vendredi, 08 février 2013 15:55
par Christoph Dreier
IRIB- Mardi soir, le gouvernement grec a imposé la loi martiale contre..
... les marins des ferries en grève, en mobilisant la police, pour briser leurs piquets de grève. Les travailleurs avaient débrayé, pour protester contre les suppressions d’emplois et les réductions de salaires, ainsi que pour revendiquer le versement de salaires impayés. Cela fait des mois que certains d’entre eux ne reçoivent pas de salaire.
La grève a suspendu le transport maritime entre le continent et les nombreuses îles du pays, provoquant des pénuries alimentaires, dans les îles plus petites qui n’ont pas d’aéroport.
Les équipages des ferries ont arrêté le travail, jeudi dernier, 31 janvier. Le débrayage n’était initialement prévu que pour 48 heures, mais il a été reconduit, pour trois fois, 48 heures, avant d’être brisé par le gouvernement.
Le gouvernement de coalition mené par Nouvelle Démocratie et qui regroupe aussi le PASOK (social-démocrate) et la Gauche démocratique, a invoqué tard mardi soir les pouvoirs d’urgence sous la forme d’une «mobilisation civile», en enrôlant, formellement, les travailleurs des ferries, dans l’armée, et en leur ordonnant de reprendre le travail. Les travailleurs qui défient cet ordre sont passibles de peines de prison allant jusqu’à cinq ans.
Mercredi matin, la police a occupé le grand port du Pirée pour empêcher que les travailleurs ne tentent d’empêcher les briseurs de grève d’entrer.
Le syndicat des marins grecs (PNO) a réagi à l’imposition de la loi martiale en mettant immédiatement fin à la grève. Les deux principales confédérations syndicales grecques, l’ADEDY (Union des fonctionnaires) et la GSEE (Confédération générale des Travailleurs de Grèce) ont appelé mercredi à des grèves de solidarité dans la région d’Attica, qui comprend à la fois Athènes et le Pirée.
Les grèves de solidarité ont toutefois été strictement limitées. Les bus et les trams ne sont restés que quatre heures au dépôt et pratiquement aucun autre mouvement de grève n’a eu lieu dans les services publics. Mercredi, à midi, des milliers de travailleurs se sont rassemblés, au Pirée, pour manifester contre l’action du gouvernement. Les manifestants ont défilé du port vers le ministère de la Marine.
L’imposition de la loi martiale contre les marins grévistes est survenue deux semaines à peine après que des mesures de loi martiales ont été prises pour briser une grève des travailleurs du métro d’Athènes. L’Etat grec a de fait décrété, en violation des droits démocratiques, une interdiction d’organiser la moindre grève efficace. Il viole, aussi, les lois internationales, qui n’autorisent les travaux forcés que dans un cadre bien défini.
L’abolition du droit de grève et la criminalisation des travailleurs en grève rappelle les conditions d’Etat policier, qui étaient en vigueur, sous le régime fasciste des colonels, il y a une quarantaine d’années.
Depuis que l’Union européenne a commencé à dicter des mesures d’austérité à la Grèce, le gouvernement grec a recouru à la loi martiale à quatre occasions distinctes pour obliger les travailleurs en grève à reprendre le travail. La loi martiale a été invoquée, en 2010, contre les chauffeurs routiers en grève, en 2011, contre les éboueurs et, ce mois-ci, contre les travailleurs du métro et les travailleurs des ferries.
Dès que des travailleurs cherchent à engager un mouvement de grève qui dépasse les protestations symboliques des syndicats et qui ait un impact sérieux sur les intérêts patronaux, ils sont contraints par l’Etat de retourner au travail. Toute forme efficace de résistance collective contre les mesures d’austérité, qui ont déjà coûté des dizaines de milliers d’emplois et réduit les salaires et les retraites, a été, officiellement, déclarée illégale, non seulement, par le parti droitier Nouvelle Démocratie, mais aussi, par le PASOK et la Gauche démocratique (DIMAR), une scission de SYRIZA (Coalition de la Gauche radicale.)
