- ENTREE de SECOURS -



vendredi 16 janvier 2015

Ce qui s'est réellement passé à la Banque nationale hier : Prendre une personne

Soumis par Tyler Durden le 16/01/2015 11:16-0500
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Par l'intermédiaire de Reto Rietberg,
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Voici quelques théories sur ce qui s'est réellement passé à la Banque nationale suisse sur 15 janvier 2015. Ce jour fatidique, la BNS soudainement décidé de mettre fin à la suppression de la valeur du Franc Suisse par rapport à l'Euro.
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Qu'est-il arrivé à la Banque nationale ?
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Lors de la Conférence de presse hâtivement organisée le 15 janvier, Président de la BNS, Jordan, ressemblait à un écolier rougeaud pris avec la main dans le sac. Aucun de ses explications fait aucun sens.La BNS était manifestement prise par surprise elle-même et n'a pas eu le temps de rattraper certains mensonges mieux. Mais pourquoi ce soudain revirement, jeter l'éponge, qui entraînent des pertes de la livre de quelque part autour de CHF 75bn (> 10 % PIB) ?
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Certaines théories :
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a) BNS devaient acheter des Euros par les milliards tous les jours, et le bilan financier a été une explosion. Exploitations de FX, à presque 500bn à la fin de 2014 pourraient avoir atteint 600 ou plus (presque 100 % du PIB). BNS est une banque cotée avec des actionnaires minoritaires (comme l'allemand Theo Siegert, qui détient 5,5 %). Donc peut-être Suisse régulateur se faisait mal à l'aise avec effet de levier ?
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b) FX étranger ne tient pas à la Banque nationale, mais plutôt à un compte dans une banque étrangère au nom de la Banque nationale. Peut-être à la BCE elle-même. La BNS a été accumulent donc la BCE probablement savait exactement ce qui se passait et combien d'Euros. Si le nombre devenait incontrôlable, BCE pourrait ont menacé de couler quelques infos, invitant les spéculateurs d'organiser une attaque sur la Banque nationale.
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c) BNS devait tenir le fort jusqu'à ce qu'après le référendum or, car une telle catastrophe serait ont sapé la confiance dans la Banque nationale et éventuellement avoir incliné quelques-uns à voter "Oui".
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d) après avis de la CJCE sur la liaison de l'acheter est devenu assez clair que la BCE va aller All-in à sa prochaine réunion et commencer à acheter des obligations de la zone Euro pour de bon. La BNS courait déjà des difficultés à trouver zone Euro AAA obligations d'acheter à un rendement positif (pour "recycler" tous les Euros achetés). La BNS a forcé plus loin et plus loin sur l'échelle de la maturité, augmenté de VM01 (le risque devrait démarrer de taux d'intérêt en hausse).
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e) BCE a offert à la Banque nationale de prendre ces obligations zone Euro hors-bilan de la BNS. En échange, la BNS devaient promettre de cesser d'acheter des Euros, effectivement fin à la cheville. La BCE n'a jamais été très friand des interventions de la Banque nationale, depuis le grand achat d'Euros probablement quittés l'Euro plus fort que cela aurait pu être autrement, ce qui fonctionne contre les intentions de la BCE. Laisser la BNS sait ce qui va se passer la semaine prochaine (et que la BNS serait ont été submergée par impression Euro) a laissé peu de choix. Pour la BCE fait d'une pierre deux coups : il supprimé un acheteur important de Euros, et il donnerait à la BCE une grande partie des obligations qu'ils autrement auraient dû acheter via le marché.
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f) la BCE dit la BNS qu'il fichent à un "discute" (sortie de la Grèce de la zone Euro). La Banque nationale devra s'attendre à des apports plus massives dans la CHF dans un tel cas.
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g) il est intéressant, un article est paru dans le journal NZZ, quelques jours avant que le bouchon est tombé ("Euro Mindestkurs - SNB-Doyen volonté neue Untergrenze", NZZ am Sonntag, 11 janvier 2015. Dans l'article, Ernst Baltensperger, un « penseur influent dans la politique monétaire », a recommandé abandonner la barrière 1.20 comme les pertes potentielles du bilan de la Banque nationale était en hausse. Il a également lancé l'idée du remplacement de la barrière de l'Euro par un cap par rapport à un panier de monnaies (50 % Euro, 50 % Dollar américain).
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Reste à savoir combien de capitaux propres de la Banque nationale a disparu, et si il sera contraint de recourir à une question de droits. Au lieu de s'aliéner les Cantons suisses avec un appel de liquidités, le gouvernement pourrait décider que c'est moins cher de racheter des minorités, de radier le stock et de survivre avec une garantie irrévocable.
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Bien sûr, ce sont des récits de fiction... mais n'est pas du tout l'édifice des marchés du monde « fictifs » où la vérité est plus étrange que toute fiction on aurait pu imaginer il y a seulement 7 années...
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16 commentaires:

  1. Le cygne noir du franc suisse devenu flottant: un séisme ressenti dans le monde entier... y compris en Pologne

    par Audrey Duperron
    16 janv. 2015

    A la surprise générale, la Banque Nationale Suisse (BNS) a annoncé brutalement hier la fin du cours plancher de l’euro par rapport au franc qui avait été mis en place en septembre 2011. Depuis cette époque, la BNS imprimait de la monnaie qu’elle revendait sur le marché des devises contre des dollars ou des euros pour éviter que la parité de l’euro par rapport au franc suisse ne dépasse 1,20 franc.

    « Le cours plancher de l’euro par rapport au franc doit rester le pilier de notre politique monétaire », avait encore déclaré lundi dernier Jean-Pierre Danthine, le vice-président de la BNS.

