- ENTREE de SECOURS -



samedi 26 mai 2018

Alerte à la propagande ? « Préparez-vous ». Le message d'alerte d'un membre du GIGN à la population française

Lerebelle
Les Moutons Rebelles
jeu., 24 mai 2018 18:10 UTC


« Préparez-vous ». Tel est le message adressé par un membre actif de l'unité d'assaut du GIGN (Groupement d'Intervention de la Gendarmerie Nationale) à la population française. C'est l'écrivain Laurent Obertone - qui promet un livre à paraître fin septembre qui aura un impact certain - qui a révélé ces propos, sur sa page Facebook, des propos qui font froid dans le dos. 

Message reçu à l'instant, destiné à mes lecteurs et plus généralement à la population civile. Partagez en masse cet avertissement. 

« Pendant que les mass médias nous inondent de mariage en Angleterre et de festival de Cannes, bon nombre d'événements classés « faits divers », violences inédites sur le territoire national, se mettent en place : 

Marseille « busserine » avec des groupes armés et des techniques para-militaires parfaitement rodées, un procureur satisfait du dispositif policier et qu'il n'y ait pas eu de blessés, de nombreuses attaques de policiers en civils par des groupes de jeunes (Grenoble, Courcouronne...), violences par 200 personnes à Lyon la Duchère, un homme a Pau battu à mort par des ados, appel au djihad en France par des imams dans des mosquées françaises mais aussi les suicides à répétition des policiers et gendarmes abandonnés par la Justice et rabaissés par la hiérarchie, avec un projet de CDD à venir pour les forces de l'ordre alors que la formation est déjà un réel problème. 

Bon nombres d'autres « signaux faibles », comme aiment les appeler les politiques, passent inaperçus. Dans les rangs de mes camarades de l'unité d'assaut du GIGN, actifs et connectés aux unités de renseignement, tous ces signaux confirment qu'un scénario de guérilla se met en place dans un mutisme ahurissant. Notre message est simple : préparez-vous. » 

- voir clip sur site -

Sous cet appel est placée en lien la vidéo de la scène de guerre qui s'est déroulée lundi dans un quartier de Marseille. 

Ce message intervient alors que des violences se multiplient un peu partout sur le territoire, sans qu'elles ne fassent la une des médias traditionnels plus préoccupés par le Festival de Cannes ou le mariage princier en Angleterre. Il intervient également alors que la Suède, un livret va être distribué à la population pour lui donner la conduite à suivre « en cas de guerre ».

Ce livret détaille les mesures à prendre en cas de conflit ou de catastrophe naturelle, et prend pour prétexte une tension entre Russes et Occidentaux alors qu'il semble en réalité surtout partir du constat que la Suède est en proie à une explosion de la violence en son sein, notamment en raison du changement profond de population lié à l'immigration dans les grandes villes du pays. Où se trouvent les abris ? Quels aliments stocker ? A quelles sources d'information se fier ? Édité à la demande du gouvernement en 13 langues, « En cas de crise ou de guerre » sera expédié entre le 28 mai et le 3 juin à 4,8 millions de foyers (sur 10 millions de Suédois). 

Ces déclarations et ces agissements, qui impliquent des personnes haut placées dans le domaine de la sécurité, mais aussi de la politique, sont particulièrement inquiétantes pour l'avenir en Europe de l'Ouest. Le résultat d'un aveuglement de plusieurs décennies ? Ce n'est pas Jean-Louis Borloo et son « plan banlieue » qui diront le contraire ... 

[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d'origine

26 commentaires:


  1. 3.000 Suédois ont déjà une puce implantée dans leur corps


    26 MAI 2018
    Arnaud Lefebvre


    En Suède, plus de 3.000 personnes ont déjà des implants de micro-puces intégrées dans leur main qui leur permettent de réaliser leurs achats, de pénétrer dans des bâtiments ou encore de réserver des billets de trains, rapporte l'AFP citée par le Daily Mail.

    Actuellement, plusieurs entreprises de Suède offrent gratuitement ce service à leurs employés. "Pour l'instant, les donnes collectées et partagées sont faibles, mais il est probable qu'elles augmentent. Plus il y a de données dans un seul endroit, comme c'est le cas avec une puce, plus il y a de risques que ces données soient utilisées contre nous", a expliqué à l'AFP, Ben Libberton, microbiologiste au laboratoire MAX IV de la ville suédoise de Lund, Selon lui, cette technologie pourrait également aboutir à la perte ou au vol de données personnelles.

    Système immunitaire

    Selon le microbiologiste, ces implants pourraient provoquer des infections ou des réactions du système immunitaire. Ces étiquettes électroniques sont de la taille de la grain de riz et sont implantées à l'aide d'une seringue hypodermique dans le dos de la main.

    Ces implants ont été utilisés pour la première fois en 2015 dans un premier temps confidentiellement avant d'être généralisés. De nos jours, les participants suédois sont plus de 3.000.

    Malgré les inquiétudes concernant des violations potentielles de données personnelles, de nombreux Suédois semblent préférer la commodité à leur vie privée. Beaucoup d'utilisateurs ne croient pas la technologie actuellement soit en mesure de pirater les puces, explique l'AFP.

    Confiance

    Les citoyens suédois ont longtemps accepté le partage de leurs données personnelles. Les données personnelles dans cet Etat sont enregistrées par la sécurité sociale et partagées avec d'autres organismes administratifs. Il est également possible de s'enquérir du salaire d'autres personnes en donnant un coup de fil rapide à l'administration fiscale. "En Suède, la population se sent très à l'aise avec la technologie", reconnaît Libberton. "Je dirais qu'il y a moins de résistance ici à cette nouvelle technologie que dans la plupart des autres pays."

    La compagnie ferroviaire nationale suédoise a également mis en place un système avec des implants qui a conquis plus de 130 utilisateurs, mais cela a également conduit à certains problèmes. Lorsque le système a été lancé en juin, un défaut permettait au personnel ferroviaire de consulter le profil LinkedIn d'un passager au lieu de l'information concernant ses billets.

    https://fr.express.live/2018/05/24/3000-suedois-ont-deja-une-puce-implantee-dans-leur-corps

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En cas de guerre ou d'émeute... c'est facile de retrouver quelqu'un ! De partout dans le monde !!
      Heureusement les puces RFID sont piratables et peuvent être données à n'importe qui !

      Supprimer
  2. "Facebook s'est livré à une surveillance de masse de ses utilisateurs"


    25 MAI 2018
    Audrey Duperron


    S’agit-il de la genèse d’un nouveau scandale Facebook, ou d’un épiphénomène destiné à faire flop ? Une ancienne start-up, Six4Three, a déclaré dans un tribunal californien que Facebook utilisait ses applications pour se livrer à une "surveillance de masse" de ses utilisateurs et de leurs amis, incluant ceux qui ne se sont pas inscrits sur le réseau social.

    La firme aurait écouté leurs conversations téléphoniques grâce aux micros de leur smartphone, lu leurs SMS, suivi leurs déplacements en activant à distance le Bluetooth, et accédé aux photos sur leur téléphone de façon routinière et parfois sans leur consentement explicite, entre 2013 et 2015.

    Facebook aurait abusé des développeurs d'applications tierces

    Six4Three reproche à Facebook d'avoir trompé les développeurs d'applications en les encourageant à créer des applications sur la promesse qu'ils auraient accès aux données personnelles des utilisateurs. Facebook les aurait également obligés d’acheter des publicités coûteuses pour son application mobile, que la firme cherchait à installer sur le marché, toujours avec la même promesse. Mais en 2015, Facebook a suspendu cet accès.

    Or, à cette époque, Six4Three proposait une application appelée Pikinis, qui permettait aux utilisateurs de retrouver facilement les photos de leurs ami(e)s en maillot de bain. Mais cette application n'a pas rencontré le succès escompté, et la décision de Facebook l’a achevée. C’est ce qui a motivé ses dirigeants à engager des poursuites contre Facebook dès le début de l'année 2015. D'après eux, 40.000 autres startups auraient subi le même sort.

    Une surveillance de masse au travers des applications tierces

    "Zuckerberg a utilisé les données personnelles d'un tiers de la population de la planète comme une arme pour masquer le fait qu’il avait échoué à effectuer la transition de l'exploitation de Facebook des ordinateurs de bureau aux publicités mobiles avant que le marché ne découvre que les projections financières de Facebook présentées dans les documents liés à son introduction en bourse en 2012 étaient fausses", indique le dossier de plainte.

    Dans son dépôt de plainte, Six4Three affirme que Facebook a continué discrètement à exploiter les informations privées de ses utilisateurs, et "a exploré et mis en place des moyens pour suivre la localisation des utilisateurs, pour trouver et lire leurs textes, pour accéder et pour enregistrer les conversations sur les micros de leur téléphone, pour suivre leur utilisation des applications de la concurrence sur leur téléphone, et pour suivre et surveiller leurs appels".

