jonathan Church, cela pourrait signifier que le rêve américain ne fonctionne plus pour des millions de jeunes adultes américains.
« Quand je joue aux jeux vidéo, je sais que si je joue quelques heures, j’aurai de la satisfaction », dit Danny Izquierdo, un jeune homme de 22 ans. « Avec un emploi, le rapport entre le nombre d’heures que j’y ai consacrées et la satisfaction que j’en retirais n’étais pas si évident »
‘Ce n’est qu’une question de temps avant que l’intelligence artificielle ne prenne possession d’Internet’
Arnaud Lefebvre 7 novembre 2016
Ce n’est pas la première fois que Musk met en garde contre les dangers de l’intelligence artificielle, bien que les voitures de Tesla soient équipées d’une technologie qui leur permet de rouler de manière autonome.
Musk a diffusé sur Twitter cet avertissement en réaction à un article du magazine The Economist dans lequel on indiquait que les récentes attaques sur Internet – le 21 octobre, des centaines de sites web dont Nextflix, Paypal et Twitter ont été perturbés pendant des heures – risquent de n’être que le début d’une série d’événements bien plus graves.
Ces types d’attaques sont plus fréquentes car elles sont plus faciles à mettre en œuvre et sont également moins chères. Lors de celles-ci, les pirates utilisent un réseau d’ordinateurs pour inonder un site particulier de demandes de connexions afin d’empêcher son fonctionnement.
L’intelligence artificielle est plus dangereuse que les armes nucléaires
Pour Musk, l’I.A. est « potentiellement plus dangereuse que les armes nucléaires » et constitue la plus grande menace pour l’humanité.
L’entrepreneur met en garde contre le fait que l’homme doit veiller à ne pas terminer comme chargeur biologique d’une super-intelligence numérique. Musk entend par là le fait que l’humanité risque de créer des technologies intelligentes qu’elle ne pourra finalement plus maîtriser. « Hélas un scénario similaire fait toujours partie des éventualités.
Auparavant, l’entrepreneur avait déjà évoqué des films comme « Terminator » qui, selon lui, démontrent que la technologie peut aboutir à des développements angoissants. Selon Musk, l’humanité a pour mission de diriger les technologies vers une évolution positive et qu’il faut veiller à ce que des catastrophes technologiques soient exclues.
(...) Pour Musk, l’I.A. est « potentiellement plus dangereuse que les armes nucléaires » et constitue la plus grande menace pour l’humanité. (...)
Muk est le type-même des fausses alertes car ce qui le gène le plus de dire est: la vérité !
Car, figurez-vous que, personne ne peut combattre la vérité puisqu'elle est constatable par tout le monde tandis que seuls les mensonges merdiatiques ont donc du soucis à se faire !
Quand il y a des idiots qui disent que "La mer va monter !" et d'ajouter "si la glace font", s'ils n'ont personne pour leur cracher la vérité du contraire sur leur gueule, il continueront d'étaler leur escroquerie dans la presse. Tandis que lorsqu'il y a des sites où la vérité est expliquée: "Depuis des millions d'années des milliards de kilomètres cubes d'eaux de pluies, fleuves & rivières se déversent dans les océans... sans que leur niveau ne monte !" Çà alors ! Mais pourquoi donc ???! "Pourquoi lorsque la glace font elle perd du volume et non en gagne ?" Çà alors ! Mais pourquoi donc ??! Hahahaha !
La victoire électorale de Donald Trump a Berlin fait froid. La chancelière Merkel a clairement qu'il est intéressé par une bonne coopération, mais pas sans condition. La relation est compliquée.
Par Florian Gathmann et Severin Weiland
Deux minutes d'Angela Merkel ce mercredi midi ont suffit pour briser l'état de choc à la chancellerie. Toujours dans le siège du gouvernement allemand avait même pas attendu à cette élection. Mais ayant appris le chancelier dans sa longue carrière: Qui les amène à le faire sur la scène internationale, mais pas dans leur main.
Alors maintenant, Donald Trump.
Merkel fait dans sa déclaration de 120 secondes, ce qui devrait être: vous félicite le futur président des États-Unis et a souligné le caractère démocratique de l'élection. Mais la tête de très bientôt le noyau de la CDU de leur message gen Washington: "Qui gouverne ce grand pays, avec son énorme puissance économique, son potentiel militaire, sa force de gaufrage culturelle qui porte la responsabilité que presque partout à se faire sentir dans le monde est ».
Là réside l'espoir que le successeur de Barack Obama comme président des États-Unis va agir différemment que le militant Trump a annoncé: Donc, moins isolationniste. Le gouvernement fédéral serait en tout cas adhérer à la relation transatlantique étroite, a souligné Mme Merkel. Allemagne et en Amérique étaient reliées par des valeurs telles que la démocratie, le respect de la loi et de la dignité humaine sans distinction de race, de couleur, la religion, le sexe, l'orientation sexuelle ou l'opinion politique. "Sur la base de ces valeurs, je vous offre le futur président des États-Unis, Donald Trump, en coopération étroite."
Merkel atteint - mais seulement dans des conditions.
Vous pouvez trouver une confiance en soi. Certains diront qu'il mesure: Comme si un président américain sérieusement intéressé ce que la chancelière allemande pense ou dit. Mais en vérité, Berlin est devenu de plus en plus important pour Washington au cours des dernières années. crise de l'euro, l'Ukraine conflit, la situation au moyen-orient - Amérique du besoin de l'Allemagne. Et Trump a besoin Merkel s'il ne veut pas mettre en œuvre effectivement sa vision isolationniste.
Mais c'est le problème pour Merkel et son gouvernement: Personne ne sait ce que Trump veut vraiment.
Contrairement ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier ( «prêcheurs de haine) ou vice-chancelier et ministre de l'Economie Sigmar Gabriel (« autoritaire ») a le chancelier lui-même dans le passé publiquement aucun mauvais mot perdu environ Trump. Suspekt est-ce le magnat de l'immobilier pas moins, d'autant qu'il a fait à plusieurs reprises sur le sentier de campagne à propos de Merkel drôle - que cela peut-il faire face à peut-être un peu plus librement.
Mais le fait demeure que Washington pour Berlin sera une sorte de boîte noire jusqu'à nouvel ordre. Donc prévisible un président Hillary Clinton aurait été pour l'Allemagne, si imprévisible est maintenant Trump. Depuis la tentative, des contacts informels du Foreign Office au Trump camp au printemps ne sera guère utile.
Une chose est claire, si Trump traverse, il se complique -sur plusieurs domaines d'action:
Que deviendra l'OTAN ?
Est-ce que ce que Trump n'a pas donné la politique étrangère et de sécurité sur son propre, vraiment son cours en tant que président des États-Unis ? Que diriez-vous qu'il imagine l'alliance de la défense occidentale de l'OTAN ? Encore et encore, Trump a parlé hautement apprécié le président russe Vladimir Poutine. On ne sait pas s'il rejette les menaces potentielles de Moscou contre les membres de l'OTAN Baltique. Pour la sécurité de l'Europe, mais qui est un thème central.
Après une transcription de la "New York Times" Trump fait dépendante de l'aide de l'été en cas d'agression contre la Baltique sur leurs contributions financières pour l'alliance de défense. Ce serait une violation flagrante de l'article 5 du traité de l'OTAN, qui fournirait une assistance mutuelle en cas d'une attaque armée.
Soit dit en passant: En Lituanie, la future Allemagne prendra en charge la gestion d'un bataillon de l'Est de l'OTAN, des avions de chasse allemands pour surveiller l'espace aérien local pour un certain temps. mais Dissuasion fonctionne uniquement avec l'aide des États-Unis - en alliance de l'OTAN.
Comme Trump est au sujet des armes nucléaires ?
"Un homme qui peut être amené par un Tweet de la prise, on peut faire confiance avec des armes nucléaires", a son rival Hillary Clinton a déclaré lors de la campagne électorale. Cette préoccupation est également estimé à Berlin. En Mars Trump a déclaré à la télévision sur la question d'une arme nucléaire utilisée contre les terroristes de l'IS dans le Moyen-Orient et en Europe: "L'IS claque, et vous ne serait pas se défendre avec des bombes nucléaires Pourquoi construisons-nous alors?" Un jour plus tard, il a dit à travers une utilisation d'armes nucléaires en Europe: "L'Europe est assez grand, je ne prendrai pas l'option de la table .."
le climat va rabaissé ?
Le changement climatique est l'un des thèmes centraux de la politique environnementale allemande, aussi le chancelier - elle a mentionné ce domaine dans sa déclaration mercredi explicitement. Est-ce que Trump exacerber déjà ici la réticence des États-Unis dans la lutte contre le changement climatique encore ?
Quand il était pas un candidat, selon lui, n'existe pas le changement climatique, il a été conçu par les Chinois de nuire à l'économie américaine. Pendant la campagne, il a au moins la thèse de la Chine de retour - qui était une «plaisanterie évidente». Il comprenait «beaucoup» par le changement climatique et ont déjà remporté plusieurs prix environnementaux.
TTIP, un accord de libre-échange de l'UE avec les États-Unis, est controversée en Allemagne et aux Etats-Unis, à droite et à gauche. Merkel veut un règlement, mais pourrait les pourparlers maintenant morts.
Dans la campagne électorale du président américain élu a déclaré à plusieurs reprises, un libre accès au marché américain ne pouvait utiliser les entreprises étrangères, les Américains prennent loin les emplois et à remplir avec des produits bon marché. Il a annoncé vouloir rencontrer seulement des accords bilatéraux. Tout simplement parce que le (blanc) classe ouvrière a largement choisi Trump, ce serait une grosse surprise si Trump devrait se déplacer à TTIP à nouveau.
Lire d'autres développements à l'élection américaine vivre dans notre Nouvelles Blog.
"On s'attendait à l'attaque de la banque de Santa Cruz et çà a été celle d'El Paso !" (Et pour quelques dollars de plus - Clint Eastwood/Lee van Cleef)
Hahahaha !
Rendez-vous compte qu'un pays presque aussi grand que la Russie ou la Chine abandonne la croix gammée et serait même susceptible de se rapprocher ... de ses opposants historiques !!! Hahahaha ! L'Allemagne se sent donc isolée/abandonnée au milieu de ses réfugiés !
Les gens de la tech s'affolent à l'idée que Donald Trump contrôle la NSA
Le mois dernier, Wired a publié un article intitulé: "Imaginez que Donald Trump contrôle la NSA." Aujourd'hui, plus besoin d'imaginer.
Contre toute attente, Trump est devenu le 45e président des Etats-Unis. Par conséquent, il va obtenir le contrôle de toutes les agences de renseignements américaines, dont la NSA.
Les personnes qui travaillent dans la tech ainsi que les défenseurs de la vie privée ont rapidement exprimé leur inquiétude.
La NSA sert de centre d'espionnage pour les Etats-Unis, en surveillant et collectant des données sur des personnes dans le monde entier. L'agence a fait les gros titres ces dernières années, à cause de ses méthodes de surveillance de masse, qui ont dépassé la limite aux yeux de beaucoup de gens.
Le consultant en sécurité Dan Tentler a écrit sur Twitter : "Trump contrôle la NSA. Réfléchissez à ça pendant une seconde. Qu'est-ce que vous avez fait put***?"
Un ancien analyste de la CIA, Patrick Eddington, s'est demandé ce que ferait la NSA sous Trump, sachant qu'elle a déjà légitimé la surveillance de masse sous George Bush.
Frederike Kaltheuner, qui travaille dans un groupe de campagne Privacy International, a quant à lui écrit sur Twitter : "La NSA va être dirigée par le gouvernement de Trump. Voilà pourquoi nous ne devrions jamais donner carte blanche à des institutions si puissantes."
Chris Schofield, un universitaire de la Royal Holloway university qui se focalise sur la géopolitique, a souligné que Trump aurait également le contrôle de la CIA, du FBI, des avions de ligne, des Navy SEALS, des armes nucléaires, des diplomates américains et du Sénat.
Trump a promis des réformes de politique de sécurité nationale, notamment un retour à des techniques d'interrogation musclées, un bombardement de Daesh, une réévaluation des relations avec Vladimir Poutine, moins de contrôle pour l'achat d'armes à feu et forcer le Mexique à payer la construction d'un mur au sud des Etats-Unis.
Nissan sait désormais combien les gens sont prêts à payer pour avoir une voiture autonome
Environ 60% des consommateurs payeront 1000 dollars (soit 907 euros) de plus pour une voiture équipée d'une option "sans conducteur" sur autoroute, selon Carlos Ghosn, DG de Nissan-Renault.
Carlos Ghosn a évoqué ce chiffre à l'occasion du Web Summit, la conférence tech géante qui se déroule à Lisbonne (Portugal) cette semaine.
Cette donnée provient des ventes au Japon du minivan Nissan Serena, explique Carlos Ghosn. Il dit que le pack optionnel a démontré qu'il existera dans le futur un grand marché pour les voitures autonomes. On lui a alors demandé de quelle taille serait ce marché.
"Oh, énorme", a-t-il répondu.
Nissan a effectué un test au Japon avec un modèle Serena, qui était capable d'être autonome sur une voie d'autoroute. La voiture a la capacité de rester au milieu de la voie et de garder une distance adéquate par rapport aux voitures qui circulent autour. "C'est la première vague... sur l'autoroute. Si vous roulez sur l'autoroute, la voiture se conduit toute seule", dit Carlos Ghosn.
"Nous le proposons sous forme d'option, une option payante. De toute évidence, quand vous proposez cette option gratuite, tout le monde dit 'oui'. Ce n'aurait pas de sens. Il faut le proposer avec un prix et voir combien de gens la prennent. 60% des gens qui achètent cette voiture prennent aussi l'option payante avec. C'est très encourageant, et on parle seulement d'une option 'sans supervision' sur une autoroute à une voie. Donc imaginez si c'était une option 'sans conducteur' en ville. C'est là où on fera le plus de bénéfices parce que la plupart des gens disent qu'ils aiment conduire, oui, mais pas quand il y a des bouchons."
Les villes où les embouteillages sont fréquents seront là où les véhicules autonomes décolleront vraiment, dit Carlos Ghosn. "Lire un livre, visionner une vidéo-conférence, étudier, écrire une lettre — c'est un très grand avantage", dit-il.
Il a ajouté que selon lui, les transports sans conducteur pourraient permettre aux gens de récuperer les deux heures qu'ils "perdent" chaque jour en conduisant.
La fonction "sans conducteur" de la Serena est proposée dans le cadre d'un pack optionnel, dit Carlos Ghosn.
Imaginez qu'il en soit de même pour la présidence ! Programmée sur la Constitution et non sous la coupe de la dictature 'élue' !!
La 'voiture programmée' ira bientôt faire vos courses (commandées sur Internet) à l'heure-dite que vous avez fixé. Des robots lecteurs-de-plaques la chargeront et elle reviendra se garer chez vous !
Par contre... pour les PV pour excès de vitesse ou non arrêt aux feux-rouge avec écrasements de piètons, qui recevra les factures ?
Présidentielle américaine: Qui est Mike Pence, le futur vice-président de Donald Trump ?
ETATS-UNIS Le vice-président apportera surtout au milliardaire novice en politique une précieuse expérience des coulisses de Washington…
09.11.2016 à 17:23
C’est le choix raisonnable de Donald Trump. Au ton sans détour et souvent polémique de Donald Trump, le très conservateur Mike Pence oppose une façade plus lisse et des talents de communicant. Et lorsqu’ils pousseront les portes de la Maison-Blanche, son vice-président apportera surtout au milliardaire novice en politique une précieuse expérience des coulisses de Washington.
Sourire discret, chevelure blanche soigneusement coiffée, Mike Pence se décrit comme un « chrétien, un conservateur et un républicain… dans cet ordre ». « L’Amérique a élu son nouveau président, et il est difficile d’exprimer l’honneur que je ressens (…) d’avoir le privilège de servir comme vice-président », a-t-il déclaré quelques instants après l’annonce de la victoire de Donald Trump.
Héraut des valeurs familiales traditionnelles
Gouverneur depuis 2013 de l’Indiana, Etat du nord des Etats-Unis, il s’y était illustré comme un héraut des valeurs familiales traditionnelles, anti-avortement, anti-mariage pour tous, et récemment hostile à l’installation de réfugiés syriens dans son Etat. « Le choix le plus extrême de cette génération », avait immédiatement dénoncé Hillary Clinton à l’annonce du colistier de Donald Trump dans la course à la Maison-Blanche, en juillet 2016, affirmant que l’homme « divisait profondément ».
Depuis, Mike Pence, 57 ans, est resté fidèle à sa courtoisie coutumière, se tenant dans l’ombre de la personnalité tonitruante de Donald Trump et n’hésitant pas à botter en touche pour éviter de défendre les positions les plus controversées du milliardaire.
Avocat de formation, ancien animateur de radio, il connaît bien les arcanes de Washington et y est apprécié des républicains après avoir été membre de la Chambre des représentants de 2001 à 2013 et président de la Conférence républicaine (numéro 3 du parti) de 2009 à 2011. Le speaker de la Chambre Paul Ryan, qui n’avait apporté son soutien à Donald Trump qu’après des atermoiements publics, a décrit Mike Pence comme un « très bon ami ». Grâce à ces bonnes relations, il pourrait désormais aider à panser les profondes plaies du parti, divisé après le choc de la candidature, puis de la victoire de Donald Trump.
Pas proche de Trump au début
Mike Pence et Donald Trump n’étaient au départ pas particulièrement proches. Le gouverneur avait d’abord soutenu le conservateur Ted Cruz, l’un des plus sérieux opposants du milliardaire dans la campagne des primaires républicaines. Et il a parfois rejeté avec conviction les vues de Donald Trump, dénonçant notamment comme « insultante et inconstitutionnelle » son idée d’interdire l’entrée des musulmans aux Etats-Unis, pour lutter contre le terrorisme.
Mais Mike Pence était apparemment le favori des enfants Trump, très influents dans la campagne de leur père, face aux fortes personnalités plus imprévisibles du gouverneur du New Jersey Chris Christie et de l’ancien speaker de la Chambre des représentants Newt Gingrich. Le milliardaire était allé le rencontrer plusieurs fois juste avant de le choisir comme colistier, ses enfants et son gendre se fendant aussi d’un voyage dans l’Indiana pour le voir.
En tant que gouverneur, Mike Pence a signé des lois rendant plus difficile l’avortement dans l’Indiana. Et il avait été très critiqué pour avoir défendu en 2015 une loi sur la « liberté religieuse », vue par ses détracteurs comme une façon de discriminer la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres).
Des positions qui ont pu aider Donald Trump auprès des conservateurs traditionnels et notamment les évangéliques, au départ réticents face à la personnalité de l’imprévisible milliardaire. Mike Pence a également pu jouer un rôle dans les victoires de Donald Trump dans la « Rust Belt », région industrielle du nord-est en déclin, dont font partie l’Indiana et surtout l’Ohio voisin, une prise décisive sur la route du milliardaire vers la Maison-Blanche.
« Merci à l’Indiana d’avoir fait de notre Etat le premier à voter afin de rendre à l’Amérique sa grandeur ! » s’était réjoui Mike Pence après l’annonce des premiers résultats de la soirée électorale, en citant le désormais célèbre slogan de campagne du prochain président des Etats-Unis.
Loi Responsable: Ne votez pas ! Ce n'est pas un autocollant de pare-chocs que vous êtes susceptible de voir dans les prochaines semaines. Au lieu de cela, le vote sera vénéré comme un objet religieux et le vote sera déclaré un devoir. Mais que se passe-t-il si le bulletin de vote n'est qu'une forme de gouvernement supplémentaire à remplir ? Et si l'acte le plus politiquement puissant est de dire «non» en déchirant la forme en deux ?
Ce mois de novembre, la plupart des gens ne le feront pas dans la cabine de vote en dépit des tentatives de honte. Ils consacreront leur temps à des activités qui enrichissent leur vie: acheter de l'épicerie, jouer avec les enfants, rattraper le travail. Même la récente primaire, qui était censée refléter un Parti démocratique galvanisé et indigné, attiré seulement environ 11,4 pour cent des personnes éligibles pour voter. La primaire républicaine a connu un pire avec un taux de participation record d'environ 6,6%.
Si la guerre elle-même ne peut pas motiver les gens à mettre un carreau dans une boîte, il est temps de considérer le non-vote d'une perspective radicalement différente. Peut-être que les non-votants ont raison. Après tout, si la plupart des gens refusent d'acheter un produit avec lequel ils connaissent, les blâmez-vous ou le produit ? Les politiciens n'ont que leur propre faute si les gens n'achètent pas ce qu'ils vendent.
La réaction de genou-secousse est d'accuser les non-acheteurs de l'apathie. Dans de nombreux cas, cela peut être vrai, mais ce n'est pas la faute du non-électeur s'il pense qu'un bulletin de vote n'est pas pertinent dans sa vie. Les districts électoraux de Gerrymandered qui assurent presque les résultats, preppy et prepped des candidats, un système bipartite qui restreint l'accès aux voix alternatives, les candidats endettés aux commanditaires et aux lobbyistes, des promesses de campagne qui dissolvent, des procédures corrompues qui font beaucoup croient Al Gore est le rightfully Élu Président. Le politicien new-yorkais notoirement corrompu Boss Tweed a dit une fois: «Vous pouvez choisir tous les candidats que vous s'il vous plaît au bureau, si vous me permettrez de sélectionner les candidats. En bref, au moment où les noms sont sur le bulletin de vote, le correctif est po Et l'apathie devient une réponse raisonnable.
Le non-vote est une mesure de la profonde aliénation de la personne moyenne de l'establishment politique. Parfois le dégoût politique transforme le non-vote d'un acte d'indifférence à un de protestation par lequel les gens expriment un mot que tous les politiciens craignent: «non». Pas seulement «non» pour eux, mais pour l'ensemble du processus.
Tout le monde qui se moque de la vieille plaisanterie, «Ne votez pas, il les encourage seulement», se connecte à un certain niveau avec l'idée de faire une déclaration par consciemment ne pas voter. Mais, pour la plupart des non-électeurs, une telle protestation, si elle existe à tous est sur un plan émotionnel. C'est-à-dire, un sentiment de dégoût ou de désillusion avec le système les rend hésitent à y participer.
Ceux pour qui le non-vote est conscient déclaration de protestation généralement argumenter comme suit:
La marque de chèque ou le châtiment poinçonné sur un bulletin de vote signifie «oui», c'est le consentement que vous donnez au processus électoral en vertu de la participation. Pas étonnant que tous les candidats sont d'accord sur un point: vous devriez voter. Ils sont comme des chefs religieux qui vous exhortent à adorer à l'église de votre choix. Tout d'abord, les politiciens veulent que vous sanctionnez le processus par lequel ils acquièrent le pouvoir et l'argent parce que, sans cette sanction, ils n'ont aucune légitimité.
Il est communément dit: «Si vous ne votez pas, vous n'avez pas le droit de se plaindre du résultat." Le contraire est vrai. En jouant le jeu, les électeurs acceptent les règles. Seuls ceux qui ne jouent pas et refusent leur consentement ont le droit de se plaindre du résultat, d'autant plus que le gagnant aura sa main dans la poche du non-électeur.
Le vote n'est pas un acte de liberté politique. C'est un acte de conformité politique. Ceux qui refusent de voter n'expriment pas le silence. Ils crient à l'oreille du politicien: «Vous ne me représentez pas, ce n'est pas un processus dont ma voix importe. Je ne vous crois pas.
Le non-vote a une histoire riche et longue à travers laquelle l'électorat dissident a exprimé tout, des convictions religieuses au cynisme politique. Cette histoire a été constamment ignorée. Si les gens croient vraiment que le vote est important, ils devraient utiliser leur bouche pour faire plus que d'insulter les non-électeurs et prononcer des slogans électoraux. Ils devraient discuter et discuter de la question avec ceux qui sont en désaccord.
Source sur les niveaux primaires de vote
Wendy McElroy est la rédactrice en chef d'ifeminists.com et chercheuse pour The Independent Institute à Oakland, en Californie. Elle est l'auteure et la rédactrice en chef de nombreux livres et articles, dont le nouveau livre, Liberty for Women: Freedom and Freedom Le féminisme au XXIe siècle (Ivan R. Dee / Institut indépendant, 2002).
Notons que le nombre de votant (pour tel ou tel) n'est pas synonyme d'accord à 100 % avec la personne choisie ! Cette grosse incertitude comme son gros mécontentement se voit peu après avec les mesures prises contraires au Peuple !