    Mais ces derniers temps, l’euro avait décroché par rapport au dollar, en raison notamment des incertitudes liées aux élections grecques du 25 janvier prochain, au terme desquelles le parti d’extrême gauche SYRIZA, qui souhaite mettre fin à la politique d’austérité imposée au pays, pourrait accéder au pouvoir. Les marchés redoutent que le refus potentiel du nouveau gouvernement grec de se conformer aux règles du plan de sauvetage, et sa volonté de réclamer une restructuration des dettes du pays, ne provoquent un « Grexit », une sortie de la Grèce de l’euro, ce qui pourrait menacer l’existence même de la monnaie unique. Les investisseurs qui avaient acheté des euros les ont donc échangés contre des francs suisses, entre autres, imposant de fortes tensions à la hausse sur la monnaie suisse. Il était de plus en plus difficile pour la BNS de maintenir le cours plancher de 1,20 franc suisse contre l’euro.

    Le franc suisse est donc devenu flottant hier à 10h30 précises, ce qui a déclenché une « onde de choc », un « tsunami », ou un « séisme », selon les analystes. Dans les heures qui ont suivi, le cours du Franc suisse par rapport à l’euro a gagné 40%, mais l’appréciation finale de la monnaie helvétique a finalement atteint 14%. La bourse suisse a plongé de près de 10%.
    Dans la foulée la BNS a également annoncé qu’elle allait abaisser son taux d’intérêt (négatif) pour le porter à -0,75%. « On parlait de guerre de changes. Il va falloir parler aussi de guerre de taux. Les pays développés sont entrés dans une course aux taux négatifs pour éviter la déflation. Le Japon, l'Allemagne, la Suisse, et ce n'est pas terminé. La Suisse a voulu agir avant la Banque Centrale Européenne jeudi prochain », analyse Marc Fiorentino de MonFinancier.com. « En moins d’un an, c’est le deuxième black Swan après l’effondrement du pétrole », observe-t-il. Un cygne noir (« black swan ») est un évènement qui satisfait trois caractéristiques : il est rare, son impact est extrême, et il est rétrospectivement prédictible, alors qu’il ne l’était pas au moment de sa survenance.

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  2. Il explique que les investisseurs qui ont parié sur la stabilité du Franc suisse sont légion, et que certains vont perdre des fortunes dans les prochains jours. Bloomberg a en effet déjà rapporté que les clients de courtiers de change ont perdu des centaines de millions de dollars après l’appréciation surprise de la monnaie helvétique. Global Brokers NZ Ltd., un courtier néo-zélandais, a même indiqué que le déficit correspondant l’obligeait à déposer son bilan. FXCM Inc., le plus gros courtier de change en Asie et aux Etats-Unis, rapporte que ses pertes approchent les 200 millions d’euros. IG Group Holdings Plc estime que les siennes se montent à environ 40 millions d’euros, tandis que Swissquote Group Holdings SA rapporte avoir perdu près de 25 millions d’euros.

    La hausse du cours du franc suisse est aussi une catastrophe pour les exportateurs suisses, et en particulier les entreprises de l’horlogerie qui étaient déjà confrontées à la concurrence de nouveaux arrivants tels qu’Apple sur leur marché.

    Le site Vox indique que l'appréciation du franc suisse est aussi dommageable pour de nombreux citoyens dans le monde qui avaient pris l’habitude d’emprunter dans cette monnaie en raison des très faibles taux d’intérêt du pays. C’est en particulier le cas de certains britanniques fortunés, mais cette pratique est également très répandue en Europe de l’Est.

    Ainsi, 46% des emprunts hypothécaires polonais sont exprimés en francs suisses. Les propriétaires polonais qui ont donc emprunté en francs suisses vont voir le montant de leur crédit immobilier converti en zlotys s’apprécier, et dans certains cas, le montant correspondant pourra dépasser la valeur de leur bien immobilier.

    http://www.express.be/business/fr/economy/le-cygne-noir-du-franc-suisse-devenu-flottant-un-seisme-ressenti-dans-le-monde-entier-y-compris-en-pologne/210652.htm

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  3. Qu'est-ce qui vient de se passer en Suisse et dans le monde ?


    Par Michael Snyder,
    le 15 janvier 2015



    Les banques centrales se trouvent. C'est ce qu'ils font. Il n'y a pas trop longtemps, la Banque nationale suisse a promis qu'il défendrait la cheville de devise euro/Swiss franc avec la « plus grande détermination ». Mais jeudi, la Banque centrale a choqué le monde de la finance en abandonnant brusquement il. Plus de trois ans, la Banque nationale suisse a annoncé qu'il ne permettrait pas le franc suisse à 1.20 en dessous à l'euro, et il a passé une montagne d'argent défendant cette cheville. Mais maintenant qu'il semble que l'UE va lancer un programme d'assouplissement quantitatif très robuste, la Banque nationale suisse a jeté l'éponge. Il a été tout simplement va coûter beaucoup trop de continuer à défendre la parole de la monnaie. Alors maintenant, il y a panique dans toute l'Europe. Jeudi, le franc suisse est passé à une stupéfiante de 30 pour cent contre l'euro, et la Bourse Suisse a plongé de 10 %. Et partout dans le monde, investisseurs, les fonds spéculatifs et les banques centrales soit perdu ou fait gigantesque pieux d'argent comme les taux de change décalés à un rythme sans précédent. Il va prendre des mois pour vraiment mesurer le dommage qui a été fait. Pendant ce temps, l'euro est en danger plus grand que jamais. L'euro a diminué pendant des mois, et maintenant le numéro un acheteur d'euros (la Banque nationale Suisse) a été retiré de l'équation. Comme choses en Europe continuent d'empirer encore, attendre l'euro pour aller à tous les temps creux record. En outre, il est important de se rappeler que la crise financière asiatique de la fin des années 1990 a commencé lorsque la Thaïlande a abandonné sa cheville de monnaie. Avec cette initiative de la Suisse, déclencher une crise financière européenne ?