    En particulier, elle affirme que Facebook mettait sur écoute les utilisateurs de téléphone Android sans avoir obtenu le consentement de certains d'entre eux. Facebook ne leur précisait pas non plus qu’elle avait la capacité de lire leurs SMS sur les téléphones Android, et se contentait d'indiquer qu'elle se connectait au journal des SMS pour faciliter leurs connexions.Selon la start-up, Facebook aurait également menti sur la manière dont elle accédait aux albums photos des iPhones, "ce qui signifie que si un utilisateur à une application Facebook installée sur son iPhone, alors Facebook peut accéder et analyser les photos que l'utilisateur prend et/ou conserve sur son iPhone".

    RépondreSupprimer
  3. Des conditions générales caduques

    En mars dernier, Facebook a déclaré que son application se connecte uniquement aux appels et aux SMS des utilisateurs de ses applications Messenger ou Facebook Lite. La firme a précisé qu’elle application ne consulte que les informations de contact, et non le contenu des appels ou des SMS.

    Facebook aurait également commandé le développement de conditions générales caduques, avec une date d'expiration assez courte. Celle-ci n'était pas mise en évidence pour les utilisateurs, afin qu'il la laissent expirer à leur insu. Dans le dépôt de plainte, il est indiqué que "Facebook avait donné des indications partielles à cette époque concernant ses conditions générales, mais n'avait pas totalement révélé qu'elle s'était arrangée pour que certaines clauses expirent après un certain temps".

    Toujours selon la start-up, Mark Zuckerberg, le CEO de Facebook, supervisait lui-même ce programme de surveillance, comme le montrent des e-mails confidentiels l'impliquant, ainsi que ses plus proches collaborateurs.

    Des rumeurs...

    Des rumeurs circulaient déjà concernant une possible mise sur écoute des utilisateurs. En effet, certains utilisateurs de Facebook ont rapporté avoir été soumis à des publicités sur le site qui coïncidaient étrangement avec des conversations qu'ils avaient eues auparavant. Lors de son audition devant le congrès américain au mois d'avril, la question avait même été directement posée à Mark Zuckerberg, qui avait nié.

    Facebook réfute toutes ces accusations, et tente maintenant de bloquer les poursuites en invoquant une loi spécifique californienne, et en affirmant que certains détails énoncés dans le dépôt de plainte sont des secrets d'affaires qui ne doivent pas être ébruités. Elle observe également que c'est sa décision louable de "cesser de publier certains contenus générés par les utilisateurs sur sa plate-forme pour les développeurs d'applications tierces" qui est à l'origine de ces poursuites.

    Nouveau scandale gigantesque ou épiphénomène ?

    Reste à savoir si cette affaire a de quoi fournir la substance d’un nouveau scandale, et si les utilisateurs ne sont pas déjà totalement désabusés après le scandale Cambridge Analytica. Malgré le mouvement “Delete Facebook” ("supprimez Facebook") qui appelait au boycott de l’application et qui a été créé par des utilisateurs indignés dans le sillage de ce scandale, Facebook a publié des résultats euphoriques le mois dernier, avec une progression de près de 50% de son chiffre d’affaires en un an.

    https://fr.express.live/2018/05/25/facebook-sest-livree-une-surveillance-de-masse-de-ses-utilisateurs

    RépondreSupprimer
  4. 21 degrés de liberté – 06


    par Framalang
    19 FÉV 2018


    Hier nous n’étions surveillés que suite à un soupçon, aujourd’hui nous sommes surveillés en permanence.

    Voici déjà le 6e article de la série écrite par Falkvinge. Le fondateur du Parti Pirate suédois s’attaque aujourd’hui à la question de notre liberté de nous réunir et échanger en ligne sans être pistés.

    Le fil directeur de la série de ces 21 articles, comme on peut le voir clairement dans les épisodes précédents que nous vous avons déjà livrés, c’est la perte de certaines libertés dont nous disposions encore assez récemment, avant que le passage au tout-numérique ne nous en prive.

    Tout ce que vous faites, dites, ou pensez aujourd’hui sera utilisé demain contre vous.
    source : Rick Falkvinge sur privateinternetaccess.com

    traduction Framalang : wyatt, mo, draenog, goofy et 2 anonymes

    « Tout ce que vous dites ou faites peut être et sera utilisé contre vous, n’importe quand dans un avenir lointain, lorsque le contexte et l’acceptabilité de ce que vous dites ou faites auront radicalement changé. » Avec la surveillance analogique de nos parents, tout était capté dans le contexte de son temps. La surveillance numérique de nos enfants conserve tout pour un usage futur contre eux.

    C’est une réalité si horrible pour nos enfants du numérique, que même 1984 n’y avait pas pensé. Dans le monde de la surveillance analogique, où des personnes sont mises sous surveillance seulement après avoir été identifiées comme suspectées d’un crime, tout ce que nous disions et faisions était passager. Si le télécran de Winston ne le voyait pas faire quelque chose de mauvais, alors il avait raté le moment et Winston était tranquille.

    La surveillance analogique était passagère pour deux raisons : premièrement, on savait que toute surveillance était exercée par des personnes sur d’autres personnes ; deuxièmement, que personne n’aurait la capacité de trouver instantanément des mots-clefs dans les conversations des vingt dernières années de quiconque. Dans le monde analogique de nos parents, cela signifiait que quelqu’un aurait dû concrètement écouter vingt ans d’enregistrements sur cassette, ce qui aurait pris soixante ans (nous ne travaillons que 8 heures par jour). Dans le monde numérique de nos enfants, les agences de surveillance saisissent quelques mots et peuvent obtenir la transcription automatique des conversations, sauvegardées à tout jamais, de monsieur tout-le-monde sous surveillance, à l’écran, en temps réel, à mesure qu’ils saisissent ces mots-clefs – pas seulement les conversations d’une seule personne, mais celles de tout le monde (ce n’est même pas exagéré ; c’était la réalité aux environs de 2010 avec le programme XKEYSCORE entre la NSA et le GCHQ).

    Dans le monde analogique de nos parents, la surveillance n’existait que quand elle était active, c’était le cas seulement lorsque vous faisiez individuellement et concrètement l’objet de soupçons pour un délit spécifique, grave, et déjà commis.

    Dans le monde numérique de nos enfants, la surveillance peut être activée rétroactivement pour quelque raison que ce soit ou même sans raison, avec la conséquence flagrante que chacun d’entre nous est sous surveillance pour tout ce qu’il peut avoir fait ou dit.

    RépondreSupprimer
  5. Nous devrions dire à tout le monde puisque nous en sommes là : « tout ce que vous dites ou faites peut être utilisé contre vous, pour quelque raison que ce soit ou même sans raison, n’importe quand dans le futur ».

    La génération actuelle a complètement échoué à préserver la présomption d’innocence, appliquée à la surveillance, quand on est passé de la génération de l’analogique à celle du numérique.

    Tout est enregistré pour pouvoir être ensuite utilisé contre vous : ce nouvel état de fait a décuplé la dangerosité de la surveillance telle qu’on la connaissait.

    Supposez que quelqu’un vous demande où vous étiez le soir du 13 mars 1992. Vous aurez, au mieux, une vague idée de ce que vous faisiez cette année-là (« Voyons voir… Je me souviens que mon service militaire a commencé le 3 mars de cette année… et que la première semaine a eu lieu un dur camp d’entraînement dans une forêt d’hiver glaciale… j’étais donc probablement… de retour à la caserne après la première semaine, ayant le premier cours de théorie militaire ou un truc comme ça ? Ou peut-être que si cette date correspond à un samedi ou un dimanche, alors je devais être en permission ? » C’est à peu près la précision maximale qu’est capable de produire votre mémoire en remontant vingt-cinq ans en arrière.)

    Cependant, si vous êtes confronté·e à des données sûres sur ce que vous avez fait, les personnes que vous affronterez auront sur vous un avantage important et décisif, simplement parce que vous ne pouvez pas le réfuter. « Vous étiez dans cette pièce et avez prononcé telles paroles, d’après notre transcription. Ces autres personnes étaient aussi dans cette pièce. Nous ne pouvons que supposer que ce que vous avez dit a été émis avec l’intention de le leur faire entendre. Qu’avez-vous à dire ? »

    Nul besoin de remonter 25 ans en arrière. Quelques mois suffisent pour que la plupart des souvenirs ne soient plus détaillés.

