- ENTREE de SECOURS -



samedi 2 avril 2016

Les petites secrets du spermatozoïde …

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Au cours du cycle menstruel, le taux de progestérone circulante augmente rapidement après le 14e jour, c’est-à-dire au moment de l’ovulation, en passant de 0 à près de 15 nanogrammes/L en quelques heures. Cette hormone est en effet produite par les follicules ovariens et son rôle, entre autres, est de préparer l’utérus à recevoir un éventuel oeuf fécondé. Comme la plupart des hormones stéroïdes, la progestérone se fixe sur des récepteurs spécifiques situés dans le noyau cellulaire afin d’activer l’expression de certains gènes. C’est ce qui se passe au niveau de l’utérus et cet effet est lent puisqu’il se fait sentir en quelques heures voire plusieurs jours. Cependant la progestérone est également reconnue par des récepteurs situés au niveau des membranes cellulaires dans de nombreux tissus et organes, en particulier dans le cerveau. Le rôle non « génomique » de la progestérone est connu depuis des travaux assez récents pour moduler les flux membranaires de calcium mais on n’avait pas encore identifié la nature de son récepteur car la situation est plutôt compliquée en raison de l’action duale de ce composé. Il était donc impératif de développer une approche qui pourrait lever cette ambiguité.
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Comme l’oeuf, au moment de l’ovulation, produit de la progestérone qui a été appelée pour cette raison l' »hormone de la grossesse », des études également récentes ont montré que cette hormone modulait l’activité des canaux à calcium des spermatozoïdes très rapidement, c’est-à-dire en quelques secondes, en stimulant par voie de conséquence la mobilité de ces derniers. C’est également à la suite de cette observation que la progestérone a été considérée comme « attirant » chimiquement les spermatozoïdes. Le canal à calcium du spermatozoïde se trouve tout au long de la flagelle et seulement là et comme le spermatozoïde est un organisme qui n’a aucune fonction « génomique » il était donc, en théorie, plus facile d’y identifier le récepteur de la progestérone en étant au départ certain qu’il s’agirait bien d’un type de récepteur non génomique.
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C’est un travail exemplaire réalisé dans le laboratoire de biologie cellulaire et moléculaire à l’Université de Berkeley sous la direction du Docteur Polina Lishko qui a levé l’ambiguité et identifié le récepteur de la progestérone au niveau du spermatozoïde. Le canal à calcium, un cation métallique essentiel pour la modulation des mouvements de la flagelle, est un complexe de plusieurs protéines appelé CatSper qui est spécifique du spermatozoïde dans la mesure où ce dernier se trouve dans l’environnement légèrement alcalin des voies constituant l’ensemble de l’organe reproducteur féminin. Le spermatozoïde est particulièrement riche en un lipide simple appelé arachidonoyl-glycérol qui pouvait être suspecté comme jouant un rôle central dans la modulation de l’activité du canal à calcium (CatSper) puisque, comme l’a montré cette étude, la teneur intracellulaire en ce lipide est très fortement diminuée en présence de progestérone. Il apparaissait donc peu probable qu’un tel composé intervienne directement dans l’activation du CatSper.
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Finalement il a fallu utiliser une technique d’approche très spécifique mettant en oeuvre un analogue de la progestérone qui soit reconnu par le récepteur de l’authentique progestérone et puisse se lier à ce dernier de telle manière qu’il soit possible ultérieurement d’identifier la protéine sur laquelle il s’est lié chimiquement. Les techniques modernes d’identification de protéines (qui n’existaient pas quand je sévissais encore dans le domaine de la recherche en biologie) ont conduit en procédant par élimination de tous les candidats possibles – je passe sur les détails expérimentaux – à donner une identité au récepteur de la progestérone. Il s’agit d’un enzyme faisant partie de la famille des hydrolases et inconnu jusqu’alors qui a été appelé ABHD2, acronyme de alpha/beta hydrolase domain 2. Son activité dans le spermatozoïde où il est très abondant consiste à hydrolyser l’arachidonoyl-glycérol et cette activité est directement activée par la progestérone. Sans progestérone cette activité est quasiment nulle. C’est cette action de l’ABHD2 qui provoque l’entrée de calcium dans la flagelle sous l’impulsion de la progestérone. Le spermatozoïde produit de manière continue l’arachidonoyl-glycérol dont le rôle est de « fermer » le canal à calcium, réduisant ainsi de manière toute relative les mouvements de la flagelle.
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Dès lors il est facile de comprendre que lors de l’ovulation, le taux de progestérone augmentant dans le milieu où se trouve le spermatozoïde, ce dernier soit violemment stimulé pour poursuivre sa progression vers l’oeuf. L’effet de la progestérone sur le canal à calcium n’est donc pas direct mais, comme l’a montré cette étude, via la diminution de l’ arachidonoyl-glycérol endogène présent dans la flagelle. Il faut ici rappeler que l’arachidonoyl-glycérol fait partie d’une famille de métabolites dits de « signal inter-cellulaire » appelés endo-cannabinoïdes. L’un de ces métabolites, l’anandamide, est d’ailleurs produit par l’utérus et semble intervenir dans la réceptivité de ce dernier pour l’implantation de l’embryon. Selon toute vraisemblance l’ABHD2 est un bon candidat pour élucider les mécanismes d’action variés non génomiques de la progestérone dans d’autres tissus et organes. À n’en pas douter cette approche fera l’objet de nouvelles recherches stimulées maintenant que le spermatozoïde a encore révélé un de ses petits secrets …
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Source et illustration : Science, DOI : 11.1126/science.aad6887
Le Docteur Polina Lishko est ici vivement remerciée pour m’avoir communiqué l’article relatant ces travaux.
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Note explicative de l’illustration : P4 = progestérone, AG = arachidonoyl-glycérol.
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https://jacqueshenry.wordpress.com/2016/04/01/les-petites-secrets-du-spermatozoide/