Quand les entreprises françaises financent les climato-sceptiques et les lobbies néolibéraux aux États-Unis (version longue)
25 OCTOBRE 2012 PAR OLIVIER PETITJEAN
On sait que la campagne électorale qui bat actuellement son plein aux États-Unis est plus que jamais placée sous le signe de l’argent. Entre Obama et Romney, entre les candidats démocrates et républicains au Congrès et au Sénat, et leurs divers soutiens, c’est une véritable course aux millions de dollars qui s’est engagée. Allons-nous vers une réédition des élections de mi-mandat 2010 ? Beaucoup le craignent. Un afflux massif de dollars collectés auprès de milliardaires, de grandes entreprises et de lobbies professionnels avait alors contribué à un raz-de-marée électoral en faveur des républicains, ainsi qu’à l’arrivée au Congrès de dizaines de candidats se réclamant du tea party. Depuis la célèbre décision Citizens United de la Cour suprême américaine en janvier 2010, les intérêts économiques, d’ores et déjà omniprésents dans les couloirs de l’administration et des chambres législatives, ont lancé une offensive sans précédent pour prendre le contrôle des campagnes électorales elles-mêmes et, en l’occurrence, se débarrasser d’Obama et de son administration.
Ce que l’on sait moins, c’est que les grands groupes français jouent eux aussi leur petite partition (quoique plutôt dans des rôles secondaires) dans le grand carnaval électoral américain. On retrouve régulièrement les noms d’entreprises françaises dans les données publiées par la Commission électorale américaine sur le financement des candidats via les PACs (political action committees) d’entreprise. Elles sont également présentes dans les associations professionnelles, qui jouent un rôle aussi important que contesté dans la campagne électorale et dans le débat politique en général, particulièrement depuis l’élection d’Obama il y a quatre ans. Et le soutien des PACs de groupes français se porte même – dans certains cas, se porte principalement – vers des candidats et des organisations défendant des causes telles que le déni du changement climatique, le tea party, le fanatisme du pétrole et des énergies sales, l’amour des armes à feu, le fondamentalisme chrétien et autres phénomènes politiques qui apparaissent souvent, vu de France, comme des exotismes typiquement américains.
C’est ainsi que l’on voit Sanofi et Louis-Dreyfus jouer un rôle actif dans l’American Legislative Exchange Council (ALEC), une organisation élaborant et promouvant des « législations modèles » visant à empêcher les noirs de voter ou à consacrer la légitime défense préventive, et occupée à nier la réalité du changement climatique. Ou encore Vivendi dépenser des millions de dollars en lobbying pour obtenir un durcissement des droits de propriété intellectuelle, et Axa pour empêcher l’adoption d’une loi l’obligeant à indemniser des victimes de la Shoah. C’est ainsi aussi qu’Areva, entreprise publique, organise des séminaires dans le cadre des conventions républicaines et démocrates pour faire la promotion du nucléaire, tout en versant via son PAC d’entreprise (tout comme Lafarge, Axa ou GDF-Suez) des milliers de dollars à des candidats républicains qui nient la réalité du changement climatique et/ou se revendiquent du tea party. Ou que BNP Paribas et la Société générale figurent à une place honorable dans la liste des donateurs de Mitt Romney. Sans compter l’implication d’entreprises françaises dans l’US Chamber of Commerce, l’American Petroleum Institute, et toute une série de groupes de pression entrepreneuriaux occupés à saboter toute forme de régulation et à faire la promotion des gaz de schiste et des énergies fossiles en général.
Déjà, à l’occasion des élections de mi-mandat de 2010, le Réseau action climat Europe avait dénoncé publiquement les financements accordés via leur PAC par les huit plus important émetteurs de gaz à effet de serre européens – parmi lesquels ArcelorMittal, Lafarge, GDF-Suez et Solvay (en compagnie de E.ON, BASF, Bayer et BP) – à une ribambelle de candidats républicains climato-sceptiques. Selon les calculs de l’ONG, 35% des contributions cumulées de ces entreprises étaient allées à des candidats niant purement et simplement le changement climatique, et 43% supplémentaires à des candidats « bloqueurs », opposés à toute forme de régulation des gaz à effet de serre [1]. Le Réseau Action Climat y voyait une illustration du double jeu des entreprises concernées, qui s’affichent comme écologiquement responsables, mais ne cessent de miner, directement ou par l’intermédiaire de leurs PACs et de leurs lobbies, tout effort de législation ambitieuse sur le climat, que ce soit en Europe ou aux États-Unis.
On retrouve les mêmes acteurs et les mêmes motivations en 2012 – et pire encore. Même lorsqu’elles demeurent comparativement modestes d’après les données disponibles, les dépenses politiques des entreprises françaises et de leurs filiales n’en soulèvent pas moins nombre de questions. Comment prendre au sérieux le marketing vert d’une entreprise comme GDF-Suez ou Lafarge lorsque leur PAC dirige l’essentiel de ses contributions de campagne vers des congressistes et des sénateurs républicains fermement opposés à toute forme d’action sur le changement climatique et à toute régulation environnementale en général ? Et comment ne pas se poser des questions lorsque des entreprises comme Areva ou GDF Suez, dont l’État français possède la majorité ou une minorité significative des parts, financent via leur PAC des candidats niant la réalité du changement climatique ou se réclamant du tea party ?
Au-delà même du sujet central du climat et de l’énergie, l’engagement des entreprises françaises dans la vie politique américaine paraît illustrer une complicité plus profonde avec la vision du monde, de l’entreprise et de la société véhiculée par une certaine droite extrême américaine. L’opposition farouche et quasi religieuse à toute forme de supervision et de régulation publique des activités des entreprises et à toute forme de redistribution fiscale semble bien valoir quelques compromissions avec l’obscurantisme, le racisme et l’homophobie.
Les données qui avaient été analysées par le Réseau Action Climat Europe (et que analysons à nouveau pour 2012 [2]) sont les informations publiques qui sont fournies à la commission électorale fédérale américaine (FEC), traitées et publiées par le site OpenSecrets.org du Center for Responsive Politics, une organisation indépendante. Il existe cependant bien d’autres voies pour financer les campagnes électorales, dont certaines sont soumises à des obligations similaires de transparence et d’autres (particulièrement depuis Citizens United) non. Les éléments disponibles ne sont sans doute que l’arbre qui cache la forêt, au vu des nombreuses possibilités qui existent désormais pour les entreprises de financer des campagnes politiques par le biais d’organisations fantoches ou d’associations professionnelles.
Les intérêts économiques contre l’administration Obama
L’alignement des intérêts économiques derrière les républicains est certes loin d’être systématique. Le PAC d’une même entreprise finance généralement à la fois des candidats démocrates et des candidats républicains, par exemple tous ceux qui siègent dans tel ou tel comité du Congrès vital pour ses intérêts commerciaux. Certains secteurs économiques – à commencer par l’industrie des médias et de l’internet – continuent de privilégier les démocrates, comme ils l’ont toujours fait. Ces derniers ont eux aussi leurs généreux milliardaires, et la force de frappe financière des diverses unions syndicales américaines n’est pas non plus à négliger. Fidèle à la stratégie qui lui avait réussi en 2008, Obama continue en outre de courtiser activement les petites donations venues « de la base ». Autant de facteurs qui permettent aux démocrates de rendre coup pour coup à leurs compétiteurs républicains, quitte à user des mêmes armes, malgré les réticences d’une partie d’entre eux, voire à modérer leur message pour ne pas froisser des alliés potentiels.
Il n’en reste pas moins qu’au sein du monde économique proprement dit, le rapport de forces penche très largement en faveur des républicains. Des secteurs qui avaient choisi les démocrates et Obama en 2008, comme Wall Street et le monde de la finance en général, ont majoritairement choisi le camp opposé en 2010 et 2012, rejoignant les bastions républicains traditionnels que sont les industries de l’énergie, de l’armement et des industries extractives. De manière générale, dans les secteurs qui financent lourdement les candidats républicains, y compris les plus extrémistes, on retrouve tous ceux qui ont fait l’objet de tentatives (aussi timides aient-elles été) de régulation sous la présidence d’Obama : la pharmacie et la santé, l’énergie et les industries fortes émettrices de gaz à effet de serre, la finance.
Force est de constater en effet que si les accomplissements de l’administration Obama paraissent bien modestes en termes absolus, l’homme et son administration n’en ont pas moins suscité une véritable fureur chez une grande partie des intérêts économiques américains. Fureur qui s’est exacerbée avec la campagne et qui est la contrepartie (et souvent la complice) de la vague de haine qu’ils ont parallèlement déchaîné dans les franges les plus conservatrices et les plus fondamentalistes des couches populaires blanches américaines. Dans un contexte de crise économique qui exacerbe les divisions culturelles et idéologiques aux États-Unis, certaines déclarations très modérées d’Obama sur le rôle de l’État, ou en faveur d’une fiscalité plus juste sont apparues comme une véritable déclaration de guerre [3].
Durant les dernières semaines de la campagne, de nombreux patrons particulièrement remontés contre l’administration Obama, à commencer par les frères Koch, ont même fait circuler parmi leurs employés de courriers électroniques les appelant à voter pour Romney ou suggérant qu’une victoire d’Obama entraînerait immanquablement des licenciements massifs dans leurs entreprises. Ce type de pratique a d’ailleurs été explicitement encouragé par Mitt Romney lui-même.
Au vu de la résonance de ces débats avec ce qui s’est passé en France avant et depuis les élections présidentielles et législatives de 2012, comment s’étonner que les entreprises françaises se sentent concernées par la vie politique américaine ?
L’offensive politique des intérêts économiques américains n’a pas été sans susciter la réaction de la société civile, qui s’efforce de constituer un contrepoids citoyen au pouvoir accru des entreprises sur le processus électoral et la vie politique. Une campagne citoyenne se poursuit pour l’annulation de la décision Citizens United et pour la réglementation du lobbying et des dépenses électorales. De nombreux sites et journalistes s’efforcent de mettre en lumière et porter à l’attention du public le rôle de l’argent dans la campagne électorale 2012, parmi lesquels, outre OpenSecrets.org, les sites de ProPublica), du magazine Mother Jones, ou encore du Center for Public Integrity.
La campagne contre l’American Legislative Exchange Council (ALEC)
Illustration de cette nouvelle mobilisation de la société civile contre le pouvoir des lobbies économiques et le soutien des entreprises à des groupes ultra-conservateurs, une coalition citoyenne et associative a lancé une attaque de grande envergure contre un mastodonte des réseaux néoconservateurs et néolibéraux, l’American Legislative Exchange Council (ALEC). L’ALEC est un groupe associant politiciens et décideurs économiques qui se consacre à l’élaboration de « lois modèles », dont il fait ensuite la promotion auprès des législateurs des États américains.
Initiée par ColorOfChange, un groupe soutenant la participation politique des noirs américains, la campagne ALEC Exposed regroupe aujourd’hui des organisations aussi diverses que Greenpeace, le Center for Media and Democracy (actif sur les questions de lobbying et de pouvoir des entreprises), ou encore Common Cause (dédiée à la promotion d’une véritable démocratie citoyenne, transparente et responsable).
C’est que l’ALEC s’implique activement dans toutes les causes chères à la droite extrême américaine, depuis la répression de l’immigration jusqu’à la dénégation du changement climatique, en passant par la liberté de porter des armes à feu (et d’en faire usage). L’ALEC a fait ces dernières années la promotion active de lois sur l’identification des électeurs destinées à décourager la participation des minorités et des populations pauvres, réputées favorables aux démocrates. Il est aussi derrière la loi « Stand your ground » adoptée dans de nombreux États américains, laquelle autorise un citoyen à faire usage de la force (autrement dit : tirer sur la gâchette) préventivement lorsqu’il se sent menacé. Cette loi avait défrayé la chronique en février-mars 2012 lorsque, dans l’État de Floride, George Zimmermann avait cherché à s’en prévaloir pour échapper à toute poursuite judiciaire après avoir tué par balles Trayvon Martin, un adolescent noir, dans des circonstances plus que douteuses.
Financé par des entreprises qui affichent volontiers leur engagement en matière de changement climatique, l’ALEC lutte aussi contre toute législation contraignante dans ce domaine et dissémine des argumentaires suggérant d’employer des phrases telles que « Il n’y a pas de consensus scientifique sur le fait que le réchauffement climatique entraînera des modifications dommageables du climat. », ou encore « Il y a de fortes chances pour qu’un réchauffement climatique même substantiel bénéficie aux États-Unis. » (raison pour laquelle, sans doute, le congrès 2011 de l’ALEC avait à son programme une session sur les « bienfaits du gaz carbonique ») [4].
La campagne citoyenne emmenée par ColourOfChange a efficacement ciblé les entreprises et autres organisations impliquées dans les activités de l’ALEC. Le succès de cette campagne (ainsi malheureusement que le degré de complicité des grandes entreprises avec les causes de l’extrême-droite américaine) peut être mesuré au nombre de grandes entreprises emblématiques ayant annoncé publiquement qu’elles se dissociaient de l’ALEC. La liste inclut notamment General Motors, Best Buy, Hewlett-Packard, Dell, Wal-Mart, Amazon, Procter & Gamble, Mars, McDonald’s, Kraft Foods, PepsiCo, Coca-Cola, General Electric, Western Union, ou encore la Fondation Gates.
L’ALEC ne rendant pas publique la liste de ses membres, les ONG en sont réduites à recouper des sources fragmentaires pour identifier tous ceux qui financent le lobby et participent à ses activités. Parmi les groupes français dont la participation aux activités de l’ALEC est toutefois avérée figurent notamment Louis-Dreyfus et Sanofi. Le premier affirme aujourd’hui s’être désengagé du lobby. Sanofi, particulièrement actif dans l’ALEC [5], a fini par officialiser son retrait début octobre 2012. Une récente enquête du Center for Media and Democracy sur les « bourses » de l’ALEC (consistant à payer des vacances de luxe à des sénateurs ou congressistes des différents États) a également révélé que Michelin North America comptait parmi les principaux donateurs de ce programme en 2006-2008.
L’implication de groupes français dans un lobby comme l’ALEC est aussi à rapprocher de leur participation à divers groupes de pression favorables au gaz de schiste, comme l’American Petroleum Institute ou la Marcellus Shale Coalition. Parmi les multiples activités de lobbying de l’ALEC figure en effet l’opposition à toute réglementation des gaz de schiste au niveau fédéral et la promotion dans les divers États américains d’une « législation modèle » sur la régulation de la fracturation hydraulique, dont le but à peine caché est d’affaiblir tout moyen de protection de la qualité de l’eau et de maintenir le secret commercial sur la nature des substances chimiques utilisées pour la fracturation.
À l’évidence, il faut se garder de voir dans ces retraits stratégiques de certaines entreprises une remise en cause fondamentale de leurs modes d’opérations. ALEC et autres seront vite remplacés par des organisations équivalentes (ou pires). Les firmes sont habituées à manier un double (ou triple, ou quadruple…) langage. Elles sont prêtes à renier l’ALEC si leur image de marque est directement menacée, mais les moyens ne manquent pas de continuer à poursuivre les mêmes objectifs de manière souterraine ou par le biais d’intermédiaires comme les associations professionnelles. Ces associations professionnelles continuent d’ailleurs de participer directement à l’ALEC, par exemple PhRMA pour Sanofi ou l’Association américaine des compagnies d’eau, dont United Water, filiale de Suez environnement, est un membre éminent. Or le rapport susmentionné du Center for Media and Democracy a montré que PhRMA figure parmi les plus importants donateurs du programme de « bourses », à hauteur de 356 075 dollars pour 2010 par exemple.
Une petite musique française dans la cacophonie électorale américaine
Les contributions financières des groupes français aux élections 2012 peuvent paraître relativement modestes au regard des millions de dollars déboursés par les super-riches et les firmes américaines. Les données publiques indiquent en outre que les entreprises françaises ne vient qu’au quatrième rang des contributions financières d’origine étrangère à la campagne électorale 2012 (autour de 700 000 dollars de donations déclarées au 1er octobre 2012 à des candidats au Sénat et au Congrès), loin derrière leurs homologues allemandes, britanniques et suisses, lesquelles flirtent avec ou dépassent les deux millions de dollars déclarés [6]. Les entreprises européennes se situent très loin devant toutes les autres régions du monde, y compris le Canada, le Japon ou l’Arabie saoudite.
Malgré tout, les sommes en jeu peuvent être très conséquentes. Les premières entreprises françaises en termes de contributions totales déclarées par leur PAC sont Sanofi (192 500 dollars, à 57% pour des républicains), EADS (168 600 dollars, à 61% pour des républicains) et Axa (148 500 dollars, à 50,3% pour des républicains). Suivent un peu plus loin Vivendi (89 000, à 53% pour des démocrates), Areva (82 000, à 67% pour des républicains), Lafarge (65 500, à 68% pour des républicains), GDF-Suez (55 000, à 68% pour des républicains) et Louis Dreyfus (55 000, à 90% pour les républicains).
En ce qui concerne la campagne présidentielle, BNP Paribas et la Société générale ont déclaré à la FEC avoir donné respectivement via leur PAC 32 000 et 218 000 dollars à la campagne de Mitt Romney. Dans le camp opposé, Vivendi a déclaré un don de 35 295 dollars à la campagne d’Obama.
Et encore ne s’agit-il là que des sommes directement données à un candidat au Congrès ou au Sénat. Il faudrait y ajouter les dons à d’autres PACs ou à des associations professionnelles qui à leur tour financent des candidats ou leur parti. Si l’on considère les budgets d’ensemble des PACs, les dépenses totales de ces entreprises se portent à 163 000 dollars pour Areva, 196 000 pour Vivendi, 644 000 pour Sanofi, 700 000 dollars pour Axa [7]. Les contributions indirectes suivent généralement les mêmes orientations politiques que pour les contributions directes : par exemple, 88% de l’argent donné par Areva à d’autres PACs est allé à des républicains, et 71% en ce qui concerne Sanofi.
En 2010, l’une des principales critiques adressées à la décision Citizens United de la Cour suprême, y compris par Barack Obama lui-même, était qu’elle offrirait aux intérêts économiques étrangers un moyen aisé d’influencer le résultat des élections aux États-Unis. La réalité pourrait donc sembler confirmer ces craintes, mais dans une certaine mesure seulement. Les entreprises françaises ou autres interviennent généralement par le biais de leurs filiales américaines, dont certaines (Universal pour Vivendi, United Water pour Suez), étaient des entreprises américaines établies bien avant d’être rachetées par des groupes français. En outre, dans le système des PACs, ce ne sont jamais les firmes elles-mêmes qui contribuent directement, mais leurs employés, à commencer par les cadres dirigeants. Le PAC d’Axa Equitable Life Insurance, filiale américaine d’Axa, a ainsi été alimenté à hauteur de 5000 dollars (somme maximale autorisée) par son président, Andrew McCahon, suivi par une multitude de cadres pour des sommes bien moins importantes. De même, le PAC de Sanofi a été créé en 2011 avec des contributions de 5000 dollars de deux vice-présidents, du directeur des affaires fédérales et du directeur national des comptes, entre autres. Ce système permet aux entreprises de prétendre parfois se dédouaner de toute responsabilité quant aux financements politiques accordés par leurs PACs. Il n’en reste pas moins que ces PACs sont alimentés principalement par les dirigeants des firmes, qu’ils emploient souvent les mêmes lobbyistes et respectent la même ligne politique.
Plus largement, les critiques de Citizens United au nom de la défense de la « souveraineté » du peuple américain sous-estiment la réalité de l’imbrication des intérêts économiques et politiques transnationaux. Les grands groupes ont des intérêts qui ne recoupent en rien les frontières administratives, et les dépenses de firmes basées en France dans la campagne électorale américaine ont bien peu à voir avec des intérêts « français », y compris lorsqu’il s’agit d’entreprises publiques. De même, le refus des États-Unis de s’engager dans la lutte contre le réchauffement climatique a une importance mondiale, directement et indirectement (en ce qu’elle encourage les autres gouvernements à ne rien faire non plus), tout comme l’aurait en retour l’adoption future d’une législation sur les émissions de gaz à effet de serre. À bien des égards, les différents biais, plus ou moins opaques et détournés, par lesquels une entreprise transnationale peut peser sur la vie politique et sur les élections d’un pays comme les États-Unis rappelle les jeux de miroirs juridiques et financiers qui lui permettent d’échapper à une grande part de ses obligations fiscales et à toute forme de mise en cause pour les activités de ses filiales.
Des soutiens en phase avec les intérêts économiques des groupes français aux États-Unis
Dans ce contexte, les contributions d’entreprises françaises à la campagne présidentielle américaine elle-même demeurent limitées [8]. Ceci reflète sans doute le fait que ce qui les intéresse avant tout, c’est l’influence dans les chambres législatives, Congrès et Sénat, susceptibles d’adopter ou d’empêcher des projets de loi affectant directement leurs intérêts.
En ce sens, les contributions de campagne des groupes français se situent dans la lignée de leurs dépenses, parfois considérables, en matière de lobbying à Washington. L’intensité de ce lobbying a été particulièrement importante ces dernières années, pour des raisons à la fois positives et négatives. Il s’agissait pour une part d’obtenir un part du gâteau du « stimulus » budgétaire de 2009-2010 et des mesures associées de soutien aux énergies « propres », et d’autre part de lutter pour atténuer ou faire échouer divers projets de loi, parmi lesquels les lois sur la santé, les finances et sur l’énergie et le climat. Pour des groupes comme Alstom (plus de deux millions par an dépensés en lobbying par an ces dernières années), Arcelor Mittal (autour de 1,5 millions par an), Areva (1,5 millions de dollars par an en 2007-2009), Michelin (800 000 dollars par an), Arkema (800 000 dollars par an), ou GDF-Suez (autour de 600 000 dollars par an), les deux motivations sont étroitement imbriquées [9]. D’autres entreprises ont plus explicitement ciblé les velléités législatives sur le climat. Air Liquide a ainsi déclaré autour de 800 000 dollars de lobbying pour les années 2010 et 2011, la majorité sur des « questions d’énergie et de fiscalité, y compris la régulation du dioxyde de carbone ». Lafarge a dépensé des sommes similaires en 2009-2011, à nouveau majoritairement sur des questions de climat et de pollution de l’air. Le lobbying de Louis-Dreyfus a quant à lui connu un pic en 2007-2008, en lien avec les lois de l’administration Bush destinées à favoriser les agrocarburants.
Dans les autres secteurs, Thales et Safran (ainsi que Michelin) dépensent plusieurs centaines de milliers de dollars par an, en lien avec l’obtention de juteux contrats d’équipement militaire pour l’armée américaine. Sodexo dépense entre un million et un million et demi de dollars par an, majoritairement sur des questions de normes agroalimentaires et sanitaires et de droit du travail. Pernod-Ricard dépense lui aussi plusieurs centaines de milliers de dollars par an sur des enjeux de protection des marques. Sanofi a dépensé entre 6 et 8 millions de dollars par an entre 2006 et 2011, principalement sur des questions de brevets et de réforme du système d’assurance maladie. Vivendi, en raison de ses intérêts dans Universal, figure parmi les plus gros contributeurs historiques des États-Unis en termes de lobbying. Cet effort considérable de lobbying a pour objectif quasi exclusif le renforcement et le durcissement des droits de propriété intellectuelle. Le groupe a ainsi dépensé plusieurs millions de dollars en 2011-2012 en lien avec le projet de loi avorté Stop Online Piracy Act (plus connu sous l’acronyme SOPA) et ses diverses annexes. Un autre exemple frappant est celui d’Axa, qui consacre plus de 800 000 dollars par an depuis quatre ans à contester un projet de loi destiné à forcer les grandes compagnies d’assurances européennes à honorer les polices d’assurance qu’avaient souscrits en leur temps les futures victimes de la Shoah.
Les dépenses de lobbying des groupes français sont évidemment fonction de leurs intérêts économiques, qu’il s’agisse de leur implantation sur le marché américain ou encore des effets directs et indirects des normes et règles que les parlementaires américains pourraient édicter. Les contributions à la campagne 2012 obéissent souvent à une logique similaire.
C’est ainsi qu’une entreprise comme Areva, de manière somme toute classique, concentre une grande partie de ses dépenses de lobbying (plus de 1 millions de dollars déclarés par an depuis 2005) sur les projets de loi relatifs à l’énergie et aux normes de sécurité et de pollution qui pourraient affecter l’activité des centrales nucléaires. Désireuse de se positionner dans une éventuelle relance du nucléaire sur le sol américain, Areva s’est depuis longtemps adjoint les services d’anciens conseillers de Dick Cheney comme lobbyistes, et a nommé à la présidence honoraire de sa filiale américaine Spencer Abraham, ancien secrétaire d’État à l’énergie durant la première mandature de George Bush Junior. Suivant la même logique, une grande partie des dons effectués par l’entreprise dans le cadre de la campagne 2012 ont été à des politiciens influents et connus pour leur soutien au nucléaire, comme les républicains Fred Upton (président du Comité sur l’énergie et le commerce du Congrès) et Mike Simpson (membre influent du sous-comité eau et énergie du Comité des appropriations, chargé de distribuer les subventions fédérales), ou encore les démocrates Steny Hoyer et James Clyburn, respectivement numéro 2 et numéro 3 des démocrates au Congrès.
C’est sans doute pour des raisons similaires que les entreprises qui interviennent dans le domaine des services publics et ont affaire aux collectivités locales (comme Sodexo, Suez ou Veolia) auront davantage tendance à financer les démocrates que leurs homologues dans les secteurs de l’industrie, de la pharmacie, de la défense, de la finance ou de l’énergie, qui penchent largement en faveur des républicains. De la même manière, les donations relativement importantes de BNP Paribas à des candidats démocrates de Hawaii (l’essentiel des contribution déclarées du groupe à la campagne 2012, si ce n’est sa contribution de 32 000 dollars à la campagne de Mitt Romney) s’expliquent par le fait que la plus importante banque locale, First Hawaiian, est une filiale du groupe bancaire français.