La quasi abolition du droit de grève va de pair avec une brutalité policière grandissante et la prolifération de méthodes d’Etat policier. La semaine passée, l’on a appris que quatre voleurs présumés ayant un passé anarchiste avaient été, après leur arrestation, férocement passés à tabac par la police. L’année dernière, il avait été révélé que la police avait traité de la même manière des manifestants antifascistes. Tout le monde sait qu’un grand nombre de policiers sont des membres ou des partisans du parti fasciste Aube dorée (Chrysi Avgi).
L’atteinte au droit de grève en Grèce est appliquée en collaboration et avec le soutien des autres gouvernements européens et institutions de l’UE. La soi-disant « troïka » , le Fonds monétaire International (FMI), la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE), supervise chaque mesure prise par le gouvernement grec et elle a envoyé des observateurs pour contrôler certains ministères en particulier. Durant une visite à Berlin en début d’année, le premier ministre grec Antonis Samaras (ND) s’était entretenu avec la chancelière allemande Angela Merkel qui lui avait très clairement signifié qu’il ne pouvait y avoir de ralentissement dans l’imposition des coupes sociales.
Après avoir plongé la population grecque dans la misère sociale afin de répondre aux exigences des banques et des spéculateurs, l’Etat grec recourt à présent à la répression pure et dure pour étouffer l’opposition de la classe ouvrière. Mais la Grèce d’aujourd’hui est le visage de l’Europe de demain. Tout comme la Grèce est aujourd’hui la référence pour la propagation des mesures d’austérité au continent entier, de la même manière son tournant vers des méthodes d’Etat policier sera imité par les gouvernements d’Europe.
Les syndicats en Grèce et partout en Europe jouent un rôle indispensable dans l’imposition de ces attaques. Sans les efforts incessants entrepris par les syndicats grecs pour briser et saper la résistance des travailleurs contre l’austérité, le gouvernement instable de Samaras serait incapable de survivre.
Les syndicats européens soutiennent soit tacitement soit ouvertement les attaques menées contre les travailleurs, de même qu’ils collaborent pour perpétrer des attaques contre les travailleurs dans leurs propres pays. Ils ne mènent aucune campagne sérieuse contre la criminalisation de fait des grèves.
Une porte-parole de la Confédération européenne des Syndicats (ETUC), Emanuela Bonacina, a dit au World Socialist Web Site que son organisation n’avait aucun plan d’action pour défendre les travailleurs des ferries grecs ou pour s’opposer aux assauts lancés contre les droits démocratiques en Grèce. Cette question n’avait même pas fait l’objet de discussions. Une réponse tout aussi méprisante a été donnée par le service de presse de la Fédération des syndicats allemands (Deutscher Gewerkschaftsbund, DGB).
La Fédération internationale des ouvriers du Transport (ITF), dont le PNO est un membre, a limité sa réponse à l’envoi d’une note de protestation à l’adresse de Samaras. Son porte-parole, Sam Dawson, a dit au WSWS : «Le PNO nous a demandé d’intervenir directement auprès du gouvernement, ce que nous avons fait. S’ils ont besoin de davantage d’aide, ils savent qu’ils peuvent compter sur l’ITF».
En Grèce, c’est à l’aide d’une poignée d’actions symboliques que les syndicats cherchent à contenir la colère des travailleurs à l’égard des agissements du gouvernement. Après la répression, le mois dernier, de la grève des travailleurs du métro, ils ont organisé quelques petites actions de solidarité auxquelles ils ont rapidement mis fin pour ne pas mettre en péril le gouvernement. Les actions entreprises mercredi étaient du même type.
Les syndicats jouissent du soutien crucial de groupes pseudo-gauches tels SYRIZA et le Parti communiste grec (KKE). Le président de SYRIZA, Alexis Tsipras, s’est rendu dernièrement à Berlin et à Washington pour rassurer les gouvernements américain et allemand que son parti ne représentait nullement un danger et pour garantir le remboursement de la dette grecque. Tsipras a, à plusieurs reprises, souligné que SYRIZA n’avait aucune intention de renverser le gouvernement ni de contraindre Samaras à démissionner.