    Bien sûr c'est pas la première fois que nous avons vu les banques centrales se trouvent. Aux États-Unis, la réserve fédérale fait tout le temps. Le plus drôle est que la plupart des gens semblent encore faire confiance à ce que les banques centrales ont à dire. Mais à un certain moment ils vont commencer à perdre toute crédibilité.

    Les marchés financiers comme la prévisibilité. Et de gigantesques sommes d'argent avaient été investis selon les promesses répétées de la Banque nationale suisse à utiliser « quantité illimitée » d'argent pour défendre la parole de la monnaie. Naturellement, il y a beaucoup de gens dans le monde de la finance qui se sentent totalement trahi par la Banque nationale Suisse aujourd'hui. Ce qui suit provient d'une analyse de la situation par Bruce Krasting...

    Thomas Jordan, la tête de la Banque nationale a répété, a déclaré que l'arrimage du Franc pourrait durer éternellement, et qu'il serait prêt à intervenir en « Quantité illimitée » à l'appui de la cheville. Jordan a plié sa promesse comme un costume bon marché sous la pluie. Lorsque la poussée est venue pour pousser, Jordan n'a pas pu livrer.

    L'économie suisse va rapidement tomber dans la récession suite au déplacement de la BNS. La Bourse Suisse a été dynamitée, la monnaie est maintenant près de 20 % plus haut que c'était un jour avant. Une personne devra tomber sur l'épée, les flèches pointent à Jordan.

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  4. La poussière n'est pas retombée sur cette évolution dès ce matin. Je vais tenir mon cou bon et dire que l'omission de tenir le taux minimal se traduira par une perte de temps pour la Banque nationale de près de 100 milliards de dollars. C'est une énorme somme d'argent. Il s'agit de 20 % du PIB Suisse !
    La plupart des experts s'appellent cela un très mauvais coup par la Banque nationale suisse.

    Mais en fin de compte, ils ont pu guère le choix.

    L'euro se désagrège, et les suisses ne voulaient pas se marier à elle plus longtemps. Malheureusement, lorsque tout mariage se termine la douleur peut être énorme. Ce qui suit provient de CNBC...

    Comment savez-vous que vous êtes à la recherche à un mauvais mariage ?

    Eh bien, si un ou les deux époux ne peut pas attendre de sortir dès que la plus petite fissure dans la porte s'ouvre, vous avez une idée assez bonne.

    Quelque chose comme ça juste arrivé en Europe, comme nous avons appris la vraie raison pourquoi tant de commerçants étaient toujours investis dans l'euro : ils n'avaient nulle part où aller.

    Comme la Banque nationale suisse a déverrouillé les portes sur le bouchon sur la négociation d'euros pour les francs suisses, la ruée vers la sortie de l'euro était plus rapide que l'un de ces trains à grande vitesse Français.
    Mais ce mouvement n'a pas été mauvais pour tout le monde. En effet, pour beaucoup de ceux qui vivent en Suisse mais travailler dans les pays voisins, ce qui s'est passé le jeudi était très fortuite...

    "J'ai entendu les nouvelles ce matin. Je suis tellement heureux!" Vanessa, qui a refusé de donner son nom de famille, à l'AFP à l'extérieur de l'un des nombreux bureaux de change assaillie à Genève.

    Elle a raison d'être extatic : elle est l'une des quelque 280 000 personnes qui travaillent en Suisse mais vivant et payer les factures dans les pays de la zone euro France, Allemagne ou Italie.

    Ces soi-disant « frontaliers », ou travailleurs transfrontaliers, sont les plus grands gagnants en surtension de franc suisse de jeudi, voyant leurs revenus sauter 30 pour cent en un clin de œil.
    En temps normal, des choses comme cela très rarement se produire.

    Mais en temps de crise, les choses peuvent changer très rapidement. Nous nous dirigeons dans un temps de grande volatilité sur les marchés financiers mondiaux, et grande volatilité est souvent un signe qu'un grand crash est à venir.

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  5. Ce geste de la Banque nationale suisse est que le début. S'attendre à des mouvements plus désespérées sur l'échiquier économique mondial dans les jours à venir. Mais en fin de compte, aucun de ces mouvements va empêcher ce qui est à venir.

    Et un de ces jours, un autre cheville monnaie extrêmement importante va se terminer. Droit maintenant, les chinois ont lié leur monnaie très étroitement au dollar américain. Cela a contribué à augmenter artificiellement la valeur du dollar. Malheureusement, comme l'a souligné Robert Wenzel, un jour les chinois pourraient soudainement couper l'herbe sous notre monnaie, et ce serait vraiment mauvaise nouvelle pour nous...

    En d'autres termes, la BNS est aucune banque de Chine populaire patsy type, où la PBOC a pris sur des quantités massives de dollars des réserves pour soutenir le dollar.

    La PBOC apprendrez quoi que ce soit de la BNS ? Dans l'affirmative, ce ne sera pas bon pour le dollar américain.
    Alors gardez un œil sur ce qui se passe en Europe suivant.

    Il va être un aperçu de ce qui vient par la suite vers l'Amérique.

    http://theeconomiccollapseblog.com/archives/world-just-happened-switzerland

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  6. BNS et future crise monétaire ?

    Jacques Henry
    jeu., 15 jan. 2015 07:59 CET

    C'est assez drôle, pour ne pas dire inquiétant, que les commentateurs économiques aient considéré la décision de la Banque Nationale Suisse de ne plus être accrochée à l'euro comme une erreur stratégique. C'est à la suite de la votation refusant la parité entre le franc suisse et l'or que l'urgence de réagir est apparue aux yeux de la BNS, qui s'est délestée au cours des trois dernières années de la moitié de ses stocks d'or pour justement rester collée à l'euro, de finalement ne plus se sentir « solidaire » de l'euro.