Galerie des horreurs : tour d’horizon de quelques candidats républicains financés par les groupes français
Pour autant, l’intérêt économique bien compris des groupes français suffit-il à expliquer les sommes parfois significatives à des candidats réputés pour leurs positions extrêmes sur l’économie, le climat, l’immigration ou la sexualité ? Suffit-il à expliquer les financements accordés par le PAC d’Areva à au moins six congressistes républicains affiliés au « tea party caucus », le sous-groupe se réclamant du tea party [10] ?
Certes, les groupes français financent aussi des républicains « normaux », si une telle chose existe encore. Parmi les candidats qu’ils soutiennent, on trouve aussi des noms tels que ceux de John Boehner et Mitch McConnell, les leaders républicains au Congrès et au Sénat, ainsi que des modérés relatifs comme Lindsey Graham (Caroline du Sud). En fait, c’est l’ensemble des politiciens républicains qui a connu ces dernières années un processus de radicalisation politique, avec pour conséquence que les positions extrémistes sont soudain devenues la normale. Ceux qui ne nient pas ouvertement la réalité du changement climatique se contentent d’évoquer l’incertitude scientifique qui régnerait prétendument à ce sujet, et tous se déclarent farouchement opposés à toute forme de régulation des émissions de 'gaz à effet de serre'.
Eric Cantor, leader de la majorité républicaine au Congrès, et Paul Ryan, candidat à la vice-présidence et président du Comité du buget au congrès, sont représentatifs de la nouvelle réalité du parti républicain, dont le centre de gravité a fortement dérivé vers la droite, aussi bien sur les sujets « de société » (immigration, famille, sexualité) que sur les questions économiques (ultra-libéralisme), sur fond de dénégation environnementale [11].
Or les chiffres suggèrent que les entreprises françaises ne sont pas mécontentes de cette évolution – au contraire, elles ont dans bien des cas augmenté significativement leurs contributions. Dans les comptes de nombreux candidats, congressistes ou sénateurs républicains – y compris les pires d’entre eux -, on ne manque pas de retrouver le nom de l’une ou de l’autre d’entre elles.
Et force est de constater qu’effectivement, les groupes français les plus prônes à soutenir des candidats extrémistes via leur PAC sont souvent ceux qui ont intérêt à éviter toute mesure significative de lutte contre le changement climatique et toute régulation environnementale en général. Si l’on refait en effet pour 2012 les calculs effectués deux ans auparavant par le Réseau action climat Europe à propos des candidats directement financés par GDF-Suez et Lafarge, on retrouve des résultats similaires. Sur 33 candidats soutenus par le PAC de GDF-Suez, on compte 16 climato-sceptiques purs et durs et 6 supplémentaires qui s’opposent à toute forme de régulation des gaz à effet de serre. En termes monétaires, cela représente respectivement 28 500 (52%) et 11 000 dollars (20%), soit près des trois quarts des financements directs. Du côté de Lafarge, ce sont 12 climato-sceptiques et 5 autres opposés à toute législation sur le climat sur 23 candidats soutenus directement. Soit 34 000 (52%) et 14 500 dollars (22%) des sommes en jeu.
Qui trouve-t-on donc parmi les candidats soutenus par les PAC des entreprises françaises ? Souvent, la dénégation du changement climatique se marie à une variété de prises de position politiques plus extrémistes les unes que les autres et parfois à la limite du parodique. James Inhofe, sénateur de l’Oklahoma, soutenu par les PAC de Lafarge et Sanofi (à hauteur de 1000 dollars chacun), est ainsi à la pointe des efforts de dénégation du changement climatique, qu’il a qualifié de « plus grande escroquerie jamais perpétrée aux dépens du peuple américain ». Suite aux attentats du 11 septembre, il avait aussi déclaré qu’il s’agissait d’une punition divine pour les États-Unis pour n’avoir pas suffisamment soutenu l’État d’Israël. Quelques années plus tard, il se déclarait davantage choqué par le scandale causé par les photos d’Abou Ghraib que par les faits de torture eux-mêmes.
John Shimkus, congressiste de l’Illinois, est l’un des républicains les plus prisés des entreprises françaises, puisqu’il a déjà reçu 2500 dollars du PAC de Lafarge, 2000 de GDF-Suez et 1000 d’ArcelorMittal, Louis-Dreyfus, Areva et Sanofi. Il avait défrayé la chronique en 2009 en déclarant ne pas craindre la montée du niveau des océans parce la Bible affirme que Dieu a promis à Noé que l’humanité ne serait plus jamais menacée par un déluge, ajoutant que vu que les plantes ont besoin de gaz carbonique, lutter contre le changement climatique n’est pas forcément éthiquement défendable.
Un autre chouchou, Ed Whitfield du Kentucky, a reçu à ce jour 3000 dollars du PAC de Sanofi, 2000 de GDF-Suez et Arkema et 1000 de Louis-Dreyfus et Areva. Il a la particularité d’être soutenu activement à la fois par le secteur du pétrole et du charbon et par celui de la pharmacie. Président depuis 2011 du sous-comité Énergie et électricité du Congrès, on le retrouve derrière les tentatives d’abrogation de toutes sortes de mesures environnementales adoptées par les démocrates, depuis la classification par l’Agence environnementale américaines (EPA) des gaz à effet de serre comme polluants jusqu’aux règles de prévention de la pollution de l’air par les centrales électriques, en passant par un programme de réduction de l’empreinte énergétique du Congrès lui-même. Il récuse évidemment la réalité du changement climatique, accusant Al Gore et autres de chercher à utiliser la science pour promouvoir ses croyances personnelles.
Lui aussi un pourfendeur de législations environnementales, soutenu à bout de bras par les industries du pétrole et du charbon, John Barrasso, sénateur du Wyoming (5000 dollars de Sanofi et 1000 de GDF-Suez), est l’un des plus déterminés à empêcher l’EPA de faire quoi que ce soir en matière de changement climatique, sous prétexte qu’il s’agirait de mesures politiques, et non scientifiques. Il se présente dans les termes suivants : « Je crois à un gouvernement plus limité, à des impôts plus bas, à moins de dépenses publiques, aux valeurs familiales traditionnelles, au contrôle local et à une défense nationale forte (…) pour les prières à l’école, contre le mariage homosexuel et pour la protection du caractère sacré de la vie [contre l’avortement, ndlr] ». John Barrasso est aussi l’initiateur d’une loi cherchant à revenir sur les normes d’efficacité énergétique des ampoules électriques, sous prétexte que ces normes trop contraignantes n’étaient pas justifiées au vu des doutes sur la réalité du changement climatique.
Parmi les autres favoris des firmes françaises figurent de nombreux autres sénateurs et congressistes aux pedigrees ultra-conservateurs impeccables. Ce que l’on peut vérifier aux notes et autres scores décernés par les groupes de pression conservateurs et progressistes. Pat Toomey, sénateur de Pennsylvanie (6000 dollars du PAC de Sanofi, 2000 d’Arkema et 1000 d’ArcelorMittal), bénéficie ainsi d’un score de 100% du « Comité national pour le droit à la vie », d’une score de 0% de la League of Conservation voters, un groupe environnementaliste, d’une note de A de la part de la National Rifle Association (NRA), le lobby des armes à feu. Jerry Moran, sénateur du Kansas membre du tea party caucus (2000 dollars de Louis-Dreyfus et 1500 de Lafarge), peut se vanter d’une note A de la NRA et d’un score de 100% de la part d’un lobby anti-avortement. En revanche, le score décerné par la League of Conservation Voters n’est que de 9%, et celui de la Human Rights Campaign, une campagne sur les droits des LGBT, de 0%. L’American Conservative Union lui donne un score de 97%, tandis que son homologue progressistes, Americans for Democratic Actions, ne lui donne que 6%. L’American Civil Liberties Union lui donne un score de 13% seulement sur les questions de droits civils, tandis que le groupe pro-austérité fiscale National Taxpayers Union lui décerne en revanche 80%. L’US Chamber of Commerce, lobby patronal, lui donne un score de 90%.
David Vitter, sénateur de Louisiane (2500 dollars de Lafarge, 1000 dollars de Louis-Dreyfus et Arkema), a proposé en 2009 l’instauration d’un nouveau jour férié, le « tea party day », suite aux premières mobilisations du mouvement populiste d’extrême droite contre la réforme du système de santé de Barack Obama. Il a tenté en 2007 de faire donner 100 000 dollars de subventions fédérales à un groupe créationnistes pour prêcher la « science chrétienne » dans les écoles de Louisiane. Particulièrement remonté sur les questions d’immigration, il a été le fer de lance de l’opposition républicaine à une loi de régularisation pourtant soutenue en 2007 par le président Bush et tout l’establishement républicain d’alors. Il est aussi un fervent adversaire du droit à l’avortement et de toute restriction sur les armes à feu. Il a au cours de sa carrière parlementaire proposé une surenchère de lois – voire d’amendements constitutionnels – sur les causes chères à la droite extrême, depuis la restriction de l’accès à la citoyenneté pour les enfants nés de parents sans-papiers jusqu’à l’interdiction du mariage homosexuel.
Enfin, Ted Poe, congressiste du Texas et membre du tea party (3000 dollars de GDF-Suez, 1000 dollars de Vivendi et Arkema), fait partie des républicains – les fameux birthers - qui clament haut et fort que le certificat de naissance de Barack Obama est un faux et que le président n’aurait pas vraiment la citoyenneté américaine.
Les militants écologistes américains ont identifié comme cibles prioritaires dans le cadre de la campagne 2012 deux groupes de congressistes ayant pour double caractéristique un profond obscurantisme en matière environnementale et d’être confrontés à une réélection délicate. Le premier groupe, celui des « Five Flat Earth », visé par la League of Conservation Voters, un groupe de pression environnementaliste, réunit des représentants ayant en commun de dénier de manière éhontée la réalité scientifique du changement climatique. Un deuxième groupe, les « Toxic Six » sont ciblés par le Sierra Club pour avoir systématiquement cherché à affaiblir les normes et standards de pollution, faisant passer les intérêts des industriels de l’énergie avant la santé des populations. Les organisations environnementalistes ont décidé de dépenser des sommes inédites pour elles (mais toujours inférieures au budget des grands lobbies économiques) en communication et en campagnes télévisées pour faire battre ces élus sortants.
Deux congressistes, Francisco Canseco (Texas) et Dan Lungren (Californie), ont le privilège douteux d’appartenir aux deux groupes à la fois. Dan Lungren estime que les efforts pour combattre le changement climatique sont motivés par des « préjugés idéologiques » et estime que la tentative de l’Agence de protection de l’environnement américaine de réguler le dioxyde de carbone constitue « une atteinte vicieuse à notre liberté », visant à « contrôler de fait … la manière dont nous respirons ».
Parmi les donateurs qui contribuent aux campagnes de ces élus, on retrouve un certain nombre d’entreprises françaises. Dan Lungren a reçu par exemple 2000 dollars du PAC de Sodexo. Axa a versé via son PAC 6000 dollars à Ann Marie Buerkle (New York), l’une des « five flat earth », selon laquelle « le mythe du réchauffement climatique a été percé à jour ». Lafarge de son côté soutient Chris Gibson (New York) des « Toxic Six », ainsi que Dan Benishek (Michigan, 7 500 dollars, la plus importante contribution directe du PAC de l’entreprise), un autre « five flat earth » qui a qualifié le changement climatique de « foutaise », de « truc scientifique non prouvé », ou encore de « simple machination » [12].
Au sein du « tea party caucus », c’est-à-dire ce qui est à bien des égards la frange la plus extrémiste des parlementaires républicains, on ne compte plus les congressistes qui bénéficient des largesses des PAC d’entreprises françaises. Areva en soutient six, Sanofi et GDF-Suez et Louis-Dreyfus cinq, Axa trois, ArcelorMittal et Lafarge deux, Arkema, Air Liquide et Michelin un [13]. Même Vivendi et Sodexo, entreprises plutôt favorables aux démocrates, soutiennent respectivement huit (!) et un congressistes du tea party [14].
Les dépenses avouées des firmes, quelques arbres qui cachent des forêts de millions de dollars Il faut souligner encore une fois – remarque qui vaut pour l’ensemble des faits et des chiffres mis en avant ici – que les contributions déclarées par les entreprises ne sont sans doute (dans le cas des entreprises françaises), voire certainement (en ce qui concerne les entreprises américaines) que la pointe émergée de l’iceberg. Il est en effet bien des moyens de contourner les faibles règles de transparence qui régissent encore les dépenses consacrées aux campagnes électorales. Aux récentes décisions judiciaires telles que Citizens United s’ajoutent en effet le manque de moyens et parfois de volonté politique des administrations et agences publiques chargées de superviser le financement des campagnes. La FEC est par exemple dirigée par trois démocrates et trois républicains, et ces derniers, partisans déclarés d’une déréglementation totale des dépenses électorales, font tout ce qu’ils peuvent pour entraver son action.
Selon le Center for Responsive Politics, le groupe indépendant qui anime le projet OpenSecrets.org, les groupes n’ayant pas à dévoiler l’identité de leurs donateurs comptaient en 2010 pour 40% des dépenses politiques signalées à la Commission électorale américaine, contre 2% seulement lors des précédentes élections de mi-mandat, en 2006.
Par exemple, si depuis la décision Citizens United il n’existe presque plus de restrictions quant aux quantités d’argent que les entreprises et autres groupes économiques peuvent dépenser dans les campagnes électorales à travers leurs « superPACs », ni sous quelle forme, les règles électorales américaines stipulent encore que ces superPACs doivent rendre publique l’identité de leurs donateurs. C’est ce qui permet de remonter la piste d’une partie des financements consacrés au lobbying et aux campagnes électorales. En revanche, il est d’autres types d’organisations qui ne sont pas actuellement soumises à ce type d’obligations.
C’est le cas notamment des groupes à but non lucratif dits « c4s » (du nom de la section du code fiscal américain dont ils relèvent), acteur émergent de la campagne 2012, et dont l’immense majorité est favorable à la cause républicaine [15]. Le site d’investigation ProPublica a révélé que deux c4s conservateurs, Crossroads GPS (création du stratège républicain de l’ère Bush Karl Rove) et Americans for Prosperity (financé par les frères milliardaires Koch et souvent crédité du mérite douteux d’avoir « lancé » le tea party), avaient dépensé, au cours de la période allant jusqu’à début août 2012, davantage d’argent que tous les superPACs combinés en publicités politiques mentionnant le nom d’un candidat à l’élection présidentielle. Soit 60 millions de dollars contre 55 millions pour l’ensemble des superPACs (et seulement 22 millions pour les partis démocrates et républicains eux-mêmes). 60 millions dont il est impossible de connaître la provenance. Et encore ces chiffres ne couvrent-ils qu’une période relativement calme de la campagne (le plus gros des dépenses sera effectué en octobre), et une seule catégorie de dépenses, les spots télévisés sur les télévisions nationales (et non les publicités sur les chaînes locales ou à la radio, ni les campagnes de spam ou d’appels téléphoniques). Crossroads GPS a annoncé vouloir dépenser la somme de 200 millions de dollars au total pour toute la campagne 2012 [16].
Les associations professionnelles, fers de lance des intérêts économiques américains … et français
Les associations professionnelles, elles non plus, ne sont pas tenues de révéler l’identité de leurs donateurs. Elles permettent ainsi aux entreprises de soutenir, indirectement, des candidats fidèles à l’orthodoxie néolibérale et ennemis de toute forme de régulation, tout en préservant une façade vertueuse et une apparence de neutralité. Si les super-riches, qui n’ont rien à perdre à afficher leurs préférences politiques, ne voient aucun inconvénient à alimenter les superPACs républicains, le recours aux associations professionnelles est la solution idéale pour les entreprises. Elles évitent ainsi de se retrouver la cible de campagnes citoyennes, comme cela a été le cas par exemple pour celles qui se sont impliquées dans l’ALEC. En 2010, les chaînes de magasins Target et Best Buy avaient « naïvement » contribué publiquement à la campagne d’un candidat ouvertement homophobe à hauteur de 250 000 dollars. Elles se sont retrouvées aussitôt la cible d’une campagne de boycott.
L’US Chamber of Commerce
La principale association professionnelle des États-Unis, l’US Chamber of Commerce a annoncé qu’elle comptait dépenser 100 millions de dollars au cours de ce cycle électoral, après déboursé pour les élections 2010 la somme alors record de 33 millions de dollars. Des représentants de l’US Chamber of Commerce se réuniraient secrètement toutes les semaines avec les représentants des SuperPACs républicains pour coordonner leur stratégie. Selon The Nation, le groupe cible principalement les candidats démocrates les plus vulnérables au Congrès et au Sénat, avec l’espoir d’y assurer une majorité aux Républicains. Fin août, la Chambre avait ainsi déjà déboursé 350 000 dollars en annonces destinées à faire perdre la sénatrice démocrate du Missouri Claire McCaskill – dont l’opposant n’est pourtant autre que Todd Aikin, qui a suscité le scandale au cours de l’été en déclarant que les victimes de « viols légitimes » se retrouvaient rarement enceintes…
Depuis 2008, l’US Chamber of Commerce a systématiquement servi d’intermédiaire pour les entreprises pour attaquer les réformes de l’administration Obama, depuis la régulation financière Dodd-Frank jusqu’à la réforme de santé. L’association des firmes privées d’assurance maladie a ainsi versé 100 millions de dollars à la Chambre pour attaquer les projets d’Obama, alors même que les entreprises concernées affichaient leur volonté de dialogue avec l’administration.
La liste des membres et a fortiori des donateurs de l’US Chamber of Commerce est tenue secrète, mais la composition de son conseil de direction est publique ; Sanofi y occupe un siège [17].
En 2010, une enquête avait révélé que près de 900 000 dollars collectés par la Chambre provenaient d’entreprises étrangères ; celle-ci a répondu en promettant la main sur le cœur que cet argent était tenu séparé du budget électoral. Parmi les donateurs ainsi exposés, on retrouvait notamment les « suspects habituels » Axa et Sanofi.
L’US Chamber of Commerce a créé un réseau à travers le monde, dont les branches nationales (dites AmCham), formellement indépendantes, envoient néanmoins des fonds à la maison mère à Washington [18]. La branche française, l’American Chamber of Commerce in France compte dans son conseil d’administration, outre des représentants des filiales françaises de diverses multinationales américaines, des cadres dirigeants de Vivendi, Air Liquide, ou encore BNP-Paribas.
Si la stratégie traditionnelle de la Chambre était de se contenter de diffuser des messages clairement partisans, mais sans appeler directement à élire ou faire battre tel ou tel candidat, une récente décision de justice l’a forcé à lever le voile. Un juge avait estimé il y a quelque mois que les groupes diffusant des publicités politiques thématiques (« issue ads ») durant la période de campagne électorale devaient révéler le nom de leurs donateurs (alors qu’étrangement, ils ne sont pas tenus de le faire lorsqu’il s’agit de messages appelant directement à voter pour ou contre un candidat). On a vu alors l’US Chamber of Commerce appeler soudain explicitement à voter pour toute une série de candidats républicains. La préservation de l’anonymat des donateurs pesait davantage que la tradition de neutralité apparente. Lorsque cette décision judiciaire a été annulée en appel, la Chambre s’est immédiatement remise à diffuser des « issue ads ».
Les lobbies de l’énergie
Les industriels de l’énergie – compagnies exploitant le pétrole, le charbon ou le gaz de schiste – sont particulièrement remontés contre l’administration Obama, finançant par le biais de divers groupes des milliers de spots télévisés dénonçant le président sortant. Malgré l’échec retentissant des projets de loi relatifs au changement climatique, les intérêts énergétiques n’ont en effet pas digéré la suspension du mégaprojet d’oléoduc Keystone XL, le moratoire sur les forages offshore suite à la marée noire du Golfe du Mexique, ou encore diverses nouvelles règles relatives à la pollution de l’air. Début septembre, selon le New York Times, ils avaient déjà dépensé plus de 150 millions de dollars, loin devant tous les autres secteurs économiques [19]. À la même date, la campagne de Romney avait reçu 13 fois plus d’argent de ce secteur que celle d’Obama.
L’un des plus importants de ces groupes est l’American Petroleum Institute, représentant les industries pétrolières, qui s’est illustré par sa lutte à outrance contre toute velléité de régulation des émissions de gaz à effet de serre. Lors des élections de mi-mandat, sa campagne massive de spots publicitaires contre les candidats démocrates a contribué à tuer dans l’œuf toute possibilité de législation sur le sujet. Il se fait aussi le défenseur sans complexe du gaz de schiste, des sables bitumineux canadiens et du projet d’oléoduc Keystone XL.
L’API compte parmi ses membres cotisants ArcelorMittal, Technip, Total, Schlumberger, et Schneider Electric. Il constitue lui aussi une bonne illustration de la manière dont des entreprises transnationales basées dans des pays étrangers parviennent à s’inviter dans l’élection américaine, alors que les règles électorales en vigueur l’interdisent explicitement. Selon The Nation, l’un de ses principaux donateurs est en effet Aramco, l’entreprise pétrolière saoudienne dont un représentant, par ailleurs lobbyiste officiel pour le gouvernement saoudien, siégeait d’ailleurs au conseil d’administration de l’organisation, aux côtés des PDG de ConocoPhillips, Chevron et ExxonMobil, au moment des élections 2010.
Pour la campagne 2012, l’API avait déclaré début octobre 2012 800 000 de contributions à des campagnes, dont 85% pour les républicains, ainsi que deux millions pour financer la Convention républicaine, sans compter les campagnes télévisées d’« issue ads » D’autres groupes, comme l’American Energy Alliance ou l’American Coalition for Clean Coal Electricity, multiplient eux aussi les clips accusant Obama de « mener une guerre contre l’énergie américaine » et contre les emplois que celle-ci soutient. Ils visent prioritairement les « swing states » - Ohio, Virginie, Colorado ou Pennsylvanie – où se décidera l’élection présidentielle et qui abritent de nombreux projets actuels ou potentiels d’extraction de charbon ou de gaz de schiste.
D’autres secteurs encore
Les autres secteurs économiques ne sont évidemment pas en reste. PhRMA, l’association professionnelle du secteur pharmaceutique, qui n’avait consacré que 200 000 dollars à la campagne 2008, en a déboursé plus de 10 millions, de source inconnue, lors de la campagne 2010. 4,5 millions avaient alors été donnés au superPAC American Action Network, lequel ciblait les candidats démocrates au moyen de spots publicitaires tel que celui, devenu célèbre, qui affirmait que les violeurs condamnés recevraient du Viagra gratuitement grâce à la réforme d’Obama. 3,4 millions avaient été accordés par ailleurs à Citizens for Strength and Security, un superPAC démocrate. Le président de PhRMA n’était autre à cette époque (et jusqu’en avril 2012), que Chris Viehbacher, directeur général de Sanofi.
L’American Chemistry Council, représentant de l’industrie chimique qui compte parmi ses membres Solvay-Rhodia, Air Liquide, Arkema et Total, soutient des candidats des deux bords, pourvu qu’ils siègent dans des comités parlementaires intéressants. Le principal d’entre eux, Joe Manchin, sénateur de Virginie Occidentale, est pour une fois un démocrate – las, il est aussi le seul de son camp à voir soutenu les efforts des républicains pour empêcher l’EPA de réguler les émissions de gaz à effet de serre… L’ONG Common Cause a récemment révélé que l’industrie chimique (entreprises et organisations professionnelles confondues) avait dépensé jusqu’ici 2,3 millions de dollars en publicités et 28 millions à travers des SuperPACs dans la campagne 2012, pour faire élire des candidats – majoritairement républicains – hostiles au projet de renforcement du Toxic Substances Act, l’équivalent américain de la directive européenne REACH.
Enfin, le secteur financier, massivement rallié à Mitt Romney et aux républicains, n’est évidemment pas en reste. Les associations professionnelles auxquelles contribuent banques et assureurs français – Financial Services Roundtable, American Bankers Associations, etc. – ont eux aussi largement ouvert leur portefeuille pour les candidats favorables à leurs intérêts, principalement républicains.
[1] Le total des financements accordés à des « nieurs » ou à des « bloqueurs » étaient de 55% pour le PAC d’ArcelorMittal (5 500 dollars sur 10 000), de 74% pour GDF-Suez (15 500 sur 21 000 dollars), de 83% pour Lafarge (28 500 sur 34 500 dollars) et de 100% pour Solvay (40 000 dollars). Le plus gros contributeur européen était Bayer avec 108 000 dollars, dont 78 200 à des climato-sceptiques.
[2] Toutes les données dont la source n’est pas citée explicitement proviennent du site OpenSecrets.org, consulté pour la dernière fois le 22 octobre 2012. Les informations qui ont pu être analysées pour cet article s’arrêtaient généralement début octobre 2012, et ont donc valeur provisoire. Elles devront être mises à jour après les élections, d’autant que les dépenses électorales connaissent généralement une croissance exponentielle au cours du mois d’octobre, dernière ligne droite de la campagne.