La présidente du KKE, Aleka Papariga, a défilé en tête de la manifestation au Pirée en appelant à la solidarité avec les travailleurs des ferries. Dans le même temps, la propre fédération syndicale du KKE, le PAME, qui jouit de la plus forte représentation au sein du PNO, a joué un rôle primordial dans l’annulation de la grève.
Les mains levées en signe de supplication
RépondreSupprimerPAR Nikos Xydakis
ekathimerini.com , vendredi 8 Février, 2013 (19:32)
Les photographies de la Grèce qui ont fait leur chemin dans le monde entier par le biais des agences de presse internationales au cours des derniers jours montrent un pays et d'une société en proie à une crise humanitaire. Elles montrent des gens qui élèvent leurs mains en signe de supplication pour une tête de brocoli ou un sac d'oranges dans le centre de la capitale. Elles montrent un pays où la dernière activité productive restante est la collecte et la vente de la ferraille par des hommes qui poussent les chariots surchargés dans les rues du pays et dans les rues.
Les images ne sont pas tout à fait vraies, mais elles ne sont pas exactement un mensonge. Alors, que sont-elles ? Ce sont des instantanés de facettes de la Grèce, et non pas le pays dans son ensemble. Elles représentent une représentation classique d'un moment, une subjective montage des moments différents, un panorama composé d'images partielles qui, ensemble, ne forment pas un ensemble. En assemblant toutes les images ensemble ne forme pas une image complète de ce qui se passe dans le pays.
En tant que journalistes, nous enseignent que l'image la plus attrayante, et souvent le récit le plus intéressant, est celui qui produit un effet dramatique, que les remorqueurs sur la corde sensible, qui éveille l'émotion et est ouverte à une lecture rapide et facile des associations: les mains levées vers le la nourriture, la foule, la faim, la Grèce dans la crise de la dette équivaut à une crise humanitaire.
La médiasphère génère constamment de telles images - images d'un millier de mots et peu de sens. Il génère des rapports et des analyses, même longues qui mettent l'accent sur le drame humain à travers l'histoire d'une seule personne plutôt que de prêter attention à la situation générale et les différentes facettes de la vie.
Grecs ne sont pas piétiner les uns les autres dans les rues pour une tête de brocoli.
(suite en dessous:)
Pourtant, les mains levées en Vathis Square étaient tout à fait réelles. Les scènes n'ont pas été inventées par les photographes qui les ont prises ni par les agriculteurs qui distribuaient de la nourriture. Et, oui, les mains se sont levées en signe de supplication, parce que les gens qui les élèvent sont dans le besoin, beaucoup sont pauvres, ils ont peur que l'avenir s'annonce sombre en avance, ils sont en proie à une frénésie pour la survie, si caractéristique de la population qui vit dans une métropole surpeuplée et ils sont emportés par l'insatiabilité si souvent observée chez les personnes qui succombent à une mentalité de foule.
RépondreSupprimerIl ne faut pas réfuter ces images et nous ne devrions pas les interpréter mal. Au lieu de cela, nous allons regarder comme un présage de ce qui est à venir et comme une étape importante: la ligne après laquelle il n'y a pas de tolérance, pas de dignité et pas un comportement rationnel. Les mains levées nous disent que le peuple de la Grèce est en danger de marcher sur cette ligne.
http://www.ekathimerini.com/4dcgi/_w_articles_wsite3_1_08/02/2013_482559
COMMNTAIRE:
SupprimerPaul Johnston:
Nikos ... Je ne peux pas croire ce que vous avez écrit parce que vous êtes apparemment dans le déni total de la crise économique qui a frappé la Grèce dans tout le pays, et pourtant vous ne croyez toujours pas nos autres Grecs souffrent d'une surdose mortelle de l'austérité imposée par le gouvernement ? Réveillez-vous et voyez la vérité. Le peuple grec est en train de mourir par manque de nourriture, de tomber malade et de congélation pour le manque de chauffage, et le désespoir est les accablant de jour en jour, alors que vous venez de vous asseoir confortablement votre bureau chauffée pépère, refusant de comprendre leur dispar cause de votre propre politique aveugle ageneda.
Que diable