    Pour illustrer davantage : considérez que la NSA est connue pour stocker même des copies de correspondances chiffrées aujourd’hui, partant du principe que même si elles ne sont pas cassables pour l’instant, elles le seront probablement dans le futur. Considérez que ce que vous communiquez de façon chiffrée aujourd’hui – texte, message vocal ou vidéo – pourra être utilisé contre vous dans vingt ans. Vous n’en connaissez probablement pas la moité, parce que la fenêtre de comportements acceptables aura bougé de manière imprévisible, comme elle le fait toujours. Dans les années 50, il était absolument acceptable socialement de faire des remarques désobligeantes à propos de certaines minorités en société, ce qui vous ostraciserait socialement aujourd’hui. Pour d’autres minorités c’est encore acceptable d’être désobligeant, mais cela pourrait ne plus l’être à l’avenir.

    Quand vous écoutez des personnes qui s’exprimaient il y a cinquante ans, vous savez qu’elles parlent dans le contexte de leur époque, peut-être même avec les meilleures intentions selon nos critères d’aujourd’hui. Cependant, nous pourrions les juger durement pour leurs propos si nous les interprétions dans le contexte actuel, qui est complètement différent.

    Nos enfants, ceux du numérique, devront faire face exactement au même scénario, parce que tout ce qu’ils font et disent pourra être et sera utilisé contre eux, n’importe quand dans l’avenir. Il ne devrait pas être en être ainsi. Ils devraient avoir tous les droits de jouir de libertés fondamentales individuelles égales aux libertés analogiques.

    La vie privée demeure de votre responsabilité.

    https://framablog.org/2018/02/19/21-degres-de-liberte-06/

    RépondreSupprimer
  6. 21 degrés de liberté – 07


    par Framalang
    26 FÉV 2018


    Consulter des ouvrages en bibliothèque était hier une opération dont les bibliothécaires défendaient ardemment le caractère confidentiel. Aujourd’hui toutes nos recherches d’informations nous pistent.

    Voici déjà le 7e article de la série écrite par Rick Falkvinge. Le fondateur du Parti Pirate suédois s’inquiète aujourd’hui de la liberté de s’informer sans être surveillé.

    Le fil directeur de la série de ces 21 articles, comme on peut le voir clairement dans les épisodes précédents que nous vous avons déjà livrés, c’est la perte de certaines libertés dont nous disposions encore assez récemment, avant que le passage au tout-numérique ne nous en prive.

    Dans les bibliothèques traditionnelles, la recherche d’informations restait privée
    Source : Rick Falkvinge sur privateinternetaccess.com

    Traduction Framalang : redmood, mo, draenog, Lumibd, Paul, goofy + 3 anonymes

    Pour nos parents du monde analogique, la recherche d’informations avait lieu dans les bibliothèques, et il s’agissait d’un lieu dont l’intimité était jalousement gardée. À l’inverse, lorsque nos enfants du monde numérique recherchent des informations, leurs pensées les plus intimes sont toutes collectées pour faire du marketing. Comment en est-on arrivé là ?

    S’il existe une profession du monde analogique pour laquelle la vie privée des usagers était une véritable obsession, c’est bien celle de bibliothécaire. Les bibliothèques étaient des lieux où l’on pouvait faire ses recherches les plus inavouables, qu’il s’agisse de littérature ou de sciences, de faire un achat ou de n’importe quoi d’autre. La confidentialité des bibliothèques était purement et simplement légendaire.

    Lorsque les recettes de fabrication de bombes ont commencé à circuler sur le proto-internet des années 80 – sur ce que l’on appelait les BBS – et que les politiciens ont essayé de jouer sur la parano sécuritaire, beaucoup ont rapidement eu le bon sens de signaler que ces « fichiers textes contenant des recettes de bombes » n’étaient pas différents de ce qu’il était possible de trouver dans la section chimie d’une bibliothèque ordinaire – et les bibliothèques étaient sacrées. L’exploitation de la peur n’avait plus d’objet, dès lors que l’on faisait remarquer que ce type de documents était déjà disponible dans toutes les bibliothèques publiques et que chacun pouvait y accéder de manière anonyme.

    De fait, les bibliothèques étaient tellement discrètes que, lorsque le FBI a commencé à leur demander les registres indiquant qui empruntait quel livre, les bibliothécaires se sont indignés en masse et c’est ainsi que les tristement célèbres warrant canaries 1 ont été inventés, oui, par un bibliothécaire, pour protéger les usagers de la bibliothèque. Les bibliothécaires ont toujours été les professionnels qui ont le plus farouchement défendu la vie privée, dans le monde analogique comme dans le monde numérique.

    Dans le monde analogique de nos parents, la liberté d’Information était sacrée : c’était une soif profonde d’apprentissage, de connaissance et de compréhension. Dans le monde numérique de nos enfants, leurs pensées équivalentes les plus secrètes sont au contraire collectées massivement et bradées pour leur refiler de la camelote au hasard.

    RépondreSupprimer
  7. Ce n’est pas seulement ce que nos enfants ont recherché avec succès qui est à vendre. Dans le contexte analogique de nos parents, on dirait que c’est toutes leurs bonnes raisons d’aller à la bibliothèque. C’est même tout ce pourquoi ils ont seulement envisagé d’aller à la bibliothèque. Dans le monde numérique de nos enfants, tout ce qu’ils recherchent est enregistré, et tout ce qu’ils envisagent de rechercher même sans le faire.
    Pensez-y un instant : une chose tellement sacrée pour nos parents que des secteurs professionnels entiers se mettraient en grève pour la préserver, est maintenant utilisée sans complexes pour un marketing de masse dans le monde de nos enfants.

    Combinez à cela l’article précédent sur la façon dont tout ce que vous faites, dites et pensez est enregistré pour être utilisé contre vous plus tard, et il devient urgent pour nous de changer radicalement notre façon de voir les choses.
    Il n’y a aucune raison pour que nos enfants soient moins libres de s’informer, au seul motif qu’ils vivent dans un environnement numérique, et non dans l’environnement analogique de nos parents. Il n’y a aucune raison pour que nos enfants ne puissent jouir de droits à la vie privée équivalents à ceux du monde analogique.

    Bien sûr, on pourra mettre en avant le fait que les moteurs de recherche sont des services privés, qu’ils sont donc libres d’offrir les services qu’ils souhaitent, selon les termes qu’ils souhaitent. Mais il y avait également des bibliothèques privées dans le monde analogique de nos parents. Nous reviendrons un peu plus tard dans cette série sur l’idée que « si c’est privé, tu n’as pas ton mot à dire ».

    La vie privée demeure de votre responsabilité.

    Pour poursuivre la réflexion :

    Une autre traduction récente au sujet du rôle des bibliothèques aux U.S.A
    Les canaris ou les pinsons étaient autrefois utilisés au fond des mines de charbon pour donner l’alarme quand les émanations de monoxyde de carbone se faisaient menaçantes. Si les oiseaux montraient des signes de défaillance ou mouraient, les mineurs étaient avertis du danger de gaz toxique avant de le percevoir eux-mêmes.
    Aujourd’hui il s’agit d’une méthode « par laquelle un fournisseur de services de communications vise à informer ses utilisateurs que le fournisseur a reçu une assignation secrète du gouvernement malgré l’interdiction légale de révéler l’existence de l’assignation. Le warrant canary informe généralement les utilisateurs qu’il n’y a PAS eu d’assignation secrète à comparaître à une date donnée » (source)

    https://framablog.org/2018/02/26/21-degres-de-liberte-07/

    RépondreSupprimer
  8. 21 degrés de liberté – 8


    par Framalang
    5 MAR 2018


    Passer par un intermédiaire pour obtenir un service (comme le téléphone) était hier protégé légalement contre les atteintes à la vie privée. Aujourd’hui un comportement normal est considéré comme suffisant pour supprimer cette protection.

    Voici déjà le 8e article de la série écrite par Rick Falkvinge. Le fondateur du Parti Pirate suédois s’inquiète aujourd’hui de la liberté de s’informer sans être surveillé.

    Le fil directeur de la série de ces 21 articles, comme on peut le voir clairement dans les épisodes précédents que nous vous avons déjà livrés, c’est la perte de certaines libertés dont nous disposions encore assez récemment, avant que le passage au tout-numérique ne nous en prive.

    De l’analogique au numérique (8/21) : l’utilisation de services tiers ne devrait pas trahir les attentes de respect de la vie privée
    Source : Rick Falkvinge sur privateinternetaccess.com

    Traduction Framalang : I enter my name again, 3josh, goofy, redmood, mo, draenog, Poca, dodosan, Moutmout + 5 anonymes

    Fin décembre, Ross Ulbricht1 a déposé son appel2 à la Cour suprême des États-Unis, soulignant ainsi un droit à la vie privée essentiel : utiliser du matériel qui renseigne une tierce partie sur votre situation ne devrait pas anéantir tout espoir de conserver une vie privée.

