Le pouvoir minoritaire

Si le monde en était resté au pouvoir de la majorité («　L’union fait la force　»), nous en serions toujours aux temps préhistoriques. Ainsi le découvreur/penseur/génie serait-il demeuré dans sa boîte cervicale et enseveli par les autres pour n’avoir su se nommer ‘La Majorité’.

Le monde n’est conçu que de minorités qui chacune est indépendante. Ainsi l’individu relégué au rang ‘inférieur’ d’individu ne pourrait s’exprimer qu’en tant que société et ne faire valoir ses attributs individuels qu’en termes approuvés par les autres !

Un jour, un être préhistorique (une femme ou un homme) découvrit dans le sol un cailloux qui ne ressemblait à aucun autre. Il ou elle s’émerveilla, se questionna et l’emporta jusqu’à le jeter dans le feu pour voir s’il brûlait. Le ‘cailloux’ se déforma en changeant de couleur ! Il ou elle le mit sur une pierre plate et le frappa. Sa forme aplatie lui conféra une attention particulière de matériaux a part. Le fer était né.

Il n’en fallut pas plus pour que cette découverte fusse la proie des autres, comme la part du feu, la roue a aubes et le cerf-volant.

Chacune de ces découvertes n’est l’œuvre que d’un seul ou d’une seule et ne ressemble en rien à celle d’autrui. Chacun a sa particularité d’un savoir personnel de concevoir telle ou telle addition. Il en est ainsi depuis que le monde est monde et misère que de devoir accepter les idées des autres. Il n'y a donc dans ce monde que des particularités, que des espoirs d'en voir dans chaque être le savoir dont personne n'a. L'intelligence n'est donc sociétale mais la racine du pouvoir de construction. La majorité (intellectuelle) n'est donc qu'une représentativité de ce qui n'existe pas en terme défini d'une addition d'individualité, mais d'une ignorance du sommet de chacun ou de l'absence de ceux qui en sont exclus.

Ainsi, au regard des progrès, rien n’est plus suggestif que l’individualisme fourni par Internet où chacun met en exergue ses pensées personnelles, ses différences, ses tentations de ‘refaire le monde’.