    Les conséquences vont être incalculables pour l'Europe malgré le fait que la Suisse soit un petit pays. Déjà en Pologne, en Slovénie, en Autriche et même en France, tous les prêts adossés au taux de change euro/franc suisse vont devenir insupportables, estimations (optimistes) des analystes de Wall Street : 850 milliards d'euros ! Ce n'est pas tout, les hedge funds qui spéculaient sur une évolution négative du franc suisse ont perdu en une seule journée 8 milliards de dollars et ce n'est que le début de la vague déferlante qui va atteindre la BCE. L'euro va donc poursuivre sa chute avec une surchauffe de la planche à billets adossée sur des moulins à vent ...

    Les politiciens qui finalement souhaitaient une quasi parité euro/dollar pour revigorer l'économie de l'Europe feraient bien de reconsidérer la situation. Les gains de quelques bourses européennes de ce jeudi 15 janvier ne sont que le résultat de transferts d'ordres depuis Zürich mais la situation ne pourra que se dégrader dans les jours à venir. Ce signal est avant-coureur d'une prochaine immense crise monétaire.

    http://fr.sott.net/article/24507-BNS-et-future-crise-monetaire

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  7. « Franc suisse, un Cygne noir ? »

    Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !

    C’est une véritable bombe en provenance de Suisse qui a explosé aujourd’hui sur les marchés financiers. En effet, la banque centrale helvète a décidé purement et simplement d’arrêter de défendre le seuil de parité jusqu’ici défini à 1,20 franc suisse pour 1 euro. En quelques minutes, le franc suisse s’est envolé de 20 %, la Bourse a chuté de presque 13 % au plus fort de la journée. L’or s’est mis à monter en euro, le dollar s’est apprécié et c’est une journée de folie qui a été vécue par les opérateurs économiques.

    La violence des mouvements financiers ont eu de quoi surprendre les populations mais en aucun cas les autorités monétaires qui savaient très bien qu’en s’y prenant de cette façon-là, elles allaient provoquer ce qui s’est passé, à savoir un mouvement de panique généralisé et de fortes pertes pour de nombreux agents économiques à commencer par les banques, les fonds de placement, et évidemment l’ensemble de l’industrie suisse tributaire de son taux de change pour sa compétitivité. Alors la question qui se pose ce soir c’est « pourquoi ? ». Pourquoi la banque nationale suisse a-t-elle agi de cette façon-là ? Mais avant d’essayer de comprendre le pourquoi, faisons un rapide tour d’horizon des différentes conséquences déjà visibles.

    Quelques conséquences !

    1/ Un krach sur la bourse suisse, logique, l’industrie suisse est largement orientée vers l’export, une appréciation de la monnaie de 20 % en une journée renchérie le coût des produits suisses de… 20 % ! Cela pique un peu évidemment et le patronat suisse est tout bonnement en fureur de la décision de la banque centrale. Du coup, moins de ventes, donc moins de bénéfices, donc les cours de Bourse s’ajustent à la baisse.

    2/ Comme il est fort probable que la baisse de l’euro se poursuive et donc l’appréciation du franc suisse, les investisseurs sortent des actions suisses et se reportent sur les actions européennes qui, elles, vont bénéficier de la baisse de l’euro donc plus de ventes, donc plus de bénéfices. Du coup, les investisseurs vendent la Suisse et achètent l’Europe, comme c’est le cas à la Bourse de Paris en forte hausse également portée par la baisse de l’euro face au dollar mais aussi par les promesses d’un QE important.

    3/ Dans certains pays comme la Croatie et encore plus la Pologne, le jeu à la mode était de contracter des crédits en francs suisses et plus de 700 000 Polonais seraient dans ce cas. Avec une augmentation du coût réel de leur crédit de 20 % en une journée… cela va faire quelques dégâts, et il y a ce soir des milliers de gens ruinés ou en passe de l’être rapidement.

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  8. La vraie question : pourquoi ?

    Maintenant, revenons à notre véritable question de départ : pourquoi ? Pourquoi maintenant et pourquoi brutalement. En effet, si la BNS (la Banque nationale suisse) défend depuis 2011 le franc suisse pour l’empêcher de trop monter, rien n’empêchait les autorités monétaires suisses de le faire en plusieurs fois, en indiquant par exemple que l’on défendrait non plus la limite des 1,20, mais désormais la limite des 1,15, puis deux semaines plus tard la limite des 1,05… Cela aurait permis de faire les choses un peu plus progressivement et là, la violence de l’annonce de la BNS a véritablement surpris tout le monde. C’est un peu une annonce en mode « panique », or rien ne justifie une sortie de cette politique monétaire de la BNS en mode panique… Sauf quelque chose dont on n’a pas encore conscience mais dont la BNS a parfaitement connaissance…

    1/ L’hypothèse du méga QE européen…

    Alors que je n’y crois toujours pas et que les obstacles juridiques ne sont toujours pas levés, il est évident que si la BCE annonce un QE de 2 000 milliards d’euros, l’euro va encore chuter face aux autres monnaies et dans ce cas, la défense de la limite des 1,20 par la BNS serait intenable… Dans un tel scénario, la BNS préfère en panique abandonner tout de suite cette défense car la semaine prochaine c’est encore 20 % de hausse du franc suisse qu’il faudra absorber si la BCE injecte de tels montants de nouvelle monnaie. Mais pourquoi le ferait-elle ? Rien en Allemagne ne laisse présager un tel changement de vision économique. Si nos amis Allemands pourraient se laisser convaincre par un mini-QE compris entre 300 et 500 milliards d’euros, je ne vois pas pourquoi après huit années de serrage de boulons ils ouvriraient les vannes de façon illimitée.