    La plupart des constitutions prévoient une protection de la vie privée d’une manière ou d’une autre. La Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne consacre le droit au respect de la vie privée et familiale, du domicile et des communications. Dans la Constitution états-unienne, la formulation est légèrement différente, mais le résultat est le même : le gouvernement n’a pas le droit de s’immiscer dans la vie privée de quiconque sans bonne raison (« perquisitions ou saisies abusives »).

    Les tribunaux états-uniens ont longtemps soutenu que si vous avez volontairement renoncé à une partie de vos droits à la vie privée en faveur d’un tiers, vous ne pouvez plus vous attendre au respect de votre vie privée dans ce domaine. Si l’on observe l’équivalent analogique de ces droits, cette doctrine est exécrable. Pour comprendre à quel point, il nous faut remonter à l’avènement des commutateurs téléphonique manuels.

    Aux débuts de l’ère des téléphones, les standards téléphoniques étaient entièrement manuels. Lorsque vous demandiez à appeler quelqu’un, un opérateur téléphonique humain connectait manuellement le fil de votre téléphone à celui de votre destinataire et déclenchait un mécanisme qui faisait sonner le téléphone. Les opérateurs pouvaient écouter toutes les conversations s’ils le souhaitaient et savaient qui avait parlé à qui et quand.

    Est-ce qu’on renonçait à sa vie privée en faveur d’un tiers en utilisant ce service de téléphonie manuel ? Oui, très certainement. Selon la doctrine numérique actuelle, les appels téléphoniques n’auraient plus rien de privé, quelles que soient les circonstances.

    Pourtant, nous savons bien que les appels téléphoniques sont privés. Car en réalité, les opérateurs téléphoniques juraient sous serment de ne jamais divulguer la moindre information qu’ils auraient apprise durant leur travail, sur la vie privée des gens – pour vous dire à quel point la vie privée était prise au sérieux, même par les entreprises qui géraient les standards téléphoniques.

    RépondreSupprimer
  9. Curieusement, la doctrine du « renoncement de vie privée en faveur d’un tiers » semble être apparue au moment où le dernier opérateur a quitté son travail au profit des circuits automatiques actuels. Cela s’est produit assez tardivement, 1983, pile à l’aube de l’ère de la consommation de masse des appareils numériques, tels que le Commodore 64.

    Cette fausse équivalence devrait, à elle seule, suffire à invalider la doctrine du renoncement « volontaire » à la vie privée en faveur d’un tiers numérique, renoncement de fait à toute protection de la confidentialité : l’équivalent dans le monde analogique était aux antipodes de cette doctrine.

    Mais ce n’est pas la seule leçon à tirer, sur les services tiers privés, de cette équivalence avec le monde analogique. Ce concept suppose, en creux, que vous choisissez volontairement d’abandonner votre vie privée, c’est-à-dire par un acte conscient et délibéré – et notamment, par un choix qui sort de l’ordinaire, car les constitutions du monde entier sont très claires sur le fait que le choix ordinaire, par défaut, est que vous vous attendiez à ce que votre vie privée soit protégée.

    En d’autres termes, vu que la vie quotidienne de chaque individu est protégée par le respect de sa vie privée, il faut une situation extraordinaire pour qu’un gouvernement puisse revendiquer l’autorisation de s’introduire dans la vie privée d’une personne. Et cette situation « extra-ordinaire » est devenue : il suffit que la personne en question ait un téléphone portable sur elle, et donc, qu’elle ait « volontairement » renoncé à son droit à la vie privée, car le téléphone communique sa position à l’opérateur du réseau en contactant les antennes relais.

    Mais avoir un téléphone portable est un comportement normal de nos jours. Cela correspond parfaitement à la définition d’ « ordinaire ». En termes d’originalité, ce n’est pas très différent que de porter un jean ou une veste. Ce qui pose la question suivante : en imaginant que les fabricants de jeans de l’époque aient été capables de vous localiser, aurait-il été raisonnable de la part des gouvernements de dire que vous aviez abandonné votre droit à la vie privée, en portant des jeans ?

    Bien sûr que non.

    Ce n’est pas comme si vous portiez un dispositif de repérage dans le but assumé que des sauveteurs puissent vous retrouver au cours d’une randonnée à risque. Dans de telles circonstances, il est alors possible de dire que vous portez volontairement un dispositif de localisation. Mais pas lorsque vous possédez un objet dont on peut s’attendre à ce que tout le monde en ait un – pire, quelque chose que tout le monde doit avoir, pour ne serait-ce que vivre normalement dans la société actuelle.

    Quand la seule alternative pour disposer de la garantie constitutionnelle de votre vie privée est de se tenir à l’écart de toute société moderne, l’argumentaire du gouvernement doit être bien léger… En particulier parce que l’équivalent d’autrefois – les standards téléphoniques analogiques – n’a jamais été une cible légitime dans aucun dossier.

    Tout le monde mérite un droit à sa vie privée équivalent à celui du monde analogique.

    Jusqu’à ce qu’un gouvernement reconnaisse cela et rende volontairement le pouvoir qu’il s’est lui-même octroyé, ce sur quoi il ne faut pas se faire d’illusions, la vie privée demeure de votre responsabilité.

    RépondreSupprimer
  10. S’est illustré sur le darknet avec The Silk Road et ses activités illégales, a été condamné à la perpétuité aux États-Unis. Voir sa page Wikipédia
    Pour comprendre l’allusion à cet épisode judiciaire, se reporter à cet article de Vice News où est notamment abordé un point soulevé par les défenseurs d’Ulbricht :

    Cette affaire pose la question de savoir si le quatrième amendement permet au gouvernement, sans raison valable, de recueillir des données générées par des millions d’individus au cours des événements quotidiens de la vie moderne : leurs informations qui passent par le trafic Internet « , a écrit Shanmugam. Il a ajouté que les internautes « ont une attente raisonnable en matière de respect de la vie privée » et que les autorités fédérales devraient avoir besoin d’un mandat pour les fouiller.

    https://framablog.org/2018/03/05/21-degres-de-liberte-8/

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Name* 1

      2 mars 2018


      Je pense que le problème de la surveillance généralisée opérée majoritairement par des entreprises privées qui revendent à nos gouvernements nos informations personnelles n’est pas liée à des petits renoncements mais à la technique qui soutient internet. Ce sont les concepteurs de ce medium qui ont fait n’importe quoi n’importe comment dés le départ. Internet n’a pas été conçu initialement pour ce qu’on en fait aujourd’hui, c’est-à-dire essentiellement de la consommation de masse. Il n’y a qu’à voir la bande passante mondiale uniquement utilisée à des fins de streaming.

      Si depuis le départ les ingénieurs qui ont conçu ce medium l’avaient fait correctement on n’en serait pas là. Comment peut-on reprocher à des non-spécialistes de ne rien comprendre à toutes ces techniques ? Même quand on est un peu conscient de toutes ces choses, on arrive vite à ses limites.

      Alors oui, on peut utiliser des logiciels libres, alternatifs et décentralisés. On peut utiliser Tor pour les choses sensibles même en France. Néanmoins, les démarches administratives se font maintenant majoritairement en ligne et pas par choix, mais parce que la dématérialisation des services publiques est une stratégie économique de la part de nos dirigeants et des entreprises avec lesquelles ils fraient. Quand j’emprunte un livre à ma médiathèque de quartier je n’ai aucun moyen de me prémunir contre la surveillance de mes données.

      Alors on peut peut-être minimiser le problème en faisant des choix radicaux.

      Je n’ai pas de smartphone, je n’ai pas de voiture, donc pas d’assurance associée, je n’ai pas de télévision, j’utilise des logiciels libres autant que possible. Je n’ai aucune carte de fidélité nominative, je n’utilise pas de carte de paiement et n’ai pas de crédits à la consommation, ni de compte bancaire d’ailleurs, juste un livret A. Mais j’ai une carte vitale dont les données sont exploitées par des entreprises privées, j’ai un passeport avec une puce RFID et des données biométriques dedans dont mes empreintes digitales. Si je veux pouvoir voyager en train, je n’ai pas d’autres alternatives que de donner mon nom à la SNCF car les billets sont nominatifs et ce même si je paye en liquide. Et si je veux voyager avec de petits moyens – et arriver en retard dans l’hypothèse où le train part quand même – je peux prendre un billet Ouigo et là tout se passe en ligne – nom + IP + CB + géolocalisation.

