Un ex-ambassadeur chinois donne une leçon d’économie simple mais percutante à un ancien Premier ministre français (VIDEO)
par Audrey Duperron 01 sept. 2014
Wu Jianmin, un ancien ambassadeur de la Chine en France, était invité la semaine dernière à l’Université d'été du Medef, le syndicat du patronat français. Au cours de l'un des nombreux débats, Jianmin a donné le point de vue d’un Chinois sur le chômage français. L'homme a donné à ses amis français - dont l'ancien Premier ministre Alain Juppé - une leçon d’économie toute simple, faisant rire l’assistance à plusieurs reprises :
Quand on regarde le chômage en France, je pense qu’il y a trois choses qui ont été à l’origine de ce problème. Le chômage, c’est un phénomène superficiel. Derrière, c’est quoi ? D’abord, comment on regarde le travail. Je suis venu en France en 1998. Vous avez eu cette loi des 35 heures. Alors tout au long de mon séjour, à peu près 5 ans en France, j’ai expliqué aux Chinois qui sont venus en visite en France, 35 heures, tout le monde a ri. (rires) Pourquoi ? D’abord, aux yeux des Chinois, le travail, c’est la source créatrice de la richesse. On veut la richesse. On ne veut pas la source. C'est tout à fait contradictoire. Et ensuite. Le travail, c’est quelque chose de noble, mais si on regarde le travail comme un fardeau, le moins possible, alors dans ce cas-là, qui fait le travail ? On n’encourage pas le travail, on encourage la paresse. (applaudissements nourris) Et troisièmement, nous vivons un monde très compétitif. Avec 35 heures, vous coupez votre compétitivité. La compétition est tellement forte, et 35 heures, vous montez le coût du travail, donc vous réduisez votre compétitivité ».
Jianmin a également rappelé que grâce aux réformes d’inspiration libérales menées dès 1979 par Deng Xiaping, la Chine avait changé radicalement sa vision des chefs d’entreprise :
A partir de la fondation de la République Populaire de Chine, et jusqu’en 1978, les chefs d’entreprises étaient considérés comme des exploiteurs, des malfaiteurs, qui sont condamnés à disparaître. Avant, il y a 35 ans, le secteur privé en Chine égale zéro. Aujourd'hui, le secteur privé représente 65% de l’économie chinoise, qui créent 75% des emplois et qui paient 60% des impôts. (…) Aujourd’hui, nous avons à peu près 50 millions de chefs d'entreprise. Si les Chinois n’avaient pas eu cela, la Chine ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui ».
Un ex-ambassadeur chinois donne une leçon d’économie simple mais percutante à un ancien Premier ministre français (VIDEO)
RépondreSupprimerpar Audrey Duperron
01 sept. 2014
Wu Jianmin, un ancien ambassadeur de la Chine en France, était invité la semaine dernière à l’Université d'été du Medef, le syndicat du patronat français. Au cours de l'un des nombreux débats, Jianmin a donné le point de vue d’un Chinois sur le chômage français. L'homme a donné à ses amis français - dont l'ancien Premier ministre Alain Juppé - une leçon d’économie toute simple, faisant rire l’assistance à plusieurs reprises :
Quand on regarde le chômage en France, je pense qu’il y a trois choses qui ont été à l’origine de ce problème. Le chômage, c’est un phénomène superficiel. Derrière, c’est quoi ? D’abord, comment on regarde le travail. Je suis venu en France en 1998. Vous avez eu cette loi des 35 heures. Alors tout au long de mon séjour, à peu près 5 ans en France, j’ai expliqué aux Chinois qui sont venus en visite en France, 35 heures, tout le monde a ri. (rires) Pourquoi ? D’abord, aux yeux des Chinois, le travail, c’est la source créatrice de la richesse. On veut la richesse. On ne veut pas la source. C'est tout à fait contradictoire. Et ensuite. Le travail, c’est quelque chose de noble, mais si on regarde le travail comme un fardeau, le moins possible, alors dans ce cas-là, qui fait le travail ? On n’encourage pas le travail, on encourage la paresse. (applaudissements nourris) Et troisièmement, nous vivons un monde très compétitif. Avec 35 heures, vous coupez votre compétitivité. La compétition est tellement forte, et 35 heures, vous montez le coût du travail, donc vous réduisez votre compétitivité ».
Jianmin a également rappelé que grâce aux réformes d’inspiration libérales menées dès 1979 par Deng Xiaping, la Chine avait changé radicalement sa vision des chefs d’entreprise :
A partir de la fondation de la République Populaire de Chine, et jusqu’en 1978, les chefs d’entreprises étaient considérés comme des exploiteurs, des malfaiteurs, qui sont condamnés à disparaître. Avant, il y a 35 ans, le secteur privé en Chine égale zéro. Aujourd'hui, le secteur privé représente 65% de l’économie chinoise, qui créent 75% des emplois et qui paient 60% des impôts. (…) Aujourd’hui, nous avons à peu près 50 millions de chefs d'entreprise. Si les Chinois n’avaient pas eu cela, la Chine ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui ».
http://www.express.be/business/fr/economy/un-ex-ambassadeur-chinois-donne-une-leon-deconomie-simple-mais-percutante-a-un-ancien-premier-ministre-franais-video/207504.htm