    Pourtant, à en croire les différents analystes, cette hypothèse est la plus crédible.

    2/ L’hypothèse de la faillite de la BNS…
    Presque impossible. Certes, c’est bien la Suisse qui a le record de la taille de bilan de sa banque centrale versus son PIB devant le Japon et les USA… Mais la BNS n’est pas en situation de faillite, loin de là, et elle dispose largement du temps de voir venir les choses. Elle aurait donc pu anticiper de tels problèmes et sortir progressivement de sa politique. Cette hypothèse n’est retenue par personne et par moi non plus.

    3/ L’hypothèse d’une refonte de la zone euro avec la sortie d’un membre majeur comme l’Allemagne ou la France. Cela pourrait expliquer une telle envolée du franc suisse et une décision presque en urgence de la BNS, le tout sur fond de guerre contre le terrorisme que la France va bien devoir financer et pour ce faire, notre pays devra s’affranchir des règles budgétaires européennes avec ou sans l’accord de nos partenaires… Pourtant, cela ne semble pas d’actualité au moment où j’écris ces lignes et Angela Merkel a déclaré aujourd’hui que « il n’y a pas de sécurité en Allemagne si elle n’est pas garantie en France. Les destins de nos deux nations sont inséparables ». En disant cela, la chancelière allemande accepte de facto que notre pays ne respectera pas ses objectifs de maîtrise de déficits mais à circonstances exceptionnelles, dépenses exceptionnelles, et Merkel préfère voir la France se fatiguer à faire la guerre pour l’Europe que de devoir fatiguer son pays à le faire.

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  9. 4/ L’hypothèse la plus simple est sans doute la plus crédible… à savoir que dans un monde de changes flottants, imposer une limite de fluctuation est absurde et toujours voué à l’échec à terme. Tout simplement. La Banque nationale suisse anticipe une baisse prolongée de l’euro et une augmentation du dollar sur fond d’inquiétudes aussi bien économiques que sociales pour l’Europe, la zone euro et la France en particulier.

    Si l’euro poursuit sa baisse, défendre la parité fixée relève de la gageure. La question qui se pose à la BNS est alors de connaître la meilleure façon de sortir de sa politique. Progressivement ? Cela n’était sans doute pas possible et n’aurait fait gagner au mieux qu’une ou deux semaines au maximum et aurait coûté sans doute très cher pour rien du tout.

    Il n’y aura sans doute pas de QE massif de la part de la BCE pour la simple et bonne raison que la baisse de l’euro, principal objectif d’une telle mesure, est déjà acquise dans les faits et que l’argent qui sera injecté ne va créer de croissance ou à la marge, il y aura donc un mini-QE qui décevra les marchés. Dès lors, le franc suisse devrait baisser un peu et l’euro s’apprécier légèrement dans les semaines qui viennent, encore plus si rien n’était annoncé. C’est donc finalement un mouvement très violent auquel nous assistons, mais il ne devrait pas durer très longtemps et les excès devraient s’estomper.

    Pour le moment, rien ne laisse donc présager que cette décision de la BNS, aussi surprenante soit-elle, cache un événement de grande ampleur à venir.

    Néanmoins, cela démontre parfaitement qu’au bout du compte les banques centrales sont impuissantes face aux forces des marchés et à la puissance des fondamentaux économiques qui finissent toujours par retrouver les positions d’équilibre naturel.

    Cela veut dire que l’euro qui n’est pas tenable ne tiendra pas.
    Cela veut dire que l’or, dont le cours est coiffé depuis des années, finira par s’envoler comme il doit naturellement le faire.
    Cela veut dire que des États surendettés sans croissance finiront par faire faillite, que des épargnants seront ruinés et c’est une évidence.
    Cela veut dire que la FED aux USA finira par devoir admettre que les taux ne peuvent pas monter et que l’économie US à la croissance anémique n’est pas en bonne santé.
    Cela veut dire que les mensonges économiques finissent toujours par se fracasser plus ou moins douloureusement sur le mur de la réalité et que plus on attend ou que plus le mensonge dure, plus l’impact est violent.
    Et tout cela ce n’est pas faute de vous le répéter depuis des années. Tout n’est qu’une question de temps avant que l’économie ne retrouve son équilibre naturel et la tricherie ne dure toujours qu’un temps.

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  10. Pour être encore plus clair, si la banque centrale Suisse n’avait pas décidé en 2011 de « geler » le cours de change de l’euro face à sa monnaie il n’y aurait pas eu de krach aujourd’hui en 2015 et pendant ces années le cours de change se serait adapté progressivement. Le krach actuel est donc la conséquence directe de décisions monétaires illusoires prise il y a presque 5 ans… des conséquences à méditer lourdement pour votre gestion patrimoniale.

    Il est déjà trop tard, préparez-vous.
    Charles SANNAT

    http://www.lecontrarien.com/franc-suisse-un-cygne-noir-16-01-2015-edito?utm_source=Le+Contrarien+Matin&utm_campaign=b30a051e09-daily_newsletter_2015_01_16&utm_medium=email&utm_term=0_b6dd3f3e5f-b30a051e09-45320805

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  11. TAFTA : la commission européenne balaye aussi l'avis de la consultation publique

    Collectif Stop Tafta
    ven., 16 jan. 2015 08:11 CET

    Faisant face à une vive opposition à l'inclusion de droits spécifiques pour les investisseurs dans le traité EU-États-Unis (TAFTA), la Commission européenne a conduit une consultation publique sur le sujet durant l'été 2014.