      On peut se dissimuler autant que possible mais pas se cacher. Et pour l’instant nous ne sommes que dans un système totalitaire économiquement parlant mais vu la tolérance de l’Europe à l’Extrême-droite rien ne dit qu’un jour prochain les bruns ne seront pas au pouvoir. Et pour les faschos les gens différents, les gens qui réfléchissent, qui n’ont pas les mêmes habitudes que tout le monde, ce sont des terroristes potentiels. La transparence totales c’est l’abandon de l’intimité, c’est le fascisme, nous avons donc commencé à prendre le plis.

      Ce que je reproche à cette série d’article c’est de laisser croire que les gens ont le choix. Tout le monde n’a pas les mêmes compétences quant à l’utilisation d’internet donc pas la même compréhension du medium et donc pas les mêmes conclusions quant aux dangers qu’il représente. C’est pourquoi beaucoup de personnes utilisent Facebook ou Google et ses services alors que l’information comme quoi ces entreprises sont dangereuses circule librement.

      Supprimer
    2. Beaucoup de choix que nous faisons comme utilisateurs n’est que le résultat de nos incompétences. Mais pas parce que nous sommes une espèce constituée de branleurs, juste parce que la compétence demande du temps, beaucoup de temps et que la plupart des gens en manquent et que le système dans son ensemble n’encourage pas leur acquisition.

      Il ne faut pas juste mettre du libre un peu partout en pensant que ça changera quoi que ce soit, il faut surtout changer le paradigme marchand qui sous-tend nos sociétés et qui engendre de fait des comportements qui vont contre l’instinct de survie.

      Si des gens exposent leur intimité en toute inconscience c’est peut-être parce qu’en plus de leur incompétence quant au fonctionnement d’internet et du web, ils n’ont plus que ça à « vendre » – ce n’est pas le bon terme – dans des sociétés où les possibilités d’émancipation des individus n’existent plus.

      En gros, comment faire pour continuer de respirer quand on vous étouffe de toute part ?
      Là où on vous laisse une ouverture.

      Mais de mon point de vue, cette conception du monde n’est plus arrêtable ni même modifiable. On peut juste regarder le processus aller à son terme et espérer – ou pas – qu’il restera quelque chose à redresser à la fin.

      Supprimer
  11. 21 degrés de liberté – 09


    par Framalang
    12 MAR 2018


    Lire le journal tranquillement et parcourir des articles ne regardait que nous et sûrement pas le gouvernement. Aujourd’hui il en va tout autrement lorsque nous lisons les informations…

    Voici déjà le 9e article de la série écrite par Rick Falkvinge. Le fondateur du Parti Pirate suédois s’inquiète aujourd’hui de la liberté de parcourir des journaux d’information sans être espionné par l’État.

    Le fil directeur de la série de ces 21 articles, comme on peut le voir clairement dans les épisodes précédents que nous vous avons déjà livrés, c’est la perte de certaines libertés dont nous disposions encore assez récemment, avant que le passage au tout-numérique ne nous en prive.

    De l’analogique au numérique (9/21) : Le gouvernement sait ce que vous lisez, dans quel ordre, et pendant combien de temps.
    Source : Rick Falkvinge sur privateinternetaccess.com

    Traduction Framalang : I enter my name again, goofy, mo, redmood, mo, Poca, draenog, Moutmout + 1 anonyme

    Nos parents, dans leur monde analogique, pouvaient lire les informations de manière anonyme, comme ils le voulaient, où ils voulaient, et quand ils voulaient. Pour nos enfants du monde numérique, un flic pourrait aussi bien regarder par-dessus leur épaule : le gouvernement connaît la source des informations qu’ils lisent, quels articles, pendant combien de temps, et dans quel ordre.

    Pour nos parents du monde analogique, lire les informations était une activité à laquelle le gouvernement ne s’intéressait pas, et effectivement il n’avait pas à s’en mêler. Nos parents achetaient le journal du matin en échange de quelques pièces au coin de la rue, allaient dans un endroit calme où ils pouvaient s’installer quelques minutes, et commençaient à lire, sans que personne n’interfère.

    Quand nos enfants du monde numérique lisent les informations, le gouvernement sait non seulement quelle source ils ont choisi de lire, mais aussi, exactement quels articles ils ont lu de cette source, dans quel ordre, et pendant combien de temps. Et plusieurs entreprises commerciales en savent autant. Cela pose au moins trois problèmes majeurs :

    Voici le premier : comme le gouvernement détient ces données, il essaiera de s’en servir. Plus précisément, il essaiera de s’en servir contre l’individu concerné, éventuellement dans une stratégie de détection anticipée des crimes futurs. Nous avons déjà vu que toutes les données collectées par un gouvernement seront, à terme, utilisées contre les individus concernés, avec une absolue certitude.

    Dans l’économie de l’attention, les données qui trahissent à quoi nous prêtons attention, en quelles proportions, et pendant combien de temps, sont absolument cruciales pour la prédiction de notre comportement. Et dans les mains d’un gouvernement qui fait l’erreur fondamentale de s’en servir pour prédire des crimes, le résultat peut être funeste pour les individus et tout simplement inadmissible de la part d’un gouvernement.

    RépondreSupprimer
  12. Dès lors que le gouvernement utilise ces données, de quelque manière que ce soit, positive ou négative, elles deviendront inévitablement des « métriques d’Heisenberg » – l’utilisation des données finira par modifier ces mêmes données. Par exemple, si quelqu’un au gouvernement décide que se renseigner sur la frugalité est probablement un indicateur de pauvreté, et détermine l’attribution des aides de l’État en fonction de ce critère, alors cette politique va immédiatement inciter les gens à se renseigner davantage sur la frugalité. Les « métriques d’Heisenberg » sont des métriques que leur processus de mesure rend immédiatement invalides1.

    Le second problème c’est qu’il n’y a pas que le gouvernement, mais aussi d’autres acteurs commerciaux, qui chercheront à faire usage de ces mesures, quand bien même ce sont des « métriques d’Heisenberg ». Peut-être que quelqu’un pensera que lire des fanzines sur l’acrobatie à moto aura des conséquences sur votre intégrité physique et donc sur votre prime d’assurance voiture.

    Le troisième problème est subtil et sournois, mais bien plus grave : le gouvernement sait non seulement quels articles vous lisez et dans quel ordre, mais il sait aussi, par conséquent, quel est le dernier article que vous avez lu et ce que vous avez fait juste après l’avoir lu. En d’autres termes, il sait très précisément quelle information vous a mené à cesser de lire et à adopter plutôt tel ou tel comportement spécifique. C’est un renseignement bien plus important que d’avoir une connaissance générale de vos habitudes et préférences en matière d’information.

    La capacité à prédire les actions d’une personne avec un degré élevé de certitude est bien plus dangereuse que la vague connaissance de ses préférences en termes de loisirs.

    Nos parents du monde analogique avaient, parmi leurs droits à la vie privée, la possibilité de choisir leur source d’informations anonymement, sans que quiconque ait la permission (ni la possibilité) de savoir quels articles ils lisaient, dans quel ordre ou pour quelle raison. Il n’est pas déraisonnable que nos enfants aient le même droit à la vie privée, un droit équivalent à celui du monde analogique.

    Notre vie privée est sous notre entière responsabilité.

    Le phénomène tient son nom du principe d’incertitude d’Heisenberg, communément confondu avec « l’effet de l’observateur », qui survient lorsqu’une chose ne peut être mesurée sans être altérée par le processus de mesure. Le principe d’incertitude d’Heisenberg n’a en réalité rien à voir avec cela ; il stipule, qu’il n’est pas possible de mesurer précisément la vitesse et la position d’une particule subatomique en même temps, ce qui ne concerne pas du tout les « métriques d’Heisenberg »

    https://framablog.org/2018/03/12/21-degres-de-liberte-09/

    RépondreSupprimer
  13. 21 degrés de liberté – 10


    par Framalang
    19 MAR 2018


    L’usage par les journalistes de documents physiques fuités était – et est encore – protégé par les lois. Mais les documents électroniques qui ont fuité exposent aujourd’hui les journalistes à des poursuites…

    Voici déjà le 10e article de la série écrite par Rick Falkvinge. Le fondateur du Parti Pirate suédois aborde aujourd’hui la pénalisation de l’usage des sources électroniques dont peuvent disposer les journalistes d’investigation.

    Le fil directeur de la série de ces 21 articles, comme on peut le voir clairement dans les épisodes précédents que nous vous avons déjà livrés, c’est la perte de certaines libertés dont nous disposions encore assez récemment, avant que le passage au tout-numérique ne nous en prive.