[3] Obama a critiqué au cours d’un meeting la vision du monde de certains entrepreneurs selon lesquels ils ne devraient leur succès qu’à eux-mêmes et n’auraient donc aucune obligation légitime, fiscale ou réglementaire, vis-à-vis de l’État et du reste de la société. Il a rappelé les multiples manières dont le « succès » économique dépendait d’une multiplicité de facteurs tangibles et intangibles apportés par l’État et le reste de la société : éducation, gouvernance, infrastructures, etc. La campagne républicaine s’est efforcé de présenter ce discours, et en particulier la petite phrase d’Obama « You didn’t build that… » (« Ce n’est pas vous qui avez construit cela… »), comme de véritables scandales.
[4] Une autre campagne menée parallèlement par une coalition d’ONG environnementalistes (dont 350.org, Greenpeace et le Sierra Club) cible les multinationales soutenant un autre groupe ultra-réactionnaire, le Heartland Institute, fer de lance de la dénégation du changement climatique qui bénéficiait des largesses de firmes comme Microsoft, PepsiCo, Diageo, Pfizer ou General Motors.
[5] Selon le Center for Media and Democracy, l’une des ONG animatrices de la campagne contre l’ALEC, Sanofi était membre de la « task force » de l’ALEC sur la santé et les services humains, laquelle a notamment élaboré une législation modèle pour détruire la réforme de santé d’Obama et abriter les compagnies pharmaceutiques de toute poursuite de la part des victimes de leurs produits. Sanofi a sponsorisé au niveau de « vice-président » (soit 25 000 dollars) la Conférence annuelle 2011 de l’ALEC et financé de nombreuses « bourses » (en fait, un ensemble de voyages, cadeaux et d’avantages) proposées par ALEC aux législateurs que l’organisation souhaite influencer.
[6] Les entreprises suisses avaient déclaré 2 371 000 dollars au 1er octobre 2012. Il s’agissait pour les deux tiers de contributions du secteur financier (UBS, Crédit suisse, etc.), le reste étant essentiellement apporté par Roche, Novartis et Syngenta. À propos des contributions politiques des entreprises britanniques aux élections américains, lire en anglais cette enquête de l’Observer.
[7] Au vu de la complexité de la classifications des dépenses à déclarer à la FEC et des différences de rythmes de publication et de calcul, les chiffres publiés par OpenSecrets ne sont pas toujours entièrement cohérents. Les chiffres cités dans ce paragraphe sont les contributions totales 2012 calculées sur les pages de synthèse « Organisation » de chacune de ces entreprises.
[8] On peut toutefois dresser une liste des firmes qui soutiennent plus ou moins symboliquement Romney (BNP Paribas, Société générale, Natixis, Crédit agricole, Sanofi, Sodexo, Louis-Dreyfus) et de celles qui penchent plus ou moins fortement pour Obama (Alcatel, ArcelorMittal, Danone, L’Oréal, LVMH, Publicis, Saint-Gobain et Vivendi).
[9] S’ajoutent pour GDF-Suez les enjeux plus spécifiques de la régulation du GNL et des marchés dérivés de l’énergie.
[10] Jeff Duncan (Caroline du Sud), Mick Mulvaney (Caroline du Sud), Steve Scalise (Louisiane), Tim Scott (Caroline du Sud), Cliff Stearns (Floride) et Joe Wilson (Caroline du Sud). La surreprésentation de la Caroline du Sud s’explique peut-être par l’existence d’un projet de production de MOX dans cet État, mais on ne constate par de concentration similaire pour d’autres États où Areva a des projets importants, comme l’Idaho et le Maryland.
[11] Leurs campagnes sont soutenues particulièrement par les PAC d’Axa et Sanofi à hauteur de plusieurs milliers de dollars.
[12] Dan Benishek est aussi connu pour ses positions favorables à la dérégulation du marché de l’assurance…
[13] Areva : voir ci-dessus. Sanofi : Diane Black (Tennessee, 2500 dollars), Michael Burgess (Texas, 1000 dollars), Phil Gingrey (Géorgie, 1000 dollars), Pete Sessions (Texas, 1000 dollars), Lamar Smith (Texas, 1000 dollars). GDF-Suez : Joe Barton (Texas, 3500 dollars), Bill Cassidy (Louisiane, 2000 dollars), Blake Farenthold (Texas, 1000 dollars), Ted Poe (Texas, 3000 dollars), Lamar Smith (Texas, 1000 dollars). Louis-Dreyfus : Stephen Fincher (Tennessee, 1000 dollars), Steve King (Iowa, 1000 dollars), Jackie Walorski (Indiana, 2500 dollars), Allen West (Floride, 1000 dollars), ainsi que Jerry Moran (Kansas, 2000 dollars) au Sénat. Axa : Diane Black (Tennessee, 3500 dollars), Blaine Luetkemayer (Montana, 2000 dollars), Ed Royce (Californie, 8000 dollars). ArcelorMittal : David McKinley (Virginie occidentale, 1000 dollars) et Tim Scott (Caroline du Sud, 1000 dollars). Lafarge : Lynn Jenkins (Kansas) pour 5000 dollars, ainsi que Jerry Moran (Kansas, 1500 dollars) au Sénat. Arkema : Ted Poe (Texas, 1000 dollars). Air Liquide : John Culberson (Texas, 2000 dollars). Michelin : Jeff Duncan (Caroline du Sud, 1000 dollars).
[14] Vivendi : Dennis Ross (Floride, 2000 dollars), Trent Franks (Arizona, 2000 dollars), Lamar Smith (Texas, 2000 dollars), Ted Poe (Texas, 1000 dollars), Sandy Adams (Floride, 1000 dollars), Ed Royce (Californie, 900 dollars), ainsi que Mike Lee (Utah, 2000 dollars) et Jim deMint (Caroline du Sud,1000 dollars) au Sénat. Sodexo : Adrian Smith (Nebraska, 1000 dollars).
[15] Ironiquement, il s’agit d’un statut conçu originellement pour les organismes poursuivant un but de « social welfare » (bien-être social), un concept suffisamment élastique pour embrasser toutes les causes douteuses du conservatisme culturel et social américain. Ces entités bénéficient en outre d’une exemption d’impôts.
[16] Lire ici l’enquête complète de ProPublica sur l’émergence des c4s : http://www.propublica.org/article/how-nonprofits-spend-millions-on-elections-and-call-it-public-welfare
[17] En 2009, plusieurs entreprises, emmenées par Nike et Apple, avaient publiquement démissionné de l’organe de direction de la Chambre suite à la menace de celle-ci de poursuivre l’Agence américaine de protection de l’environnement pour sa tentative de réguler les émissions de gaz à effet de serre.
[18] Les « business councils » créés dans quelques pays – Inde, Bahreïn et Brésil par exemple – permettent de collecter de l’argent encore plus directement auprès des entreprises locales.
[19] Le journal souligne le contraste avec la campagne de 2008, où les groupes pétroliers avaient déboursé 150 millions de dollars de publicités vantant leurs efforts en faveur d’une énergie plus verte et moins nuisibles pour le climat, contre 100 millions de publicités défendant les énergies fossiles.
Fraîchement élu, Donald Trump s'engage à être le «président de tous les Américains» (VIDEOS)
9 nov. 2016, 12:31
Vainqueur de l'élection présidentielle à l'issue d'une campagne d'une rare férocité, l'ex-candidat républicain a tenu une allocation apaisée à l'adresse de l'Amérique et du monde. Voici ce qu'il faut en retenir.
Le nouveau président s'engage à coopérer pacifiquement avec la communauté internationale
«Nous nous entendrons avec tous les autres pays qui ont la volonté de s'entendre avec nous», a déclaré, rassurant, le tout nouveau président des Etats-Unis Donald Trump, après l'annonce de sa victoire décisive dans le Wisconsin, qui lui a assuré sa place à la Maison Blanche. Le champion du camp républicain, dont la candidature avait suscité de vives inquiétudes chez une partie de la presse et de la classe dirigeante internationales, a précisé que Washington traiterait équitablement avec tout le monde, «toutes les personnes et tous les pays».
«Nous chercherons les points communs et non les hostilités, la collaboration et non le conflit», a-t-il souligné.
«L'heure est venue pour l'Amérique de panser les plaies de la division»
Enfin, le nouveau représentant du peuple des Etats-Unis, qui a suscité à de nombreuses reprises l'indignation de ses adversaires politiques en tenant des propos choc sur des thèmes comme l'immigration ou l'islam, s'est présenté comme «le président de tous les Américains» et le restaurateur du rêve national. «L'heure est venue pour l'Amérique de panser les plaies de la division», a ainsi clamé l'homme dont le slogan de campagne était «Make Amarica Great Again».
L'ex-candidat de la droite est même allé jusqu'à demander à «tous ceux qui n'ont pas voté pour moi» de lui fournir leurs «conseils».
Clinton félicitée pour ses services rendus à l'Amérique
Le nouveau dirigeant de la première puissance mondiale, courtois, a par ailleurs tenu à remercier son ex-rivale démocrate pour les services que celle-ci a rendus à la nation américaine, en travaillant «très longtemps et très durement», notamment lorsqu'elle exerçait la fonction de secrétaire d'Etat sous la présidence de Barack Obama. «Je viens de recevoir un appel de la secrétaire d'Etat Clinton. Elle nous a félicités [...] Et je l'ai félicitée, elle et sa famille, pour cette campagne très très durement disputée», a également indiqué l'ex-candidat républicain lors de son discours de victoire.
...et un éloge des services secrets
Enfin, le 45e président américain, qui avait dû être évacué d'urgence lors d'un de ses discours de fin de campagne, a tenu à remercier les services secrets américains, qui n'hésitent pas à «l'attraper» et à le «remettre» à sa place quand il prend le risque de tenter de faire un signe à la foule...
Mais pourquoi l'élection de Trump serait-elle inconvenante ou inappropriée ??! Pourquoi la presse merdiatique s'inquiète t-elle de son sort à venir face au nouveau président ??! Hahahaha !
Rien n'est plus véridique que ce que vous avez pu voir !
La presse (mondiale ?) qui ne représente pas les peuples de chaque pays mais seulement un nano-groupuscule d'employés par la dictature, est désormais la seule adversaire au président élu !
Enfin un président qui a exprimé les mots, les souhaits du Peuple et non des objectifs de guerres et d'escroqueries ! Enfin un climato-sceptique à la Maison Blanche !
La «politique réaliste» de Trump, une lueur d’espoir pour l’Europe et le PO
21:08 09.11.2016
L’élection de Donald Trump à la présidence américaine permet d’éviter la montée de la tension en Europe et aura certainement une influence positive sur la situation au proche-orient, d’après des experts européens et un spécialiste égyptien interviewés par Sputnik. Le républicain Donald Trump, élu président des États-Unis, mènera une politique réaliste qui permettra d'éviter une escalade des tensions sur le continent européen, de signer un accord fondamental avec la Russie et de stabiliser la situation au proche-orient, ont déclaré à Sputnik des experts européens et un spécialiste égyptien.
« Nous avons évité la présidence d'Hillary Clinton qui imposerait nombre d'obligations à l'Europe. Il s'agit des efforts visant à forcer d'autres pays à respecter les droits de l'homme et de l'ingérence militaire dans des États souverains. Cela provoquerait une montée des tensions, d'autant plus qu'Hillary n'a jamais caché son antipathie à l'égard de la Russie », a indiqué à Sputnik Germano Dottori, expert de l'Université internationale des études sociales LUISS Guido Carli de Rome.
L'Europe n'a aussi rien à craindre de l'arrivée au pouvoir de Donald Trump malgré le choc causé par sa victoire sur les médias italiens, d'après M. Dottori. Selon lui, Donald Trump, homme politique hostile à la guerre, servira les intérêts de son pays par d'autres moyens. « Sa politique sera réaliste. Le président élu essayera, tôt ou tard, de signer un accord fondamental avec Moscou pour réduire la présence militaire américaine à l'étranger. Il ne fera de concessions à personne, mais son approche n'implique pas de confrontation directe visant à renverser le gouvernement russe », a noté M. Dottori.
La victoire de M. Trump a surpris l'Europe, mais les Européens sont aussi confrontés à d'autres événements inattendus et cette imprévisibilité pourrait être « une nouvelle tendance », a déclaré à Sputnik Hans-Olaf Henkel, député européen et ancien président de l'Association de l'industrie allemande.
Il a rappelé que « ces dernières années, la démocratie classique se caractérise par une certaine imprévisibilité » avec le Brexit, les succès électoraux du Front national en France et du parti Alternative pour l'Allemagne. « Cela pourrait s'expliquer par la joie cachée des électeurs déçus par l'establishment (…). Ils souhaitent montrer qu'ils font le contraire de ce qu'on attend d'eux », affirme M. Henkel.
Pour Muhammad al-Arrabi, président du comité parlementaire égyptien pour les relations extérieures et ancien ministre des Affaires étrangères, la victoire de Donald Tromp entraînera des changements dans la politique étrangère des États-Unis. « Je compte sur une stabilisation des relations entre les États-Unis et l'Égypte, qui joue un rôle important dans le règlement des conflits au proche-orient.
L'amélioration des relations russo-américaines aura aussi un effet positif sur la situation dans la région. La coopération entre Vladimir Poutine et Donald Trump influera positivement sur l'ensemble du proche-orient », a conclu M. Al-Arrabi. Le candidat républicain Donald Trump a remporté mardi l'élection présidentielle américaine face à sa rivale démocrate Hillary Clinton. Le républicain a obtenu plus de 288 grands électeurs (alors que 270 étaient nécessaires pour l'emporter) dans 29 États américains, majorité absolue nécessaire pour devenir président des États-Unis.
MYRET ZAKI RÉDACTRICE EN CHEF DE BILAN 9 Novembre 2016
Donald Trump a révélé, par sa victoire, quelles sont les qualités les plus demandées aujourd’hui pour un président américain. D'innombrables analyses préélectorales ont jugé, à tort, que le respect des convenances, la connaissance des dossiers et l’expérience politique permettraient sans faute possible à Hillary Clinton de remporter la présidentielle américaine, et qu’à l’inverse, l’impréparation de Donald Trump aux plans factuels et techniques, son langage viril et son inexpérience politique, ne lui laissaient aucune chance de victoire.
Ce raisonnement très scolaire s’est avéré largement hors sujet. Il apparaît que ce n’est pas un fonctionnaire ou un technocrate qui est recherché, ni un candidat d’expérience et de réseaux. Un leader a certes avantage à être bien instruit de ses dossiers, respectueux, bon élève; mais ce ne sont là en réalité que des qualités annexes, au vu du degré d’urgence et d’action voulu par les électeurs.
Ce qui semble par contre absolument nécessaire, surtout dans le contexte de l’Amérique d’aujourd’hui, c’est pointer du doigt les problèmes les plus criants (guerres, immigration, dérives de la politique monétaire), peu importe si on y met les formes, et avec vigueur de préférence.
C’est de communiquer du charisme, de la puissance, du caractère, la volonté de changer les choses, de se démarquer d’un establishment usé et en perte de légitimité, et de capter des pans de la population trop longtemps délaissés. Et surtout, au vu de l’urgence, de ne pas faire de politiquement correct ni donner dans le langage RP, si peu authentique. Le véritable pied de nez de Trump, c’est qu’un milliardaire de droite, sans fibre sociale ni humanitaire, ait pu rallier à lui les classes populaires, parce qu’il donne l’impression de les comprendre mieux que les gentils démocrates progressistes et propres sur eux, respectueux des genres et des minorités, et au langage courtois et aseptisé.
En réalité, ce n’est pas tant l’anti-Clinton qui a gagné cette élection, que l’anti-Obama. Cette élection est un désaveu évident du président sortant, dans la mesure où les valeurs et les politiques qu'il incarne, sur la base desquelles il a mené une campagne intensive pro-Clinton, n’intéressent plus la majorité des électeurs. Elles intéressent tout au plus les élites satisfaites de Manhattan ou de San Francisco, mais on ne peut plus, ni comme démocrate ni comme républicain, s'illusionner en pensant que la Silicon Valley et Brooklyn soient le moins du monde représentatives de l'Amérique.
En outre, la politique belliciste du Prix Nobel de la Paix Barack Obama est dans une impasse. Le démocrate, à qui certains va-t-en-guerre d’ici et d’ailleurs ont réussi à reprocher son «retrait» militaire du reste du monde, est en réalité le président sous lequel plus d'assassinats par drones ont été effectués que sous l'ère Bush, et il est empêtré jusqu’au cou dans les guerres au Moyen-Orient, où, à peine après le désengagement des troupes d’Irak, il a soutenu de façon couverte, puis ouverte, des factions djihadistes (Etat islamique, Syrie, Irak, Afghanistan, Libye).
Cette politique ne peut se dédouaner des flux migratoires et des attentats djihadistes qui touchent l’Occident. Quant au réveil de la guerre froide avec la Russie de Poutine, dont les tensions géopolitiques en Ukraine et en Crimée ne sont que la partie émergée de l'iceberg, c'est peut-être là la pire menace pour l’hégémonie américaine dans le monde. La Russie fait barrage aux prétentions américaines au Moyen-Orient; la Chine offre à cette dernière son soutien au Conseil de sécurité de l'ONU. L'influence de ces deux puissances satellise autour d’elles d’autres pays hostiles et peu ou pas alignés sur les intérêts américains (Iran, Syrie, Egypte, Turquie, Philippines… sans compter des pays d’Amérique latine).
Les traités de libre échange Pacifique et Transatlantique sont au point mort. A l’heure où l’endettement américain atteint 20'000 milliards de dollars, que 44 millions d’Américains sont à la soupe populaire depuis 2008, et que le taux de chômage réajusté pour inclure les chômeurs découragés de longue durée est plus proche de 25%* que des prétendus 5% affichés par le taux officiel, peut-être était-il temps que l'Amérique mette fin à son expansion forcée et s’occupe de ses affaires intérieures.
Il ne faut pas se méprendre. L’arrivée de Donald Trump ne garantit en aucun cas la résolution des problèmes extérieurs et intérieurs de l’Amérique. Mais l’espoir d’une fin de la guerre froide avec la Russie, d’une protection des frontières américaines et d’un branle-bas dans l’establishment politique a suffi, pour l'heure, à lui conférer les pleins pouvoirs.
*Voir les statistiques retraitées par le site Shadow Statistics : http://www.shadowstats.com/
“Les consommateurs pensent que les résultats de recherche ne sont pas manipulés, mais il le sont”
RépondreSupprimerRedactie Express Business 8 novembre 2016
Audrey Duperron
« Les consommateurs pensent que les résultats de recherche ne sont pas manipulés, mais il le sont ». Ainsi s’exprime la Belge Monique Goyens, directrice générale du Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC), dans une interview avec le magazine hebdomadaire Knack.
Goyens ne jouit pas d’une grande célébrité dans notre pays, mais récemment, elle a été classée à la 9e place dans le palmarès des 35 femmes les plus et les plus influentes dans les institutions et les organisations politiques européennes à Bruxelles par le magazine Politico.
Google détient plus de 90 % du marché de la recherche
Selon Goyens, Google détient plus de 90 % du marché de la recherche sur internet, et elle affirme qu’il privilégie ses propres services, ou ceux des fournisseurs qui payent beaucoup d’argent, en les mettant en avant dans ses résultats de recherche.
De cette manière, la firme pénalise non seulement les consommateurs, mais aussi les start-ups, parce qu’elles ne disposent pas des ressources pour s’acheter une place en première page », explique Goyens.
Goyens n’est pas la première à remettre en question l’utilisation de la firme de Mountain View. Certains chercheurs l’ont également fait : Tim Wu, auteur du livre « “The Master Switch: The Rise and Fall of Information Empires » et Michael Luca ont rédigé un document l’année dernière dans lequel ils écrivent que le géant de l’internet réduit le bien-être social en plaçant ses marques au-dessus de celle de ses concurrents sur le Web dans les résultats de recherche.
Lorsqu’il s’agissait de chercher des services locaux et de l’information, les chercheurs ont constaté que les consommateurs préféraient grandement les résultats concurrentiels, tels qu’ils remontent spontanément dans le moteur de recherche, plutôt que les résultats sélectionnés par Google.
Les recherches locales constituent apparemment 1/3 du trafic du moteur de recherche, ce qui signifie que la manière dont la firme les manipule est cruciale. Les internautes étaient 45 % plus susceptibles de cliquer sur des résultats de recherches organiques qu’ils ne l’étaient sur les résultats sur la liste de services est entreprises locales dressée par Google lui-même.
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30.000 lobbyistes
RépondreSupprimerMais des entreprises telles que Facebook, Google et Apple sont devenues des géants technologiques difficiles à combattre. Selon le magazine The Economist, les 100 plus grandes entreprises américaines emploient désormais pas moins de 30 000 lobbyistes actifs à Bruxelles pour influencer la politique européenne.
Des fêtes et des conférences
Lorsqu’on lui a demandé s’il était difficile de lutter contre ces entreprises, Goyens répondu la chose suivante :
« C’est très difficile, car elles ont une grande influence sur les politiciens. Elles organisent des fêtes et des conférences dans les plus beaux endroits de la planète, et elles invitent les députés à la Silicon Valley. C’est bien sûr très intéressant et divertissant, et c’est ainsi qu’elles arrivent à convaincre de nombreux hommes politiques ».
Nous sommes le repas
La conclusion finale de Goyens confirme la stratégie générale utilisée qu’utilisent les entreprises de technologie :
« La plupart des consommateurs pensent que Google est gratuit mais naturellement, ce n’est pas le cas. Il n’y a pas de « free lunch » (‘repas gratuit’) : nous sommes le « lunch » (‘repas’) ».
Le meilleur exemple en est peut-être Google Home, un haut-parleur intelligent avec commandes vocales, qui a été lancé le mois dernier, et qui a vocation à tenir une place centrale à la maison, à répondre aux questions mais aussi à communiquer avec les autres appareils connectés.
L’application est basée sur Google Assistant, l’assistant numérique développé par la firme.
Au fil du temps, Google Home devrait devenir le poste central de commandes de la maison, qui contrôlera tous les autres appareils domestiques, et qui pourra aussi entre autres collecter des informations sur les achats qui pourront être transmis automatiquement au fournisseur.
Un espion dans la maison
Natasha Lomas, du site d’actualités technologiques TechCrunch y voit même un espion dans la maison :
“Que ce soit Google Home, ou Google Allo, Google promet à ses clients une expérience magique fondée sur l’intelligence artificielle, et d’une commodité sans équivalent. Mais il est payant de poser des questions plus difficiles.
“Le géant de la technologie essaye de contrôler le pitch marketing, de la même manière qu’il contrôle l’expérience du produit.
Ainsi, même si le CEO de Google ne parle que des choses étonnantes à venir dans un monde où tout le monde peut faire confiance à Google, et lui confier toutes ses données – en omettant totalement de concéder l’aspect Big Brother de cette surveillance – les produits de Google faisant appel à l’intelligence artificielle sont tout aussi hypocrites que ceux qui sont conçus pour amener les utilisateurs à partager plus et à penser moins.
Et ceci est réellement l’opposé de responsable ».
https://fr.express.live/2016/11/08/google-publicite-manipulation-resultats-recherche/
SupprimerPareillement que Facebook s'offusque de la liberté de s'exprimer sur son site en commentant les mensonges répandus dans la presse, les moteurs de recherche sur Internet s'inquiètent des 99 % des informations qui transitent sur le Darknet.
Les Russes se sont dotés d’un char sans équivalent en Occident
RépondreSupprimerAudrey Duperron
8 novembre 2016
L’armée russe vient de se doter d’un nouveau char révolutionnaire, l’Armata, ou T-14, qui incarne une nouvelle génération de tanks dotés d’une capacité de tir et d’un blindage capables de vaincre tout concurrent américain ou britannique, a indiqué un ancien officier supérieur de l’armée britannique.
Selon ce gradé, ce char n’a pas d’équivalent dans l’arsenal actuel de l’OTAN. L’Armata projette ses missiles bien plus loin que le char britannique Challenger, ou le char américain Abrams : à une distance d’environ 5 km, contre une distance d’environ 4 km pour ses deux concurrents.
« Il est souhaitable de porter atteinte au blindage d’un char ennemi à une portée bien plus grande que celle à laquelle il peut vous frapper. Les Russes ont maintenant cet avantage », résume l’ancien officier.
En outre, le char est équipé d’une tourelle inhabitée automatique, ce qui implique qu’il peut opposer une puissance de feu supérieure à celle de ses ennemis, sans risque d’exposer son pilote. Le T- 14 est aussi plus léger, plus rapide, et moins haut que ses concurrents occidentaux.
Et la tourelle révolutionnaire n’est pas la seule caractéristique décisive selon ses concepteurs : le tank est aussi doté d’un système de détection de menace à 360° et d’un blindage réactif capable de faire exploser tout missile ou balle qui tenterait de le percuter.