    Près de 150 000 personnes y ont contribué - le nombre le plus élevé de réponses jamais reçues lors d'une consultation publique de l'UE. Une écrasante majorité (plus de 97 %) a rejeté la perspective d'un mécanisme de règlement des différends dans l'accord transatlantique [1] comme dans ceux déjà conclus, tels que l'accord UE-Canada.

    Publiée ce 13 janvier, la réponse de la Commission à cette consultation suggère que ces voix seront ignorées et que de nouvelles consultations se tiendront jusqu'au printemps, avant reprise des négociations.

    Le collectif Stop TAFTA dénonce le mépris de la Commission face à la mobilisation des populations européennes pour dénoncer les privilèges accordés aux investisseurs dans le projet d'accord UE-États-Unis. Censée répondre à leurs inquiétudes, la consultation n'aura finalement été qu'une parodie supplémentaire de démocratie visant à dérouler le tapis rouge aux multinationales et à légitimer leurs demandes.

    Exprimant un rejet clair des droits démesurés qu'accorderont TAFTA et CETA aux investisseurs, via notamment des mécanismes d'arbitrage, les citoyens auraient mal compris les enjeux de cette consultation selon la Commission... Cette dernière a une conception bien étrange de la démocratie, qui se limite donc à recueillir les avis des cabinets juridiques et des lobbies et à ignorer les voix des citoyen-nes.

    Sa réponse laisse également entendre qu'elle considère le plan de réformes développé dans l'accord EU - Canada (CETA) comme une réponse satisfaisante. Or celui-ci ne répond en rien aux failles fondamentales du système de règlement des différends Investisseur-État, irréformable. C'est un rejet clair que les populations attendent : le gouvernement français, qui avait reporté sa décision jusqu'à la publication des résultats de la consultation par la DG Commerce, devra maintenant se prononcer sur ce mécanisme injuste et dangereux pour la démocratie, l'environnement et les droits sociaux.

    Le collectif Stop TAFTA appelle les citoyens à accroître leur pression sur le gouvernement français, les élus locaux, la Commission européenne et le Parlement européen, afin que l'arbitrage d'investissement soit enterré une bonne fois pour toutes. Nos mobilisations se poursuivront dans les mois à venir, notamment à l'occasion du prochain cycle de négociations, du 2 au 6 février à Bruxelles.

    Notes :

    [1] Le 14 juin 2013, la Commission européenne a obtenu mandat de la part de tous les États membres pour négocier avec les États-Unis le Transatlantic Free Trade Area (TAFTA). Cet accord cherche à instaurer une vaste zone de libre-échange et d'investissement entre l'Union européenne et les États-Unis, allant au-delà des accords de l'OMC.

    http://fr.sott.net/article/24508-TAFTA-la-commission-europeenne-balaye-aussi-l-avis-de-la-consultation-publique

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  12. Georges Orwell, petit rappel

    Rebellion
    jeu., 15 jan. 2015 05:09 CET


    Georges Orwell (de son vrai nom Eric Blair) fut un homme engagé qui échappa pourtant à tout dogmatisme. Quand la majorité des intellectuels de son époque succomberont aux sirènes du totalitarisme, lui, restera un esprit libre (chose qui ne lui fut pas pardonnée). Socialiste convaincu, ses positions politiques s'inspirent plus de son expérience de l'existence que de lectures théoriques.

    Quand pensée et action s'unissent

    Né au Bengale en 1903, sa famille fait partie de ses fonctionnaires zélés qui firent la grandeur de l'empire Britannique. Envoyé suivre ses études en Angleterre, il retourne aux Indes pour devenir officier de police en Birmanie. Au bout de cinq ans de service, il rentre en Europe dégoûté à jamais de l'impérialisme. Lui qui avait déjà montré, pendant sa scolarité, son aversion pour toute forme d'injustice, réprouve l'étroitesse d'esprit de la petite caste coloniale et la misère dans laquelle elle maintient les peuples colonisés. Renonçant à toute forme de carrière, il veut se consacrer à l'écriture et se tourne vers le journalisme. Collaborant à la presse de gauche et libertaire, on l'envoie dans les bassins houillers du Nord de l'Angleterre pour faire un reportage sur les conditions de vies des mineurs.

    Il vécut ainsi plusieurs mois avec les ouvriers de Wigan et Sheffield dans la grisaille du pays houiller. C'est une révélation pour lui, il tirera de son expérience son style saisissant de vérité et ses convictions socialistes (1). Il observe la dignité et la solidarité quotidiennes des travailleurs, ce « Common decency », cette civilité de tous les jours des humbles. Hautement moral, ce sentiment d'entraide rejette l'égoïsme du capitalisme marchand. Poursuivant sa vie de journaliste sans le sou pendant les années 30, il connaît la galère et se retrouve au bord de la misère. Il fréquentera même les hospices pour vagabond et multipliera les petits boulots pour survivre (2).

    La Catalogne libre : le rêve en arme

    Quand en 1936, la guerre civile éclate en Espagne, il se précipite à Barcelone pour s'engager dans les rangs républicains (3). Il se retrouve dans une capitale catalane en pleine ébullition révolutionnaire. Orwell rejoignit les miliciens du POUM (Parti Ouvrier d'Unification Marxiste), il mit à contribution sa formation militaire britannique et forma les jeunes miliciens espagnols sans expérience, à la caserne Lénine. Avec eux, il monta vers les tranchées du front d'Aragon. Quand il descend pour une brève permission après un hiver en enfer, il découvre Barcelone plongé dans des combats fratricides entre d'un coté les milices du POUM et de la CNT-FAI anarchistes et les communistes soutenus par les agents soviétiques que Staline a envoyés en masse en Espagne.