6 commentaires:

  1. Les drones, une guerre économique

    Par Arthur Vernassière.
    le 2 avril 2016 dans Technologies

    Yémen, Afghanistan, Somalie, Philippines, Pakistan, Irak… La liste est longue des pays où les drones sont présents au sein des conflits armés. Comment expliquer cet élan ? On parle beaucoup de l’intérêt des drones sur les plans militaire et humain, mais quelle est leur utilité en matière financière ? Ces technologies de pointe tendent à remplacer les soldats sur le front. Un moyen d’épargner les risques mais aussi de soutenir l’économie.

    Faut-il engager des troupes au sol sur les conflits actuels du Moyen-Orient ? C’est la question qui taraude les chefs d’États de la coalition internationale en Irak et en Syrie notamment. Une question qui, pour l’heure, reste en suspens.

    Sur le terrain syrien et irakien, drones et avions militaires prédominent. Seuls les combattants kurdes agissent sur le plan terrestre. Hormis les raisons officielles et connues de tous comme l’intérêt humain et les risques de s’enliser dans un conflit long voire interminable, existe-il un intérêt économique, pour l’utilisation des drones, caché sous ces allégations ?

    « L’objectif est de tirer le meilleur bénéfice des niches existantes », disait-on chez Dassault Aviation dès le lancement des projets de développement, en 2012, de drones de combat européens. Une phrase qui permet de comprendre l’enjeu financier que représentent les drones de guerre aujourd’hui. Les estimations présentent un marché autour de 10 milliards de dollars d’ici 2024, contre sept milliards de dollars actuellement. Le secteur est donc porteur et se voit promis à un bel avenir.

    La France souhaite se positionner sur le marché

    Outre les Américains qui dominent – outrageusement – le marché, devançant notamment Israël et la Grande-Bretagne, c’est la France qui désire entrer dans la danse des drones militaires avec pour objectif de « ne plus dépendre des Américains ou des Israéliens en matière de drones de surveillance », selon le rapport de l’Assemblée Nationale déposé par la commission de la défense et des forces armées sur les drones.