Une nouvelle course aux armements technologiques
Selon un document provenant des services de renseignements militaires britanniques, « l’Armata incarne l’évolution la plus révolutionnaire en matière de conception de char de ces 50 dernières années ».
Présente pour une première fois lors d’une parade militaire publique, il est l’un des fers de lance du programme de réarmement militaire orchestré sur 10 ans par le président russe, Vladimir Poutine. Un budget de 20.000 milliards de roubles, soit près de 300 milliards d’euros, aurait été alloué à ce programme, qui marque, selon les observateurs, le début d’une nouvelle course aux armements technologiques.
Le Kremlin a indiqué qu’il construira 120 chars Armata par an à partir de 2018, et qu’il envisage d’ajouter 6 autres modèles de véhicules blindés à son arsenal. Pour mémoire, l’arsenal russe comprend déjà 2500 chars.
https://fr.express.live/2016/11/08/char-russe-armata-t-14/
La “catastrophe silencieuse américaine” : 7 millions d’hommes ne travaillent pas
RépondreSupprimerAudrey Duperron
9 novembre 2016
Plus de 7 millions d’hommes âgés d’entre 25 à 54 ans – les meilleures années d’une vie professionnelle – sont inactifs et ont disparu du marché du travail américain. Cela ne signifie pas seulement qu’ils sont au chômage ; ils ont également renoncé à chercher un emploi.
Peu après la Seconde Guerre Mondiale, quasiment tous les hommes étaient actifs (effectivement employés ou à la recherche d’un emploi) lorsqu’ils atteignaient ces tranches d’âge. Mais depuis le milieu des années 60 du siècle dernier, la proportion d’hommes actifs aux États-Unis n’a fait que décroître. De 97 %, ils sont passés à 88 % aujourd’hui, selon les chiffres du Bureau for Labour Statistics.
Aujourd’hui, on compte moins d’hommes au travail qu’il n’y en avait en 1940, lorsque la Grande dépression arrivait à sa fin, et que 14 % des Américains étaient au chômage. Il y a aussi 3 fois plus d’inactifs que d’hommes qui recherchent effectivement un emploi.
Selon Nicholas Eberstadt, un économiste de l’American Enterprise Institute (un institut conservateur) qui est aussi l’auteur de « Men Without Work, America’s Invisible Crisis », l’affaire des hommes disparus est une « catastrophe silencieuse ». « Cette crise d’emploi inexplicablement négligée de la part des dirigeants politiques nationaux est l’épicentre des plus grands problèmes économiques, sociaux, et même moraux aux États-Unis aujourd’hui », dit-il.
Il rappelle que cet effondrement de l’activité implique une croissance économique plus lente, une progression des inégalités économiques, une plus grande dépendance à l’égard du gouvernement, des déficits budgétaires, de la dette publique, des familles plus fragiles, une mobilité sociale restreinte, et une société civile bien moins solide.
« Il y a sans aucun doute un lien avec la perte générale de confiance dans notre système et dans nos institutions dont on a tant parlé, il n’est pas exclu que cela encourage la tentation d’options politiques extrémistes ».
Les jeux vidéo
Éric Hurst, un économiste de l’université de Chicago, a constaté que les jeunes hommes sans diplôme universitaire avaient remplacé 75 % du temps qu’ils consacraient autrefois à la recherche d’un emploi par du temps passé derrière un ordinateur, souvent pour jouer à des jeux vidéo.
Et alors que la dépression et les problèmes de santé affectent souvent les hommes inactifs, il semblerait que les jeunes gens sans emploi qui ne fréquentent pas l’université rapportent un taux de satisfaction supérieur à ceux des années 2000.
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Une nouvelle recherche, menée par des économistes de Princeton, de l’université de Rochester et de l’université de Chicago, semble conclure que beaucoup de ces jeunes hommes, qui n’ont pas de diplôme, rejettent le travail, et qu’ils ont une meilleure alternative : vivre à la maison et jouer aux jeux vidéo.
RépondreSupprimerPour Jonathan Church, cela pourrait signifier que le rêve américain ne fonctionne plus pour des millions de jeunes adultes américains.
« Quand je joue aux jeux vidéo, je sais que si je joue quelques heures, j’aurai de la satisfaction », dit Danny Izquierdo, un jeune homme de 22 ans. « Avec un emploi, le rapport entre le nombre d’heures que j’y ai consacrées et la satisfaction que j’en retirais n’étais pas si évident »
https://fr.express.live/2016/11/09/jeunes-hommes-americains-inactifs/
‘Ce n’est qu’une question de temps avant que l’intelligence artificielle ne prenne possession d’Internet’
RépondreSupprimerArnaud Lefebvre
7 novembre 2016
Ce n’est pas la première fois que Musk met en garde contre les dangers de l’intelligence artificielle, bien que les voitures de Tesla soient équipées d’une technologie qui leur permet de rouler de manière autonome.
Musk a diffusé sur Twitter cet avertissement en réaction à un article du magazine The Economist dans lequel on indiquait que les récentes attaques sur Internet – le 21 octobre, des centaines de sites web dont Nextflix, Paypal et Twitter ont été perturbés pendant des heures – risquent de n’être que le début d’une série d’événements bien plus graves.
Ces types d’attaques sont plus fréquentes car elles sont plus faciles à mettre en œuvre et sont également moins chères. Lors de celles-ci, les pirates utilisent un réseau d’ordinateurs pour inonder un site particulier de demandes de connexions afin d’empêcher son fonctionnement.
L’intelligence artificielle est plus dangereuse que les armes nucléaires
Pour Musk, l’I.A. est « potentiellement plus dangereuse que les armes nucléaires » et constitue la plus grande menace pour l’humanité.
L’entrepreneur met en garde contre le fait que l’homme doit veiller à ne pas terminer comme chargeur biologique d’une super-intelligence numérique. Musk entend par là le fait que l’humanité risque de créer des technologies intelligentes qu’elle ne pourra finalement plus maîtriser. « Hélas un scénario similaire fait toujours partie des éventualités.
Auparavant, l’entrepreneur avait déjà évoqué des films comme « Terminator » qui, selon lui, démontrent que la technologie peut aboutir à des développements angoissants. Selon Musk, l’humanité a pour mission de diriger les technologies vers une évolution positive et qu’il faut veiller à ce que des catastrophes technologiques soient exclues.
https://fr.express.live/2016/11/07/nest-quune-question-de-temps-lintelligence-artificielle-prenne-possession-dinternet/
Supprimer(...) Pour Musk, l’I.A. est « potentiellement plus dangereuse que les armes nucléaires » et constitue la plus grande menace pour l’humanité. (...)
Muk est le type-même des fausses alertes car ce qui le gène le plus de dire est: la vérité !
Car, figurez-vous que, personne ne peut combattre la vérité puisqu'elle est constatable par tout le monde tandis que seuls les mensonges merdiatiques ont donc du soucis à se faire !
Quand il y a des idiots qui disent que "La mer va monter !" et d'ajouter "si la glace font", s'ils n'ont personne pour leur cracher la vérité du contraire sur leur gueule, il continueront d'étaler leur escroquerie dans la presse. Tandis que lorsqu'il y a des sites où la vérité est expliquée: "Depuis des millions d'années des milliards de kilomètres cubes d'eaux de pluies, fleuves & rivières se déversent dans les océans... sans que leur niveau ne monte !" Çà alors ! Mais pourquoi donc ???! "Pourquoi lorsque la glace font elle perd du volume et non en gagne ?" Çà alors ! Mais pourquoi donc ??! Hahahaha !
Black Box Trump
RépondreSupprimerLa victoire électorale de Donald Trump a Berlin fait froid. La chancelière Merkel a clairement qu'il est intéressé par une bonne coopération, mais pas sans condition. La relation est compliquée.
Par Florian Gathmann et Severin Weiland
Deux minutes d'Angela Merkel ce mercredi midi ont suffit pour briser l'état de choc à la chancellerie. Toujours dans le siège du gouvernement allemand avait même pas attendu à cette élection. Mais ayant appris le chancelier dans sa longue carrière: Qui les amène à le faire sur la scène internationale, mais pas dans leur main.
Alors maintenant, Donald Trump.
Merkel fait dans sa déclaration de 120 secondes, ce qui devrait être: vous félicite le futur président des États-Unis et a souligné le caractère démocratique de l'élection. Mais la tête de très bientôt le noyau de la CDU de leur message gen Washington: "Qui gouverne ce grand pays, avec son énorme puissance économique, son potentiel militaire, sa force de gaufrage culturelle qui porte la responsabilité que presque partout à se faire sentir dans le monde est ».
Là réside l'espoir que le successeur de Barack Obama comme président des États-Unis va agir différemment que le militant Trump a annoncé: Donc, moins isolationniste. Le gouvernement fédéral serait en tout cas adhérer à la relation transatlantique étroite, a souligné Mme Merkel. Allemagne et en Amérique étaient reliées par des valeurs telles que la démocratie, le respect de la loi et de la dignité humaine sans distinction de race, de couleur, la religion, le sexe, l'orientation sexuelle ou l'opinion politique. "Sur la base de ces valeurs, je vous offre le futur président des États-Unis, Donald Trump, en coopération étroite."
Merkel atteint - mais seulement dans des conditions.
Vous pouvez trouver une confiance en soi. Certains diront qu'il mesure: Comme si un président américain sérieusement intéressé ce que la chancelière allemande pense ou dit. Mais en vérité, Berlin est devenu de plus en plus important pour Washington au cours des dernières années. crise de l'euro, l'Ukraine conflit, la situation au moyen-orient - Amérique du besoin de l'Allemagne. Et Trump a besoin Merkel s'il ne veut pas mettre en œuvre effectivement sa vision isolationniste.
Mais c'est le problème pour Merkel et son gouvernement: Personne ne sait ce que Trump veut vraiment.
Contrairement ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier ( «prêcheurs de haine) ou vice-chancelier et ministre de l'Economie Sigmar Gabriel (« autoritaire ») a le chancelier lui-même dans le passé publiquement aucun mauvais mot perdu environ Trump. Suspekt est-ce le magnat de l'immobilier pas moins, d'autant qu'il a fait à plusieurs reprises sur le sentier de campagne à propos de Merkel drôle - que cela peut-il faire face à peut-être un peu plus librement.
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Mais le fait demeure que Washington pour Berlin sera une sorte de boîte noire jusqu'à nouvel ordre. Donc prévisible un président Hillary Clinton aurait été pour l'Allemagne, si imprévisible est maintenant Trump. Depuis la tentative, des contacts informels du Foreign Office au Trump camp au printemps ne sera guère utile.
RépondreSupprimerUne chose est claire, si Trump traverse, il se complique -sur plusieurs domaines d'action:
Que deviendra l'OTAN ?
Est-ce que ce que Trump n'a pas donné la politique étrangère et de sécurité sur son propre, vraiment son cours en tant que président des États-Unis ? Que diriez-vous qu'il imagine l'alliance de la défense occidentale de l'OTAN ? Encore et encore, Trump a parlé hautement apprécié le président russe Vladimir Poutine. On ne sait pas s'il rejette les menaces potentielles de Moscou contre les membres de l'OTAN Baltique. Pour la sécurité de l'Europe, mais qui est un thème central.
Après une transcription de la "New York Times" Trump fait dépendante de l'aide de l'été en cas d'agression contre la Baltique sur leurs contributions financières pour l'alliance de défense. Ce serait une violation flagrante de l'article 5 du traité de l'OTAN, qui fournirait une assistance mutuelle en cas d'une attaque armée.
Soit dit en passant: En Lituanie, la future Allemagne prendra en charge la gestion d'un bataillon de l'Est de l'OTAN, des avions de chasse allemands pour surveiller l'espace aérien local pour un certain temps. mais Dissuasion fonctionne uniquement avec l'aide des États-Unis - en alliance de l'OTAN.
Comme Trump est au sujet des armes nucléaires ?
"Un homme qui peut être amené par un Tweet de la prise, on peut faire confiance avec des armes nucléaires", a son rival Hillary Clinton a déclaré lors de la campagne électorale. Cette préoccupation est également estimé à Berlin. En Mars Trump a déclaré à la télévision sur la question d'une arme nucléaire utilisée contre les terroristes de l'IS dans le Moyen-Orient et en Europe: "L'IS claque, et vous ne serait pas se défendre avec des bombes nucléaires Pourquoi construisons-nous alors?" Un jour plus tard, il a dit à travers une utilisation d'armes nucléaires en Europe: "L'Europe est assez grand, je ne prendrai pas l'option de la table .."
le climat va rabaissé ?
Le changement climatique est l'un des thèmes centraux de la politique environnementale allemande, aussi le chancelier - elle a mentionné ce domaine dans sa déclaration mercredi explicitement. Est-ce que Trump exacerber déjà ici la réticence des États-Unis dans la lutte contre le changement climatique encore ?
Quand il était pas un candidat, selon lui, n'existe pas le changement climatique, il a été conçu par les Chinois de nuire à l'économie américaine. Pendant la campagne, il a au moins la thèse de la Chine de retour - qui était une «plaisanterie évidente». Il comprenait «beaucoup» par le changement climatique et ont déjà remporté plusieurs prix environnementaux.
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Si le libre-échange morts ?
RépondreSupprimerTTIP, un accord de libre-échange de l'UE avec les États-Unis, est controversée en Allemagne et aux Etats-Unis, à droite et à gauche. Merkel veut un règlement, mais pourrait les pourparlers maintenant morts.
Dans la campagne électorale du président américain élu a déclaré à plusieurs reprises, un libre accès au marché américain ne pouvait utiliser les entreprises étrangères, les Américains prennent loin les emplois et à remplir avec des produits bon marché. Il a annoncé vouloir rencontrer seulement des accords bilatéraux. Tout simplement parce que le (blanc) classe ouvrière a largement choisi Trump, ce serait une grosse surprise si Trump devrait se déplacer à TTIP à nouveau.
Lire d'autres développements à l'élection américaine vivre dans notre Nouvelles Blog.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/donald-trump-fuer-angela-merkel-ist-er-eine-black-box-a-1120481.html
"On s'attendait à l'attaque de la banque de Santa Cruz et çà a été celle d'El Paso !" (Et pour quelques dollars de plus - Clint Eastwood/Lee van Cleef)
SupprimerHahahaha !
Rendez-vous compte qu'un pays presque aussi grand que la Russie ou la Chine abandonne la croix gammée et serait même susceptible de se rapprocher ... de ses opposants historiques !!! Hahahaha !
L'Allemagne se sent donc isolée/abandonnée au milieu de ses réfugiés !
Les gens de la tech s'affolent à l'idée que Donald Trump contrôle la NSA
RépondreSupprimerLe mois dernier, Wired a publié un article intitulé: "Imaginez que Donald Trump contrôle la NSA." Aujourd'hui, plus besoin d'imaginer.
Contre toute attente, Trump est devenu le 45e président des Etats-Unis. Par conséquent, il va obtenir le contrôle de toutes les agences de renseignements américaines, dont la NSA.
Les personnes qui travaillent dans la tech ainsi que les défenseurs de la vie privée ont rapidement exprimé leur inquiétude.
La NSA sert de centre d'espionnage pour les Etats-Unis, en surveillant et collectant des données sur des personnes dans le monde entier. L'agence a fait les gros titres ces dernières années, à cause de ses méthodes de surveillance de masse, qui ont dépassé la limite aux yeux de beaucoup de gens.
Le consultant en sécurité Dan Tentler a écrit sur Twitter : "Trump contrôle la NSA. Réfléchissez à ça pendant une seconde. Qu'est-ce que vous avez fait put***?"
Un ancien analyste de la CIA, Patrick Eddington, s'est demandé ce que ferait la NSA sous Trump, sachant qu'elle a déjà légitimé la surveillance de masse sous George Bush.
Frederike Kaltheuner, qui travaille dans un groupe de campagne Privacy International, a quant à lui écrit sur Twitter : "La NSA va être dirigée par le gouvernement de Trump. Voilà pourquoi nous ne devrions jamais donner carte blanche à des institutions si puissantes."
Chris Schofield, un universitaire de la Royal Holloway university qui se focalise sur la géopolitique, a souligné que Trump aurait également le contrôle de la CIA, du FBI, des avions de ligne, des Navy SEALS, des armes nucléaires, des diplomates américains et du Sénat.
Trump a promis des réformes de politique de sécurité nationale, notamment un retour à des techniques d'interrogation musclées, un bombardement de Daesh, une réévaluation des relations avec Vladimir Poutine, moins de contrôle pour l'achat d'armes à feu et forcer le Mexique à payer la construction d'un mur au sud des Etats-Unis.
http://www.businessinsider.fr/les-gens-de-la-tech-saffolent-a-lidee-que-donald-trump-controle-la-nsa/
SupprimerBranle-bas de combat dans les bas-fonds de l'espionnage ! Hahahaha !
Nissan sait désormais combien les gens sont prêts à payer pour avoir une voiture autonome
RépondreSupprimerEnviron 60% des consommateurs payeront 1000 dollars (soit 907 euros) de plus pour une voiture équipée d'une option "sans conducteur" sur autoroute, selon Carlos Ghosn, DG de Nissan-Renault.
Carlos Ghosn a évoqué ce chiffre à l'occasion du Web Summit, la conférence tech géante qui se déroule à Lisbonne (Portugal) cette semaine.
Cette donnée provient des ventes au Japon du minivan Nissan Serena, explique Carlos Ghosn. Il dit que le pack optionnel a démontré qu'il existera dans le futur un grand marché pour les voitures autonomes. On lui a alors demandé de quelle taille serait ce marché.
"Oh, énorme", a-t-il répondu.
Nissan a effectué un test au Japon avec un modèle Serena, qui était capable d'être autonome sur une voie d'autoroute. La voiture a la capacité de rester au milieu de la voie et de garder une distance adéquate par rapport aux voitures qui circulent autour. "C'est la première vague... sur l'autoroute. Si vous roulez sur l'autoroute, la voiture se conduit toute seule", dit Carlos Ghosn.
"Nous le proposons sous forme d'option, une option payante. De toute évidence, quand vous proposez cette option gratuite, tout le monde dit 'oui'. Ce n'aurait pas de sens. Il faut le proposer avec un prix et voir combien de gens la prennent. 60% des gens qui achètent cette voiture prennent aussi l'option payante avec. C'est très encourageant, et on parle seulement d'une option 'sans supervision' sur une autoroute à une voie. Donc imaginez si c'était une option 'sans conducteur' en ville. C'est là où on fera le plus de bénéfices parce que la plupart des gens disent qu'ils aiment conduire, oui, mais pas quand il y a des bouchons."
Les villes où les embouteillages sont fréquents seront là où les véhicules autonomes décolleront vraiment, dit Carlos Ghosn. "Lire un livre, visionner une vidéo-conférence, étudier, écrire une lettre — c'est un très grand avantage", dit-il.
Il a ajouté que selon lui, les transports sans conducteur pourraient permettre aux gens de récuperer les deux heures qu'ils "perdent" chaque jour en conduisant.
La fonction "sans conducteur" de la Serena est proposée dans le cadre d'un pack optionnel, dit Carlos Ghosn.
http://www.businessinsider.fr/nissan-sait-desormais-combien-les-gens-sont-prets-a-payer-pour-avoir-une-voiture-autonome/
SupprimerImaginez qu'il en soit de même pour la présidence ! Programmée sur la Constitution et non sous la coupe de la dictature 'élue' !!
La 'voiture programmée' ira bientôt faire vos courses (commandées sur Internet) à l'heure-dite que vous avez fixé. Des robots lecteurs-de-plaques la chargeront et elle reviendra se garer chez vous !
Par contre... pour les PV pour excès de vitesse ou non arrêt aux feux-rouge avec écrasements de piètons, qui recevra les factures ?
Présidentielle américaine: Qui est Mike Pence, le futur vice-président de Donald Trump ?
RépondreSupprimerETATS-UNIS Le vice-président apportera surtout au milliardaire novice en politique une précieuse expérience des coulisses de Washington…
09.11.2016 à 17:23
C’est le choix raisonnable de Donald Trump. Au ton sans détour et souvent polémique de Donald Trump, le très conservateur Mike Pence oppose une façade plus lisse et des talents de communicant. Et lorsqu’ils pousseront les portes de la Maison-Blanche, son vice-président apportera surtout au milliardaire novice en politique une précieuse expérience des coulisses de Washington.
Sourire discret, chevelure blanche soigneusement coiffée, Mike Pence se décrit comme un « chrétien, un conservateur et un républicain… dans cet ordre ». « L’Amérique a élu son nouveau président, et il est difficile d’exprimer l’honneur que je ressens (…) d’avoir le privilège de servir comme vice-président », a-t-il déclaré quelques instants après l’annonce de la victoire de Donald Trump.
Héraut des valeurs familiales traditionnelles
Gouverneur depuis 2013 de l’Indiana, Etat du nord des Etats-Unis, il s’y était illustré comme un héraut des valeurs familiales traditionnelles, anti-avortement, anti-mariage pour tous, et récemment hostile à l’installation de réfugiés syriens dans son Etat. « Le choix le plus extrême de cette génération », avait immédiatement dénoncé Hillary Clinton à l’annonce du colistier de Donald Trump dans la course à la Maison-Blanche, en juillet 2016, affirmant que l’homme « divisait profondément ».
Depuis, Mike Pence, 57 ans, est resté fidèle à sa courtoisie coutumière, se tenant dans l’ombre de la personnalité tonitruante de Donald Trump et n’hésitant pas à botter en touche pour éviter de défendre les positions les plus controversées du milliardaire.
Avocat de formation, ancien animateur de radio, il connaît bien les arcanes de Washington et y est apprécié des républicains après avoir été membre de la Chambre des représentants de 2001 à 2013 et président de la Conférence républicaine (numéro 3 du parti) de 2009 à 2011. Le speaker de la Chambre Paul Ryan, qui n’avait apporté son soutien à Donald Trump qu’après des atermoiements publics, a décrit Mike Pence comme un « très bon ami ». Grâce à ces bonnes relations, il pourrait désormais aider à panser les profondes plaies du parti, divisé après le choc de la candidature, puis de la victoire de Donald Trump.
Pas proche de Trump au début
Mike Pence et Donald Trump n’étaient au départ pas particulièrement proches. Le gouverneur avait d’abord soutenu le conservateur Ted Cruz, l’un des plus sérieux opposants du milliardaire dans la campagne des primaires républicaines. Et il a parfois rejeté avec conviction les vues de Donald Trump, dénonçant notamment comme « insultante et inconstitutionnelle » son idée d’interdire l’entrée des musulmans aux Etats-Unis, pour lutter contre le terrorisme.
(suite en dessous:)
Mais Mike Pence était apparemment le favori des enfants Trump, très influents dans la campagne de leur père, face aux fortes personnalités plus imprévisibles du gouverneur du New Jersey Chris Christie et de l’ancien speaker de la Chambre des représentants Newt Gingrich. Le milliardaire était allé le rencontrer plusieurs fois juste avant de le choisir comme colistier, ses enfants et son gendre se fendant aussi d’un voyage dans l’Indiana pour le voir.
RépondreSupprimerEn tant que gouverneur, Mike Pence a signé des lois rendant plus difficile l’avortement dans l’Indiana. Et il avait été très critiqué pour avoir défendu en 2015 une loi sur la « liberté religieuse », vue par ses détracteurs comme une façon de discriminer la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres).
Des positions qui ont pu aider Donald Trump auprès des conservateurs traditionnels et notamment les évangéliques, au départ réticents face à la personnalité de l’imprévisible milliardaire. Mike Pence a également pu jouer un rôle dans les victoires de Donald Trump dans la « Rust Belt », région industrielle du nord-est en déclin, dont font partie l’Indiana et surtout l’Ohio voisin, une prise décisive sur la route du milliardaire vers la Maison-Blanche.
« Merci à l’Indiana d’avoir fait de notre Etat le premier à voter afin de rendre à l’Amérique sa grandeur ! » s’était réjoui Mike Pence après l’annonce des premiers résultats de la soirée électorale, en citant le désormais célèbre slogan de campagne du prochain président des Etats-Unis.
http://www.20minutes.fr/monde/1958875-20161109-presidentielle-americaine-mike-pence-futur-vice-president-donald-trump
Notez que Trump n'a pas choisi Sarah Palin, Jess Ventura ou le Dr Ron Paul !
SupprimerLoi Responsable: Ne votez pas !
RépondreSupprimerPar Wendy McElroy
21 septembre 2004
Loi Responsable: Ne votez pas ! Ce n'est pas un autocollant de pare-chocs que vous êtes susceptible de voir dans les prochaines semaines. Au lieu de cela, le vote sera vénéré comme un objet religieux et le vote sera déclaré un devoir. Mais que se passe-t-il si le bulletin de vote n'est qu'une forme de gouvernement supplémentaire à remplir ? Et si l'acte le plus politiquement puissant est de dire «non» en déchirant la forme en deux ?