    Dégoûté, il remonte pourtant en première ligne pour fuir cette atmosphère étouffante. Le 20 Mai, Orwell est grièvement blessé d'une balle qui lui traverse la gorge. En convalescence, il apprend l'écrasement du POUM par les staliniens. Les responsables de l'organisation sont kidnappés et exécutés clandestinement par les communistes, les miliciens sont désarmés et versés dans la nouvelle armée républicaine dirigée par le Parti Communiste. Orwell doit quitter en secret l'Espagne pour échapper aux agents staliniens à sa poursuite. Pourtant, si l'aventure finit mal, il restera porteur d'un rêve d'émancipation de la Catalogne Libre.

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  13. Un homme libre contre le totalitarisme

    A partir de son retour, son refus de tous les totalitarismes sera absolu et il les combattra par tous les moyens. Le Pacte germano-soviétique est pour lui la confirmation de la convergence des forces autoritaires. Il rejoint le camp des démocraties, avec le sentiment clair qu'entre deux maux, il faut choisir le moindre. Si le gouvernement de son pays était loin d'être parfait, la vieille tradition de liberté individuelle anglo-saxonne présentait infiniment plus de garanties pour son indépendance de pensée que les dictatures nazies ou soviétiques.

    Durant la guerre, il met sa plume au service des alliés, il est annonceur à la BBC et couvrira comme reporter les derniers combats sur le front Ouest. Il écrit pendant cette période, la Ferme des Animaux, critique du stalinisme et dénonciation de la trahison par les communistes des révolutions russe et espagnole. Le livre ne trouvera pas d'éditeur sous la pression des autorités anglaises qui ne veulent pas froisser la susceptibilité du petit père des peuples qui est encore un allié des démocraties. Quand débutera la guerre froide, les choses vont bien changer, puisque le livre sera récupéré pour servir la propagande anti-communiste la plus primaire (La CIA financera même les adaptations cinématographiques de la ferme et de 1984). Ayant perdu sa femme, Orwell va se retirer dans une petite Île, au large de l'Ecosse. Vivant la vie paysanne et élevant son fils adoptif, il réalise son rêve d'un retour à la terre hors des tumultes du monde moderne. Quand la maladie le rattrape, il s'épuise à boucler son dernier livre, 1984. Endurant stoïquement les pires souffrances, il termine son œuvre majeure avant de mourir de la tuberculose, le 21 janvier 1950.

    L'autre socialisme

    Orwell ne s'est jamais gêné pour attaquer dans ses écrits les intellectuels de gauche qui prônaient, dans leurs confortables salons, la dictature du prolétariat, mais qui pour rien au monde n'auraient pu supporter de vivre à leurs côtés. Cette « gauche tapette », comme il l'aimait l'appeler sur un ton moqueur, faisait fuir par ses discours vains et creux ceux que le socialisme aurait pu attirer. L'auteur de 1984 avait une vision concrète et pratique du socialisme : « Si quelqu'un commençait par demander qu'est-ce que l'homme ? Quels sont ses besoins ? Quelle est pour lui la meilleure façon de se réaliser ? on découvrirait que le fait d'avoir le pouvoir d'éviter tout travail et de vivre de la naissance à la mort dans la lumière électrique en écoutant de la musique en boîte, n'est nullement une raison de vivre de cette manière. L'homme a besoin de chaleur, de loisir de confort et de sécurité : il a aussi besoin de solitude, d'un travail créateur et du sens du merveilleux. S'il reconnaissait cela, il pourrait utiliser les produits de la science et de l'industrie en fondant toujours ses choix sur ce même critère : est-ce que cela me rend plus humain ou moins humain ».

    Un socialisme qui chercherait, à défaut de pouvoir parfaire la société humaine, à la rendre meilleure ne serait-ce qu'en réduisant l'injustice et les inégalités, une société décente basée sur la recherche du bien commun. Orwell savait que si cette société n'arriver pas, l'humanité se verrait plonger dans la barbarie sans fin : « Si vous désirez une image de l'avenir, imaginez une botte piétinant un visage humain éternellement » écrivait-il dans 1984. Il plaçait ses espoirs dans la prise de conscience des masses populaires, qui tôt au tard, se dresseront contre l'oppression.

    http://fr.sott.net/article/24505-Georges-Orwell-petit-rappel

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  14. Taux plancher: la BNS n’avait pas le choix

    Myret Zaki
    Publié le 16 Janvier 2015 à 12:20


    La BNS ne pouvait faire autrement que d’abandonner, ici et maintenant, son taux plancher de 1,20 franc pour 1 euro. Si la Banque nationale suisse avait voulu éviter l’effet de surprise, et qu’elle avait gentiment insinué que le taux plancher, finalement, n’était plus une si bonne idée, histoire de préparer en douceur les marchés et les exportateurs, cela aurait eu les pires effets. Et elle le savait. Les spéculateurs auraient instantanément saisi le message : à savoir que la fin du taux plancher est imminente. Ils se seraient rués pour vendre de l’euro contre franc, faisant sauter dans la minute le taux plancher encore en place, et ridiculisant la BNS.

    L’institut d’émission a donc dû garder le secret, organisant même une manœuvre de diversion. Le 12 janvier, soit trois jours avant l’annonce de l’abolition du taux plancher, le vice-président de la BNS Jean-Pierre Danthine confirmait la politique du taux plancher lors de l’émission TTC sur la RTS : «Nous sommes totalement déterminés. (…) Nous sommes convaincus que le taux plancher doit rester le pilier de notre politique monétaire».

    La BNS devait pourtant avoir déjà pris sa décision, puisque nous étions 36 heures avant l’annonce. Le communiqué était peut-être déjà prêt. Et c’est ainsi que le 15 janvier, à 10h30, la surprise du communiqué n’en fut que plus immense, la courbe du taux franc-euro affichant, dans l’instant, une parfaite verticale de 1,20 à 1,16, puis jusqu’à 0,98, avant de rebondir légèrement.