    Ces objets volants s’avèrent parfois peu coûteux – à partir de quelques centaines de milliers d’euros pour les drones de surveillance – ce qui reste abordable si on en croît les atouts vantés sur le produit. Un drone coûte moins cher qu’un avion de chasse. Selon la Cour des comptes américaine, une heure de vol pour un drone serait, en termes de coûts, dix-huit fois inférieures à celle d’un chasseur furtif.

    La défense française compte pour l’instant sur des engins de surveillance qui renseignent les forces armées mais qui ne disposent pas de force de frappe. Or, la réussite des Rafales et les ambitions de Dassault sont les symboles d’une France qui lorgne sur le marché des drones de guerre et qui souhaite s’engager en la matière.

    (suite en dessous:)

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  2. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a d’ailleurs du mal à cacher ses volontés d’investissement sur le plan aérien et particulièrement sur les drones, qui ne consiste plus en un armement du futur mais bel et bien en un armement du présent.

    Les États-Unis, maîtres des drones

    Les États-Unis sont en avance en matière de drones militaires. Prôner leur utilisation sur le terrain est aussi une façon de soutenir l’économie américaine.

    Derrière les éloges brossés à propos des drones, les Américains cherchent à inciter les pays à conclure des contrats d’armements avec eux. L’objectif est donc aussi d’encourager les exportations de drones américains aux nations qui cherchent à s’équiper dans le domaine.

    Une volonté économique qui trouve son origine dans des convictions politiques. Parmi les promesses de campagne de Barack Obama avant son premier mandat, le retrait d’Irak et d’Afghanistan tenait une bonne place.

    C’est le retour de la crainte de l’enlisement, des pertes au sol. « L’engagement au sol est toujours risqué et toujours coûteux. Il préfère s’en tenir à des frappes aériennes, aux forces spéciales et aux drones. C’est pour des raisons d’image politique. C’est très long les contre-guérillas, donc très coûteux. L’aérien convient à la mentalité américaine », analyse David Cumin maître de conférences et spécialiste des relations internationales.

    Les fortes productions de drones américains et israéliens engendrent aussi des économies d’échelle non négligeables. Ce qui augmente encore un peu plus l’écart avec les concurrents internationaux qui dépendent d’une certaine manière de ces productions.

    Les Européens, dont la France, aimeraient s’émanciper de cette dépendance mais ils font face à un problème majeur, celui des coûts de développement des drones. Estimés à plusieurs centaines de millions d’euros, ils freinent les investisseurs européens.

    Humain et drone, quel est le plus rentable ?
    L’heure est venue de comparer. L’armement « classique » est-il vraiment plus cher que le drone ?

    Les faux-bourdons volants créent des économies pour la surveillance. Ils survolent les zones avec des moyens moins importants financièrement que les systèmes traditionnels de l’armée de l’air.

    Mais il faut aussi prendre en compte le soutien logistique nécessaire à leur utilisation. Et là, les coûts s’envolent. Certes, le drone Predator, un drone de surveillance largement utilisé par l’armée américaine, peut voler 24 heures d’affilée mais, en régime de croisière, un drone demande l’emploi d’une quarantaine d’hommes.

    Son coût d’acquisition représente aussi une part très importante du financement. En juin 2013, Jean-Yves Le Drian avait annoncé son intention d’acheter 12 drones américains pour un coût évalué à hauteur de 670 millions d’euros.

    C’est donc dans les airs que les drones doivent démontrer leur rentabilité. Plus endurant, plus rapide, plus discret, capable de survoler des zones dangereuses et arides sans se faire repérer et surtout évitant les pertes humaines, le drone dispose de nombreux atouts. Encore faut-il rappeler que, la plupart du temps, l’engin demeure contrôlé par un homme.

    http://www.contrepoints.org/2016/04/02/245266-les-drones-une-guerre-economique

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    1. Comme pratiquement tout aujourd'hui passe par satellites, il suffira de se servir de l'IEM pour voir le monde se calmer et devenu tout-à-coup pacifiste à 100 % !

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  3. Migrants : «900 zones de non droit» en Europe, dont en France, selon le gouvernement hongrois

    1 avr. 2016, 23:07

    Le gouvernement hongrois a lancé sa campagne du «non» au référendum sur les quotas de réfugiés dans l'UE avec un site internet évoquant les terroristes «déguisés» en migrants, et indiquant qu'il arrive en Europe «un migrant toutes les 12 secondes».