Ce mois de novembre, la plupart des gens ne le feront pas dans la cabine de vote en dépit des tentatives de honte. Ils consacreront leur temps à des activités qui enrichissent leur vie: acheter de l'épicerie, jouer avec les enfants, rattraper le travail. Même la récente primaire, qui était censée refléter un Parti démocratique galvanisé et indigné, attiré seulement environ 11,4 pour cent des personnes éligibles pour voter. La primaire républicaine a connu un pire avec un taux de participation record d'environ 6,6%.
Si la guerre elle-même ne peut pas motiver les gens à mettre un carreau dans une boîte, il est temps de considérer le non-vote d'une perspective radicalement différente. Peut-être que les non-votants ont raison. Après tout, si la plupart des gens refusent d'acheter un produit avec lequel ils connaissent, les blâmez-vous ou le produit ? Les politiciens n'ont que leur propre faute si les gens n'achètent pas ce qu'ils vendent.
La réaction de genou-secousse est d'accuser les non-acheteurs de l'apathie. Dans de nombreux cas, cela peut être vrai, mais ce n'est pas la faute du non-électeur s'il pense qu'un bulletin de vote n'est pas pertinent dans sa vie. Les districts électoraux de Gerrymandered qui assurent presque les résultats, preppy et prepped des candidats, un système bipartite qui restreint l'accès aux voix alternatives, les candidats endettés aux commanditaires et aux lobbyistes, des promesses de campagne qui dissolvent, des procédures corrompues qui font beaucoup croient Al Gore est le rightfully Élu Président. Le politicien new-yorkais notoirement corrompu Boss Tweed a dit une fois: «Vous pouvez choisir tous les candidats que vous s'il vous plaît au bureau, si vous me permettrez de sélectionner les candidats. En bref, au moment où les noms sont sur le bulletin de vote, le correctif est po Et l'apathie devient une réponse raisonnable.
Le non-vote est une mesure de la profonde aliénation de la personne moyenne de l'establishment politique. Parfois le dégoût politique transforme le non-vote d'un acte d'indifférence à un de protestation par lequel les gens expriment un mot que tous les politiciens craignent: «non». Pas seulement «non» pour eux, mais pour l'ensemble du processus.
Tout le monde qui se moque de la vieille plaisanterie, «Ne votez pas, il les encourage seulement», se connecte à un certain niveau avec l'idée de faire une déclaration par consciemment ne pas voter. Mais, pour la plupart des non-électeurs, une telle protestation, si elle existe à tous est sur un plan émotionnel. C'est-à-dire, un sentiment de dégoût ou de désillusion avec le système les rend hésitent à y participer.
Ceux pour qui le non-vote est conscient déclaration de protestation généralement argumenter comme suit:
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La marque de chèque ou le châtiment poinçonné sur un bulletin de vote signifie «oui», c'est le consentement que vous donnez au processus électoral en vertu de la participation. Pas étonnant que tous les candidats sont d'accord sur un point: vous devriez voter. Ils sont comme des chefs religieux qui vous exhortent à adorer à l'église de votre choix. Tout d'abord, les politiciens veulent que vous sanctionnez le processus par lequel ils acquièrent le pouvoir et l'argent parce que, sans cette sanction, ils n'ont aucune légitimité.
RépondreSupprimerIl est communément dit: «Si vous ne votez pas, vous n'avez pas le droit de se plaindre du résultat." Le contraire est vrai. En jouant le jeu, les électeurs acceptent les règles. Seuls ceux qui ne jouent pas et refusent leur consentement ont le droit de se plaindre du résultat, d'autant plus que le gagnant aura sa main dans la poche du non-électeur.
Le vote n'est pas un acte de liberté politique. C'est un acte de conformité politique. Ceux qui refusent de voter n'expriment pas le silence. Ils crient à l'oreille du politicien: «Vous ne me représentez pas, ce n'est pas un processus dont ma voix importe. Je ne vous crois pas.
Le non-vote a une histoire riche et longue à travers laquelle l'électorat dissident a exprimé tout, des convictions religieuses au cynisme politique. Cette histoire a été constamment ignorée. Si les gens croient vraiment que le vote est important, ils devraient utiliser leur bouche pour faire plus que d'insulter les non-électeurs et prononcer des slogans électoraux. Ils devraient discuter et discuter de la question avec ceux qui sont en désaccord.
Source sur les niveaux primaires de vote
Wendy McElroy est la rédactrice en chef d'ifeminists.com et chercheuse pour The Independent Institute à Oakland, en Californie. Elle est l'auteure et la rédactrice en chef de nombreux livres et articles, dont le nouveau livre, Liberty for Women: Freedom and Freedom Le féminisme au XXIe siècle (Ivan R. Dee / Institut indépendant, 2002).
https://www.lewrockwell.com/2004/09/wendy-mcelroy/act-responsibly-dont-vote/
Taux abstention: 45,8 % (France 2012: 19,66 %)
SupprimerNotons que le nombre de votant (pour tel ou tel) n'est pas synonyme d'accord à 100 % avec la personne choisie ! Cette grosse incertitude comme son gros mécontentement se voit peu après avec les mesures prises contraires au Peuple !
Lire aussi:
https://www.lewrockwell.com/author/wendy-mcelroy/?ptype=article
Quand les entreprises françaises financent les climato-sceptiques et les lobbies néolibéraux aux États-Unis (version longue)
RépondreSupprimer25 OCTOBRE 2012
PAR OLIVIER PETITJEAN
On sait que la campagne électorale qui bat actuellement son plein aux États-Unis est plus que jamais placée sous le signe de l’argent. Entre Obama et Romney, entre les candidats démocrates et républicains au Congrès et au Sénat, et leurs divers soutiens, c’est une véritable course aux millions de dollars qui s’est engagée. Allons-nous vers une réédition des élections de mi-mandat 2010 ? Beaucoup le craignent. Un afflux massif de dollars collectés auprès de milliardaires, de grandes entreprises et de lobbies professionnels avait alors contribué à un raz-de-marée électoral en faveur des républicains, ainsi qu’à l’arrivée au Congrès de dizaines de candidats se réclamant du tea party. Depuis la célèbre décision Citizens United de la Cour suprême américaine en janvier 2010, les intérêts économiques, d’ores et déjà omniprésents dans les couloirs de l’administration et des chambres législatives, ont lancé une offensive sans précédent pour prendre le contrôle des campagnes électorales elles-mêmes et, en l’occurrence, se débarrasser d’Obama et de son administration.
Ce que l’on sait moins, c’est que les grands groupes français jouent eux aussi leur petite partition (quoique plutôt dans des rôles secondaires) dans le grand carnaval électoral américain. On retrouve régulièrement les noms d’entreprises françaises dans les données publiées par la Commission électorale américaine sur le financement des candidats via les PACs (political action committees) d’entreprise. Elles sont également présentes dans les associations professionnelles, qui jouent un rôle aussi important que contesté dans la campagne électorale et dans le débat politique en général, particulièrement depuis l’élection d’Obama il y a quatre ans. Et le soutien des PACs de groupes français se porte même – dans certains cas, se porte principalement – vers des candidats et des organisations défendant des causes telles que le déni du changement climatique, le tea party, le fanatisme du pétrole et des énergies sales, l’amour des armes à feu, le fondamentalisme chrétien et autres phénomènes politiques qui apparaissent souvent, vu de France, comme des exotismes typiquement américains.
C’est ainsi que l’on voit Sanofi et Louis-Dreyfus jouer un rôle actif dans l’American Legislative Exchange Council (ALEC), une organisation élaborant et promouvant des « législations modèles » visant à empêcher les noirs de voter ou à consacrer la légitime défense préventive, et occupée à nier la réalité du changement climatique. Ou encore Vivendi dépenser des millions de dollars en lobbying pour obtenir un durcissement des droits de propriété intellectuelle, et Axa pour empêcher l’adoption d’une loi l’obligeant à indemniser des victimes de la Shoah. C’est ainsi aussi qu’Areva, entreprise publique, organise des séminaires dans le cadre des conventions républicaines et démocrates pour faire la promotion du nucléaire, tout en versant via son PAC d’entreprise (tout comme Lafarge, Axa ou GDF-Suez) des milliers de dollars à des candidats républicains qui nient la réalité du changement climatique et/ou se revendiquent du tea party. Ou que BNP Paribas et la Société générale figurent à une place honorable dans la liste des donateurs de Mitt Romney. Sans compter l’implication d’entreprises françaises dans l’US Chamber of Commerce, l’American Petroleum Institute, et toute une série de groupes de pression entrepreneuriaux occupés à saboter toute forme de régulation et à faire la promotion des gaz de schiste et des énergies fossiles en général.
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Déjà, à l’occasion des élections de mi-mandat de 2010, le Réseau action climat Europe avait dénoncé publiquement les financements accordés via leur PAC par les huit plus important émetteurs de gaz à effet de serre européens – parmi lesquels ArcelorMittal, Lafarge, GDF-Suez et Solvay (en compagnie de E.ON, BASF, Bayer et BP) – à une ribambelle de candidats républicains climato-sceptiques. Selon les calculs de l’ONG, 35% des contributions cumulées de ces entreprises étaient allées à des candidats niant purement et simplement le changement climatique, et 43% supplémentaires à des candidats « bloqueurs », opposés à toute forme de régulation des gaz à effet de serre [1]. Le Réseau Action Climat y voyait une illustration du double jeu des entreprises concernées, qui s’affichent comme écologiquement responsables, mais ne cessent de miner, directement ou par l’intermédiaire de leurs PACs et de leurs lobbies, tout effort de législation ambitieuse sur le climat, que ce soit en Europe ou aux États-Unis.
RépondreSupprimerOn retrouve les mêmes acteurs et les mêmes motivations en 2012 – et pire encore. Même lorsqu’elles demeurent comparativement modestes d’après les données disponibles, les dépenses politiques des entreprises françaises et de leurs filiales n’en soulèvent pas moins nombre de questions. Comment prendre au sérieux le marketing vert d’une entreprise comme GDF-Suez ou Lafarge lorsque leur PAC dirige l’essentiel de ses contributions de campagne vers des congressistes et des sénateurs républicains fermement opposés à toute forme d’action sur le changement climatique et à toute régulation environnementale en général ? Et comment ne pas se poser des questions lorsque des entreprises comme Areva ou GDF Suez, dont l’État français possède la majorité ou une minorité significative des parts, financent via leur PAC des candidats niant la réalité du changement climatique ou se réclamant du tea party ?
Au-delà même du sujet central du climat et de l’énergie, l’engagement des entreprises françaises dans la vie politique américaine paraît illustrer une complicité plus profonde avec la vision du monde, de l’entreprise et de la société véhiculée par une certaine droite extrême américaine. L’opposition farouche et quasi religieuse à toute forme de supervision et de régulation publique des activités des entreprises et à toute forme de redistribution fiscale semble bien valoir quelques compromissions avec l’obscurantisme, le racisme et l’homophobie.
Les données qui avaient été analysées par le Réseau Action Climat Europe (et que analysons à nouveau pour 2012 [2]) sont les informations publiques qui sont fournies à la commission électorale fédérale américaine (FEC), traitées et publiées par le site OpenSecrets.org du Center for Responsive Politics, une organisation indépendante. Il existe cependant bien d’autres voies pour financer les campagnes électorales, dont certaines sont soumises à des obligations similaires de transparence et d’autres (particulièrement depuis Citizens United) non. Les éléments disponibles ne sont sans doute que l’arbre qui cache la forêt, au vu des nombreuses possibilités qui existent désormais pour les entreprises de financer des campagnes politiques par le biais d’organisations fantoches ou d’associations professionnelles.
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Les intérêts économiques contre l’administration Obama
RépondreSupprimerL’alignement des intérêts économiques derrière les républicains est certes loin d’être systématique. Le PAC d’une même entreprise finance généralement à la fois des candidats démocrates et des candidats républicains, par exemple tous ceux qui siègent dans tel ou tel comité du Congrès vital pour ses intérêts commerciaux. Certains secteurs économiques – à commencer par l’industrie des médias et de l’internet – continuent de privilégier les démocrates, comme ils l’ont toujours fait. Ces derniers ont eux aussi leurs généreux milliardaires, et la force de frappe financière des diverses unions syndicales américaines n’est pas non plus à négliger. Fidèle à la stratégie qui lui avait réussi en 2008, Obama continue en outre de courtiser activement les petites donations venues « de la base ». Autant de facteurs qui permettent aux démocrates de rendre coup pour coup à leurs compétiteurs républicains, quitte à user des mêmes armes, malgré les réticences d’une partie d’entre eux, voire à modérer leur message pour ne pas froisser des alliés potentiels.
Il n’en reste pas moins qu’au sein du monde économique proprement dit, le rapport de forces penche très largement en faveur des républicains. Des secteurs qui avaient choisi les démocrates et Obama en 2008, comme Wall Street et le monde de la finance en général, ont majoritairement choisi le camp opposé en 2010 et 2012, rejoignant les bastions républicains traditionnels que sont les industries de l’énergie, de l’armement et des industries extractives. De manière générale, dans les secteurs qui financent lourdement les candidats républicains, y compris les plus extrémistes, on retrouve tous ceux qui ont fait l’objet de tentatives (aussi timides aient-elles été) de régulation sous la présidence d’Obama : la pharmacie et la santé, l’énergie et les industries fortes émettrices de gaz à effet de serre, la finance.
Force est de constater en effet que si les accomplissements de l’administration Obama paraissent bien modestes en termes absolus, l’homme et son administration n’en ont pas moins suscité une véritable fureur chez une grande partie des intérêts économiques américains. Fureur qui s’est exacerbée avec la campagne et qui est la contrepartie (et souvent la complice) de la vague de haine qu’ils ont parallèlement déchaîné dans les franges les plus conservatrices et les plus fondamentalistes des couches populaires blanches américaines. Dans un contexte de crise économique qui exacerbe les divisions culturelles et idéologiques aux États-Unis, certaines déclarations très modérées d’Obama sur le rôle de l’État, ou en faveur d’une fiscalité plus juste sont apparues comme une véritable déclaration de guerre [3].
Durant les dernières semaines de la campagne, de nombreux patrons particulièrement remontés contre l’administration Obama, à commencer par les frères Koch, ont même fait circuler parmi leurs employés de courriers électroniques les appelant à voter pour Romney ou suggérant qu’une victoire d’Obama entraînerait immanquablement des licenciements massifs dans leurs entreprises. Ce type de pratique a d’ailleurs été explicitement encouragé par Mitt Romney lui-même.
Au vu de la résonance de ces débats avec ce qui s’est passé en France avant et depuis les élections présidentielles et législatives de 2012, comment s’étonner que les entreprises françaises se sentent concernées par la vie politique américaine ?
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L’offensive politique des intérêts économiques américains n’a pas été sans susciter la réaction de la société civile, qui s’efforce de constituer un contrepoids citoyen au pouvoir accru des entreprises sur le processus électoral et la vie politique. Une campagne citoyenne se poursuit pour l’annulation de la décision Citizens United et pour la réglementation du lobbying et des dépenses électorales. De nombreux sites et journalistes s’efforcent de mettre en lumière et porter à l’attention du public le rôle de l’argent dans la campagne électorale 2012, parmi lesquels, outre OpenSecrets.org, les sites de ProPublica), du magazine Mother Jones, ou encore du Center for Public Integrity.
RépondreSupprimerLa campagne contre l’American Legislative Exchange Council (ALEC)
Illustration de cette nouvelle mobilisation de la société civile contre le pouvoir des lobbies économiques et le soutien des entreprises à des groupes ultra-conservateurs, une coalition citoyenne et associative a lancé une attaque de grande envergure contre un mastodonte des réseaux néoconservateurs et néolibéraux, l’American Legislative Exchange Council (ALEC). L’ALEC est un groupe associant politiciens et décideurs économiques qui se consacre à l’élaboration de « lois modèles », dont il fait ensuite la promotion auprès des législateurs des États américains.
Initiée par ColorOfChange, un groupe soutenant la participation politique des noirs américains, la campagne ALEC Exposed regroupe aujourd’hui des organisations aussi diverses que Greenpeace, le Center for Media and Democracy (actif sur les questions de lobbying et de pouvoir des entreprises), ou encore Common Cause (dédiée à la promotion d’une véritable démocratie citoyenne, transparente et responsable).
C’est que l’ALEC s’implique activement dans toutes les causes chères à la droite extrême américaine, depuis la répression de l’immigration jusqu’à la dénégation du changement climatique, en passant par la liberté de porter des armes à feu (et d’en faire usage). L’ALEC a fait ces dernières années la promotion active de lois sur l’identification des électeurs destinées à décourager la participation des minorités et des populations pauvres, réputées favorables aux démocrates. Il est aussi derrière la loi « Stand your ground » adoptée dans de nombreux États américains, laquelle autorise un citoyen à faire usage de la force (autrement dit : tirer sur la gâchette) préventivement lorsqu’il se sent menacé. Cette loi avait défrayé la chronique en février-mars 2012 lorsque, dans l’État de Floride, George Zimmermann avait cherché à s’en prévaloir pour échapper à toute poursuite judiciaire après avoir tué par balles Trayvon Martin, un adolescent noir, dans des circonstances plus que douteuses.
Financé par des entreprises qui affichent volontiers leur engagement en matière de changement climatique, l’ALEC lutte aussi contre toute législation contraignante dans ce domaine et dissémine des argumentaires suggérant d’employer des phrases telles que « Il n’y a pas de consensus scientifique sur le fait que le réchauffement climatique entraînera des modifications dommageables du climat. », ou encore « Il y a de fortes chances pour qu’un réchauffement climatique même substantiel bénéficie aux États-Unis. » (raison pour laquelle, sans doute, le congrès 2011 de l’ALEC avait à son programme une session sur les « bienfaits du gaz carbonique ») [4].
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La campagne citoyenne emmenée par ColourOfChange a efficacement ciblé les entreprises et autres organisations impliquées dans les activités de l’ALEC. Le succès de cette campagne (ainsi malheureusement que le degré de complicité des grandes entreprises avec les causes de l’extrême-droite américaine) peut être mesuré au nombre de grandes entreprises emblématiques ayant annoncé publiquement qu’elles se dissociaient de l’ALEC. La liste inclut notamment General Motors, Best Buy, Hewlett-Packard, Dell, Wal-Mart, Amazon, Procter & Gamble, Mars, McDonald’s, Kraft Foods, PepsiCo, Coca-Cola, General Electric, Western Union, ou encore la Fondation Gates.
RépondreSupprimerL’ALEC ne rendant pas publique la liste de ses membres, les ONG en sont réduites à recouper des sources fragmentaires pour identifier tous ceux qui financent le lobby et participent à ses activités. Parmi les groupes français dont la participation aux activités de l’ALEC est toutefois avérée figurent notamment Louis-Dreyfus et Sanofi. Le premier affirme aujourd’hui s’être désengagé du lobby. Sanofi, particulièrement actif dans l’ALEC [5], a fini par officialiser son retrait début octobre 2012. Une récente enquête du Center for Media and Democracy sur les « bourses » de l’ALEC (consistant à payer des vacances de luxe à des sénateurs ou congressistes des différents États) a également révélé que Michelin North America comptait parmi les principaux donateurs de ce programme en 2006-2008.
L’implication de groupes français dans un lobby comme l’ALEC est aussi à rapprocher de leur participation à divers groupes de pression favorables au gaz de schiste, comme l’American Petroleum Institute ou la Marcellus Shale Coalition. Parmi les multiples activités de lobbying de l’ALEC figure en effet l’opposition à toute réglementation des gaz de schiste au niveau fédéral et la promotion dans les divers États américains d’une « législation modèle » sur la régulation de la fracturation hydraulique, dont le but à peine caché est d’affaiblir tout moyen de protection de la qualité de l’eau et de maintenir le secret commercial sur la nature des substances chimiques utilisées pour la fracturation.
À l’évidence, il faut se garder de voir dans ces retraits stratégiques de certaines entreprises une remise en cause fondamentale de leurs modes d’opérations. ALEC et autres seront vite remplacés par des organisations équivalentes (ou pires). Les firmes sont habituées à manier un double (ou triple, ou quadruple…) langage. Elles sont prêtes à renier l’ALEC si leur image de marque est directement menacée, mais les moyens ne manquent pas de continuer à poursuivre les mêmes objectifs de manière souterraine ou par le biais d’intermédiaires comme les associations professionnelles. Ces associations professionnelles continuent d’ailleurs de participer directement à l’ALEC, par exemple PhRMA pour Sanofi ou l’Association américaine des compagnies d’eau, dont United Water, filiale de Suez environnement, est un membre éminent. Or le rapport susmentionné du Center for Media and Democracy a montré que PhRMA figure parmi les plus importants donateurs du programme de « bourses », à hauteur de 356 075 dollars pour 2010 par exemple.
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Une petite musique française dans la cacophonie électorale américaine
RépondreSupprimerLes contributions financières des groupes français aux élections 2012 peuvent paraître relativement modestes au regard des millions de dollars déboursés par les super-riches et les firmes américaines. Les données publiques indiquent en outre que les entreprises françaises ne vient qu’au quatrième rang des contributions financières d’origine étrangère à la campagne électorale 2012 (autour de 700 000 dollars de donations déclarées au 1er octobre 2012 à des candidats au Sénat et au Congrès), loin derrière leurs homologues allemandes, britanniques et suisses, lesquelles flirtent avec ou dépassent les deux millions de dollars déclarés [6]. Les entreprises européennes se situent très loin devant toutes les autres régions du monde, y compris le Canada, le Japon ou l’Arabie saoudite.
Malgré tout, les sommes en jeu peuvent être très conséquentes. Les premières entreprises françaises en termes de contributions totales déclarées par leur PAC sont Sanofi (192 500 dollars, à 57% pour des républicains), EADS (168 600 dollars, à 61% pour des républicains) et Axa (148 500 dollars, à 50,3% pour des républicains). Suivent un peu plus loin Vivendi (89 000, à 53% pour des démocrates), Areva (82 000, à 67% pour des républicains), Lafarge (65 500, à 68% pour des républicains), GDF-Suez (55 000, à 68% pour des républicains) et Louis Dreyfus (55 000, à 90% pour les républicains).
En ce qui concerne la campagne présidentielle, BNP Paribas et la Société générale ont déclaré à la FEC avoir donné respectivement via leur PAC 32 000 et 218 000 dollars à la campagne de Mitt Romney. Dans le camp opposé, Vivendi a déclaré un don de 35 295 dollars à la campagne d’Obama.
Et encore ne s’agit-il là que des sommes directement données à un candidat au Congrès ou au Sénat. Il faudrait y ajouter les dons à d’autres PACs ou à des associations professionnelles qui à leur tour financent des candidats ou leur parti. Si l’on considère les budgets d’ensemble des PACs, les dépenses totales de ces entreprises se portent à 163 000 dollars pour Areva, 196 000 pour Vivendi, 644 000 pour Sanofi, 700 000 dollars pour Axa [7]. Les contributions indirectes suivent généralement les mêmes orientations politiques que pour les contributions directes : par exemple, 88% de l’argent donné par Areva à d’autres PACs est allé à des républicains, et 71% en ce qui concerne Sanofi.
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En 2010, l’une des principales critiques adressées à la décision Citizens United de la Cour suprême, y compris par Barack Obama lui-même, était qu’elle offrirait aux intérêts économiques étrangers un moyen aisé d’influencer le résultat des élections aux États-Unis. La réalité pourrait donc sembler confirmer ces craintes, mais dans une certaine mesure seulement. Les entreprises françaises ou autres interviennent généralement par le biais de leurs filiales américaines, dont certaines (Universal pour Vivendi, United Water pour Suez), étaient des entreprises américaines établies bien avant d’être rachetées par des groupes français. En outre, dans le système des PACs, ce ne sont jamais les firmes elles-mêmes qui contribuent directement, mais leurs employés, à commencer par les cadres dirigeants. Le PAC d’Axa Equitable Life Insurance, filiale américaine d’Axa, a ainsi été alimenté à hauteur de 5000 dollars (somme maximale autorisée) par son président, Andrew McCahon, suivi par une multitude de cadres pour des sommes bien moins importantes. De même, le PAC de Sanofi a été créé en 2011 avec des contributions de 5000 dollars de deux vice-présidents, du directeur des affaires fédérales et du directeur national des comptes, entre autres. Ce système permet aux entreprises de prétendre parfois se dédouaner de toute responsabilité quant aux financements politiques accordés par leurs PACs. Il n’en reste pas moins que ces PACs sont alimentés principalement par les dirigeants des firmes, qu’ils emploient souvent les mêmes lobbyistes et respectent la même ligne politique.
RépondreSupprimerPlus largement, les critiques de Citizens United au nom de la défense de la « souveraineté » du peuple américain sous-estiment la réalité de l’imbrication des intérêts économiques et politiques transnationaux. Les grands groupes ont des intérêts qui ne recoupent en rien les frontières administratives, et les dépenses de firmes basées en France dans la campagne électorale américaine ont bien peu à voir avec des intérêts « français », y compris lorsqu’il s’agit d’entreprises publiques. De même, le refus des États-Unis de s’engager dans la lutte contre le réchauffement climatique a une importance mondiale, directement et indirectement (en ce qu’elle encourage les autres gouvernements à ne rien faire non plus), tout comme l’aurait en retour l’adoption future d’une législation sur les émissions de gaz à effet de serre. À bien des égards, les différents biais, plus ou moins opaques et détournés, par lesquels une entreprise transnationale peut peser sur la vie politique et sur les élections d’un pays comme les États-Unis rappelle les jeux de miroirs juridiques et financiers qui lui permettent d’échapper à une grande part de ses obligations fiscales et à toute forme de mise en cause pour les activités de ses filiales.