    Le journalisme analogique était protégé ; le journalisme numérique ne l’est plus
    Source : Rick Falkvinge sur privateinternetaccess.com

    Traduction Framalang : draenog, mo, Moutmout, xi, goofy et 2 anonymes

    Dans le monde analogique de nos parents, les fuites vers la presse étaient fortement protégées des deux côtés – à la fois pour l’informateur et pour le journaliste qui recevait les informations. Dans le monde numérique de nos enfants, on s’en est débarrassé sans coup férir en discutant d’autre chose sans aucun rapport. Pourquoi nos enfants du numérique ne bénéficient-ils pas des mêmes mesures de protection ?

    Un autre sujet où les droits à la vie privée n’ont pas été conservés dans le passage de l’analogique au numérique concerne le journalisme, une gamme d’activités variées que nous considérons comme un important contre-pouvoir dans notre société. Lorsque quelqu’un donnait des documents physiques à un journaliste d’investigation, c’était une action analogique protégée par les lois fédérales et d’États, parfois même par la Constitution. Lorsque quelqu’un donne un accès numérique à cette même information au même type de journaliste, selon la façon dont nous travaillons aujourd’hui et dont nos enfants travailleront à l’avenir, cet acte est au contraire susceptible d’être poursuivi en justice tant pour celui qui donne que pour celui qui reçoit.

    Pour illustrer mon propos, voici un exemple tiré de la réalité.

    Au cours des élections de 2006 en Suède, la réprobation a été générale contre l’hygiène numérique désastreuse du parti au pouvoir à l’époque (oui, le même gouvernement qui a plus tard géré la pire fuite gouvernementale qui ait jamais eu lieu). Un nom d’utilisateur et un mot de passe qui circulaient donnaient un accès complet aux serveurs de fichiers les plus confidentiels de l’administration du parti Social Démocrate, depuis n’importe où. Ce nom d’utilisateur appartenait à Stig-Olof Friberg, qui utilisait son surnom « sigge » comme nom d’utilisateur, et le même « sigge » comme mot de passe pour accéder à des fichiers très confidentiels via le réseau sans-fil ouvert, non-chiffré, des bureaux du parti Social Démocrate.

    Appeler ceci « mauvaise sécurité opérationnelle » est un doux euphémisme. Notez bien qu’il s’agissait, et qu’il s’agit encore, d’institutions et de personnes auxquelles nous faisons confiance pour établir une politique de bonne protection des données sensibles des citoyens

    RépondreSupprimer
  14. Cependant, en arrière-plan, il y avait aussi le détail plus important : certains journalistes politiques avaient connaissance de ces identifiants, comme le journaliste politique le plus (tristement) célèbre de Suède, Niklas Svensson, qui avait utilisé ces identifiants comme outil journalistique pour avoir un aperçu du fonctionnement du parti au pouvoir.

    C’est là que cela devient intéressant, parce que dans le monde analogique, ce journaliste aurait reçu des fuites sous la forme de copies de documents, remises physiquement, et les fuites à la presse de cette manière analogique étaient (et sont toujours) une activité extrêmement protégée par la loi et par certaines constitutions. En Suède, dans ce cas précis, vous pouvez même aller en prison pour avoir discuté à la machine à café au bureau de qui aurait pu être derrière les fuites à la presse. Ceci est pris très au sérieux.

    Cependant, dans ce cas, ce ne sont pas des documents qui ont été fournis au journaliste, mais une clef pour accéder aux documents numériques – les identifiants absolument pas sécurisés « sigge/sigge » – et il a été condamné par un tribunal pénal pour intrusion électronique, bien qu’effectuant un travail journalistique avec un équivalent analogique clairement protégé.

    Il est intéressant de regarder de façon rétrospective combien d’événements d’importance critique n’auraient jamais été dévoilés, si la poursuite judiciaire du journalisme numérique avait été appliquée au journalisme analogique.

    Par exemple, prenons le cas de la fuite COINTELPRO, quand des militants ont copié des documents depuis un bureau du FBI pour révéler une opération illégale dissimulée de la part des forces de l’ordre, destinée à discréditer des organisations politiques, basée uniquement sur leur opinion politique (ce n’est pas ce que les forces de l’ordre sont censées faire, d’une manière générale). Cette fuite a eu lieu quand des militants épinglèrent une note sur la porte du bureau du FBI le 8 mars 1971 indiquant « Merci de ne pas verrouiller cette porte ce soir », revinrent au milieu de la nuit quand personne n’était là, trouvèrent la porte déverrouillée comme demandé, et prirent (volèrent) environ 1000 documents classifiés révélant les pratiques illégales.

    Ces documents ont ensuite été envoyés par la poste à plusieurs organismes de presse. Ce vol a eu pour résultat la divulgation de certains des documents les plus accusateurs pour le FBI, parmi lesquels plusieurs détaillaient l’usage que faisait le FBI d’employés de poste, d’opérateurs téléphoniques, etc., pour espionner des lycéens noirs et différents groupes de militants noirs non-violents, d’après Wikipédia. Et voici le truc dans ce contexte : bien que les personnes ayant volé les documents pouvaient et auraient été inculpées pour ce fait, il était impensable d’inculper les journalistes les recevant de quoi que ce soit.

    Ce n’est plus le cas.

    Nos enfants de l’ère du numérique ont perdu le droit de faire fuiter des informations à des journalistes, tel que fonctionne aujourd’hui le monde, cette activité était pourtant considérée comme acquise – et même d’une importance cruciale pour l’équilibre des pouvoirs – dans le monde analogique de nos parents. Nos enfants du numérique qui travaillent comme journalistes ne peuvent plus recevoir impunément des fuites montrant un abus de pouvoir. Il est tout à fait raisonnable que nos enfants du numérique aient au moins le même ensemble de libertés dans leur monde numérique que nos parents ont eu dans leur monde analogique.

    La vie privée demeure de votre responsabilité.

    https://framablog.org/2018/03/19/21-degres-de-liberte-10/

    RépondreSupprimer
  15. 21 degrés de liberté – 11


    par Framalang
    26 MAR 2018


    Difficile de nos jours de faire nos achats sans être traçables ! Pourtant nos parents pouvaient effectuer leurs transactions en liquide sans laisser de traces inutiles. Que restera-t-il de cette liberté pour nos enfants ?

    Voici déjà le 11e article de la série écrite par Rick Falkvinge. Le fondateur du Parti Pirate suédois s’inquiète aujourd’hui la fin de l’anonymat dans nos achats en raison des moyens électroniques de paiement.

    Le fil directeur de la série de ces 21 articles, comme on peut le voir clairement dans les épisodes précédents que nous vous avons déjà livrés, c’est la perte de certaines libertés dont nous disposions encore assez récemment, avant que le passage au tout-numérique ne nous en prive.

    Nos parents payaient anonymement en liquide
    Source : Rick Falkvinge sur privateinternetaccess.com

    Traduction Framalang : draenog, mo, Moutmout, xi, goofy et 3 anonymes

    L’argent « anonyme » de nos parents de l’ère analogique est en train de disparaître rapidement et dans la foulée s’imposent les cartes de crédit traçables et soumises à autorisation, pour nos enfants. Bien qu’elles soient pratiques, c’est un loup dans la bergerie.

    Dans un article précédent, nous avons évoqué comment nos parents pouvaient acheter de façon anonyme un journal dans la rue en échange de quelques pièces et lire les actualités de leur choix sans que personne ne soit au courant. Cette observation s’applique bien au-delà des journaux, bien entendu.

    Ce pouvoir qu’avaient nos parents, celui d’effectuer des transactions décentralisées, sécurisées et de façon anonyme, a été perdu dans un contexte qui pousse aux paiements par carte pour des raisons de facilité. La facilité de ne pas payer tout de suite avec les cartes de crédits à la consommation, la facilité de toujours payer une somme exacte avec les cartes de crédit, la facilité de ne pas avoir à transporter et trouver les sommes exactes en liquide à chaque achat. Certains pourraient même ajouter que tenir ses comptes est plus facile quand chaque transactions est listée dans un relevé bancaire.

    Mais avec la tenue de comptes vient la traçabilité. Avec la traçabilité vient la prévisibilité et la possibilité peu désirable de devoir rendre des comptes.

    On dit qu’un employé de VISA peut prévoir un divorce un an avant les parties concernées, en observant les changements dans les habitudes d’achat. Tristement célèbre, un magasin Target a ciblé une lycéenne avec des publicités pour des articles de maternité, ce qui a tout d’abord rendu son père furieux. Mais il s’est avéré que la jeune femme était effectivement enceinte. Target le savait, mais pas son propre père1.

    Cela est dû au fait que lorsque nous n’utilisons plus d’argent liquide anonyme, chaque achat est tracé et enregistré dans l’intention expresse d’être utilisé contre nous, que ce soit pour nous influencer à faire le choix de nous vider de nos ressources (« acheter plus ») ou pour nous punir d’avoir acheté un article que nous n’aurions pas dû acheter, avec une grande diversité de moyens possibles.