    Selon le site internet destiné à informer la population hongroise en vue du référendum, dans plusieurs capitales européennes dont Paris, Londres, Stockholm ou Berlin figurent quelques-unes de ces «no go zones» dans lesquelles résident «un nombre important d'immigrés», où les autorités ont «peu ou pas de contrôle» et «les normes du pays hôte ont du mal à prendre le dessus».

    Dans un contexte d'une menace terroriste toujours croissante, le site lancé par le gouvernement souligne que «force est de constater que les migrants viennent principalement de pays et de régions où certains Etats européens mènent des opérations militaires».

    De plus, avance ce site, il est vérifié que des terroristes profitent du flux migratoires pour se fondre dans la masse des réfugiés.

    Autre inquiétude, cette fois concernant l'identité de chaque pays, c'est que «ces quotas vont apporter des changements considérables à [notre] pays sur le plan ethnique, culturel et religieux. Si on n'agit pas on risque d’ici quelques dizaines d'années de ne plus reconnaître l'Europe telle qu'on la connaissait».

    Sur l'initiative du gouvernement conservateur de Viktor Orban, la Hongrie va tenir, quelque part entre août et décembre, un référendum sur le plan européen de réinstallation des réfugiés dans les pays membres de l'UE, auquel le Premier ministre est opposé.

    Il sera demandé aux Hongrois de répondre, lors du référendum, à la question suivante : «Voulez-vous que l'Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non-hongrois en Hongrie sans l'approbation du parlement hongrois ?»

    Pour que le référendum soit valable, il faudra toutefois que la participation atteigne 50% parmi les huit millions de citoyens hongrois.

    Depuis automne 2015, la Hongrie, la Serbie, la Pologne et la Croatie se sont montrés hostile aux décisions européennes concernant la relocalisation des migrants et certains ont pris l’initiative de monter des clôtures barbelés le long de leurs frontières. Varsovie est allé jusqu'à dire, à la suite des attentats de Bruxelles, qu'elle refusait désormais d'accueillir des migrants sur son territoire.

    Face à l'afflux de réfugiés qui frappe les pays européens, les ministres de l'Intérieur de l'Union avaient voté à la majorité l'adoption de quotas obligatoires de migrants par pays, afin de répartir les nombreux demandeurs d'asiles qui atterrissent principalement en Grèce ou en Italie.

    https://francais.rt.com/international/18414-hongrie--900-zones-de-non-droit-migrants

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  4. La ministre de l’Education nationale, invitée de marque d’un colloque de la franc-maçonnerie

    1 avr. 2016, 19:44

    La rencontre organisée samedi à Paris par la Grande Loge et la Grande Loge Féminine de France bénéficiera de la présence de Najat Vallaud-Belkacem, qui s’était dite consciente de «ce que la République et l’Ecole doivent à la franc-maçonnerie».

    C’est sur le thème de la jeunesse que se déroulera un colloque au Palais Brongniart de Paris ce samedi, au cours duquel trois tables rondes s’enchaîneront durant toute la journée.

    Plusieurs personnalités du champ médiatique, telles qu’André Manoukian, musicien et membre du jury de l’émission de variété La Nouvelle star, ou Dounia Bouzar, anthropologue, seront présentes.

    Mais la vraie invitée de marque de l'événement est surtout la ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem, qui tiendra le discours d’introduction vers 10 heures.

    Lors du dîner annuel de la Grande Loge de France auquel elle avait participé le 26 septembre 2015, elle avait assuré les organisateurs du colloque de son «soutien et [s]on parrainage», laissant présager sa participation.

    Elle s’y était montrée assez élogieuse à l’égard de l’obédience en déclarant notamment qu’elle était consciente de «ce que la République et l’Ecole doivent à la franc-maçonnerie depuis deux siècles».

    https://francais.rt.com/france/18407-najat-belkacem-colloque-franc-macon

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    1. Rappelons que l'excision est un crime comme de faire de la publicité pour les terroristes.

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