Des soutiens en phase avec les intérêts économiques des groupes français aux États-Unis
Dans ce contexte, les contributions d’entreprises françaises à la campagne présidentielle américaine elle-même demeurent limitées [8]. Ceci reflète sans doute le fait que ce qui les intéresse avant tout, c’est l’influence dans les chambres législatives, Congrès et Sénat, susceptibles d’adopter ou d’empêcher des projets de loi affectant directement leurs intérêts.
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En ce sens, les contributions de campagne des groupes français se situent dans la lignée de leurs dépenses, parfois considérables, en matière de lobbying à Washington. L’intensité de ce lobbying a été particulièrement importante ces dernières années, pour des raisons à la fois positives et négatives. Il s’agissait pour une part d’obtenir un part du gâteau du « stimulus » budgétaire de 2009-2010 et des mesures associées de soutien aux énergies « propres », et d’autre part de lutter pour atténuer ou faire échouer divers projets de loi, parmi lesquels les lois sur la santé, les finances et sur l’énergie et le climat. Pour des groupes comme Alstom (plus de deux millions par an dépensés en lobbying par an ces dernières années), Arcelor Mittal (autour de 1,5 millions par an), Areva (1,5 millions de dollars par an en 2007-2009), Michelin (800 000 dollars par an), Arkema (800 000 dollars par an), ou GDF-Suez (autour de 600 000 dollars par an), les deux motivations sont étroitement imbriquées [9]. D’autres entreprises ont plus explicitement ciblé les velléités législatives sur le climat. Air Liquide a ainsi déclaré autour de 800 000 dollars de lobbying pour les années 2010 et 2011, la majorité sur des « questions d’énergie et de fiscalité, y compris la régulation du dioxyde de carbone ». Lafarge a dépensé des sommes similaires en 2009-2011, à nouveau majoritairement sur des questions de climat et de pollution de l’air. Le lobbying de Louis-Dreyfus a quant à lui connu un pic en 2007-2008, en lien avec les lois de l’administration Bush destinées à favoriser les agrocarburants.
RépondreSupprimerDans les autres secteurs, Thales et Safran (ainsi que Michelin) dépensent plusieurs centaines de milliers de dollars par an, en lien avec l’obtention de juteux contrats d’équipement militaire pour l’armée américaine. Sodexo dépense entre un million et un million et demi de dollars par an, majoritairement sur des questions de normes agroalimentaires et sanitaires et de droit du travail. Pernod-Ricard dépense lui aussi plusieurs centaines de milliers de dollars par an sur des enjeux de protection des marques. Sanofi a dépensé entre 6 et 8 millions de dollars par an entre 2006 et 2011, principalement sur des questions de brevets et de réforme du système d’assurance maladie. Vivendi, en raison de ses intérêts dans Universal, figure parmi les plus gros contributeurs historiques des États-Unis en termes de lobbying. Cet effort considérable de lobbying a pour objectif quasi exclusif le renforcement et le durcissement des droits de propriété intellectuelle. Le groupe a ainsi dépensé plusieurs millions de dollars en 2011-2012 en lien avec le projet de loi avorté Stop Online Piracy Act (plus connu sous l’acronyme SOPA) et ses diverses annexes. Un autre exemple frappant est celui d’Axa, qui consacre plus de 800 000 dollars par an depuis quatre ans à contester un projet de loi destiné à forcer les grandes compagnies d’assurances européennes à honorer les polices d’assurance qu’avaient souscrits en leur temps les futures victimes de la Shoah.
Les dépenses de lobbying des groupes français sont évidemment fonction de leurs intérêts économiques, qu’il s’agisse de leur implantation sur le marché américain ou encore des effets directs et indirects des normes et règles que les parlementaires américains pourraient édicter. Les contributions à la campagne 2012 obéissent souvent à une logique similaire.
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C’est ainsi qu’une entreprise comme Areva, de manière somme toute classique, concentre une grande partie de ses dépenses de lobbying (plus de 1 millions de dollars déclarés par an depuis 2005) sur les projets de loi relatifs à l’énergie et aux normes de sécurité et de pollution qui pourraient affecter l’activité des centrales nucléaires. Désireuse de se positionner dans une éventuelle relance du nucléaire sur le sol américain, Areva s’est depuis longtemps adjoint les services d’anciens conseillers de Dick Cheney comme lobbyistes, et a nommé à la présidence honoraire de sa filiale américaine Spencer Abraham, ancien secrétaire d’État à l’énergie durant la première mandature de George Bush Junior. Suivant la même logique, une grande partie des dons effectués par l’entreprise dans le cadre de la campagne 2012 ont été à des politiciens influents et connus pour leur soutien au nucléaire, comme les républicains Fred Upton (président du Comité sur l’énergie et le commerce du Congrès) et Mike Simpson (membre influent du sous-comité eau et énergie du Comité des appropriations, chargé de distribuer les subventions fédérales), ou encore les démocrates Steny Hoyer et James Clyburn, respectivement numéro 2 et numéro 3 des démocrates au Congrès.
RépondreSupprimerC’est sans doute pour des raisons similaires que les entreprises qui interviennent dans le domaine des services publics et ont affaire aux collectivités locales (comme Sodexo, Suez ou Veolia) auront davantage tendance à financer les démocrates que leurs homologues dans les secteurs de l’industrie, de la pharmacie, de la défense, de la finance ou de l’énergie, qui penchent largement en faveur des républicains. De la même manière, les donations relativement importantes de BNP Paribas à des candidats démocrates de Hawaii (l’essentiel des contribution déclarées du groupe à la campagne 2012, si ce n’est sa contribution de 32 000 dollars à la campagne de Mitt Romney) s’expliquent par le fait que la plus importante banque locale, First Hawaiian, est une filiale du groupe bancaire français.
Galerie des horreurs : tour d’horizon de quelques candidats républicains financés par les groupes français
Pour autant, l’intérêt économique bien compris des groupes français suffit-il à expliquer les sommes parfois significatives à des candidats réputés pour leurs positions extrêmes sur l’économie, le climat, l’immigration ou la sexualité ? Suffit-il à expliquer les financements accordés par le PAC d’Areva à au moins six congressistes républicains affiliés au « tea party caucus », le sous-groupe se réclamant du tea party [10] ?
Certes, les groupes français financent aussi des républicains « normaux », si une telle chose existe encore. Parmi les candidats qu’ils soutiennent, on trouve aussi des noms tels que ceux de John Boehner et Mitch McConnell, les leaders républicains au Congrès et au Sénat, ainsi que des modérés relatifs comme Lindsey Graham (Caroline du Sud). En fait, c’est l’ensemble des politiciens républicains qui a connu ces dernières années un processus de radicalisation politique, avec pour conséquence que les positions extrémistes sont soudain devenues la normale. Ceux qui ne nient pas ouvertement la réalité du changement climatique se contentent d’évoquer l’incertitude scientifique qui régnerait prétendument à ce sujet, et tous se déclarent farouchement opposés à toute forme de régulation des émissions de 'gaz à effet de serre'.
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Eric Cantor, leader de la majorité républicaine au Congrès, et Paul Ryan, candidat à la vice-présidence et président du Comité du buget au congrès, sont représentatifs de la nouvelle réalité du parti républicain, dont le centre de gravité a fortement dérivé vers la droite, aussi bien sur les sujets « de société » (immigration, famille, sexualité) que sur les questions économiques (ultra-libéralisme), sur fond de dénégation environnementale [11].
RépondreSupprimerOr les chiffres suggèrent que les entreprises françaises ne sont pas mécontentes de cette évolution – au contraire, elles ont dans bien des cas augmenté significativement leurs contributions. Dans les comptes de nombreux candidats, congressistes ou sénateurs républicains – y compris les pires d’entre eux -, on ne manque pas de retrouver le nom de l’une ou de l’autre d’entre elles.
Et force est de constater qu’effectivement, les groupes français les plus prônes à soutenir des candidats extrémistes via leur PAC sont souvent ceux qui ont intérêt à éviter toute mesure significative de lutte contre le changement climatique et toute régulation environnementale en général. Si l’on refait en effet pour 2012 les calculs effectués deux ans auparavant par le Réseau action climat Europe à propos des candidats directement financés par GDF-Suez et Lafarge, on retrouve des résultats similaires. Sur 33 candidats soutenus par le PAC de GDF-Suez, on compte 16 climato-sceptiques purs et durs et 6 supplémentaires qui s’opposent à toute forme de régulation des gaz à effet de serre. En termes monétaires, cela représente respectivement 28 500 (52%) et 11 000 dollars (20%), soit près des trois quarts des financements directs. Du côté de Lafarge, ce sont 12 climato-sceptiques et 5 autres opposés à toute législation sur le climat sur 23 candidats soutenus directement. Soit 34 000 (52%) et 14 500 dollars (22%) des sommes en jeu.
Qui trouve-t-on donc parmi les candidats soutenus par les PAC des entreprises françaises ? Souvent, la dénégation du changement climatique se marie à une variété de prises de position politiques plus extrémistes les unes que les autres et parfois à la limite du parodique. James Inhofe, sénateur de l’Oklahoma, soutenu par les PAC de Lafarge et Sanofi (à hauteur de 1000 dollars chacun), est ainsi à la pointe des efforts de dénégation du changement climatique, qu’il a qualifié de « plus grande escroquerie jamais perpétrée aux dépens du peuple américain ». Suite aux attentats du 11 septembre, il avait aussi déclaré qu’il s’agissait d’une punition divine pour les États-Unis pour n’avoir pas suffisamment soutenu l’État d’Israël. Quelques années plus tard, il se déclarait davantage choqué par le scandale causé par les photos d’Abou Ghraib que par les faits de torture eux-mêmes.
John Shimkus, congressiste de l’Illinois, est l’un des républicains les plus prisés des entreprises françaises, puisqu’il a déjà reçu 2500 dollars du PAC de Lafarge, 2000 de GDF-Suez et 1000 d’ArcelorMittal, Louis-Dreyfus, Areva et Sanofi. Il avait défrayé la chronique en 2009 en déclarant ne pas craindre la montée du niveau des océans parce la Bible affirme que Dieu a promis à Noé que l’humanité ne serait plus jamais menacée par un déluge, ajoutant que vu que les plantes ont besoin de gaz carbonique, lutter contre le changement climatique n’est pas forcément éthiquement défendable.
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Un autre chouchou, Ed Whitfield du Kentucky, a reçu à ce jour 3000 dollars du PAC de Sanofi, 2000 de GDF-Suez et Arkema et 1000 de Louis-Dreyfus et Areva. Il a la particularité d’être soutenu activement à la fois par le secteur du pétrole et du charbon et par celui de la pharmacie. Président depuis 2011 du sous-comité Énergie et électricité du Congrès, on le retrouve derrière les tentatives d’abrogation de toutes sortes de mesures environnementales adoptées par les démocrates, depuis la classification par l’Agence environnementale américaines (EPA) des gaz à effet de serre comme polluants jusqu’aux règles de prévention de la pollution de l’air par les centrales électriques, en passant par un programme de réduction de l’empreinte énergétique du Congrès lui-même. Il récuse évidemment la réalité du changement climatique, accusant Al Gore et autres de chercher à utiliser la science pour promouvoir ses croyances personnelles.
RépondreSupprimerLui aussi un pourfendeur de législations environnementales, soutenu à bout de bras par les industries du pétrole et du charbon, John Barrasso, sénateur du Wyoming (5000 dollars de Sanofi et 1000 de GDF-Suez), est l’un des plus déterminés à empêcher l’EPA de faire quoi que ce soir en matière de changement climatique, sous prétexte qu’il s’agirait de mesures politiques, et non scientifiques. Il se présente dans les termes suivants : « Je crois à un gouvernement plus limité, à des impôts plus bas, à moins de dépenses publiques, aux valeurs familiales traditionnelles, au contrôle local et à une défense nationale forte (…) pour les prières à l’école, contre le mariage homosexuel et pour la protection du caractère sacré de la vie [contre l’avortement, ndlr] ». John Barrasso est aussi l’initiateur d’une loi cherchant à revenir sur les normes d’efficacité énergétique des ampoules électriques, sous prétexte que ces normes trop contraignantes n’étaient pas justifiées au vu des doutes sur la réalité du changement climatique.
Parmi les autres favoris des firmes françaises figurent de nombreux autres sénateurs et congressistes aux pedigrees ultra-conservateurs impeccables. Ce que l’on peut vérifier aux notes et autres scores décernés par les groupes de pression conservateurs et progressistes. Pat Toomey, sénateur de Pennsylvanie (6000 dollars du PAC de Sanofi, 2000 d’Arkema et 1000 d’ArcelorMittal), bénéficie ainsi d’un score de 100% du « Comité national pour le droit à la vie », d’une score de 0% de la League of Conservation voters, un groupe environnementaliste, d’une note de A de la part de la National Rifle Association (NRA), le lobby des armes à feu. Jerry Moran, sénateur du Kansas membre du tea party caucus (2000 dollars de Louis-Dreyfus et 1500 de Lafarge), peut se vanter d’une note A de la NRA et d’un score de 100% de la part d’un lobby anti-avortement. En revanche, le score décerné par la League of Conservation Voters n’est que de 9%, et celui de la Human Rights Campaign, une campagne sur les droits des LGBT, de 0%. L’American Conservative Union lui donne un score de 97%, tandis que son homologue progressistes, Americans for Democratic Actions, ne lui donne que 6%. L’American Civil Liberties Union lui donne un score de 13% seulement sur les questions de droits civils, tandis que le groupe pro-austérité fiscale National Taxpayers Union lui décerne en revanche 80%. L’US Chamber of Commerce, lobby patronal, lui donne un score de 90%.
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David Vitter, sénateur de Louisiane (2500 dollars de Lafarge, 1000 dollars de Louis-Dreyfus et Arkema), a proposé en 2009 l’instauration d’un nouveau jour férié, le « tea party day », suite aux premières mobilisations du mouvement populiste d’extrême droite contre la réforme du système de santé de Barack Obama. Il a tenté en 2007 de faire donner 100 000 dollars de subventions fédérales à un groupe créationnistes pour prêcher la « science chrétienne » dans les écoles de Louisiane. Particulièrement remonté sur les questions d’immigration, il a été le fer de lance de l’opposition républicaine à une loi de régularisation pourtant soutenue en 2007 par le président Bush et tout l’establishement républicain d’alors. Il est aussi un fervent adversaire du droit à l’avortement et de toute restriction sur les armes à feu. Il a au cours de sa carrière parlementaire proposé une surenchère de lois – voire d’amendements constitutionnels – sur les causes chères à la droite extrême, depuis la restriction de l’accès à la citoyenneté pour les enfants nés de parents sans-papiers jusqu’à l’interdiction du mariage homosexuel.
RépondreSupprimerEnfin, Ted Poe, congressiste du Texas et membre du tea party (3000 dollars de GDF-Suez, 1000 dollars de Vivendi et Arkema), fait partie des républicains – les fameux birthers - qui clament haut et fort que le certificat de naissance de Barack Obama est un faux et que le président n’aurait pas vraiment la citoyenneté américaine.
Les militants écologistes américains ont identifié comme cibles prioritaires dans le cadre de la campagne 2012 deux groupes de congressistes ayant pour double caractéristique un profond obscurantisme en matière environnementale et d’être confrontés à une réélection délicate. Le premier groupe, celui des « Five Flat Earth », visé par la League of Conservation Voters, un groupe de pression environnementaliste, réunit des représentants ayant en commun de dénier de manière éhontée la réalité scientifique du changement climatique. Un deuxième groupe, les « Toxic Six » sont ciblés par le Sierra Club pour avoir systématiquement cherché à affaiblir les normes et standards de pollution, faisant passer les intérêts des industriels de l’énergie avant la santé des populations. Les organisations environnementalistes ont décidé de dépenser des sommes inédites pour elles (mais toujours inférieures au budget des grands lobbies économiques) en communication et en campagnes télévisées pour faire battre ces élus sortants.
Deux congressistes, Francisco Canseco (Texas) et Dan Lungren (Californie), ont le privilège douteux d’appartenir aux deux groupes à la fois. Dan Lungren estime que les efforts pour combattre le changement climatique sont motivés par des « préjugés idéologiques » et estime que la tentative de l’Agence de protection de l’environnement américaine de réguler le dioxyde de carbone constitue « une atteinte vicieuse à notre liberté », visant à « contrôler de fait … la manière dont nous respirons ».
Parmi les donateurs qui contribuent aux campagnes de ces élus, on retrouve un certain nombre d’entreprises françaises. Dan Lungren a reçu par exemple 2000 dollars du PAC de Sodexo. Axa a versé via son PAC 6000 dollars à Ann Marie Buerkle (New York), l’une des « five flat earth », selon laquelle « le mythe du réchauffement climatique a été percé à jour ». Lafarge de son côté soutient Chris Gibson (New York) des « Toxic Six », ainsi que Dan Benishek (Michigan, 7 500 dollars, la plus importante contribution directe du PAC de l’entreprise), un autre « five flat earth » qui a qualifié le changement climatique de « foutaise », de « truc scientifique non prouvé », ou encore de « simple machination » [12].
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Au sein du « tea party caucus », c’est-à-dire ce qui est à bien des égards la frange la plus extrémiste des parlementaires républicains, on ne compte plus les congressistes qui bénéficient des largesses des PAC d’entreprises françaises. Areva en soutient six, Sanofi et GDF-Suez et Louis-Dreyfus cinq, Axa trois, ArcelorMittal et Lafarge deux, Arkema, Air Liquide et Michelin un [13]. Même Vivendi et Sodexo, entreprises plutôt favorables aux démocrates, soutiennent respectivement huit (!) et un congressistes du tea party [14].
RépondreSupprimerLes dépenses avouées des firmes, quelques arbres qui cachent des forêts de millions de dollars
Il faut souligner encore une fois – remarque qui vaut pour l’ensemble des faits et des chiffres mis en avant ici – que les contributions déclarées par les entreprises ne sont sans doute (dans le cas des entreprises françaises), voire certainement (en ce qui concerne les entreprises américaines) que la pointe émergée de l’iceberg. Il est en effet bien des moyens de contourner les faibles règles de transparence qui régissent encore les dépenses consacrées aux campagnes électorales. Aux récentes décisions judiciaires telles que Citizens United s’ajoutent en effet le manque de moyens et parfois de volonté politique des administrations et agences publiques chargées de superviser le financement des campagnes. La FEC est par exemple dirigée par trois démocrates et trois républicains, et ces derniers, partisans déclarés d’une déréglementation totale des dépenses électorales, font tout ce qu’ils peuvent pour entraver son action.
Selon le Center for Responsive Politics, le groupe indépendant qui anime le projet OpenSecrets.org, les groupes n’ayant pas à dévoiler l’identité de leurs donateurs comptaient en 2010 pour 40% des dépenses politiques signalées à la Commission électorale américaine, contre 2% seulement lors des précédentes élections de mi-mandat, en 2006.
Par exemple, si depuis la décision Citizens United il n’existe presque plus de restrictions quant aux quantités d’argent que les entreprises et autres groupes économiques peuvent dépenser dans les campagnes électorales à travers leurs « superPACs », ni sous quelle forme, les règles électorales américaines stipulent encore que ces superPACs doivent rendre publique l’identité de leurs donateurs. C’est ce qui permet de remonter la piste d’une partie des financements consacrés au lobbying et aux campagnes électorales. En revanche, il est d’autres types d’organisations qui ne sont pas actuellement soumises à ce type d’obligations.
C’est le cas notamment des groupes à but non lucratif dits « c4s » (du nom de la section du code fiscal américain dont ils relèvent), acteur émergent de la campagne 2012, et dont l’immense majorité est favorable à la cause républicaine [15]. Le site d’investigation ProPublica a révélé que deux c4s conservateurs, Crossroads GPS (création du stratège républicain de l’ère Bush Karl Rove) et Americans for Prosperity (financé par les frères milliardaires Koch et souvent crédité du mérite douteux d’avoir « lancé » le tea party), avaient dépensé, au cours de la période allant jusqu’à début août 2012, davantage d’argent que tous les superPACs combinés en publicités politiques mentionnant le nom d’un candidat à l’élection présidentielle. Soit 60 millions de dollars contre 55 millions pour l’ensemble des superPACs (et seulement 22 millions pour les partis démocrates et républicains eux-mêmes). 60 millions dont il est impossible de connaître la provenance. Et encore ces chiffres ne couvrent-ils qu’une période relativement calme de la campagne (le plus gros des dépenses sera effectué en octobre), et une seule catégorie de dépenses, les spots télévisés sur les télévisions nationales (et non les publicités sur les chaînes locales ou à la radio, ni les campagnes de spam ou d’appels téléphoniques). Crossroads GPS a annoncé vouloir dépenser la somme de 200 millions de dollars au total pour toute la campagne 2012 [16].
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Les associations professionnelles, fers de lance des intérêts économiques américains … et français
RépondreSupprimerLes associations professionnelles, elles non plus, ne sont pas tenues de révéler l’identité de leurs donateurs. Elles permettent ainsi aux entreprises de soutenir, indirectement, des candidats fidèles à l’orthodoxie néolibérale et ennemis de toute forme de régulation, tout en préservant une façade vertueuse et une apparence de neutralité. Si les super-riches, qui n’ont rien à perdre à afficher leurs préférences politiques, ne voient aucun inconvénient à alimenter les superPACs républicains, le recours aux associations professionnelles est la solution idéale pour les entreprises. Elles évitent ainsi de se retrouver la cible de campagnes citoyennes, comme cela a été le cas par exemple pour celles qui se sont impliquées dans l’ALEC. En 2010, les chaînes de magasins Target et Best Buy avaient « naïvement » contribué publiquement à la campagne d’un candidat ouvertement homophobe à hauteur de 250 000 dollars. Elles se sont retrouvées aussitôt la cible d’une campagne de boycott.
L’US Chamber of Commerce
La principale association professionnelle des États-Unis, l’US Chamber of Commerce a annoncé qu’elle comptait dépenser 100 millions de dollars au cours de ce cycle électoral, après déboursé pour les élections 2010 la somme alors record de 33 millions de dollars. Des représentants de l’US Chamber of Commerce se réuniraient secrètement toutes les semaines avec les représentants des SuperPACs républicains pour coordonner leur stratégie. Selon The Nation, le groupe cible principalement les candidats démocrates les plus vulnérables au Congrès et au Sénat, avec l’espoir d’y assurer une majorité aux Républicains. Fin août, la Chambre avait ainsi déjà déboursé 350 000 dollars en annonces destinées à faire perdre la sénatrice démocrate du Missouri Claire McCaskill – dont l’opposant n’est pourtant autre que Todd Aikin, qui a suscité le scandale au cours de l’été en déclarant que les victimes de « viols légitimes » se retrouvaient rarement enceintes…
Depuis 2008, l’US Chamber of Commerce a systématiquement servi d’intermédiaire pour les entreprises pour attaquer les réformes de l’administration Obama, depuis la régulation financière Dodd-Frank jusqu’à la réforme de santé. L’association des firmes privées d’assurance maladie a ainsi versé 100 millions de dollars à la Chambre pour attaquer les projets d’Obama, alors même que les entreprises concernées affichaient leur volonté de dialogue avec l’administration.
La liste des membres et a fortiori des donateurs de l’US Chamber of Commerce est tenue secrète, mais la composition de son conseil de direction est publique ; Sanofi y occupe un siège [17].
En 2010, une enquête avait révélé que près de 900 000 dollars collectés par la Chambre provenaient d’entreprises étrangères ; celle-ci a répondu en promettant la main sur le cœur que cet argent était tenu séparé du budget électoral. Parmi les donateurs ainsi exposés, on retrouvait notamment les « suspects habituels » Axa et Sanofi.
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L’US Chamber of Commerce a créé un réseau à travers le monde, dont les branches nationales (dites AmCham), formellement indépendantes, envoient néanmoins des fonds à la maison mère à Washington [18]. La branche française, l’American Chamber of Commerce in France compte dans son conseil d’administration, outre des représentants des filiales françaises de diverses multinationales américaines, des cadres dirigeants de Vivendi, Air Liquide, ou encore BNP-Paribas.
RépondreSupprimerSi la stratégie traditionnelle de la Chambre était de se contenter de diffuser des messages clairement partisans, mais sans appeler directement à élire ou faire battre tel ou tel candidat, une récente décision de justice l’a forcé à lever le voile. Un juge avait estimé il y a quelque mois que les groupes diffusant des publicités politiques thématiques (« issue ads ») durant la période de campagne électorale devaient révéler le nom de leurs donateurs (alors qu’étrangement, ils ne sont pas tenus de le faire lorsqu’il s’agit de messages appelant directement à voter pour ou contre un candidat). On a vu alors l’US Chamber of Commerce appeler soudain explicitement à voter pour toute une série de candidats républicains. La préservation de l’anonymat des donateurs pesait davantage que la tradition de neutralité apparente. Lorsque cette décision judiciaire a été annulée en appel, la Chambre s’est immédiatement remise à diffuser des « issue ads ».