    Pourquoi maintenant ? Parce que la BNS avait attendu une date clé : le 14 janvier. C’est en effet avant-hier que l'avocat général de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a confirmé que le programme d’assouplissement monétaire (QE) de la Banque centrale européenne (BCE) est "conforme au droit européen sous certaines conditions". Selon lui, ce programme, qui permet à la BCE d'acheter des obligations d'Etats membres de la zone euro, est "nécessaire et proportionné" car la BCE n'a pas à assumer de risque qui l'expose à un défaut.

    Pierre Leconte, un économiste interrogé par Bilan.ch le 12 janvier, avait d’ailleurs correctement anticipé ce facteur: « Si la Cour dit que cette opération est conforme, alors Mario Draghi, le gouverneur de la BCE, n’aura plus d’obstacles, et là une forte chute de l’euro est à prévoir, et peut-être une parité contre le dollar ».

    C’est ainsi que la BNS, au lendemain de la décision de la Cour de justice européenne, a publié le communiqué, qui n’attendait que cette confirmation pour partir. C’est là, sans aucun doute, le facteur clé qui explique le timing de l’annonce de la BNS. Il n’était pas impossible, en effet, que la Cour bloque l’opération. Dans ce cas, la BCE aurait dû renoncer à son assouplissement, et la BNS aurait pu raisonnablement maintenir son taux plancher.

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  15. La BNS ne pouvait pas non plus attendre la semaine prochaine. Elle devait agir cette semaine. Pourquoi ? Parce que jeudi prochain, soit le 22 janvier, la BCE doit justement démarrer son assouplissement quantitatif, cette fois sans la barrière posée jusqu’ici par la Cour européenne. Celle-ci, rappelons-le, avait été saisie par la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe sur la légalité du programme d’assouplissement et qui faisait planer jusque-là l’incertitude sur le marché.

    Or le QE est, par définition, baissier pour l’euro. Peu d'incertitudes demeurent désormais quant à son ampleur, Mario Draghi ayant annoncé comme objectif d’injecter 1000 milliards d’euros à travers des achats d’obligations et de divers titres de dette.

    Il est très possible que la BNS ait eu accès, assez tôt, à des informations indiquant que l’assouplissement sera au final massif, et en a déduit que l’euro chutera dans des proportions qu’elle ne saura freiner. Etant donné la taille des réserves de devises au bilan de la BNS, qui s’élèvent à 471 milliards de francs à fin décembre 2014, dont 171 milliards d’euros, la BNS arrive au bout de sa stratégie. Ces réserves représentent au total déjà 85% du PIB de la Suisse, et des pressions croissantes s’exercent sur la banque nationale pour stopper l’expansion de son bilan. Sa marge est donc limitée en termes d’achats d’obligations européennes, et elle peut difficilement dépasser 100% du PIB suisse en réserves de devises étrangères, essentiellement l’euro.

    La taille actuelle de 170 milliards de réserves en euros représente une forte exposition à une devise sur le point de se déprécier. Des achats supplémentaires d’euros par la BNS ne parviendraient pas à inverser la tendance, si l’opération de Mario Draghi devait déprécier trop rapidement l’euro. La BNS a donc suivi ce raisonnement, parfaitement logique, et préféré suspendre son plancher avant la semaine prochaine, plutôt que de laisser l’opération de la BCE démarrer et lui casser son plancher. On peut donc dire que, contrairement à ce qu’affirment nombre de commentateurs, la BNS est plus crédible en faisant ce qu’elle a fait, que si elle avait attendu d’être ridiculisée par une cassure de son cours plancher par la BCE et les marchés.

    Quant à l’avenir, les options sont limitées. Pour baisser le franc, la BNS ne pourra pas augmenter les achats d’obligations européennes à bien plus de 100% du PIB suisse, faute d’encourir des critiques de toutes part, et sachant que son bilan est déjà surchargé d’euros en voie de dépréciation.

    C’est pourquoi elle semble avoir voulu dire à l’économie suisse : « il faudra se débrouiller sans moi, car je ne pourrai pas faire grand-chose, désormais ».

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  16. Face au reste du monde, la BNS a été, depuis la crise de l’euro en 2010 et depuis l’instauration du taux plancher en septembre 2011, l’unique acheteur d’euros, quasiment.

    Tenir ce rôle peut être usant, à la longue. Jusqu’ici, cela s’est justifié. La Chine, le Japon et, dans une moindre mesure, la Russie ont été acheteurs d’euros durant la crise de 2010-2011. L’Allemagne a aussi défendu la force de l’euro de manière crédible, et son économie s’en est portée garante, ce qui a maintenu l’euro au-dessus de la parité avec le dollar et l’a même vu se renforcer face au billet vert, ceci jusqu’à l’inversion de tendance de mai 2014. Aujourd’hui, ces acheteurs se sont retirés du jeu, et la BNS restait seule dans le camp acheteur, dans le but d’affaiblir sa monnaie. Il est évident qu’elle n’aurait pu aller contre tout le marché, et qu’elle devait se retirer.

    La stratégie helvétique doit désormais se concentrer urgemment sur une diversification des marchés des exportateurs, afin que leur risque euro et leur risque dollar restent contenus. Les entreprises suisses ont, de toute évidence, intérêt à redéployer leurs exportations vers la Chine et l’Asie émergente, l’Amérique latine et l’Afrique, afin que les grands marchés à monnaies dévaluées ne représentent qu’une part réduite de leurs exportations.

    http://www.bilan.ch/myret-zaki/redaction-bilan/taux-plancher-bns-navait-choix

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