    RépondreSupprimer
  16. La Chine pousse le concept encore plus loin comme on l’a déjà noté et, dans ce qui a dû inspirer un épisode de Black Mirror, évalue le Score d’Obéissance de ses citoyens selon qu’ils font des achats superflus ou utiles – utiles du point de vue du régime, bien sûr.

    Ce n’est pas seulement le fait que les transactions de nos enfants de l’ère numérique sont enregistrées pour être utilisées contre eux ultérieurement, par des mécanismes que nos parents de l’ère analogique n’auraient jamais pu imaginer.

    C’est aussi que les transactions de nos enfants sont soumises à autorisation. Quand nos enfants du numérique achètent une bouteille d’eau avec une carte de crédit, une transaction est autorisée quelque part en arrière-plan. Mais cela veut aussi dire que quelqu’un peut décider de ne pas autoriser la transaction. Quelqu’un a le droit de décider arbitrairement ce que les gens peuvent ou ne peuvent pas acheter, si cette tendance se confirme pour nos enfants. C’est une pensée qui fait froid dans le dos.

    Nos parents utilisaient des transactions décentralisées, résistantes à la censure et anonymes grâce à l’argent liquide ordinaire. Aucune raison ne justifie que nos enfants aient à se contenter de moins. Il s’agit de liberté et d’autodétermination.

    La vie privée demeure de votre responsabilité.

    Cette histoire est par exemple à retrouver dans cet article plein de traqueurs
    https://www.lexpress.fr/tendances/produit-high-tech/le-big-data-aux-frontieres-entre-collecte-de-donnees-et-intrusion-dans-la-vie-privee_1511296.html

    https://framablog.org/2018/03/26/21-degres-de-liberte-11/

    RépondreSupprimer
  17. 21 degrés de liberté – 12


    par Framalang
    2 AVR 2018


    Filmés et géolocalisés, nos déplacements n’échappent pas à la surveillance. Même quand nous flânons dans une boutique physique, notre parcours est enregistré.

    Voici déjà le 12e article de la série écrite par Rick Falkvinge. Le fondateur du Parti Pirate suédois s’inquiète aujourd’hui la fin de l’anonymat dans nos achats en raison des moyens électroniques de paiement.

    Le fil directeur de la série de ces 21 articles, comme on peut le voir clairement dans les épisodes précédents que nous vous avons déjà livrés, c’est la perte de certaines libertés dont nous disposions encore assez récemment, avant que le passage au tout-numérique ne nous en prive.

    Nos parents achetaient des objets sans être pistés, leurs pas en boutique n’étaient pas enregistrés
    Source : Rick Falkvinge sur privateinternetaccess.com

    Traduction Framalang : goofy, draenog, Moutmout, xi + 2 anonymes

    Dans le dernier article, nous nous sommes concentrés sur la façon dont les personnes sont pistées aujourd’hui lorsqu’elles utilisent des cartes bancaires plutôt que du liquide. Mais peu de gens remarquent qu’aujourd’hui, nous sommes également suivis à la trace même si nous utilisons du liquide.

    Peu de gens font attention au petit signe (en) sur la porte tambour de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol. Il indique que chacune des personnes dans l’aéroport est suivie par Bluetooth et Wi-Fi.

    Ce qui caractérise l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol n’est pas le fait que le moindre pas des gens dans une zone commerciale y soit pisté (à des fins commerciales, pas pour la sécurité.) Non, ce qui différencie l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, c’est que les personnes en sont informées. Les Pays-Bas ont tendance à prendre la vie privée au sérieux, comme l’Allemagne, et pour la même raison (en).

    Les balises de localisation sont devenues quasiment un standard dans les plus grandes zones commerciales. Elles envoient un signal à votre téléphone par Wi-Fi et par Bluetooth, et par triangulation, en utilisant la force du signal, un réseau de balises est capable de déterminer les déplacements de chaque individu en temps réel avec une précision inférieure à la longueur d’un pas. Tout ceci est utilisé pour « optimiser la vente » – en d’autres termes, trouver des façons de piéger le cerveau des gens pour qu’ils dépensent des ressources qu’ils n’auraient sinon pas dépensées. Notre propre perte de vie privée est utilisée contre nous, comme à chaque fois.

    Où est-ce que les gens s’arrêtent un moment, qu’est-ce qui attire leur attention, qu’est-ce qui n’attire pas leur attention, qu’est-ce qui constitue un obstacle pour réaliser plus de ventes ?

    Ce sont des questions légitimes. Cependant, retirer aux gens leur vie privée afin de répondre à ces questions n’est pas une méthode légitime pour y répondre.

    Ce type de suivi individuel de masse a même été déployé à l’échelle de villes entières, ce qui s’est passé dans le silence le plus total jusqu’à ce que le Bureau de Vigilance pour la Vie Privée d’un gouvernement lointain sonne l’alarme. La ville de Västerås a obtenu le feu vert pour poursuivre le pistage une fois quelques critères de pure forme atteints.

    RépondreSupprimer
  18. Oui, le déploiement à l’échelle d’une ville de ce type de pistage dans au moins une petite ville d’un coin reculé du monde (Västerås, en Suède) est documenté. Maintenant que le Bureau de Vigilance pour la Vie Privée gouvernemental a haussé les épaules et dit « mouais, qu’importe », ne croyez pas que ça restera confiné à la petite ville de Västerås. Rectification, mauvais temps verbal : ne croyez pas que ce c’est resté qu’à Västerås, où le feu vert a été obtenu il y a trois ans.

    Nos parents analogiques avaient le pouvoir de marcher sans être pistés dans la ville et dans la rue de leur choix, sans que cela soit utilisé ou retenu contre eux. Il n’est pas déraisonnable que nos enfants numériques aient le même pouvoir.

    Il y a une autre façon d’acheter des choses avec du liquide qui permet d’éviter ce type de pistage, c’est le paiement comptant à la livraison à votre domicile lors de l’achat en ligne ou par téléphone. Dans ce cas, votre achat est aussi consigné et enregistré, simplement dans un autre type de système.

    Tout ceci n’est pas seulement utilisé contre le citoyen ordinaire à des fins commerciales, évidemment. C’est utilisé contre le citoyen ordinaire à toutes fins possibles. Mais nous y reviendrons dans un article à venir de la série.

    La vie privée demeure de votre responsabilité.

    https://framablog.org/2018/04/02/21-degres-de-liberte-12/

    RépondreSupprimer
  19. 21degrés de liberté – 13


    par Framalang
    9 AVR 2018


    Nos comportements font désormais l’objet d’une surveillance de plus en plus intrusive de la part du commerce, qu’il soit ou non virtuel, au point de surveiller même les achats que nous ne faisons pas…

    Voici déjà le 13e article de la série écrite par Rick Falkvinge. Le fondateur du Parti Pirate suédois. Il attire aujourd’hui notre attention sur une forme inattendue du pistage à caractère commercial.

    Le fil directeur de la série de ces 21 articles, comme on peut le voir clairement dans les épisodes précédents que nous vous avons déjà livrés, c’est la perte de certaines libertés dont nous disposions encore assez récemment, avant que le passage au tout-numérique ne nous en prive.

    On espionne non seulement tout ce que nos enfants achètent, mais également tout ce qu’ils N’ACHÈTENT PAS
    Source : Rick Falkvinge sur privateinternetaccess.com

    Traduction Framalang : draenog, dodosan, goofy et un anonyme

    Nous avons vu comment les achats de nos enfants, que ce soit en liquide ou par carte, sont surveillés au mépris de leur vie privée, d’une manière qui aurait fait frémir nos parents. Pire encore : la vie privée de nos enfants est également violée par l’espionnage des achats qu’ils ne font pas, qu’ils les refusent sciemment ou qu’ils passent simplement leur chemin.

    Amazon vient d’ouvrir son premier magasin Amazon Go, où il est possible de mettre des articles dans son sac et de partir, sans avoir à passer par une caisse. Pour présenter ce concept1, Amazon indique qu’il est possible de prendre un article, qui sera inscrit dans vos achats, puis de changer d’avis et de le reposer, auquel cas le système enregistre que l’article n’a pas été acheté.

    Évidemment, on ne paie pas pour un article à propos duquel on a changé d’avis, ce qui est le message de la vidéo. Mais il ne s’agit pas seulement d’enlever un article du total à payer : Amazon sait que quelqu’un a envisagé de l’acheter et ne l’a au final pas fait, et l’entreprise utilisera cette information.

    Nos enfants sont espionnés de cette manière chaque jour, si ce n’est à chaque heure. Nos parents n’ont jamais connu cela.