Les lobbies de l’énergie
Les industriels de l’énergie – compagnies exploitant le pétrole, le charbon ou le gaz de schiste – sont particulièrement remontés contre l’administration Obama, finançant par le biais de divers groupes des milliers de spots télévisés dénonçant le président sortant. Malgré l’échec retentissant des projets de loi relatifs au changement climatique, les intérêts énergétiques n’ont en effet pas digéré la suspension du mégaprojet d’oléoduc Keystone XL, le moratoire sur les forages offshore suite à la marée noire du Golfe du Mexique, ou encore diverses nouvelles règles relatives à la pollution de l’air. Début septembre, selon le New York Times, ils avaient déjà dépensé plus de 150 millions de dollars, loin devant tous les autres secteurs économiques [19]. À la même date, la campagne de Romney avait reçu 13 fois plus d’argent de ce secteur que celle d’Obama.
L’un des plus importants de ces groupes est l’American Petroleum Institute, représentant les industries pétrolières, qui s’est illustré par sa lutte à outrance contre toute velléité de régulation des émissions de gaz à effet de serre. Lors des élections de mi-mandat, sa campagne massive de spots publicitaires contre les candidats démocrates a contribué à tuer dans l’œuf toute possibilité de législation sur le sujet. Il se fait aussi le défenseur sans complexe du gaz de schiste, des sables bitumineux canadiens et du projet d’oléoduc Keystone XL.
L’API compte parmi ses membres cotisants ArcelorMittal, Technip, Total, Schlumberger, et Schneider Electric. Il constitue lui aussi une bonne illustration de la manière dont des entreprises transnationales basées dans des pays étrangers parviennent à s’inviter dans l’élection américaine, alors que les règles électorales en vigueur l’interdisent explicitement. Selon The Nation, l’un de ses principaux donateurs est en effet Aramco, l’entreprise pétrolière saoudienne dont un représentant, par ailleurs lobbyiste officiel pour le gouvernement saoudien, siégeait d’ailleurs au conseil d’administration de l’organisation, aux côtés des PDG de ConocoPhillips, Chevron et ExxonMobil, au moment des élections 2010.
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Pour la campagne 2012, l’API avait déclaré début octobre 2012 800 000 de contributions à des campagnes, dont 85% pour les républicains, ainsi que deux millions pour financer la Convention républicaine, sans compter les campagnes télévisées d’« issue ads » D’autres groupes, comme l’American Energy Alliance ou l’American Coalition for Clean Coal Electricity, multiplient eux aussi les clips accusant Obama de « mener une guerre contre l’énergie américaine » et contre les emplois que celle-ci soutient. Ils visent prioritairement les « swing states » - Ohio, Virginie, Colorado ou Pennsylvanie – où se décidera l’élection présidentielle et qui abritent de nombreux projets actuels ou potentiels d’extraction de charbon ou de gaz de schiste.
RépondreSupprimerD’autres secteurs encore
Les autres secteurs économiques ne sont évidemment pas en reste. PhRMA, l’association professionnelle du secteur pharmaceutique, qui n’avait consacré que 200 000 dollars à la campagne 2008, en a déboursé plus de 10 millions, de source inconnue, lors de la campagne 2010. 4,5 millions avaient alors été donnés au superPAC American Action Network, lequel ciblait les candidats démocrates au moyen de spots publicitaires tel que celui, devenu célèbre, qui affirmait que les violeurs condamnés recevraient du Viagra gratuitement grâce à la réforme d’Obama. 3,4 millions avaient été accordés par ailleurs à Citizens for Strength and Security, un superPAC démocrate. Le président de PhRMA n’était autre à cette époque (et jusqu’en avril 2012), que Chris Viehbacher, directeur général de Sanofi.
L’American Chemistry Council, représentant de l’industrie chimique qui compte parmi ses membres Solvay-Rhodia, Air Liquide, Arkema et Total, soutient des candidats des deux bords, pourvu qu’ils siègent dans des comités parlementaires intéressants. Le principal d’entre eux, Joe Manchin, sénateur de Virginie Occidentale, est pour une fois un démocrate – las, il est aussi le seul de son camp à voir soutenu les efforts des républicains pour empêcher l’EPA de réguler les émissions de gaz à effet de serre… L’ONG Common Cause a récemment révélé que l’industrie chimique (entreprises et organisations professionnelles confondues) avait dépensé jusqu’ici 2,3 millions de dollars en publicités et 28 millions à travers des SuperPACs dans la campagne 2012, pour faire élire des candidats – majoritairement républicains – hostiles au projet de renforcement du Toxic Substances Act, l’équivalent américain de la directive européenne REACH.
Enfin, le secteur financier, massivement rallié à Mitt Romney et aux républicains, n’est évidemment pas en reste. Les associations professionnelles auxquelles contribuent banques et assureurs français – Financial Services Roundtable, American Bankers Associations, etc. – ont eux aussi largement ouvert leur portefeuille pour les candidats favorables à leurs intérêts, principalement républicains.
Olivier Petitjean
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[1] Le total des financements accordés à des « nieurs » ou à des « bloqueurs » étaient de 55% pour le PAC d’ArcelorMittal (5 500 dollars sur 10 000), de 74% pour GDF-Suez (15 500 sur 21 000 dollars), de 83% pour Lafarge (28 500 sur 34 500 dollars) et de 100% pour Solvay (40 000 dollars). Le plus gros contributeur européen était Bayer avec 108 000 dollars, dont 78 200 à des climato-sceptiques.
RépondreSupprimer[2] Toutes les données dont la source n’est pas citée explicitement proviennent du site OpenSecrets.org, consulté pour la dernière fois le 22 octobre 2012. Les informations qui ont pu être analysées pour cet article s’arrêtaient généralement début octobre 2012, et ont donc valeur provisoire. Elles devront être mises à jour après les élections, d’autant que les dépenses électorales connaissent généralement une croissance exponentielle au cours du mois d’octobre, dernière ligne droite de la campagne.
[3] Obama a critiqué au cours d’un meeting la vision du monde de certains entrepreneurs selon lesquels ils ne devraient leur succès qu’à eux-mêmes et n’auraient donc aucune obligation légitime, fiscale ou réglementaire, vis-à-vis de l’État et du reste de la société. Il a rappelé les multiples manières dont le « succès » économique dépendait d’une multiplicité de facteurs tangibles et intangibles apportés par l’État et le reste de la société : éducation, gouvernance, infrastructures, etc. La campagne républicaine s’est efforcé de présenter ce discours, et en particulier la petite phrase d’Obama « You didn’t build that… » (« Ce n’est pas vous qui avez construit cela… »), comme de véritables scandales.
[4] Une autre campagne menée parallèlement par une coalition d’ONG environnementalistes (dont 350.org, Greenpeace et le Sierra Club) cible les multinationales soutenant un autre groupe ultra-réactionnaire, le Heartland Institute, fer de lance de la dénégation du changement climatique qui bénéficiait des largesses de firmes comme Microsoft, PepsiCo, Diageo, Pfizer ou General Motors.
[5] Selon le Center for Media and Democracy, l’une des ONG animatrices de la campagne contre l’ALEC, Sanofi était membre de la « task force » de l’ALEC sur la santé et les services humains, laquelle a notamment élaboré une législation modèle pour détruire la réforme de santé d’Obama et abriter les compagnies pharmaceutiques de toute poursuite de la part des victimes de leurs produits. Sanofi a sponsorisé au niveau de « vice-président » (soit 25 000 dollars) la Conférence annuelle 2011 de l’ALEC et financé de nombreuses « bourses » (en fait, un ensemble de voyages, cadeaux et d’avantages) proposées par ALEC aux législateurs que l’organisation souhaite influencer.
[6] Les entreprises suisses avaient déclaré 2 371 000 dollars au 1er octobre 2012. Il s’agissait pour les deux tiers de contributions du secteur financier (UBS, Crédit suisse, etc.), le reste étant essentiellement apporté par Roche, Novartis et Syngenta. À propos des contributions politiques des entreprises britanniques aux élections américains, lire en anglais cette enquête de l’Observer.
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[7] Au vu de la complexité de la classifications des dépenses à déclarer à la FEC et des différences de rythmes de publication et de calcul, les chiffres publiés par OpenSecrets ne sont pas toujours entièrement cohérents. Les chiffres cités dans ce paragraphe sont les contributions totales 2012 calculées sur les pages de synthèse « Organisation » de chacune de ces entreprises.
RépondreSupprimer[8] On peut toutefois dresser une liste des firmes qui soutiennent plus ou moins symboliquement Romney (BNP Paribas, Société générale, Natixis, Crédit agricole, Sanofi, Sodexo, Louis-Dreyfus) et de celles qui penchent plus ou moins fortement pour Obama (Alcatel, ArcelorMittal, Danone, L’Oréal, LVMH, Publicis, Saint-Gobain et Vivendi).
[9] S’ajoutent pour GDF-Suez les enjeux plus spécifiques de la régulation du GNL et des marchés dérivés de l’énergie.
[10] Jeff Duncan (Caroline du Sud), Mick Mulvaney (Caroline du Sud), Steve Scalise (Louisiane), Tim Scott (Caroline du Sud), Cliff Stearns (Floride) et Joe Wilson (Caroline du Sud). La surreprésentation de la Caroline du Sud s’explique peut-être par l’existence d’un projet de production de MOX dans cet État, mais on ne constate par de concentration similaire pour d’autres États où Areva a des projets importants, comme l’Idaho et le Maryland.
[11] Leurs campagnes sont soutenues particulièrement par les PAC d’Axa et Sanofi à hauteur de plusieurs milliers de dollars.
[12] Dan Benishek est aussi connu pour ses positions favorables à la dérégulation du marché de l’assurance…
[13] Areva : voir ci-dessus. Sanofi : Diane Black (Tennessee, 2500 dollars), Michael Burgess (Texas, 1000 dollars), Phil Gingrey (Géorgie, 1000 dollars), Pete Sessions (Texas, 1000 dollars), Lamar Smith (Texas, 1000 dollars). GDF-Suez : Joe Barton (Texas, 3500 dollars), Bill Cassidy (Louisiane, 2000 dollars), Blake Farenthold (Texas, 1000 dollars), Ted Poe (Texas, 3000 dollars), Lamar Smith (Texas, 1000 dollars). Louis-Dreyfus : Stephen Fincher (Tennessee, 1000 dollars), Steve King (Iowa, 1000 dollars), Jackie Walorski (Indiana, 2500 dollars), Allen West (Floride, 1000 dollars), ainsi que Jerry Moran (Kansas, 2000 dollars) au Sénat. Axa : Diane Black (Tennessee, 3500 dollars), Blaine Luetkemayer (Montana, 2000 dollars), Ed Royce (Californie, 8000 dollars). ArcelorMittal : David McKinley (Virginie occidentale, 1000 dollars) et Tim Scott (Caroline du Sud, 1000 dollars). Lafarge : Lynn Jenkins (Kansas) pour 5000 dollars, ainsi que Jerry Moran (Kansas, 1500 dollars) au Sénat. Arkema : Ted Poe (Texas, 1000 dollars). Air Liquide : John Culberson (Texas, 2000 dollars). Michelin : Jeff Duncan (Caroline du Sud, 1000 dollars).
[14] Vivendi : Dennis Ross (Floride, 2000 dollars), Trent Franks (Arizona, 2000 dollars), Lamar Smith (Texas, 2000 dollars), Ted Poe (Texas, 1000 dollars), Sandy Adams (Floride, 1000 dollars), Ed Royce (Californie, 900 dollars), ainsi que Mike Lee (Utah, 2000 dollars) et Jim deMint (Caroline du Sud,1000 dollars) au Sénat. Sodexo : Adrian Smith (Nebraska, 1000 dollars).
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[15] Ironiquement, il s’agit d’un statut conçu originellement pour les organismes poursuivant un but de « social welfare » (bien-être social), un concept suffisamment élastique pour embrasser toutes les causes douteuses du conservatisme culturel et social américain. Ces entités bénéficient en outre d’une exemption d’impôts.
RépondreSupprimer[16] Lire ici l’enquête complète de ProPublica sur l’émergence des c4s : http://www.propublica.org/article/how-nonprofits-spend-millions-on-elections-and-call-it-public-welfare
[17] En 2009, plusieurs entreprises, emmenées par Nike et Apple, avaient publiquement démissionné de l’organe de direction de la Chambre suite à la menace de celle-ci de poursuivre l’Agence américaine de protection de l’environnement pour sa tentative de réguler les émissions de gaz à effet de serre.
[18] Les « business councils » créés dans quelques pays – Inde, Bahreïn et Brésil par exemple – permettent de collecter de l’argent encore plus directement auprès des entreprises locales.
[19] Le journal souligne le contraste avec la campagne de 2008, où les groupes pétroliers avaient déboursé 150 millions de dollars de publicités vantant leurs efforts en faveur d’une énergie plus verte et moins nuisibles pour le climat, contre 100 millions de publicités défendant les énergies fossiles.
http://multinationales.org/Quand-les-entreprises-francaises
Fraîchement élu, Donald Trump s'engage à être le «président de tous les Américains» (VIDEOS)
RépondreSupprimer9 nov. 2016, 12:31
Vainqueur de l'élection présidentielle à l'issue d'une campagne d'une rare férocité, l'ex-candidat républicain a tenu une allocation apaisée à l'adresse de l'Amérique et du monde. Voici ce qu'il faut en retenir.
Le nouveau président s'engage à coopérer pacifiquement avec la communauté internationale
«Nous nous entendrons avec tous les autres pays qui ont la volonté de s'entendre avec nous», a déclaré, rassurant, le tout nouveau président des Etats-Unis Donald Trump, après l'annonce de sa victoire décisive dans le Wisconsin, qui lui a assuré sa place à la Maison Blanche. Le champion du camp républicain, dont la candidature avait suscité de vives inquiétudes chez une partie de la presse et de la classe dirigeante internationales, a précisé que Washington traiterait équitablement avec tout le monde, «toutes les personnes et tous les pays».
«Nous chercherons les points communs et non les hostilités, la collaboration et non le conflit», a-t-il souligné.
«L'heure est venue pour l'Amérique de panser les plaies de la division»
Enfin, le nouveau représentant du peuple des Etats-Unis, qui a suscité à de nombreuses reprises l'indignation de ses adversaires politiques en tenant des propos choc sur des thèmes comme l'immigration ou l'islam, s'est présenté comme «le président de tous les Américains» et le restaurateur du rêve national. «L'heure est venue pour l'Amérique de panser les plaies de la division», a ainsi clamé l'homme dont le slogan de campagne était «Make Amarica Great Again».
L'ex-candidat de la droite est même allé jusqu'à demander à «tous ceux qui n'ont pas voté pour moi» de lui fournir leurs «conseils».
Clinton félicitée pour ses services rendus à l'Amérique
Le nouveau dirigeant de la première puissance mondiale, courtois, a par ailleurs tenu à remercier son ex-rivale démocrate pour les services que celle-ci a rendus à la nation américaine, en travaillant «très longtemps et très durement», notamment lorsqu'elle exerçait la fonction de secrétaire d'Etat sous la présidence de Barack Obama. «Je viens de recevoir un appel de la secrétaire d'Etat Clinton. Elle nous a félicités [...] Et je l'ai félicitée, elle et sa famille, pour cette campagne très très durement disputée», a également indiqué l'ex-candidat républicain lors de son discours de victoire.
...et un éloge des services secrets
Enfin, le 45e président américain, qui avait dû être évacué d'urgence lors d'un de ses discours de fin de campagne, a tenu à remercier les services secrets américains, qui n'hésitent pas à «l'attraper» et à le «remettre» à sa place quand il prend le risque de tenter de faire un signe à la foule...
https://francais.rt.com/international/28708-fraichement-elu-donald-trump-sengage
SupprimerMais pourquoi l'élection de Trump serait-elle inconvenante ou inappropriée ??! Pourquoi la presse merdiatique s'inquiète t-elle de son sort à venir face au nouveau président ??! Hahahaha !
Rien n'est plus véridique que ce que vous avez pu voir !
La presse (mondiale ?) qui ne représente pas les peuples de chaque pays mais seulement un nano-groupuscule d'employés par la dictature, est désormais la seule adversaire au président élu !
Enfin un président qui a exprimé les mots, les souhaits du Peuple et non des objectifs de guerres et d'escroqueries !
Enfin un climato-sceptique à la Maison Blanche !
La «politique réaliste» de Trump, une lueur d’espoir pour l’Europe et le PO
RépondreSupprimer21:08 09.11.2016
L’élection de Donald Trump à la présidence américaine permet d’éviter la montée de la tension en Europe et aura certainement une influence positive sur la situation au proche-orient, d’après des experts européens et un spécialiste égyptien interviewés par Sputnik. Le républicain Donald Trump, élu président des États-Unis, mènera une politique réaliste qui permettra d'éviter une escalade des tensions sur le continent européen, de signer un accord fondamental avec la Russie et de stabiliser la situation au proche-orient, ont déclaré à Sputnik des experts européens et un spécialiste égyptien.
« Nous avons évité la présidence d'Hillary Clinton qui imposerait nombre d'obligations à l'Europe. Il s'agit des efforts visant à forcer d'autres pays à respecter les droits de l'homme et de l'ingérence militaire dans des États souverains. Cela provoquerait une montée des tensions, d'autant plus qu'Hillary n'a jamais caché son antipathie à l'égard de la Russie », a indiqué à Sputnik Germano Dottori, expert de l'Université internationale des études sociales LUISS Guido Carli de Rome.
L'Europe n'a aussi rien à craindre de l'arrivée au pouvoir de Donald Trump malgré le choc causé par sa victoire sur les médias italiens, d'après M. Dottori. Selon lui, Donald Trump, homme politique hostile à la guerre, servira les intérêts de son pays par d'autres moyens. « Sa politique sera réaliste. Le président élu essayera, tôt ou tard, de signer un accord fondamental avec Moscou pour réduire la présence militaire américaine à l'étranger. Il ne fera de concessions à personne, mais son approche n'implique pas de confrontation directe visant à renverser le gouvernement russe », a noté M. Dottori.
La victoire de M. Trump a surpris l'Europe, mais les Européens sont aussi confrontés à d'autres événements inattendus et cette imprévisibilité pourrait être « une nouvelle tendance », a déclaré à Sputnik Hans-Olaf Henkel, député européen et ancien président de l'Association de l'industrie allemande.
Il a rappelé que « ces dernières années, la démocratie classique se caractérise par une certaine imprévisibilité » avec le Brexit, les succès électoraux du Front national en France et du parti Alternative pour l'Allemagne. « Cela pourrait s'expliquer par la joie cachée des électeurs déçus par l'establishment (…). Ils souhaitent montrer qu'ils font le contraire de ce qu'on attend d'eux », affirme M. Henkel.
Pour Muhammad al-Arrabi, président du comité parlementaire égyptien pour les relations extérieures et ancien ministre des Affaires étrangères, la victoire de Donald Tromp entraînera des changements dans la politique étrangère des États-Unis. « Je compte sur une stabilisation des relations entre les États-Unis et l'Égypte, qui joue un rôle important dans le règlement des conflits au proche-orient.
L'amélioration des relations russo-américaines aura aussi un effet positif sur la situation dans la région. La coopération entre Vladimir Poutine et Donald Trump influera positivement sur l'ensemble du proche-orient », a conclu M. Al-Arrabi. Le candidat républicain Donald Trump a remporté mardi l'élection présidentielle américaine face à sa rivale démocrate Hillary Clinton. Le républicain a obtenu plus de 288 grands électeurs (alors que 270 étaient nécessaires pour l'emporter) dans 29 États américains, majorité absolue nécessaire pour devenir président des États-Unis.
https://fr.sputniknews.com/international/201611091028617370-trump-president-us-consequences-europe-proche-orient/
Trump, ou le désaveu d'Obama
RépondreSupprimerMYRET ZAKI
RÉDACTRICE EN CHEF DE BILAN
9 Novembre 2016
Donald Trump a révélé, par sa victoire, quelles sont les qualités les plus demandées aujourd’hui pour un président américain. D'innombrables analyses préélectorales ont jugé, à tort, que le respect des convenances, la connaissance des dossiers et l’expérience politique permettraient sans faute possible à Hillary Clinton de remporter la présidentielle américaine, et qu’à l’inverse, l’impréparation de Donald Trump aux plans factuels et techniques, son langage viril et son inexpérience politique, ne lui laissaient aucune chance de victoire.
Ce raisonnement très scolaire s’est avéré largement hors sujet. Il apparaît que ce n’est pas un fonctionnaire ou un technocrate qui est recherché, ni un candidat d’expérience et de réseaux. Un leader a certes avantage à être bien instruit de ses dossiers, respectueux, bon élève; mais ce ne sont là en réalité que des qualités annexes, au vu du degré d’urgence et d’action voulu par les électeurs.
Ce qui semble par contre absolument nécessaire, surtout dans le contexte de l’Amérique d’aujourd’hui, c’est pointer du doigt les problèmes les plus criants (guerres, immigration, dérives de la politique monétaire), peu importe si on y met les formes, et avec vigueur de préférence.
C’est de communiquer du charisme, de la puissance, du caractère, la volonté de changer les choses, de se démarquer d’un establishment usé et en perte de légitimité, et de capter des pans de la population trop longtemps délaissés. Et surtout, au vu de l’urgence, de ne pas faire de politiquement correct ni donner dans le langage RP, si peu authentique. Le véritable pied de nez de Trump, c’est qu’un milliardaire de droite, sans fibre sociale ni humanitaire, ait pu rallier à lui les classes populaires, parce qu’il donne l’impression de les comprendre mieux que les gentils démocrates progressistes et propres sur eux, respectueux des genres et des minorités, et au langage courtois et aseptisé.
En réalité, ce n’est pas tant l’anti-Clinton qui a gagné cette élection, que l’anti-Obama. Cette élection est un désaveu évident du président sortant, dans la mesure où les valeurs et les politiques qu'il incarne, sur la base desquelles il a mené une campagne intensive pro-Clinton, n’intéressent plus la majorité des électeurs. Elles intéressent tout au plus les élites satisfaites de Manhattan ou de San Francisco, mais on ne peut plus, ni comme démocrate ni comme républicain, s'illusionner en pensant que la Silicon Valley et Brooklyn soient le moins du monde représentatives de l'Amérique.
En outre, la politique belliciste du Prix Nobel de la Paix Barack Obama est dans une impasse. Le démocrate, à qui certains va-t-en-guerre d’ici et d’ailleurs ont réussi à reprocher son «retrait» militaire du reste du monde, est en réalité le président sous lequel plus d'assassinats par drones ont été effectués que sous l'ère Bush, et il est empêtré jusqu’au cou dans les guerres au Moyen-Orient, où, à peine après le désengagement des troupes d’Irak, il a soutenu de façon couverte, puis ouverte, des factions djihadistes (Etat islamique, Syrie, Irak, Afghanistan, Libye).
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RépondreSupprimerCette politique ne peut se dédouaner des flux migratoires et des attentats djihadistes qui touchent l’Occident. Quant au réveil de la guerre froide avec la Russie de Poutine, dont les tensions géopolitiques en Ukraine et en Crimée ne sont que la partie émergée de l'iceberg, c'est peut-être là la pire menace pour l’hégémonie américaine dans le monde. La Russie fait barrage aux prétentions américaines au Moyen-Orient; la Chine offre à cette dernière son soutien au Conseil de sécurité de l'ONU. L'influence de ces deux puissances satellise autour d’elles d’autres pays hostiles et peu ou pas alignés sur les intérêts américains (Iran, Syrie, Egypte, Turquie, Philippines… sans compter des pays d’Amérique latine).
Les traités de libre échange Pacifique et Transatlantique sont au point mort. A l’heure où l’endettement américain atteint 20'000 milliards de dollars, que 44 millions d’Américains sont à la soupe populaire depuis 2008, et que le taux de chômage réajusté pour inclure les chômeurs découragés de longue durée est plus proche de 25%* que des prétendus 5% affichés par le taux officiel, peut-être était-il temps que l'Amérique mette fin à son expansion forcée et s’occupe de ses affaires intérieures.
Il ne faut pas se méprendre. L’arrivée de Donald Trump ne garantit en aucun cas la résolution des problèmes extérieurs et intérieurs de l’Amérique. Mais l’espoir d’une fin de la guerre froide avec la Russie, d’une protection des frontières américaines et d’un branle-bas dans l’establishment politique a suffi, pour l'heure, à lui conférer les pleins pouvoirs.
*Voir les statistiques retraitées par le site Shadow Statistics : http://www.shadowstats.com/
http://www.bilan.ch/myret-zaki/redaction-bilan/trump-desaveu-dobama
SupprimerL'important est que le peuple n'ait pas écouté les merdias qui tentaient à l'aide de fausses informations d'influencer le vote.