    Lorsque nous faisons des achats en ligne, nous rencontrons même des plugins simples pour les solutions commerciales les plus courantes, qui réalisent ce qu’on nomme, par un barbarisme commercial, une « analyse en entonnoir » ou « analyse d’abandon de panier », qui détermine à quel moment nos enfants décident d’abandonner le processus d’achat.

    On ne peut même plus quitter un achat en cours de route sans qu’il soit enregistré, consigné et catalogué pour un usage futur.

    Mais cet « abandon de panier » n’est qu’une partie d’un plus vaste problème, à savoir le pistage de ce qui nous intéresse, à l’ère de nos enfants du numérique, sans pour autant que nous l’achetions. On ne manque pas aujourd’hui de personnes qui jureraient avoir tout juste discuté d’un type de produit au téléphone (disons, « jupe noire en cuir ») pour voir, tout à coup, des publicités spécifiques pour ce type de produit surgir de tous les côtés sur les pubs Facebook et/ou Amazon. Est-ce qu’il s’agit vraiment d’entreprises à l’écoute de mots-clés via notre téléphone ? Peut-être, peut-être pas. Tout ce qu’on sait depuis Snowden, c’est que s’il est techniquement possible de faire intrusion dans notre vie privée, alors c’est déjà en place.

    RépondreSupprimer
  20. (On peut supposer que ces personnes n’ont pas encore appris à installer un simple bloqueur de publicités… Mais bon.)

    Dans les endroits les plus surchargés en pubs, comme les aéroports (mais pas seulement là), on trouve des traqueurs de mouvements oculaires pour déterminer quelles publicités vous regardez. Elles ne changent pas encore pour s’adapter à vos intérêts, comme dans Minority Report, mais puisque c’est déjà le cas sur votre téléphone et votre ordinateur, il ne serait pas surprenant que cela arrive bientôt dans l’espace public.

    Dans le monde analogique de nos parents, nous n’étions pas enregistrés ni pistés quand nous achetions quelque chose.

    Dans le monde numérique de nos enfants, nous sommes enregistrés et suivis même quand nous n’achetons pas quelque chose.

    La vie privée demeure de votre responsabilité.

    Lien vers la vidéo en anglais sur YouTube où Amazon fait la pub de son système https://www.youtube.com/watch?v=NrmMk1Myrxc

    https://framablog.org/2018/04/09/21degres-de-liberte-13/

    RépondreSupprimer
  21. 21 degrés de liberté – 18


    par Framalang
    21 MAI 2018


    Nos conversations dans la bulle privée de l’intimité familiale ne semblent plus vraiment à l’abri de l’espionnage par les objets dont nous acceptons de nous entourer.

    Voici déjà le 18e article de la série écrite par Rick Falkvinge. Le fondateur du Parti Pirate suédois aborde ici l’espionnage à domicile auquel nous consentons.

    Le fil directeur de la série de ces 21 articles, comme on peut le voir clairement dans les épisodes précédents que nous vous avons déjà livrés, c’est la perte de certaines libertés dont nous disposions encore assez récemment, avant que le passage au tout-numérique ne nous en prive.

    Avant l’arrivée du numérique, nos parents avaient des conversations privées
    Source : Rick Falkvinge sur privateinternetaccess.com

    Traduction Framalang : dodosan, draenog, aubry, goofy + 1 anonyme

    Nos parents, au moins dans le monde occidental, avaient le droit d’avoir des conversations privées en personne, que ce soit dans la bulle privée de leur maison ou en public. Cette liberté a disparu pour nos enfants.

    Il n’y a pas si longtemps, c’est dans les livres et les films d’horreur que la surveillance généralisée de vos paroles dans votre propre maison apparaissait. Pour nos parents, il s’agissait d’histoires terrifiantes dignes d’Halloween, qui provoquaient des réactions où se mêlaient l’horreur et la plus grande incrédulité.

    « Il n’existait bien sûr aucun moyen de savoir si on était surveillé à un moment donné. On pouvait uniquement deviner à quelle fréquence et sur quel système la Police de la pensée espionnait tout individu. Il était même plausible qu’elle écoutait tout le monde, tout le temps. De toutes façons, elle pouvait vous écouter lorsqu’elle le voulait. On devait vivre – on vivait, l’habitude étant devenue un instinct – en partant du principe que chaque son que l’on émettait était entendu. » George Orwell, 1984

    Dans le monde occidental, nous nous vantions de ne pas être comme l’Est communiste qui considérait ses propres citoyens comme des suspects, des suspects qui devaient être purifiés des mauvaises pensées et conversations, au point que les conversations banales dans les maisons ordinaires étaient sur écoute.

    Des microphones étaient placés sous chaque table de café et dans chaque maison. Et même s’il n’y en avait pas vraiment partout, mais juste quelques-uns par-ci, par-là, ils étaient potentiellement partout et on devait donc vivre avec (on vivait avec, l’habitude étant devenue un instinct) en partant du principe que chaque son que l’on émettait était entendu.

    « Veuillez parler fort et clairement face au pot de fleurs. » disait une blague pas drôle courante dans les sociétés communistes pendant le guerre froide.

    Tirons un trait sur les appels téléphoniques et les autres moyens de conversation à distance pour le moment, puisque nous savons déjà que la plupart des principales plateformes sont mises sur écoute. Intéressons-nous aux conversations à la maison.

    RépondreSupprimer
  22. Nous avons maintenant des Google Echo et Alexa d’Amazon. Bien que ces objets aient pu être conçus pour garder nos conversations secrètes et hors de portée des autorités, il s’avère qu’Amazon a déjà livré aux autorités des enregistrements effectués dans des salles à manger. Dans le cas en question, la permission est devenue une question controversée puisque le suspect l’avait déjà donnée. La prochaine fois, peut-être que les choses se feront même si l’intéressé ne donne pas sa permission…

    Les téléphones mobiles nous écoutent d’ores et déjà en permanence. Nous le savons car lorsque nous disons « OK Google » à un téléphone Android, il sort de veille et se met à écouter plus attentivement. Cela signifie qu’au minimum, le téléphone reste toujours à l’écoute des mots « OK Google« . Les iPhone ont un mécanisme similaire avec « Hey Siri« . Même s’il est théoriquement possible de désactiver ces options, c’est une de ces choses dont n’est jamais vraiment sûr. Et nous transportons ces appareils de surveillance gouvernementale dans nos poches partout où nous allons.

    Si les documents révélés par Snowden nous ont appris quelque chose, c’est que si une forme de surveillance est techniquement possible, elle est déjà mise en application quelque part.

    Et même si Google et Apple ne nous mettent pas eux-mêmes sur écoute, c’est la police allemande qui s’autorise à pénétrer dans les téléphones et y installer Bundestrojaner, l’équivalent du pot de fleurs pour cacher un micro. On pourrait penser que l’Allemagne en particulier se souvient de son histoire récente et se rend compte qu’il s’agit là d’une mauvaise idée. Mais elle le fait sans doute, en toute logique, parce que les forces de police d’autres pays utilisent déjà ce type d’outils.

    Pour nos parents, le concept de conversation privée était aussi naturel que l’oxygène dans l’air. Nos enfants, à l’ère du numérique, pourraient ne jamais connaître ce sentiment.

    Et c’est ainsi que nous vivons aujourd’hui, ce qui était au début une habitude est devenue instinctif au fil du temps, et nous acceptons l’idée que chaque son que nous émettons est entendu par les autorités.

    La vie privée demeure de votre responsabilité.

    https://framablog.org/2018/05/21/21-degres-de-liberte-18/

    RépondreSupprimer
  23. Une salve du sous-marin russe Iouri Dolgorouki équivaut à 160 Hiroshima


    08:20 26.05.2018


    Un chercheur américain a fait une évaluation de la récente salve de missiles tirée par le sous-marin russe Iouri Dolgorouki. Le résultat est impressionnant.

    La puissance totale de la récente salve tirée par le sous-marin russe Iouri Dolgorouki est équivalente à 160 bombes nucléaires larguées sur Hiroshima, a annoncé le directeur du Projet des informations sur le nucléaire auprès de l'Association américaine des scientifiques, Hans Kistensen, sur son compte Twitter.

    «Quatre missiles ont été tirés en 20 secondes, donc 16 missiles pourraient être lancés en une minute. Quatre missiles sont capables d'acheminer 24 ogives dont la puissance globale est de 2.400 kilotonnes, ce qui équivaut à 160 Hiroshima», a écrit le scientifique.

    Quatre missiles Boulava ont été lancés avec succès le 22 mai par le sous-marin Iouri Dolgorouki depuis la mer Blanche sur une cible située sur le polygone de Koura, au Kamtchatka.

    https://fr.sputniknews.com/defense/201805261036530335-salve-puisance-hiroshima/

    RépondreSupprimer